L'Hydre de papier : Lis en 1000 pages, 2000 repousseront (2020)

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(156 pages)

Je n'avais jamais lu de Michel Houellebeck, mais il admire Lovecraft, j'admire Lovecraft également, on est faits pour s'entendre.
L'essai est excellent. L'auteur y aborde tous les aspects de l’œuvre du maitre de Providence, en dressant des ponts avec sa vie privée, les deux étant impossibles à séparer quand on parle de lui. Houellebecq est respectueux de Lovecraft, mais pas aveugle. Il n'hésite pas à aborder frontalement les aspects les plus sombres du bonhomme sans les minimiser ou les critiquer.
Et putain, ce con m'a donné immédiatement envie de relire du Lovecraft, il est fort !

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(283 pages)

Ma seconde lecture de ce grand classique de la SF m'a permis d'en mieux saisir les symbolismes et les niveaux de lecture. Quelle histoire incroyablement riche K. Dick a-t-il su nous proposer en si peu de pages !
C'est vraiment un monument, parfaitement complémentaire au film.

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(277 pages)

Novéliser le film était définitivement une bonne idée. L'histoire reste sensiblement la même, malgré quelques coupes bizarres et l'ajout d'un enjeu dramatique avec la perte progressive d'oxygène, mais au moins le livre a du rythme, contrairement au film qui dure bien trop longtemps pour son propre bien !

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(636 pages)
(Édition bilingue)

L'Eneide revisitée à la sauce médiévale. L'épopée devient à la fois roman de chevalerie et roman courtois, mettant autant l'emphase sur les exploits chevaleresques et les batailles que sur la romance et le sentiment amoureux. Les passages romantiques d'ailleurs, s'ils pourront paraitre mièvres, m'ont pour ma part totalement charmé, c'est juste trop mignon de voir une noble damoiselle s'interroger dans un grand monologue sur les contradictions de l'amour. L'aspect épique n'est pas en reste, car de la bataille, nous allons en avoir. Le livre a d'ailleurs un sacré bon rythme, on ne s'ennuie jamais.
Il faudrait maintenant que je jette un œil à l'Eneide, moi...

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(706 pages)

Robert E. Howard se montre plus ambitieux pour ces nouvelles aventures de Conan, en particulier pour la nouvelle titre, un vrai et solide roman développant un univers riche et cohérent dont auparavant on ne possédait que des indices. Conan part dans une véritable quête arthurienne et gagne en complexité sans perdre sa puissance sauvage qui a forgé sa légende.
Les deux autres histoires ne sont pas aussi mémorables, même si elles sont très loin d'être mauvaises.
Hâte de la suite et fin !

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(222 pages)

La guerre des tranchées comme si nous y étions. Le texte est sec, toujours dans l'instant présent, ne nous laissant jamais espérer des lendemains meilleurs pour le narrateur ou les autres personnages. La violence est crue et jamais belle. Je me doute que l'auteur a dû puiser dans sa propre expérience pour écrire son livre, un constat amer sur la guerre et ses répercussions sur les soldats, détruits mentalement quand ils ne le sont pas physiquement. La conclusion donne une idée claire de la façon dont Erich Maria Remarque a perçu son retour de la guerre.

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(390 pages)
Le travail de Damasio est assez génial à lire. Il joue énormément sur les mots, sur la phonétique, la sémantique et même la ponctuationn pour construire son propre langage littéraire. Je n'ai pas été sensible à toutes les nouvelles du recueil, "So phare away" et "Sam va mieux" ne m'ont pas passionné malgré des concepts très bien trouvés.
Mais Damasio est définitivement un auteur SF à suivre.

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(152 pages)

Georges Orwell fait le pari de dresser un parallèle entre la Russie soviétique et une ferme anglaise. Un microcosme allegorique pour illustrer comment un mouvement révolutionnaire visant à renverser un régime tyrannique et à instaurer l'égalitarisme entre tous les citoyens, finit par engendrer un régime plus tyrannique encore, érigé sur le consentement aveugle du peuple, l'ignorance, la manipulation et l'invention d'ennemis imaginaires.
Bien sûr, pour bien comprendre toutes les métaphores employées par le livre, il faut connaitre au moins les grandes lignes de la révolution russe de 1917, même si en soi, il reste avec 1984 la référence du petit manuel pour faire des dictatures.

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(124 pages)

Cocteau met en place un monde de l'enfance fantasmé, où les bambins sont à l'abri des soucis du monde des adultes car ils vivent dans un petit nid d'imaginaire inviolable. Ou presque.
Qu'arriverait-il si ces enfants qui refusent de grandir étaient brusquement ramenés au réel ?
Cocteau montre avec lucidité la magie de l'enfance et son pouvoir d'évasion, mais aussi ses risques, ses rapports toxiques limite incestueux.

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(180 pages)

Aux enfants terribles, incapables de grandir et se renfermant sur eux-même jusqu'à un quasi-inceste, Cocteau va ajouter en complément les parents terribles. Ceux qui ont peur de l'abandon, de laisser partir leurs enfants, qui n'assument pas leurs tromperies et leurs mensonges, de ceux qui tiennent tant à leurs enfants qu'ils sont prêts à gâcher leur bonheur pour se sentir bien dans son existence. Une forme de vaudeville, des thématiques dramatiques et une conclusion tragique, Jean est très fort !

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(395 pages)

Un livre qui est resté un moment sur ma pile "A lire".
Je me suis finalement lancé pour passer le temps. Le livre couvre toute la période ciné de Burton, de ses premiers court-métrages à Sweeney Todd (au moment où il a cessé d'être intéressant, j'ai envie de dire).
Et si le bon Tim nous livre quelques anecdotes sympas et qu'on ressent à la lecture le quasi-punk qu'il représentait dans les années 90 à Hollywood, j'ai trouvé dommage que certains passages ne soient pas plus développés, comme sa relation avec Vincent Price ou la création de L'étrange Noël de Monsieur Jack.
Et comme l'entretien remonte à quelques années, on ne s'empêchera pas de sourire à certaines phrases du bonhomme, comme lors du chapitre Ed Wood où il déplore le trop grand usage que le cinéma hollywoodien fait des effets numériques, alors qu'il préfèr(ait) les effets pratiques, en dur. On se retiendra aussi de rire lors du passage sur Les Noces Funèbres, où il prédit qu'à partir de ce moment de sa carrière, ses films deviendront plus durs, plus radicaux.
Quand on repense à Alice, Dark Shadows et tout ce qui s'ensuit, on ne peut s'empêcher de sourire.
Le bouquin reste très intéressant malgré tout.

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(279 pages)

Camus. La peste. D'indéfectibles mots qui résonnent encore aujourd'hui avec notre copain le Conovirus.
Avec ce qui est sans doute son oeuvre la plus emblématique, Camus interpellait sur la montée du nazisme sous forme métaphorique, mais va également utiliser le sujet de l'épidémie pour questionner le sens, peut-être pas de la vie, mais de nos actes. Si nous devions mourir demain, pourquoi agir ? La mort est à nos portes, brutale, impartiale et injuste. Comment pouvons-nous continuer à avancer sans savoir si la peste ne nous aura pas emportés demain ? Nous survivrons peut-être, et peut-être sortirons-nous sur nos pieds de cette ville, mais nous le ferons surement en marchant sur les cadavres de nos proches, de nos amis, de nos collègues. Est-ce que ça vaut vraiment le coup de vivre, sans plus personne à nos côtés ?
Camus fait une étude sociologique très intéressante, sans pour autant oublier de nous mettre en empathie avec ses personnages. Il touche à la fois le global et l'individuel, donnant une vue d'ensemble à un phénomène sans précédent qui détruit tout sur son passage.

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(143 pages)

J'aime Monsieur Plouf. J'aime sa vision du jeu-vidéo, sa capacité à se moquer de tous les problèmes d'un jeu et de l'industrie avec malice et moult sarcasmes. J'aime aussi son petit univers animé, tout carré, mignon, minimaliste et en même temps très chargé en personnalité.
Du coup je n'ai pas hésité une seule seconde à financer son livre ! Pour ceux qui connaissent bien le vidéaste, le Petit Lexique est presque une compilation des meilleures reflexions de Plouf sur le jeu-vidéo, sur ses fabricants, ses joueurs, ses détracteurs, avec bien sur ce qu'il faut de mauvaise foi. Le livre en lui-même est très beau, bourré de dessins issus des chroniques, c'est donc un vrai plaisir pour le fan de rechercher toutes les petites références aux anciennes vidéos.
Un plaisir d'avoir pu contribuer à ce petit projet sympathique.
Plouf !

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(319 pages)

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(178 pages)

Je découvre le travail de Wajdi Mouawad avec ce superbe texte de théâtre (pas vu la pièce). Une histoire vraiment touchante sur le conflit israélo-palestinien, et surtout un drame familial et leur incapacité à se comprendre les uns les autres. Le fils est en couple avec une arabe non-juive, donc une "ennemie" aux yeux de ses parents, qui considèrent que ce qui n'est pas israélien ou juif est une trahison envers la tradition juive. Mais la raison de la crise n'est même pas xénophobe, elle tourne plutôt autour d'un héritage extrêmement malsain de la souffrance du peuple juif. Eitan est né juif, son peuple a souffert de l'holocauste et du conflit israélo-palestinien, pour ses parents il est de son devoir de transmettre cette souffrance qu'il n'a lui-même jamais connue à ses propres enfants. Un cercle vicieux qui ne fait qu'entretenir les mauvais souvenirs. Tout le monde ressasse le passé et refuse d'avancer. Wahida elle-même sera affectée par cette philosophie, puisqu'elle dira qu'avant d'être "une femme" ou "une américaine", elle est "une arabe", une ennemie des juifs israéliens. Les personnages sont ainsi dépossédés de leur identité pour être résumés au groupe ethnique ou à la communauté à laquelle ils appartiennent, et qu'importe que les enfants n'aient jamais vécu les traumas du passé, ils sont victimes et coupables tout à la fois. Coupables de vivre. Coupables d'être heureux.
Une histoire cruelle mais poignante, magnifiquement bien écrite.

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(169 pages)

Autoportrait en chevreuil est un récit plein de tendresse, humain, qui aborde la thématique du mysticisme sous un angle terre-à-terre, sous celui de la famille. La relation entre Elias et son père, qui pourrait partir dans les clichés de la maltraitance , va au contraire s'avérer bizarre mais innocente, sans méchanceté. Un univers de magnétisme et d'animaux totems entre en collision avec celui de l'enfance, et ça ne se fait pas sans heurts.
Même si le texte construit des personnages vivants, palpables, riches en défauts comme les simples humains qu'ils sont (sauf Avril, mais tout le monde sait que les femmes sont parfaites par essence), je dirais qu'il manque peut-être d'aplomb. La relation entre Elias et son père ne trouve pas d'aboutissement en fin de récit, alors que leurs retrouvailles auraient pu amener beaucoup de moments intéressants. De la même façon, le livre se conclut sans vraie conclusion. Il nous laisse sur une note optimiste, mais ne prend pas le parti de nous livrer le destin de son trio principal.
A trop vouloir se recentrer sur l'humain, Pouchet a peut-être perdu de vue la puissance dramatique qu'il aurait pu amener via le retour du mysticisme sur la fin. Une conclusion qui donne l'impression d'un constat plus que de la fin d'un voyage. Dommage.
Autoportrait en chevreuil reste malgré tout très appréciable.

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(96 pages)

La pièce pourrait être résumée à cette simple citation qui est restée célèbre : "L'enfer, c'est les autres". Le regard d'autrui, le jugement, la tromperie, les autres nous feront toujours du mal tandis qu'individuellement, nous ferons tout pour rester en sécurité et en bonne santé. Nous penserons être des gens biens sous tous rapports, mais si les autres arrivent, ils nous feront comprendre que c'est faux.
Sartre parle précisément de cet instant, celui où les mensonges que l'on se fait à soi-même sont démontés par les autres alors qu'on ne le souhaite pas. La punition ultime que nous réserve l'enfer n'est pas l'agonie éternelle, mais la vérité. Celle que l'on ne veut pas entendre mais qui nous sera sans cesse rabâchée par autrui. Nous n'acceptons pas nos crimes, les enjolivons, cherchons à leur donner du sens, à les expliquer, mais au final, nous sommes des coupables et nous passerons le restant de l'éternité à vivre avec des gens qui le savent mais qui ne valent pas mieux que nous.

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(238 pages)

Discours très en avance sur son temps, qui trouve encore des échos à notre époque actuelle. Dépendre de la volonté d'un seul homme, le laisser nous manipuler et nous maltraiter à sa guise, sans qu'il n'ai même besoin d'employer la force pour faire valoir son autorité, tout cela sonne familier. Le pire étant que, comme le montre l'auteur, cette servitude, nous en avons conscience mais nous ne faisons rien pour en changer. Nous gardons le collier et nous laissons le maitre tirer la laisse.
Servir et nous alimentons le tyran, ne plus servir et il perdra son pouvoir.