Eric Rohmer, Le Sens de la Vie

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Alors que les débuts de la première vague font rage, Eric Rohmer sort plus discrètement son premier long-métrage, où il évoque la chute d'un homme ayant misé son avenir sur un héritage durant un été. La déchéance ira loin, et c'est l'humain que Rohmer met en scène avec Le Signe du Lion, ses failles, sa psychologie ou encore une certaine façon de vivre. Jess Hahn retranscrit avec brio cette chute et la façon dont les relations avec autrui vont changer, tandis qu'il est bien entouré, avec en plus une bande-originale adéquate. On peut néanmoins regretter une légère baisse d'intensité dans la seconde partie du film, et l'impression d'un réalisateur cherchant encore un peu ses marques, bien que ce ne soit pas vraiment préjudiciable.

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L'idée de base est plutôt bonne, bien que ça implique d'avoir deux protagonistes têtes à claques se considérant comme supérieur par la pensée, mais Rohmer peine à en tirer une oeuvre vraiment intéressante. On se perd dans des réflexions hautaines et des jeux de manipulations, avec une certaine vision de la liberté, mais via des personnages qui ne sont jamais vraiment intéressants, et c'est dommage, car ça reste tout de même un minimum captivant avec un cadre sympathique.

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C'est plutôt osé ce que tente de faire Rohmer avec Ma Nuit chez Maud, à savoir mêler la rigueur intellectuelle voire philosophique avec une certaine émotion et sensibilité. Ce qu'il réussi, on s'attache autant aux personnages que l'on va être intéressé par la façon de vivre, et les pensées, de ceux-ci. Il évite les lourdeurs liés aux références, à l'image de Pascal, et s'il ne parvient pas forcément à rendre son film transcendant, ça n'en reste pas moins captivant, et on se laisse entraîner dans ces joutes verbales parfaitement écrites et jouées.

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Dans la lignée des divers contes moraux, Le Genou de Claire permet à Rohmer de mettre en scène l'humain de manière naturelle et brute, d'en étudier les pulsions et leurs évolutions face à de nouveaux contacts. Le cadre est magnifique, on est plongé dans Annecy et ses alentours, tandis que Rohmer, tout en sublimant ses comédiens (dont le jeune Luchini pour un petit rôle), montre sa science du dialogue et de l'étude humaine, alourdissant jamais ses mots et rendant son oeuvre captivante en nous intéressant aux personnages.

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Moult surprenante cette oeuvre de Rohmer, ce dernier nous faisant suivre la quête du Graal avec un Perceval étonnant et une grande prise de risque dans de nombreux choix. Le résultat final est intriguant, imparfait certes (les séquences chantées, la dernière partie, les quelques fautes de rythme) mais tout de même intéressante, grâce notamment aux dialogues, décors ou encore comédiens dont un Luchini habité dans le rôle titre.

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C'est un simple instant de vie que Rohmer met en scène avec La Femme de l'Aviateur, il met simplement en scène l'humain, les désillusions, les petites joies ou les grandes peines, ainsi que la solitude. Il parvient à créer une ambiance prenante, utilisant principalement les personnages, les dialogues ou encore les lieux qu'il capte, sachant être juste et nous immerger dans ces histoires de cœurs et de jalousies.

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En signant Le Beau Mariage, Eric Rohmer propose une oeuvre un peu étrange, tournant autour du mariages, des relations humaines ou même de l'art, mais sans pour autant trop approfondir ses personnages. Il capte l'instant présent, les envies et humeurs du moment, et il rend tout cela captivant malgré un personnage principal d'abord insupportable (malgré une remarquable Béatrice Romand !), et il soigne les seconds rôles qui vont graviter autour d'elle.

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En signant Pauline à la Plage, Eric Rohmer s'intéresse aux futilités de la vie, à des méli-mélo amoureux ponctués de tromperies, croyance, espérance ou déception. Il parvient à nous intéresser à de simples histoires, des amours d'étés ou passés qui se croisent. Il s'appui sur de solides dialogues et personnages, on s'intéresse à eux, chaque mot à son importance. Enfin, le cadre ensoleillé et paisible du film est un atout, que Rohmer utilise parfaitement pour son ambiance, et sublimer des comédiens authentiques et réalistes.

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S'il y a bien des personnages intéressants, et toujours un savoir-faire indéniable venant d'Eric Rohmer, Les Nuits de la pleine Lune peine à réellement se montrer transcendant, tant dans les dialogues que sensations. Si ça suit avec intérêt, il n'y a rien de plus, et ce malgré un cadre parisien sympa ainsi que de bons comédiens.

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Clip signé Eric Rohmer, c'est un objet oublié des années 1980, et on comprend bien pourquoi. Ce n'est pas drôle ou sympathique mais juste nul, et complètement. On n'est pas loin du néant musical, et on se demande ce qu'un cinéaste comme lui vient faire là, idem pour Pascal Greggory qui n'est ici qu'un faire valoir.

https://www.youtube.com/watch?v=dbcTmTdW7H0

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En signant Le Rayon Vert, Eric Rohmer improvise sur la vie et ses petites choses, nous immergeant dans son récit pour mieux s'en imprégner, puis s'en émouvoir, avec talent évidemment, ainsi qu'une vraie tendresse.

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Avec L'Ami de mon amie, Eric Rohmer continue d'explorer l'âme humaine, ses pensées et relations avec autrui. Il signe une oeuvre passionnante grâce à des personnages qui le sont tout autant, rythmé par d'authentiques dialogues ainsi que les petites choses de la vie qu'il met parfaitement en scène, à commencer par les sentiments humains. En effet, il s'intéresse à l'amour, aux remords, à l'amitié et tout simplement à la vie, et on s'identifie aux enjeux et personnages, dont il dresse des portraits avec intelligence, tendresse et justesse.

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Eric Rohmer retrouve Pascal Greggory, Arielle Dombasle et Fabrice Luchini pour L'Arbre, Le Maire et la Médiathèque, oeuvre lui permettant d'étudier la politique, la ruralité ou encore l'opposition entre ville et campagne. Le film est parfois proche du documentaire mais captivant et touchant par son authenticité, avec une écriture juste nous permettant de nous immerger dans la vie de ce village, ainsi que de très bons comédiens, surtout Greggory en éternel optimiste.

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En signant Conte D'été, Eric Rohmer propose une oeuvre mélancolique et forte sur l'amour, l'humain et les dilemmes, s'appuyant sur l'été d'un étudiant, et des relations qu'il va avoir avec 3 femmes. Il se montre juste dans les portraits qu'il met en scène, et laisse les dialogues et l'évolution du scénario dicter le rythme et le récit. Les jeunes comédiens sont très bons, jouent juste, et sont parfaitement mis en avant dans le beau cadre breton.

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C'est au cœur des vignes d'Ardèche qu'Eric Rohmer nous entraîner avec Conte d'Automne, continuant d'étudier, avec simplicité, réalisme et justesse, la nature humaine et surtout les relations entres différents êtres. Méditation simple autour de la vie, le film nous fait suivre le destin de divers personnages qui vont se rencontrer, s'aimer, discuter ou se repousser, toujours avec une science des mots et un sens aiguisé du détail pour ce qui est des dialogues. Comme souvent, il dirige bien les comédiens qui proposent une partition authentique et naturelle, à commencer par Alain Libolt, Marie Rivière et Béatrice Romand.

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En signant L'Anglaise et le Duc, Eric Rohmer se montre glaçant et virulent envers la violente révolution et la Terreur qui a suivi, tout en y incluant une dimension plus poétique et baroque, grâce notamment à l'alchimie entre le fond, d'une rare justesse et intelligence, et la forme novatrice, et l'impression d'être face à des tableaux qui prennent vie.

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Eric Rohmer continue dans la lignée historique en signant Triple Agent, où il nous emmène dans la France d'avant Seconde Guerre mondiale, mettant en scène les influences étrangères (soviétiques, nazis...) via un jeune russe vivant en exil. Sa science des dialogues marche encore, mais étant ici axé sur la politique, les oppositions entres les différents courants, l'espionnage ou encore la vie d'un couple fragile. Il étudie l'humain, que ce soit par les commérages, les envies, la parano, les attractions ou encore la manipulation, où chacun pense avoir le dessus sur un autre. Le film n'est pas rapide mais captivant, rythmé par les événements d'avant-guerre et une sensation, venant dans la seconde partie du film, d'un étau qui se resserre peu à peu sur les deux protagonistes. On est immergé dans cette époque, grâce à la justesse et sobriété de la mise en scène, ainsi que de très bons comédiens, n'en faisant jamais trop et s'insérant parfaitement dans le décors.

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Trois ans avant sa mort,'Eric Rohmer sort Les Amours d'Astrée et de Céladon, son chant du cygne et adaptation du roman L'Astrée d’Honoré d’Urfé, datant du XVIIème siècle. Il nous envoie ici dans le Vème siècle, en Gaule, pour y suivre le destin de deux amours, qui vont tenter de le vivre et bravant diverses difficultés (disparition, mœurs, estime ...), et permet à Rohmer d'étudier l'humain, l'amour et surtout les attractions, dans une époque reculée. Il parvient à transposer ses pensées et questionnement dans un autre temps, montrant que certaines thématiques sont intemporels. Sa maîtrise du rythme et des mots est encore présente, et on se plaît à suivre cette histoire,, sublimée par de très bons comédiens ainsi que de jolies décors naturels.