Jean Pierre Jeunet

Annotation :

Même si j'ai cru sur le moment que ma PS5 allait recracher le DVD et que les pixels de ma grande télé faisaient une indigestion de l'étalonnage du film, faut quand même bien dire que concevoir pareil concept dans pareille atmosphère, c'est encore tout bénef de nos jours côté expérience.
Au-delà d'être un film à gueules, ça fait peut-être 20 ans que ma tête se coltine Pinon qui peint un plafond en valdinguant avec ses bretelles, dans la même cadence qu'autres actes idiots d'habitants d’un immeuble rythmé par le couinement d'un sommier rouillé.
C'est donc tout en singularité qu'on suit pas grand chose qui se passe n'importe où avec un peu n'importe qui, d'une boite à meuh aux bulles de savon en passant par un conduit caverneux qui profère des incivilités à une quadra suicidaire dont la vie s'acharne à ne pas vouloir se séparer.
Le cachet reste dingue sans aucun doute, même si le foutoir du dernier quart d'heure est pénible, assez inutile et probablement un poil trop onéreux en rapport à ce qu'il convainc.
Bon on s'en fou, c'est Delicatessen.

Annotation :

Je me souviens plus de mon âge, mais c'est ma toute première sortie ciné tout seul. La guichetière m'avait dit "Euh... c'est pas un film pour enfants hein !?", mais j'avais fait le type habitué et inébranlable.
Evidemment le film était trop niqué pour moi, j'ai pas le souvenir d'avoir été particulièrement perturbé par quelque chose, mais c'était trop niqué, ça m'a peut-être pilonné la tête et ça explique certains trucs aujourd'hui :)
Avec du recul je trouve l’oeuvre assez dingue, pour un film Français mais aussi en général, c'est presque pas envisageable d'avoir conçu un truc aussi original, la direction artistique est incroyable, l'atmosphère inédite, cette sensation d'être dans un vrai cauchemar d'enfant ou tout semble en mouvement, les perspectives, les visages, j'ai personnellement jamais vu un film traiter du rêve avec une telle sensation de réalisme dans le ressenti.
Fin bref, Ron Perlman est terriblement attachant, Judith Vittet très juste, Pinon toujours au top, toutes les gueules apportent quelque chose, le film va aussi loin qu'il le peut, même si ça peut paraitre un peu ridicule parfois, mais l'univers en question permet haut la main tout ce bidouillage cinématographique.
Ça traine vraiment en tête de mon côté.

Annotation :

J'ai bien aimé Alien Résurrection.
Déjà le film est archi bien foutu, le casting est très bon, et la petite dérision à la Jeunet apporte un peu de légèreté à une saga qui je pense en avait besoin.
Alors même s'il ne révolutionne rien du tout, que ce bon Jean-Pierre reste un peu trop discret à mon gout, Fox oblige, et que la créature finale est un poil "trop" grotesque, cet ultime opus se regarde très bien et a le mérite de ne pas "tâcher" cette saga mythique.

Annotation :

Faut dire, plus jeune j'étais un peu fasciné par le choquant et le morbide, côté cinéma hein, mais vers 26 ou 27 ans, après avoir visionné 18 films de Takashi Miike sur une courte période, j'ai commencé à saturer, et je constate à ce jour que plus je prends de l'âge, plus je m'enfonce dans le gentil et le moelleux.

Faut dire aussi que Amélie Poulain est un vrai exemple de cinéma gentil de qualité, du tout le monde dans un peu tout et pas grand chose, écriture dynamique, excellente bande originale qui traverse la vie, la trouvaille Tautou simplement parfaite dans ce rôle, un réel et sympathique sentiment d'affection, à mon sens 80% du cinéma Français devrait ressembler à ça au lieu de Camping, mais c'est aussi parce que ce n'est pas le cas que j'ai l'impression que l'oeuvre en elle même est particulièrement importante.

Premier choix de mon côté pour conseiller un film Français à un étranger.

C'est et ça reste très bon.

Annotation :

Comme le dit Rouve, "Le gravier c'est pas qu'un principe, c'est une question de style", et je me demande finalement si toute la réflexion sur la conception du film plombe pas un peu son intérêt général.
Alors c'est pas trop souvent le cas chez nous, donc je me plains pas, ça sent l'ultra storyboard millimétré, l'écriture sur-pensée, c'est joliment interprété, y a le gros étalonnage Jeunet, et la musique de Badalamenti apporte un cachet aventureux assez fort, peut-être un peu trop pour ce que le film propose, mais j'aime beaucoup et j'ai énormément écouté cette bande originale.
Si on est très correctement percuté par les premières images, la voix-off, le sujet, le film tombe ensuite dans une forme de lourdeur scénaristique quasiment embarrassante par moment, Bastoche, Biscote, Bingo Crépuscule, Youpi Tralala, ça prend de l'âge étrangement, peut-être que après Amélie Poulain y a plus rien qui passe, je sais pas, on se perd un peu dans l'enquête, et quand bien même, franchement on s'en fou un peu.
Bon je suis un peu dur là, mais hormis pour parler de Gaspard Ulliel, c'est quand même un titre qui ressort pas beaucoup.

Annotation :

Ce film me donne la mauvaise impression d'avoir été réalisé sur commande d'un passioné de Delicatessen ou de l'univers de Caro et Jeunet en général.
Même si techniquement c'est toujours très intéressant, et que de bonnes idées ressortent de ce patchwork de créativité, le film s'embourbe au fur et à mesure dans une complaisance narcissique à vouloir faire du Jeunet pour faire du Jeunet, ou du bizarre pour faire du Jeunet, ou du Jeunet pour faire du bizarre, fin bref, la dernière demie heure à été un calvaire à suivre tant le film n'avait aucun autre but que de montrer un savoir faire que l'on connaissait déjà parfaitement.
En gros, ça ma saoulé!

Annotation :

Un Jeunet agréable qui saura se savourer en famille, mais qui part son manque de fougue ne donnera pas à un spectateur solitaire l'envi d'y revenir un jour.
Je me demande bien si ce film lui a apporté quelque chose.
Fin bref.

Annotation :

Petite catastrophe numérique à certain montant, je me suis gratté la tête pendant 1h en ressentant de la gêne, j'ai supposé avoir été influencé par les mauvaises critiques et/ou pas être du tout dans l'humeur, alors j'ai reporté la suite au lendemain.
Le lendemain j'ai pas eu envi alors j'ai reporté a l'autre lendemain.
L'autre lendemain j'ai essayé de lâcher prise, mais rien à faire, pas un sourire, pas une accroche, absolument dépassé par toutes les composantes du film, tous les choix, et la forte impression que ma personne n'avait rien à faire face à ça.
Un peu inutile d'émettre des critiques du coup, mais comme pour Micmacs à tire-larigot, y a une tangente Jeunet que mon être ne ressent ABSOLUMENT pas.
Devoir mettre 1/10 m'embarrasse fortement, mais j'ai beau y réfléchir... je trouve rien d'un peu quoi que ce soit.
Je vais m'excuser aussi tient.