La drôle de guerre des sexes du cinéma français (1930 - 1956)

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Partie 1 : Les années 30, le règne du père

Chapitre 1 : Tableau d'un ciné-roman familial

Nanar, mais représentatif de l'imaginaire de l'époque. (Marque également la nostagie du spectacle vivant d'avant-guerre, typique du début du parlant)

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Traitement franc et tourmenté du désir incestueux, typique des années 20, au contraire des années 30, période de déni et de banalisation du "fantasme".

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Rare personnage féminin en tête d'affiche, qui prend notamment en compte la lente évolution de la condition féminine et des obstacles liés. Mais fin implacable, où elle doit se conforter à la Loi du Père sans maugréer.

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Figure du père incestueux "tranquille", pas de passage à l'acte + déni...

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... notamment joué par Charles Vanel...

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... Jules Berry...

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...ou encore Pierre Blanchar.

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Il y aussi la figure du père sacrifié, les personnages joués surtout par Harry Baur ou Eric von Stroheim.

Film optimiste, avec la fameuse figure du père indigne. Le personnage joué par Berry est abject, violent et violeur. Mais le film met en valeur le travail des femmes et considère la virilité violente comme dépassée ou abjecte. (Remplacement par un homme doux en héros)

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Mais, pour les Renoir, c'est la figure du "Père indigne", malfaisant et contrecarré par le héros masculin plus jeune. Souvent associés à la gauche du cinéma français. Ici, Jules Berry. Film qui évolue régulièrement entre le fantasme de l'inceste et le complexe d’œdipe, caractéristique du genre. Personnage de la jeune fille prétendument innocente.

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Et là, Michel Simon.

Malgré le pessimisme d'un point de vue masculin, si l'on se fie à un point de vue féminin, c'est plus positif : la femme perd son oppresseur (le père), garde la vie mais perd son amour (Gabin). Libération objectivement mise en avant dans le film, qui baigne dans la critique libertaire du constat patriarcal.

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Lynn Kirby a mis au jour des représentations convergentes de la xénophobie et de la crise d'identité nationale, surtout dans "Justin de Marseille", ce film-là et le suivant.

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Figuration classique du "Père tranquille". Forte ambiguïté du rapport incestueux, que la fin laisse en suspens.Contrairement à Abus de Confiance, l'héroïne a le choix à la fin du film.

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Rôle typique de la jeune fille moderne et dynamique. 4 vedettes féminines émergent après 1934 : Danielle Darieux, Viviane Romance, Edwige Feuillère et Michèle Morgan.

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Vision claire de l'imaginaire patriarcal de l'époque, cette figure de jeune fille moderne doit vite être contrôlé par les hommes. Ce qui se ressent dans le male gaze permanent de ce film presque dénué d'hommes. (Sans compter que les seuls personnages féminins "audacieux" finissent mal, forcément)

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Une des héroïne les plus modernes de l'époque, réalisé (en partie) par Marie Epstein, rare réalisatrice et s'appuyant sur la tradition du féminisme prosélyte d'Europe Centrale.

Malgré un propos progressiste (et quasi inexistant à l'époque) : dénonciation du sexisme institutionnel et du pouvoir paternel, le film se raccroche aux branches patriarcales à la toute fin...

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Première représentation marquante dans le cinéma parlant d'une figure de père sacrifié. Apologie du libéralisme spéculateur + antisémitisme + inceste père-fille = film misogyne de bout en bout.

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Figure de la "Mauvaise mère", qui a passé l'âge de plaire, cupide, mesquine et sadique. ⬇️

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Représentatif de la formulation claire d'une forme de misogynie : "laides ou belles, toutes des salopes". Peu de critiques ont mis le doigt dessus malgré la clarté violente du propos, qui est finalement commun à l'époque, comme c'est le cas des quelques films suivants : ⬇️

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(Mais également David Golder, cité plus haut)

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Banalité de l'antisémitisme, néfaste du couple mère-fille associée dans la perversité et la méchanceté.

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Étonnant film pour la période : anti-raciste et contre le sexisme... Exception qui confirme la règle, en quelque sorte.

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Éloge du civilisateur blanc, qui est bien plus caractéristique de l'époque que le film précédent.

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Encore une figure de Père sacrifié, avec un des acteurs les plus représentatifs de cette tendance : Eric von Stroheim. Itinéraire de l'anxiété incestueuse.

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Seul film qui met en scène de manière directe l'inceste, avec les sous-entendus sociologiques, politiques et économiques. Montre la mise en échec de la prérogative patriarcale. Manière ambigüe d'associer Père indigne et Père sacrifié, par Harry Baur, spécialiste de ce genre de posture. Malgré la grande négativité du personnage principal, violent, raciste et violeur, le film pousse à ne pas considérer le père comme tout à fait coupable. Tout en montrant la défaite du patriarcat "à l'ancienne", il tend à remplacer le tyran par un autre maître, qui serait plus raisonnable...

Représentatif de l'époque : volonté de sortir du XIXe siècle en douceur mais annonciateur des scénarios de l'Occupation.

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Un des premiers modèles de "Père Tranquille".

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Véritable apologie de l'ordre patriarcal et incestueux, considéré comme contre-nature mais nécessaire à la paix civile et l'ordre national. Il est inquiétant de constater l'énorme popularité toujours actuelle de ce film et du monologue très réactionnaire et misogyne de Raimu, qui prône le rapprochement entre femmes et chattes : animalisation la plus crasse.

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Mélange entre mélodrame paternel français et policier comique mi-allemand, mi-américain.