Je suis issu d'un monde pourri : regardez comme j'essaie de m'en déculpabiliser.

Annotation :

Le système est à chier mais il permet de se faire plein de thunes. J'aurais pu décider de me barrer de ce foutu DESS en marketing puis de ne pas renflouer les caisses d'une grosse boîte américaine détestable. Oubliez également toutes mes chroniques dans ces torchons exécrables du genre VSD, Paris-Match, Voici, Elle... N'allez pas vous pavaner dans des salons "m'as-tu-vu" sur Paris Première ou Canal+, qui sont toutes les raisons personnelles de ma survie dans ce monde hostile et libéral

Annotation :

Regardez comme ma vie est morne : c'est un bon prétexte pour en faire un film, non ?

Annotation :

Participer à des courses en quad, vanter le 4x4 et faire ses courses en hélicoptère : c'est écolo bien évidemment ! Il suffit de planter des arbres : si la Chine, les États-Unis et les européens plantaient autant d'arbres qu'ils polluent, alors les ours polaires pourraient y faire leurs griffes et tous les enfants se tiendraient par la main pour fêter la paix dans le monde.

Annotation :

En fait, j'ai voulu réaliser un film d'une grande moralité, tout ça produit par Hollywood, le système le moins polluant en matière de production cinématographique, le moins agressif dans sa concurrence avec les structures de production indépendantes, et surtout totalement préservé du marketing. Ainsi, les milliards de dollars de recettes, qui récompensent mon éthique exemplaire, serviront à tourner le reste de la trilogie. Et surtout, buvez Coca-Cola, pour peut-être gagner des figurines Avatar !

Annotation :

Je suis tellement génial dans la mise en scène que j'arrive à cracher dans la soupe sans me faire choper ! Je suis indépendant,moi,Monsieur! Comment pourrais-je aller défendre mon petit film d'auteur si je n'avais pas mon carton d'invitation à la prochaine sauterie hollywoodienne. Je tiens à rester crédible auprès du très subversif jury des Oscars où j'ai reçu un prix dans la catégorie "Dénonciation". Officiellement ils disent "mise en scène" mais chut ! c'est une couverture.

Annotation :

On a voulu critiquer Hollywood parce qu'on aimait pas son système de production. Alors on l'a dénoncé en faisant un film percutant (mais Joël il est chiant, il veut toujours rajouter des effets de mise en scène, et à chaque fois c'est pas clair pour les spectateurs). On a préféré aller se faire produire à l'étranger pour que Hollywood ils ne nous rouspètent pas de trop. Maintenant qu'on a critiqué Hollywood, ils nous respectent : on est des grands. Maintenant, on aime bien Hollywood.

Annotation :

Comment faire semblant de ne rien comprendre à une culture pour éviter d'avoir à en fournir une analyse fine, ou du moins intéressante.
Et aussi pour vendre pleins de bouquins... et des DVD aussi !

Annotation :

Les armes et la violence c'est pas la solution, d'accord ? Sauf dans mes films. Donc, s'il vous plaît, ne mettez pas à la poubelle tous mes films réactionnaires, racistes, violents, ou qui érige un culte aux armes. Merci.

Annotation :

Tout ce que je dis est authentique et mesuré car le co-réalisateur du film est indien, ce qui me sert de caution. Et même si j'avais eu des adversaires aux Oscars, j'aurais eu pleins de récompenses quand même !

Annotation :

Le monde du traffic d'arme n'est pas joli joli, dis donc. Heureusement que tout ça est légalisé, chez moi, aux États-Unis.

Annotation :

Arrêtez de dire que je fais des "films porno", maintenant je fais des "films d'action" ! Vous comprenez, nom d'une pipe ?

Annotation :

Le monde des artistes, pffff... j'en viens, c'est tous des bobos !
Moi je suis réalisatrice : je suis avant tout "spectatrice", c'est-à-dire "observatrice", et pas une simple "actrice", pigé ? Je me moque des bobos, tout simplement parce que je ne suis pas une bobo. Ca me paraît évident.

Annotation :

Je pense être une réalisatrice engagée et révoltée, mais les détails de l'histoire c'est un peu rasoir, pas vrai les filles ? Et puis d'abord, si Marie-Antoinette avait vécu suffisamment longtemps pour réaliser un film sur la révolution, je suis persuadée qu'elle aurait fait comme moi !

Annotation :

J'ai été présent sur tous les fronts possibles, prêt à commencer n'importe quelle révolution, mais je préfère être au chaud à regarder un film sympathique pas trop subversif, dans le genre de celui que je viens de réaliser.

Annotation :

Voilà comment je suis parvenu à réaliser un film totalement désengagé sur une période importante de l'histoire sans compromettre mon image de réalisateur respecté. Moi, à l'époque de mai 68, tout ce que je voulais c'était aller filmer les conditions des pauvres en Inde, car la misère n'a pas de frontières, voyez ? Alors, croyez-moi, l'exception française... ça me passe au-dessus de la tête !

Annotation :

Ce n'est pas moi l'auteur des blagues pourries, mais les personnages de mon film ! Non mais oh, vous imaginiez quoi ?

Annotation :

Je suis beauf, je suis con, et je l'assume !
Le "ringard" c'est ce qui n'est pas à la mode. Donc, en cultivant l'esprit ringard, avec un peu de chance (et d'argent) ça peut devenir la mode (et si vous êtes déjà un peu beauf sur les bords, ça vous épargnera quelques efforts supplémentaires). Devenant "mainstream", les beaufs reviennent alors à la mode.
Donc je vous autorise à m'insulter publiquement de gros lourd... puisque je vous dis que j'assume !

Annotation :

Je m'appelle Mickaël Youn et j'illustre parfaitement tous ces faux impertinents qui pullulent dans l'espace médiatique qui ne critiquent rien, ne démontrent rien, ne prennent aucun risque (surtout financier), le but étant de rapporter un max de thunes, quel que soit le discours et quelle que soit la cible, ce qui est la définition inverse du métier d'humoriste. Rappelez-vous de ma chanson : je suis un "connard"... (mais avec une fibre commerciale avant tout, car je ne suis pas idiot !)

Annotation :

Si vous trouvez que mon film n'est ni drôle ni réaliste, tant pis pour vous ! Au moins il aura eu l'intérêt de me rapporter un max de bénéfices. Ceux qui croient que j'ai tourné une publicité de ma région peuvent soit aller se faire mettre soit aller dans le Nord : en tout cas moi je vis exilé à Paris entouré de mes amis pseudo-comiques, et je ne vois aucun intérêt financier à retourner dans une région sinistrée, déprimante et pluvieuse. Mon futur projet : le remake d'un idiot (ch'timi) à Paris.