Good vibrations : musique de fond, electroacoustic, ambient, post-minimalism, et caetera.

Annotation :

Un field recording riche et vivant, attisant l'imaginaire avec trois fois rien. On entend une annonce, le train entre en marche, les kilomètres passent ... On perçoit à l'un ou l'autre arrêt des stridulations d'orthoptères, égarés au milieu de coassements et chants d'oiseaux. Un drone à l'allure fantomatique s'invite de temps à autres par dessus le bruit mécanique du convoi, également un léger battement artificiel qui s'adapte au son émis par les wagons sur les rails de chemin de fer. L'adéquation est parfaite entre les ressources audio récupérées et les ajouts post-enregistrement que l'on doit à Chris Watson. L'on ne changerait nul détail conçu par le chef d'orchestre, son oeuvre semble parfaite - pour ce qu'elle est - à mes oreilles. Mais soyons sérieux, la grande force de cet album reste bel et bien sa capacité à exciter tes sens avec de simples "tchouuu tchouuu".

Annotation :

Nicholai et Sakamoto se retrouvent à nouveau pour un live ayant eu lieu en 2014 à la Glass House, dans le Connecticut. Les deux messieurs entament une vibration dont les réflexions stridulent à l'unisson, une résonance qui chatouille l'épine dorsale de l'auditeur telle une onde caressant des murs de glace. L'immersion est quasi-instantanée, il ne faut pas deux minutes avant que mon âme s'ajuste sur ce sifflement imperceptible qui, au fil du temps, remplit l'espace sonore sans en déborder. Ce son pourrait provenir du frottement d'un archet contre une corde, ou du tournoiement d'un doigt sur les bords d'un verre en cristal, peu importe. Des cliquetis s'ajoutent à la sérénade, des grésillements d'insectes semblent faire surface de temps à autre, des voix fantomatiques ponctuent le drone lent de doux frissons, sans même susciter une once de crainte. Il n'est pas question d'Etrange ou de Maléfique, ces chants lointains sont bizarrement rassurants et paisibles. Ils s'éteignent autour de la muraille de verre que les deux auteurs ont échafaudé ... Glass est une pièce qui nous plonge dans un bain de paix et de sécurité, le drone enveloppe l'auditeur d'une aura bienveillante, qui l'accompagnera jusqu'au bout de la nuit.

Durant les cinq dernières minutes, un instrument à vent vient doucement nous ramener à la réalité, à la manière de ces réveilles lumineux qui éclairent peu à peu votre chambre à la mesure où l'heure de se lever arrive. Le dernier son à entendre est un bip sonore qui survit au drone qui nous suivait depuis le début. Le vent s'est estompé pour faire place à l'alarme. La sieste est terminée.

Représentation live dispo sur viméo : https://vimeo.com/191205737