Gérard Depardieu, l'Immense

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Avec Le Tueur, Denys de La Patellière filme un polar court et plutôt tendu d'un bout à l'autre, avec quelques moments qui fonctionnent vraiment bien (Gabin face à la hiérarchie notamment), allant surtout à l'essentiel au détriment, certes, d'un développement plus poussé des enjeux/intrigues, et dans ce cas-là, ça aurait pû être nécessaire !

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En signant La Scoumoune, José Giovanni signe une oeuvre passionnante dans son projet, retraçant une grosse dizaine d'année de l'Histoire de France, du milieu des années 1930 jusqu'à l'après-Guerre. Le point de vue adopté est intéressant, celui d'un truand ayant vécu la Guerre en prison, et découvrant l'évolution de la société lors de la fin de celle-ci. Malheureusement, le film n'est jamais réellement transcendant, la faute à une mise en scène trop sage, ainsi que plusieurs personnages secondaires clairement sous-exploités. De plus, La Scoumoune aurait bien mérité du temps supplémentaire pour mieux approfondir les enjeux. Enfin, malgré tout, cela reste captivant, grâce principalement à un très bon (comme l'ensemble des comédiens d'ailleurs) Belmondo, qui bénéficie en plus d'un personnage vraiment intéressant, ainsi qu'à son sujet, son contexte et l'aspect historique et mélancolique qui s'en dégage.

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En réunissant un trio explosif, Bertrand Blier secoue la France en signant Les Valseuses, ode à la liberté et contre la morale. Tout n'est pas parfait mais on prend un malin plaisir à suivre des personnages authentiques dans des aventures un peu folles et parfois absurdes, le tout emmené par de parfaits comédiens.

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Jean-Paul Belmondo trouve en Stavisky un rôle qui lui va à merveille, flambeur, clinquant et truand, il est très à son aise et épatant, et porte clairement le film sur ses épaules. Alain Resnais propose une mise en scène plutôt soignée mais manquant de créativité, et peine à sublimer un scénario qui survole un peu trop les enjeux et se révèle parfois maladroit, à l'image de l'inclusion de Trotsky à l'histoire. Enfin, tout cela reste tout de même captivant et maîtrisé, on prend plaisir à suivre cette intrigue évoquant un complot financier tout en nous emmenant dans les milieux bourgeois des années 1930, le tout avec de bons comédiens (dont un jeune Depardieu) et une bande-originale de qualité.

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C'est au coeur d'une bourgeoisie en crise que Claude Sautet livre une touchante, intense et douce fresque sur la vie, ses aléas, moments de bonheur ou malheur, questionnements et où les personnages (avec une formidable troupe d'acteurs, tous d'une incroyable justesse et sachant retranscrire la vie à l'écran) devront faire face à une bien difficile adversité.

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En s'inspirant d'un fait divers, Jacques Rouffio propose Sept Morts sur Ordonnance, où il revient sur une sombre affaire de deux médecins suicidés à dix années d'intervalle. Il alterne entres les deux époques, et évoque la manipulation, l'opposition entre deux médecines, le silence ou encore la chute d'un homme. Tout n'est pas parfait, notamment dans la mise en scène qui n'est jamais réellement transcendante malgré un super scénario, ou dans la finalité autour de Piccoli qui n'est pas bien amenée, mais l'oeuvre demeure captivante de bout en bout. Les comédiens sont remarquables et portent clairement le film sur leurs épaules, à commencer par Michel Piccoli puis Gérard Depardieu.

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En signant 1900, Bernardo Bertolucci signe une immense fresque revenant sur l'Italie de la première moitié du XXème siècle, et les changements radicaux entrevus ainsi que les deux grandes Guerres. Il s'appuie sur de remarquables comédiens, ainsi que sur une remarquable qualité d'écriture et de reconstitution, nous immergeant avec mélancolie pour une études sobre et propice à la réflexion de ce pays, des guerres ou encore des changements politiques.

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En signant Barocco, André Téchiné propose une oeuvre aussi étrange que captivante, mettant en place une atmosphère sombre et parfois pas loin du burlesque. Les comédiens sont très bons et campent des personnages que l'on a envie de suivre et dont on a envie de voir la finalité. On se laisse facilement entraîner au cœur de cette intrigue qui réserve son lot de mystères et de rebondissements.

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Jacques Rouffio met en scène une affaire d'escroquerie tournant autour de la bulle spéculative du sucre, et une rencontre entre un petit pharmacien et un escroc. La galerie de personnages est aussi savoureuse que bien interprétée, tant le duo principal avec un Depardieu magnifiquement fantasque que les seconds rôles à l'image d'un Michel Piccoli en mégalo chauve (!) ou Roger Hanin. On se laisse facilement entraîner dans cette histoire, bien écrite et bien menée par Rouffio, où l'on assiste à la montée en puissance puis la chute d'un homme dépassé par les événements.

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En signant Préparez vos mouchoirs, Bertrand Blier propose une oeuvre crue, radicale et étrangement assez agréable à suivre. Tournant autour du sexe ou des relations entres hommes et femmes, le film ne provoque jamais le malaise malgré un scénario très osé, et l'ensemble marche à merveille, avec de formidables comédiens, surtout le duo Depardieu / Dewaere, ainsi que des dialogues aux petits oignons. Il est surprenant de voir qu'on lui a décerné l'oscar du meilleur film étranger, comme quoi les yankees étaient plus ouvert d'esprit il y a 40 ans...

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Avec Buffet Froid, Bertrand Blier signe une comédie policière totalement absurde et décalée, avec de savoureux dialogues et personnages, à commencer par le duo Depardieu / Bernard Blier. Il mêle à cela une ambiance froide, urbaine et déshumanisée, avec des décors adéquats, et bien des séquences mémorables, et ce dès l'introduction.

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Porté par ses deux immenses comédiens, Loulou permet à Maurice Pialat de mettre en scène une lutte des classes à sa façon, de mettre la bourgeoisie face à une jeunesse prolétaire par le prisme de l'amour, et tout ce que ça comporte. L'oeuvre n'est pas sans une certaine forme de mélancolie, ainsi qu'un malaise lié à un couple qui ne semble pas pouvoir survivre face à ses différences.

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François Truffaut met en scène la difficile vie d'un petit théâtre durant la Guerre, avec tout ce que cela implique, et laisse planer une atmosphère mélancolique, parfois romantique et souvent tragique. Les comédiens sont immenses, ils portent l'oeuvre, qui joue aussi sur une reconstitution authentique, sulimée par une mise en scène classique (surprenant venant de Truffaut) et immergeante.
Plusieurs séquences sont marquantes, à défaut d'être bouleversante.

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Si la première partie laisse présager du pire, la seconde rehausse légèrement le niveau, grâce notamment à Gérard Depardieu dans un rôle de méchant malin. L'humour est très inégal, surtout dans la mise en place du film qui laisse à désirer, mais heureusement l'ensemble demeure plutôt sympathique à suivre, avec quelques séquences qui font mouches.

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Avec Je Vous Aime, Claude Berri signe une oeuvre assez particulière, d'abord intéressante et intrigante, avant de devenir un peu trop longue dans sa deuxième partie, avec un intérêt plus limité.
Il commence par soigner sa mise en scène, créer des personnages intéressants qui vont tourner autour de Catherine Deneuve. Le montage est astucieux, privilégiant la construction psychologique de cette dernière et les flash back, dans un premier temps, sonnent vraiment justes.
Néanmoins, la seconde partie perd en intérêt plus Deneuve se perd dans son rôle de personnage incapable de s'attacher sur la durée. Elle en devient même irritable par moment, sans que ce soit excessif évidemment, et le film reste plutôt maîtrisé.
On le doit à une légèreté qui fonctionne, des seconds rôles qui apportent une certaine fraîcheur ainsi que des séquences qui fonctionnent parfaitement au point d'être mémorables (Dieu est un fumeur de havanes notamment).
Tous ces noms connus semblent contents d'être là, sont investis et apportent un vrai plus aux personnages, de Depardieu à Trintignant en passant par Serge Gainsbourg.

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Sans concession, Alain Corneau marche sur les pas de Jean-Pierre Melville pour proposer Le Choix des Armes, oeuvre lui permettant de mettre en place une ambiance dramatique, sombre et mélancolique, s'appuyant sur de grands comédiens pour mieux refermer sur eux un étau violent et fataliste.

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Avec La Femme d'à côté, François Truffaut propose un drame captivant et ambigu autour de l'adultère et de la fragilité humaine. Ses portraits sont parfaitement soignés et traités, avec une intensité montant de plus en plus jusqu'à un final aussi glaçant qu'inoubliable. Il montre une réelle justesse dans sa mise en scène, tandis qu'il n'oublie jamais d'inclure de l'émotion dans les enjeux et personnages, qui sont d'ailleurs tous très bien interprétés, avec un couple Fanny Ardant / Gérard Depardieu parfait.

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La Chèvre repose presque uniquement, voire même trop, sur son duo de comédien, où Pierre Richard joue la gaffeur et Depardieu le dur assez vite excédé. Il y a une alchimie entre eux, Francis Veber parvient à les rendre attachant, grâce notamment à une mise en scène efficace et surtout de bons dialogues, parfois même mémorables. Alors, tout n'est pas parfait, le film met un peu de temps à démarrer et quelques gags ne marchent pas forcément, mais le plaisir est là, et c'est ce qui compte.

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Fort Saganne est un projet vraiment ambitieux, et si Alain Corneau ne se montre pas forcément à la hauteur, il propose tout de même une oeuvre plutôt prenante et bien foutue. Du côté des reproches, il y a évidemment le manque de maîtrise du rythme, avec certains passages semblant trop longue, mais aussi une émotion pas toujours présente, notamment dans le couple Depardieu / Marceau, et enfin, un aspect grande fresque historique pas totalement maîtrisé. Si c'est dommage, ce n'est pas totalement préjudiciable, grâce à une bonne écrire des personnages, surtout le principal, un cadre (historique d'abord, puis géographique, avec de parfaits décors et paysages) très passionnant dans lequel on s'immerge facilement ou encore de bons comédiens, Gerard Deperdieu en tête.

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Le concept est passionnant, le rendu à l'écran un peu moins, et ce malgré une première partie vraiment réussie et une parfaite mise en place de l'intrigue. Or, plus on avance dans Police, moins l'ambiance est forte et les enjeux sujets à sensation, Pialat peine à conserver un grand intérêt sur ce qu'il va arriver. Si c'est dommage, ce n'est pas totalement préjudiciable, et le film demeure plutôt sympathique à suivre, et efficace, grâce notamment à des personnages forts et bien interprétés, mais le potentiel laissait présager mieux.

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Un Putain de film comme le dit l'affiche, et Blier ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il met en scène ce ménage à trois, cru et salace. Tout n'est pas parfait, notamment la seconde partie qui s’essouffle un peu, mais le ton, l'ambiance cinglante, les dialogues ou encore les personnages, parfaitement interprétés en plus, demeurent remarquables et prenants.

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Dès les premières secondes on comprend toute l'envie de Claude Berri de nous faire ressentir l'atmosphère du sud de la France avec les garrigues, les accents ou ces superbes paysages, qu'il sublime très bien d'ailleurs. L'histoire est intéressante, les personnages aussi, à défaut d'être attachants, on comprend, via eux, plusieurs facettes de l'âme humaine que ce soit la naïveté, presque touchante, via Depardieu ou Auteuil, ou la fourberie et l'égoïsme à l'image d'un grand Yves Montand. Sinon, Berri exploite bien les décors, se montre efficace derrière la caméra, exploitant aussi bien la bande-originale.

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Si Les Fugitifs met un peu de temps à démarrer, très vite on comprend le but de Francis Veber, insistant moins sur l'humour que pour La Chèvre, mais s'attardant sur un côté touchant, notamment dans la relation entres les deux protagonistes et la gamine. Sans jamais être transcendant, cela reste tout le long sympathique, grâce notamment aux comédiens qui y sont aussi pour beaucoup, et portent le film sur leurs épaules, tant les premiers rôles que les seconds, à l'image de Jean Carmet.

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En signant Sous le soleil de Satan, Maurice Pialat propose une oeuvre assez intéresante dans son fond, avec de vrais questionnemment sur le bien, le mal ou encore la religion. Néanmoins, le parti pris austère n'est pas forcément assez maîtrisé, avec un rythme parfois trop lent ainsi que des sensations trop peu présentes. Pourtant, cela reste un film captivant à bien des égards, grâce à l'écriture, aux dialogues ou encore de bons comédiens.

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Projet porté par Isabelle Adjani, qui confia la réalisation à une longue connaissance Bruno Nuytten, Camille Claudel s'intéresse principalement à la relation entre celle-ci et Auguste Rodin. Une relation d'abord professionnelle puis amoureuse, faite de passion, d'intensité ou encore de douleurs morales, et on est immergé au cœur de ce rapprochement tumultueux. Si tout n'est pas parfait, il y a quand même un vrai savoir-faire derrière la caméra, et surtout un excès qui colle assez bien au sujet, avec un Nuytten n'hésitant pas à lorgner vers la démesure. Il parvient à éviter les lourdeurs liées au poids de cette histoire et de sa dimension historique, et dirige très bien ses comédiens, avec un mémorable couple principal, tant une Adjani lorgnant toujours plus vers la folie après la reconnaissance, qu'un Depardieu imposant et charismatique à souhait dans le rôle de Rodin.

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Avec Cyrano de Bergerac, Jean-Paul Rappeneau propose une version assez classique mais captivante de l'oeuvre d'Edmond Rostand, emmené par un grand Gerard Depardieu. La reconstitution est jolie, tout comme la photographie, et le ton flamboyant du film, ne laissant jamais indifférent et nous entraînant dans une belle aventure.

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En adaptant Uranus, Claude Berri propose une passionnante vision de la France libérée en 1945. Il propose une féroce critique de la gestion humaine et politique juste après la libération, la peur engendrée par certains groupes et casse le mythe gaulliste de la France unie. Au delà de cet inquiétant tableau sur la nature humaine (lâcheté, traîtrise, tromperie, coup bas ...) se cache aussi une légère poésie ainsi qu'une atmosphère prenante proposant aussi, via d'excellents dialogues, une réelle réflexion, notamment sur les idéologies, leurs applications, les tentatives de changement de monde ou encore ce qu'est l'humain. Claude Berri sublime une impressionnante troupe de comédien, dont ressort, notamment, Jean-Pierre Marielle, un imposant et poétique Depardieu, un Philippe Noiret tout en subtilité ou encore un fourbe et insupportable Daniel Prévost.

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Gérard Lauzier ne propose rien de bien intéressant avec Mon Père ce Héros, comédie oubliable et sans réelle qualité, ni dans l'écriture, ni dans la mise en scène. C'est dommage, car il y avait quand même moyen de faire un petit film sympa mais rien de tout ça, et on reste clairement sur notre faim.

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En voilà une oeuvre décevante portée par un sujet pourtant si fascinant et passionnant. Malheureusement, Ridley Scott ne tient jamais les promesses d'aventure et de passion, et peine à réellement retranscrire sur pellicule un script pourtant bien foutu. Le casting est impressionnant mais aucun ne tire réellement son épingle du jeu, et ce malgré une jolie reconstitution.

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Claude Berri propose avec Germinal une oeuvre intéressante, restant fidèle à Zola sans tomber dans l'académisme, et jouant superbement avec une jolie reconstitution et de parfaits comédiens, pour mieux nous faire ressortir l'émotion et la pertinence des propos.