Films (re)vus en 2019

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Histoire d'une équipe de flics dont la vie est brisée après une filature qui tourne mal : un tué, un hémiplégique, un blessé léger et, finalement, M.Nishi (incarné par un Kitano quasi mutique, au visage lourd : faciès mortuaire s'il en est dont les traits trahissent l'écho d'un cri mêlé de rage et de douleur dont le silence s'est fait le porte-voix), qui s'en sort indemne mais se retire de la police, tente péniblement de se soustraire à l'emprise d'usuriers yakuzas et use des ficelles les plus moralement ambivalentes pour conduire un peu de joie aux derniers jours qu'il partagera avec sa femme atteinte d'un cancer incurable.

Tranche de vie dépeinte avec une poésie pleine de compassion qui offre à sentir combien est précieux l'éclat de liberté insouciante durement arraché à cette existence empreinte d'une violence crue qui contraste férocement avec l'amour fragile, malmené par les contingences, que Nishi éprouve pour sa femme mais aussi pour ses coéquipiers.
Un amour au travers duquel peuvent être vus les principes du kintsugi qui enseignent à vivre avec les brisures – ainsi naissent les peintures d'Horibe, contraint dans son fauteuil roulant.

La description en somme d'une vie particulière qui dans sa fatalité implacable manque de chance... mais vaut d'être vécue ; subtilement teintée d'un romantisme tout en sobriété et vital (en ce sens fort peu occidental), génialement mis en valeur par les partitions d'Hisaishi.

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Après près de 25 années de domination russe aux échecs : le « match du siècle », entre des Russes qui clament la supériorité intellectuelle qu'implique le modèle soviétique sur l’Occident décadent et un Fischer génial et complètement borderline, en permanence sur la corde raide.

Comment l'événement de cette rencontre au sommet tourne au fait géopolitique... Et comment les esprits vrillent sous la pression.

Tobey Maguire, superbe acteur !

"I like the moment I crush a man's ego." Bobby Fischer.

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Ne serait-ce que pour le sourire carnassier d'Aldo maccione et la tête d'innocent de Lefebvre.

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Un petit peu de mal avec la version édulcorée de la ségrégation qui ramène le film vers le drame familial américain où tout est beau dans le monde et hop la vie. Y'a de cette guimauve boursoufflée de bons sentiments à laquelle Hollywood nous a habitués ici, ainsi qu'un message progressiste hyper simpliste sur les méchants racistes/machistes. Mais dans ce genre sucré, j'ai malgré tout bien aimé : l'histoire de Katherine Johnson vaut d'être connue et racontée.

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Un bon petit film d'aventure qui a assez bien vieilli finalement, le personnage de Nemo est magnifique - pas assez développé ici.

Tout l'aspect "vulgarisation" du roman passe à la trappe et les péripéties se retrouvent donc ramassées, elles s'étirent d'une façon qui peut être un peu longuette. Je me passerais volontiers des chansonnettes de Disney et du surjeu de Douglas, encore que... comme souvenir d'enfance, c'est pas rédhibitoire.

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Un whodunit assez original (notamment par le choix du "crime" littéraire), enlevé et léger. Luchini est excellent en Luchini : sa belle diction et son phrasé légèrement grinçant, parfaitement rythmé ; ses personnages souvent naïfs quoique d'une naïveté cachée sous un cynisme délicat.

Le film marche bien et ça fait passer une bonne soirée dans une atmosphère posée si tant est que l'on aime cette ambiance bourgeoise, parisianiste prétentieuse même, ainsi que l'autoérotisme patenté des gens de lettres.

Il y a bien sûr ici ce mythe de la Culture unique, verni satiné qui sublimerait les êtres : un tout petit croque-en-jambe à cette idée avec la scène de la serfouette.

Un final un brin décevant mais c'est voulu par le genre... j'ai tjs été déçu à la fin des enquêtes et, pourtant, en l'occurrence, le final est assez "évident" et bien amené.

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On tire quand même souvent vers le mélo tire-larme traditionnel et l'accent sur la romance est bien exagéré.

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Hors-sujet mais revoir ce film m'a rappelé dans les premières minutes de ce que les femmes étaient supposées avoir les cheveux cachés pour se rendre à l'église dans les années soixante. Et je retombais sur le mot "mantille" qui était la couverture appropriée pour rentrer (en tant que visiteur) au Vatican, une mantille en "tulle".

À part ça, le début de la série des gendarmes est sympathique, pas transcendant, pas le meilleur de de Funès à mon goût ("La folie des grandeurs"), mais contient quelques scènes très drôles (la religieuse).

En quelque sorte dédié aux baby-boomers qui ont la part belle et se font tirer un portrait caricatural pas forcément flatteur tant il est fait d'une légèreté insouciante, voire carrément inconsciente.

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Sans doute le moins bon de la série. Mais c'est bon enfant et toujours agréable à regarder.

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Finalement celui-ci était encore moins bon que le précédent...

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Impossible pour moi de rentrer dedans... après trois essais j'abandonne. Pourtant j'aimerais apprécier The Grand Budapest Hotel : le cinéma de Wes Anderson ne m’indiffère pas. J'aime son esthétique.

Mais voilà, à part l'esthétique, ici extrêmement (trop) pointilleuse ; symétrique, ordonnée, corsetée, meringuée, pastellée, les personnages n'ont aucune épaisseur, je ne trouve rien pour capter mon attention et je m'ennuie. C'est un état de fait et tant pis si je ne fus pas gespannt wie ein Flitzebogen.

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Suivre des jeunes nés avec "une cuillère en argent dans la bouche" (c'est l'expression employée par l'un des protagonistes) sur une période de 13 ans, pourquoi pas...

Mais le documentaire de Julie Gavras est trop factuel et ne semble d'ailleurs pas vouloir communiquer ses intentions : six ou sept cas issus de la même génération et du même lycée ne constituent pas une quelconque démonstration, on déduit qu'il s'agit d'une simple illustration que l'on attend critique vis-à-vis des processus de reproduction sociale mais qui parait soucieuse de nous transmettre de la sympathie pour ce groupe de jeunes et les "difficultés" (...car il semble que ce soit ce que souhaite nous montrer la réalisatrice dès lors qu'elle offre une telle prépondérance aux jugements des jeunes sur leur propre situation) rencontrées au long de leur parcours.

Une neutralité trop ambiguë pour saisir l'intérêt de la démarche tant il semble manquer un propos à ce docu – une façon évidente de donner du corps à cette illustration aurait été p.ex de suivre en parallèle le parcours de jeunes issus de milieux défavorisés et d'équilibrer la balance entre protagonistes favorisés et défavorisés, ce qui aurait constitué une critique en creux de ces "bonnes conditions" et des facteurs qui les rendent possibles.

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J'ai beaucoup apprécié l'extrapolation autour de l'hypothèse Sapir-Whorf, la pensée non-linéaire et les implications science-fictionnelles qui en découlent ; mis à part ce petit coup de génie, les relations internationales (faites une fois encore de Russes sanguinaires et de Chinois bellicistes avec, nouveaux venus cette fois-ci, des Vénézuéliens hystériques...), les impacts sociétaux, etc. sont à peine esquissés puisque toute la trame est centrée sur la petite vie merveilleuse d'Amy Adams, sublime individu individualisé qui jusque dans l'omniscience se bornera à des questions "existentielles" en carton.

Encore un de ces produits dont l'enrobage esthétisant aura reçu infiniment plus de soins que son fond dérisoire.