Le 7ème art en musique

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Le Chanteur de Jazz fait parti de ces films dont la postérité est plus dû à son importance historique ou technologique, que ces qualités intrinsèques. Premier long-métrage incluant le son, ce n'est pourtant que minime, juste quelques chansons, tandis que le reste demeure muet, et c'est là que le bat blesse. L'histoire est intéressante, mais jamais transcendée, Alan Crosland ne parvient pas à créer une quelconque émotion autour des personnages. C'est dommage car Al Jolson est fantastique, et porte le film sur ses épaules, grâce à ses expressions et le soin apporté à chaque geste, tandis que l'opposition entre la musique et les traditions juives est aussi plutôt intéressant.

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Yuan Muzhi signe avec Les Anges du Boulevard une jolie, simple et sensible histoire d'amour, doublée d'un constat social autour de la pauvreté et des conditions de vie peu avant la Seconde Guerre mondiale. L'histoire est intéressante, tout comme les personnages et les thèmes, notamment sur la famille, et on pourra aussi apprécier une mise en scène fluide et remplie de bonnes idées, à commencer par une intrusion de plusieurs genres, burlesques, musicales voire mafieux, au sein de ce patchwork admirable et passionnant.

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En signant Le Chant du Missouri, Vincente Minnelli propose une jolie, élégante, légèrement niaise comédie musicale, et l'on prend plaisir à plonger dans un Saint Louis d'époque pour des affaires de cœurs, déménagement et famille. Les couleurs et images sont superbes, les comédiens parfaits et ne manquent pas de charme, tandis que l'aspect musical, sans être transcendant, est plutôt réussi et agréable à l'écoute.

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Alors que Michael Powell et Pressburger commencent à connaître un certain succès, notamment sur le territoire américain, il se lance dans l'adaptation du conte Les Chaussons Rouges d'Andersen où l'on va suivre le destin d'une jeune danseuse, rêvant d'être l'étoile de grands spectacles.

C'est avant tout l'amour qu'évoque les auteurs de Colonel Blimp par le biais d'une jeune ballerine, que ce soit celui pour la danse qui l'emmène à tout faire pour concrétiser son rêve, ou pour un homme, où l'un pourra mettre un sérieux frein à l'autre. Cet aspect-là est assez passionnant, où l'on assiste à une réflexion sur l'humain, ses choix, et comment deux passions ne peuvent se vivre de la même façon et surtout ensemble. Dès le début de l'oeuvre on se prend d'intérêt pour cette jeune fille, puis pour son évolution professionnelle, amoureuse et les deux hommes qui vont se mettre face à elle, notamment l'intriguant metteur en scène.

Si certains aspect rebutent légèrement, à commencer par une froideur qui s'oppose au génie esthétique et de mise en scène de balais des auteurs, empêchant ainsi de véhiculer certaines émotions autour de la protagoniste, ce n'est pas non plus totalement préjudiciable, loin de là même. L'oeuvre reste captivante à suivre, grâce notamment aux thématiques abordées, en plus de celle déjà citée, à l'image de l'art, sa création, sa vision ou encore ses exigences mais aussi au savoir-faire des auteurs, que ce soit dans le rythme ou l'ambiance instaurée.

Effectivement, l'atmosphère est aussi belle par moment que sombre à d'autres, avec quelques séquences symboles du remarquable travail esthétique à l'image de la scène du balais et ses magnifiques arrières-plans. L'utilisation des espaces et des décors est remarquable, tout comme la fluidité de la caméra ainsi que le soupçon de poésie planant sur quelques magnifiques moments, alors que Moira Shearer est aussi jolie que talentueuse, avec notamment face à elle un charismatique Anton Walbrook.

Michael Powell et Pressburger mettent en scène avec Les Chaussons Rouges une oeuvre passionnante, sachant faire oublier une certaine froideur par les propos, personnages, son aspect esthétique ou encore une passion contagieuse pour l'art, et ici la danse.

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Stanley Donen et Gene Kelly offrent un beau moment de cinéma avec Un Jour à New-York, sublimant des décors studio pour une virée dans la grosse pomme, avec charme et musique.
Si les numéros sont légèrement inégaux (les derniers étant les meilleurs), le plaisir pris devant le film est intact, grâce à de remarquables comédiens, un savoir-faire derrière la caméra, quelques numéros mémorables (notamment lors de la solitude de Gene Kelly) ou encore les musiques de Leonard Bernstein et Roger Edens qui savent être entraînantes

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En mettant en scène Un Américain à Paris, Vincente Minnelli sublime un Paris fantasmé et impressionniste, nous emmenant sur les bords de Seine pour de magnifiques numéros, parfaitement composés et interprétés, à l'image d'un Gene Kelly au sommet de son art et de son charme.

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John Huston propose avec Moulin Rouge une retranscription de la vie de Toulouse-Lautrec parfois maladroite mais prenante et d'une infinie tristesse où l'on suit dans un magnifique Paris de la belle époque, le spleen d'un artiste en mal de vivre.

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Il y a d'abord une certaine mélancolie dans Tous en Scène, celle d'un passé regretté, thème omniprésent dans les premières minutes, notamment lorsque Fred Astaire débarque à New York, puis lorsque Minnelli sublime les lumières de la Ville. Peu à peu, l'oeuvre est plus heureuse, et axée sur le spectacle, et ça n'en est pas moins passionnant, bien au contraire !

Fred Astaire est fantastique, comme l'ensemble de ses partenaires d'ailleurs, à commencer par Cyd Charisse, mais c'est lui l'étoile de ce long-métrage, et tant dans les séquences chantées et dansées que celles plus calmes, il est parfait. Il participe à la beauté, au charme ou encore à la mélancolie du film, et bien des séquences sont mémorables.

Minnelli maîtrise tout, le rythme, l'importance des personnages secondaires, les séquences de théâtre et/ou de chanson, ou encore l'émotion, et c'est là que Tous en scène dévoile sa principale carte. L'oeuvre ne laisse jamais indifférent, on est plongée au cœur de cette aventure, et on ressent les mêmes émotions que les personnages.

On notera aussi une petite et drôle apparition d'Ava Gardner.

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En mettant en scène Brigadoon, Vincente Minnelli mêle avec grand brio musique, fantastique, charme et mystère, le tout sublimé par un immense, comme toujours, Gene Kelly. La mise en scène est classique mais passionnée et envoûtante, et on se retrouve immergé dans les brumes écossaises pour une aventure dégageant un bonheur contagieux, avec un technicolor rêveur et des partitions enjouées et parfaites.

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En s'associant avec Bing Crosby, Michael Curtiz propose avec White Christmas une œuvre chaleureuse, dansante et charmante, s'appuyant sur de très bons comédiens ainsi que de la légèreté et de la bonne humeur, le tout bien mis en scène avec des chorégraphies et numéros à la hauteur.

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Pour son retour en France, Jean Renoir nous plonge dans l'univers des cabarets dans le Paris du début du XXème siècle, proposant ainsi un jolie voyage dans des peintures animées, avec une passionnante réflexion autour de l'amour, du spectacle et de la vie.

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Après une remarquable et dansante introduction, Joseph L. Mankiewicz propose avec Blanches colombes et vilains messieurs une comédie de mœurs plutôt sympathique, emmené par de bons comédiens à l'image d'un surprenante et chantant Marlon Brando. Néanmoins, elle n'est jamais transcendante, que ce soit dans l'atmosphère, l'histoire ou encore les sensations véhiculées, en plus d'être clairement trop longue par rapport à l'histoire racontée et l'ambiance mise en place.

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Michael Curtiz sublime le King Elvis Presley en signant King Creole, jouant à la fois sur l'aspect musical, celui du film noir ou encore la sortie de l'adolescence, et mettant parfaitement et audacieusement en scène une Nouvelle-Orléans en proie aux voyous, ruelles sombres et musiciens.

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En signant Les Parapluies de Cherbourg, Jacques Demy fait un pari osé, celui de signer une oeuvre chantée de bout en bout, sans pour autant avoir forcément à faire à de vraies chansons. Si le côté musical est sympathique sans être transcendant, c'est dans l'histoire et l'émotion qu'il en tire que le film se montre intéressant, Demy met en avant le temps effaçant les blessures, ainsi que ce qu'on peut faire de la vie. Ses cadrages et choix de décors sont précis et jamais laissés au hasard, tandis que les comédiens sont assez bons, notamment les deux protagonistes.