Girl, you'll be a woman soon...

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Les jeunes filles perdent leur innocence lorsqu'elles se rendent à l'extérieur trop tôt. Sinon elles finissent par la perdre parce que leur corps se transforme à leurs yeux et aux yeux du monde.

Le film est essentiellement porté sur la nature d'une jeune fille et il est ainsi à rapprocher de mon point de vue concernant Virgin Suicides. Pour autant, le cérémonial, toute cette pression préventive et le rite de passage sont des éléments intéressants dans le cadre de cette liste.

Ayant lu il y a peu la biographie de Nadia Comaneci écrite par Lola Lafon ("La petite communiste qui ne souriait pas"), je reviens pour écrire sur ce film pour dire combien certaines qualifications peuvent être extrêmement désobligeantes et parfois humiliantes pour l'intégrité de femmes en devenir. Je veux bien entendu parler de ces élans, souvent hétérosexuels, qui se permettent de s'attarder sur la chair plutôt que l'esprit. Si une femme s'attarde ne serait-ce qu'une seconde sur la chair d'un garçon, au point de le lui faire remarquer, soyez certain(e)s qu'il va y réfléchir à deux fois, et encore deux fois dans ses vicieuses arrières-pensées. ce sont ces élans qui m'intéressent, ces élans amoureux vers des trous noirs qui absorbent toute l'attention sexuelle et sociale.

C'est sans doute ce versant là qui lui vaut d'être plus appréciable en dépit de sa base pourrie. C'est aussi un constat qui est le parfait exemple de la démonstration par l'absurde : en créant un univers où ne règne que la sororité et la nécessité, l'évolution de chaque cas et leurs expériences intérieures peuvent prévaloir sur la détermination de l'être (ici, de l'être féminin).

Comment de films extrêmement tristes se sont révélés être de parfaites odes au bonheur, à la joie ? Innocence fait parti de ces films. Il fait parti de films comme Melancholia ou La vie est belle.

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Souvenir de fugue et de vacances, sans doute les dernières car plus rien ne sera comme avant.

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Proposition et commentaire d'Aurea :

"Alice, l''enfant chérie à présent boiteuse, est devenue une adolescente complexée et solitaire , mal dans sa peau, objet des quolibets et des sarcasmes à cet âge sans pitié où la moindre tare physique devient rédhibitoire chez ces filles en fleur qui affirment avec arrogance et cruauté leur statut de femmes et de tentatrices en devenir.

Il aura suffi d'un regard à Mattia, le beau Mattia mutique aux yeux si tristes pour déceler chez Alice cette même différence qui l'isole des autres, cette culpabilité qu'il traîne après lui comme un boulet depuis que son autre moi, cette jumelle autiste qui sans le vouloir accaparait l'attention, a disparu par sa faute quand ils avaient 9 ans."

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Pauline débarque durant un été et autour d'elle, les vicissitudes amoureuses lui tournent autour comme des mouches autour de la charogne. Elle observe, s'en imprègne, apprend puis rencontre un amour de vacances.

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Encore une fois, lors de vacances, le rapport aux autres changent, avec les filles comme avec les garçons... et ces petites différences tracassent.

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Une jeune fille tombe sous le charme d'un garçon et fait la connaissance des premiers émois amoureux.

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Autre films avec pour objet les émois amoureux, les discours de récré et le mimétisme social.

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Durant une excursion nordique avec son père, à la recherche d'un trésor enfoui, une jeune fille perd le goût des aventures pour d'autres, plus intimes... pour essayer.

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Une jeune fille retrouve son ami d'enfance... et ils ont beau retrouver tous leurs jeux et leur complicité, quelque chose a changé entre eux : le désir, les hésitations, le silence entre les mots que même un sourd peut en comprendre la signification.

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A 15 ans, Melissa découvre son corps tout cabossée malgré elle et attire sur elle tous les regards et les convoitises jusqu'au drame qui bouleversera toute son existence et sa sexualité.

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Le médecin de l'hôpital - "Tu n'as rien à faire ici, petite (honey). A ton âge, on ne connaît pas la dureté de la vie."
Cecilia, suicidante phlébotomisée - "Manifestement, vous n'avez jamais été une fille de 13 ans"

Le caractère de chacune des filles est différent selon leur développement psychique, métabolique et physique - un développement lisse et déshumanisé parce que stéréotypé par ailleurs. Ce qui les rejoint, de 13 à 17 ans, c'est le poids du conditionnement familial qui uniformise des comportements déconnectés avec les réalités de l'adolescence et qui, par cette déconnexion, potentialise le moindre signe extérieur.

Seuls les parents n'auraient pas pu créer un tel étouffement de ces individualités. Ainsi la religion catholique est-elle un moteur supplémentaire pour saturer l'espace des relations, des évasions, des échappements, l'espace des possibles.

Paradoxalement, l'absence d'individualités génère une très forte solidarité entre les soeurs. Mais cette solidarité est-elle sincère ? Est-elle autonome ? Ne s'exprime-t-elle pas dans l'adversité ?

Ainsi il ressortirait de ce fait divers un laboratoire couru d'avance, une incubation de ce qu'est la nature féminine, aussi pure que quatre souris blondes.

Pour les mêmes raisons qui font les qualités de ce film, pour ce discours sur la nature et les circonstances d'un fait divers raconté par Christophe Hondelatte à une heure où les enfants font des cauchemars, Virgin Suicides n'est pas une oeuvre souhaitable pour l'étude de cette liste.

Pour autant, je me devais de l'y mettre et d'y apposer un point de vue sincère et utile.

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La fille d'un petit-bourgeois est en passe de se marier... jusqu'à ce qu'un jour, dans la campagne, un homme lui fait la courre et lui bouleverse tous ses plans. Elle le retrouvera l'année suivante au même endroit.

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Ce que je remarque avec le temps, c'est que le rite de passage à l'âge adulte concerne la majeure partie du temps les filles, soumises à leur sexualité naissante. Fantasme bourgeois sans doute.

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Liste de trois films pour Joël Séria où la femme en devenir se réalise au contact des hommes qui la regarde comme un objet obsessionnel ou le sacre saint de la beauté sur Terre. Quitte à abuser de ces charmes pour Jeanne Goupil...

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Ceci est le film référence de cette liste. Merci d'abonder en ce sens.

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Où devenir une femme ne passe pas par le sexe, ni par le mariage mais par ce moment de latence que seule la "folie" sait engendrer. On sent qu'à la fin que, quelque chose est brisé mais qu'elle garde une innocence. Vraiment un film curieux dans cette liste mais indispensable.

Annotation :

Quoique la question de genre est dépourvue de sens ici, Attenberg est surtout la construction d'un être par des chemins détournés. La question sexuel est naturellement posée, elle est même centrale mais c'est comme si l'histoire cherchait elle-même autre chose...