Cover Le Top Disney !

Le Top Disney !

Comme beaucoup, j'ai grandi en regardant les Disney en boucle. Mais, depuis que je m'intéresse au cinéma, des questions existentielles me taraudent : est-ce que les films de mon enfance sont aussi bons que dans mes souvenirs ? A l'inverse, est-ce qu'un film que je détestais pour de stupides raisons ...

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62 films

créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a 3 mois

Fantasia
7.5
1.

Fantasia (1940)

2 h 04 min. Sortie : 1 novembre 1946 (France). Animation, Sketches, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de James Algar, Samuel Armstrong, Ford Beebe, Norman Ferguson, Jim Handley, T. Hee, Wilfred Jackson et Hamilton Luske

Yayap a mis 9/10.

Annotation :

Invariablement mon Disney préféré, les revisionnages au fil des années n'ont fait que le confirmer.

Il y a déjà cette idée géniale : illustrer des pièces majeures de la musique classique par des segments animés et rassemblé le tout sous forme d'un grand concert. Et non seulement toutes ces pièces sont extrêmement bien choisies mais c'est un terrain d'expérimentation idéal pour les animateurs du studio. Autant certains segments sont plutôt classiques dans leur forme comme dans leur narration (l'emblématique Apprenti Sorcier ou bien La Pastorale, mon moins aimé du lot) mais d'autres sont de petits bijoux d'animation avant-gardiste.

La Toccata et Fugue de Bach qui ouvre le long-métrage par exemple n'est qu'une succession d'images abstraites, censées illustrer les divagations de l'esprit à l'écoute d'une pièce de musique, et qui convergent dans un maelström sensoriel assez dingue. On a aussi Le Sacre du Printemps, chronique de la création du monde et contenant peut-être les images les plus apocalyptiques et impressionnantes du catalogue de la souris. Il faut voir la Terre se faire et se défaire, des dinosaures s'entretuer et s'éteindre sur la musique chaotique de Stravinsky... Disney ne fera plus jamais rien d'aussi radical et peu accueillant. Et que dire de cet ultime segment Nuit sur le Mont Chauve/Ave Maria, splendide conclusion dichotomique à l'ensemble.

Et je n'ai même pas évoqué la poésie colorée de Casse-Noisettes ou la jubilatoire récréation de la Danse des heures.

Fantasia n'est pas seulement mon Disney préféré. C'est l'un des plus beaux témoignages de ce dont l'animation est capable, la synergie parfaite entre deux arts et une expérience sensorielle hors du commun dont je ne me lasserai jamais.

Le Roi Lion
7.8
2.

Le Roi Lion (1994)

The Lion King

1 h 29 min. Sortie : 9 novembre 1994 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Roger Allers et Rob Minkoff

Yayap a mis 9/10.

Annotation :

Le voici donc, le Disney le plus démesuré, celui qui battu tous les records.

La démesure est en effet un concept qui traverse tout le film. Dès cette cultissime intro, on est happé par l'amplitude des images, le sens des proportions qui fait cohabiter fourmis et éléphants et qui habite tout le film. La charge des gnous, la vision céleste de Mufasa, le sommet du rocher au lion surplombant l'étendue du royaume... Les traditionnelles qualités formelles des Disney de la Renaissance sont transcendées par cette immensité vertigineuse qui ne sera jamais égalée par la firme, malgré ses efforts. Le tout soutenu par le splendide score de Hans Zimmer, majestueux à chaque note (le meilleur travail du compositeur à mon sens).

Tout cela appuie bien entendu les thématiques du film (le cycle de la vie comme force divine englobant tous les individus) ainsi que ses enjeux. Le Roi Lion est probablement le Disney le plus épique et cela transparaît tant dans sa mise en image qui en ferait presque un Lawrence d'Arabie animé que dans sa dramaturgie. Il est question ici de trône, de guerres et de luttes de pouvoir, d'oracles et de destinées grandioses. Le fait de s'inspirer directement de Shakespeare donne au film une dimension plus adulte et inévitablement tragique.

En effet, Le Roi Lion varie quelque peu la recette jusqu'alors établie au cours de la Renaissance : un récit d'émancipation mettant en scène un personnage aspirant à un "ailleurs" idéal. En mettant son personnage principal face à des épreuves terribles dès sa plus tendre enfance, le récit aborde sans détour un tissu thématique riche et mature : le deuil, la responsabilité et la manière d'avancer face à un passé traumatique. Et le résultat est sans appel tant Le Roi Lion percute émotionnellement son spectateur comme peu de films de son registre, le balade entre tragédie, légèreté et souffle chevaleresque.

Le tout sans jamais sacrifier ce qui fait la sève des Disney de cette période : des personnages attachants, des sidekicks hilarants (personne n'égalera jamais Timon et Pumbaa), des chansons mémorables au service du récit... Sans oublier Scar, l'un des méchants les plus ingénieux, savoureux, mais également peut-être le plus cruel de l'écurie Disney.

Le Roi Lion a toujours été mon Disney préféré. Mais plus je le revois adulte, plus je comprends à quel point c'est un grand film, qui cristallise tout le talent du studio et tout ce que le cinéma d'animation a pu offrir de plus grandiose au monde.

Alice au pays des merveilles
7.2
3.

Alice au pays des merveilles (1951)

Alice in Wonderland

1 h 15 min. Sortie : 21 décembre 1951 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske

Yayap a mis 9/10.

Annotation :

Définitivement l'un des Disney les plus à part parmi les oeuvres purement narratives du studio, Alice se distingue surtout par un univers complètement délirant où rien n'a de sens.

C'est d'abord une belle occasion pour les artistes du studio de se lâcher complètement, à ce titre c'est vraiment rempli de trouvailles d'animation et l'univers a une vraie personnalité. Et puis ça reste l'histoire idéale pour renouer avec le côté "film à sketch" du début des studios puisque la structure même de l'oeuvre se construit comme une succession de tableaux qui sont autant de rencontres étranges, drôles mais aussi parfois un peu effrayantes, tant ces personnages timbrés n'ont à la fois aucune logique et aucune bienveillance.

Le liant du film, c'est le personnage d'Alice que je trouve finalement très réussi. Attachante et mignonne comme tout (le design, l'animation et le doublage de Kathryn Beaumont aidant), elle est la "guide" parfaite de ce pays étrange : enthousiaste et curieuse mais rapidement submergée par cette avalanche de bizarreries et d'individus louches. On est dans du pur récit initiatique, dont le pivot reste cette scène bouleversante où la fillette à bout éclate en sanglots, même si c'est plus le voyage que la destination qui importe ici (la fin un peu rapide est peut-ête mon seul vrai reproche).

Créatif, enivrant, drôle, psychédélique, parfois flippant et parfois triste, l'un de mes Disney "classiques" préférés en tout cas.

Pinocchio
6.8
4.

Pinocchio (1940)

1 h 28 min. Sortie : 22 mai 1946 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Jack Kinney, Bill Roberts, Ben Sharpsteen, Wilfred Jackson, Hamilton Luske, Norman Ferguson et T. Hee

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

J'en avais peu de souvenirs et ce fut l'une de mes redécouvertes les plus frappantes.

On a un film qui reprend la structure du conte initiatique et moral dans sa forme la plus pure, en utilisant la métaphore de la marionnette qui veut devenir un "vrai petit garçon" simplement pour illustrer l'idée d'un enfant qui grandit, qui découvre la vie et surtout qui apprend à faire les bons choix. Forcément c'est très "vieille morale" mais aussi très habile dans sa manière d'utiliser les péripéties pour construire sa symbolique, tout en créant des personnages vraiment attachants. J'adore Pinocchio, Jiminy et leur relation, mais aussi le vieux Gepetto et même le chat et le poisson, tout ce beau monde interagit avec beaucoup de simplicité et de charme.

L'intrigue est relativement épurée mais regorge de grands moments. Il y a surtout ce passage carrément glauque sur "l'Île des plaisirs" : des enfants qui boivent, fument, sont transformés de manière horrible en ânes et réduits de manière tout aussi horrible en esclavage (et tout ça sans jamais être sauvés), Disney n'oserait jamais faire ça aujourd'hui. Mais aussi un climax plus classique et moins chargé symboliquement mais sacrément impressionnant : une confrontation contre une baleine monstrueuse qui est une vraie prouesse d'animation et sacrément haletante, ça n'a absolument pas vieilli et ça doit rester l'une des créatures animées les plus flippantes que je connaisse.

J'ai peu de reproches à lui faire, même les "pauses" dans l'intrigue et les passages chantés sont finalement bien mieux intégrés et plus agréables que dans, par exemple, Blanche-Neige. Une petite claque à son échelle.

La Belle et la Bête
7
5.

La Belle et la Bête (1991)

Beauty and the Beast

1 h 24 min. Sortie : 21 octobre 1992 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Après La Petite Sirène, Disney ne pouvait que continuer sur sa lancée de succès et a tout mis dans son projet suivant pour accoucher de ce qui est, selon moi, le meilleur de leurs contes de fées traditionnels.

Tout y est : une légende en voix off, un château paré de mystère, une morale évidente mais portée par des personnages forts, de la romance et des enjeux forts... Mais la recette est sublimée à chaque plan, chaque image, tout est d'une perfection folle.

Le point central du film est sans doute également sa plus grande grâce. On a là la plus belle romance disneyenne, à la fois enchanteresse et crédible. Belle est l'archétype de l'héroïne impossible à détester, à la fois idéaliste, curieuse et altruiste. La Bête est un personnage plus complexe que le spectateur va d'abord craindre avant de s'en amuser, de le prendre en pitié pour finalement l'admirer. L'écriture construit idéalement la relation entre ces deux personnages opposés en faisant évoluer la relation par à-coups, rendant chaque étape de l'idylle réaliste pour chacun des protagonistes. La complicité se construit tant par le dialogue que par l'action et par de formidables moments de narration par l'image.

D'une manière plus générale, c'est l'animation Disney à son meilleur. L'élan romantique et féérique du film est constamment porté tant par ses qualités techniques qu'artistiques. La mise en scène appuie et sublime chaque moment fort du récit, entre scènes d'action trépidantes, passages musicaux virtuoses et interactions déchirantes. J'adore la direction artistique, en particulier le design du château qui recèle de grandeur mystérieuse à chaque plan.

On a également un méchant excellent, un beau FDP qui commence comme un simple bellâtre rustre pour devenir un vrai monstre sanguinaire.

La musique ? Du grand Alan Menken, un score enivrant et de superbes chansons qui égaient le récit et portent ses élans dramatiques.

Plus je revois ce film et plus je l'aime. C'est vraiment le Disney traditionnel à son meilleur, la recette du conte de fées amenée à la perfection. Ce n'est pas un hasard si toutes les films de la Renaissance suivants tenteront de s'émanciper de ce schéma, difficile de succéder à la perfection.

Bambi
6.8
6.

Bambi (1942)

1 h 10 min. Sortie : 15 juillet 1947 (France). Animation, Drame

Long-métrage d'animation de James Algar, Samuel Armstrong, David Hand, Graham Heid, Bill Roberts, Paul Satterfield et Norman Wright

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Encore une fois, l'un de ceux que j'avais le plus vus, même si j'avais pratiquement tout oublié.

La grande force du film c'est sa simplicité. La trame est très épurée : on vit au film des saisons l'existence de cette petite forêt, et en particulier ce faon qui découvre la vie étape par étape. Le film refuse un peu les conventions narratives en se construisant avant tout comme un enchainement d'épisodes et d'expériences. C'est peut-être ce que Disney a fait de plus "naturaliste" et ça permet d'alterner entre des moments de grande douceur, de pure naïveté enfantine, avec d'autres d'une tension insoutenable ou tout simplement cruels. Le studio n'explorera que trop rarement de tels extrêmes émotionnels par la suite.

Et Bambi conserve cette intelligence dans son traitement de sa menace principale : l'homme reste une présence invisible dont la menace est constamment reléguée au hors-champ. Encore une fois il y a un refus de la dramatisation ou d'un manichéisme trop fictionnel, c'est simplement l'éternelle histoire de la confrontation entre l'humanité et la nature.

Sans oublier que le film est visuellement sublime, il y a un énorme travail sur les décors majestueux dans lesquels l'animal semble toujours insignifiant, l'utilisation très expressive des ombres et des couleurs. Sans oublier un passage musical qui m'évoque Fantasia, ce qui ne peut que me plaire.

Mon seul reproche concernerait le traitement du deuil qui est balayé vite fait au lieu d'être abordé de front, seul point sur lequel des films postérieurs feront un meilleur travail.

Lilo & Stitch
6.7
7.

Lilo & Stitch (2002)

1 h 25 min. Sortie : 22 juin 2002 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Chris Sanders et Dean Deblois

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Celui-là est sans doute sorti à une mauvaise période, quand je perdais progressivement pour intérêt pour les "films pour enfants" et que les seuls Disney qui résonnaient encore un peu chez moi étaient ceux tentant de mettre en avant l'aventure et l'action (cf Atlantide). Forcément, Lilo et Stitch avec son drame familial et son histoire d'alien mignon qui rencontre une petite fille m'avait laissé de marbre. Et pourtant...

La plus grosse réussite du film est sans doute le personnage de Lilo. Bordel mais c'est sans doute le personnage d'enfant le plus crédible pondu par Disney sur l'ensemble de leur carrière, tout est rendu à merveille, son côté chaotique, ses sautes d'humeur mais également la naïveté, la tendresse... Je pense qu'après ce qu'ont pu offrir Miyazaki et Don Bluth dans le registre c'est sans doute mon personnage enfantin animé préféré. Et pareil pour la relation avec la soeur, c'est terriblement bien traité, hyper crédible, rempli de moments touchants, je vivais à fond toute la partie drame familial.

On regrette presque que des aliens viennent s'immiscer dans le truc. Bon, Stitch est également un personnage super attachant, j'aime beaucoup qu'ils n'essaient pas d'en faire un E.T. tout attendrissant mais fassent bien ressortir son côté sauvage et teigneux pour mieux l'amadouer par la suite. Sa relation avec Lilo est hyper mignonne, progressive et rappellerait presque un film d'animation plus récent où un jeune personnage se prend d'affection pour une créature potentiellement hyper dangereuse et... Et là on se rend compte que c'est réalisé par les deux mecs derrière Dragons et tout fait sens, et on comprend pourquoi c'est si bon !

Mais disons que la partie plus secondaire de l'intrigue avec les autres aliens qui essaient de récupérer Stitch sont sans doute le point faible du truc. C'est pas mauvais mais loin d'être aussi beau ou émouvant que le reste et on sent que l'intrigue avance parfois à coup de facilité pour tout bien intégrer.

La patte graphique est également une réussite, non seulement l'animation est splendide mais on a des décors peints à l'aquarelle du plus bel effet, qui rendent magnifiquement le charme hawaïen et aident le film à se forger une vraie identité visuelle.

Si ce n'était pour les défauts que je mentionne, il serait encore plus haut dans cette liste. Mais, en l'état, Lilo & Stitch reste une superbe redécouverte et l'un de mes plus gros coups de coeurs.

Aladdin
7.5
8.

Aladdin (1992)

1 h 30 min. Sortie : 10 novembre 1993 (France). Animation, Musique, Romance

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

La seconde grande réalisation de Musker et Clements délaisse quelque peu les histoires de princesses pour se tourner plus frontalement vers le film d'aventures. Aladdin n'est pas le film le plus émouvant ou complexe du studio mais c'est avant tout une oeuvre généreuse et extrêmement réjouissante de bout en bout.

Difficile de trouver quoique ce soit à redire quant à sa mise en forme. On est à une période où les animateurs de Disney donnaient leur vie à chaque film. Ici tout est d'un dynamisme fou, le mouvement est presque incessant et les couleurs pètent de partout, c'est un plaisir pour les pupilles. Le duo de réalisateurs continue ses expérimentations sur la 3D avec cette impressionnante fuite dans la caverne, tandis que le dernier tiers du film recèle d'images fortes aux proportions monumentales.

Aladdin repose sur un message simple mais bien amené, construit sur la relation entre le personnage titulaire et Jasmine. Les deux personnages ont une alchimie palpable à l'écran dès leur première rencontre et la princesse a un caractère bien trempé qui la distingue de manière agréable des personnages féminins de la firme jusqu'alors. Le coup de maître du film reste le personnage du Génie, un hilarant concentré d'humour délicieusement anachronique et délivré sans temps morts. Mais le personnage est aussi extrêmement touchant et porte en lui la naïveté enfantine de son interprète original, le regretté Robin Williams.

Je n'ai pas grand chose d'autre à dire sur les personnages du film, je les apprécie tous plus ou moins, entre l'irrascible Iago et le sympathique Sultan. Jafar est un peu un sous-Scar quand on y repense, même si son design est génial et que la manière dont il prend son pied dans le dernier acte est assez rigolote.

La musique est l'un des autres gros points forts. Alan Menken est à son meilleur, chaque morceau est terriblement catchy et porté par une énergie jazzy inarrêtable - d'autant plus que ce sont les passages les plus visuellement stimulants du film. Et j'ai envie fini par me laisser emporter par cette chanson d'amour, définitivement trop cucul pour le moi enfant mais dont l'adulte apprécie les envolées et son élan de romantisme pur.

Un excellent divertissement, pas aussi profond ou ambitieux que d'autres Disney mais c'est difficile de ne pas prendre son pied, même après toutes ces années.

Les Aristochats
7.2
9.

Les Aristochats (1970)

The Aristocats

1 h 18 min. Sortie : décembre 1971 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Wolfgang Reitherman

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Mon film préféré de Reiterman !
Comme ses autres films, Les Aristochats se caractérise par un manque flagrant d'enjeux et de liant narratif et thématique. Sauf qu'ici l'histoire est assumée comme tel dès le début : le point de départ est un peu débile et n'est que prétexte à une succession de vignettes réjouissantes. J'adore l'esprit de légèreté et de bonne humeur qui traverse tout le film. Je me rends d'ailleurs compte que je n'avais absolument aucun souvenir de l'histoire et des raisons qui poussaient les personnages à agir mais qu'en revanche le film m'a laissé une forte emprunte visuelle et sensorielle étant enfant, tant je me rappelais de certaines scènes, certains gestes à la perfection.

On passe juste un super bon moment, rythmé par des rencontres insolites et assez mémorables (les oies !), avec des personnages tous mignons, qui n'ont pas d'incroyable développement mais avec qui on passe simplement un bon moment. Le méchant est débile, ses motivations ne tiennent pas la route, mais c'est pas grave parce qu'il est absolument savoureux et donne lieu à quelques moments comiques irrésistibles.

Même le côté "confrontation des classes sociales" n'est pas franchement sujet à conflit, et parfois ça fait du bien de voir des personnages découvrir quelque chose de nouveau sans que ça se fasse dans la douleur.

J'adore le style, plutôt minimaliste, l'animation crayonnée est un bonheur à regarder et c'est toujours ultra-inventif notamment dans les scènes orientées slapstick. Le summum du film reste pour moi le fameux "Tout le monde veut devenir un cat", génialissime intermède musical ultra-entrainant rempli de belles idées d'animation et qui fait un bien fou, le genre de séquence qui a elle seule peut justifier de regarder le film.

Innocent, pas vraiment bouleversant mais un vrai moment de bonheur assumé.

Raiponce
6.9
10.

Raiponce (2010)

Tangled

1 h 40 min. Sortie : 1 décembre 2010 (France). Animation, Comédie, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Byron Howard et Nathan Greno

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Voici sans doute le film le plus important de l'ère actuelle de Disney. Sans cette synergie parfaite, pas de Frozen et pas de suprématie absolue de Disney Animation sur la décennie 2010.

Et il faut dire que le concept est on ne peut plus réussi. Raiponce fait exactement ce qu'il promet en recyclant les codes des "classiques" (pour être plus exacts, ceux des contes de fée de la Renaissance de la firme) dans une forme contemporaine, sans altérer ni détourner la formule. A ce titre, le film est probablement plus classique qu'un Frozen qui prenait un malin plaisir à détourner les codes (parfois de manière superficielle) mais est exécuté à la perfection.

Ça commence par des personnages très réussis. Raiponce est aisément parmi mes 3 princesses préférées de la firme, très drôle dans sa candeur et ses névroses, à la fois débrouillarde et vulnérable. Ses traits de caractère et ses aspirations restent entièrement cohérents avec son background, difficile de ne pas s'attacher à son désir tout aussi concret que vertigineux de découvrir le monde. Face à elle, Flynn est un excellent contrepoint masculin, tout simplement hilarant dans ses et remplissant idéalement les attributs du bandit au grand coeur.

L'histoire d'amour fonctionne parce qu'elle est placée au centre de l'attention, qu'elle évolue de manière organique au fil des péripéties et qu'elle n'est pas pourrie par des faux conflit artificiels. Je n'ai globalement pas grand chose à dire quant à la narration du film, le fait de garder des enjeux modestes permet au film de développer harmonieusement tout ce qu'il entreprend pour arriver à un résultat émotionnellement satisfaisant. Mon seul reproche viendrait de la fin et de son deus ex machin bourrin, j'aurais aimé que ça soit traité avec plus de grâce.

Pour revenir sur les personnages, on a tout de même la dernière vraie méchante de Disney, pas forcément l'une de mes préférée mais j'aime sa relation ambiguë et relativement malsaine avec l'héroïne, réminiscence de Frollo et Quasimodo. On a également quelques persos secondaires savoureux - ce cheval putain.

D'ailleurs l'humour est super bien géré et faisait mouche quasi systématiquement grâce à un excellent sens du timing et de l'expression faciale. Tout le film est vraiment bien réalisé, animé avec élégance, et porté par un flamboyant score et de très jolis morceaux d'Alan Menken.

Indéniablement mon Disney préféré de cette période. Pas le plus audacieux mais simplement le plus parfait et attachant.

Le Bossu de Notre-Dame
6.6
11.

Le Bossu de Notre-Dame (1996)

The Hunchback of Notre-Dame

1 h 31 min. Sortie : 27 novembre 1996 (France). Animation, Drame, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Gary Trousdale et Kirk Wise

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Je ne sais pas qui est le fou chez Disney qui a en premier lancé d'adapter du Victor Hugo, mais il fallait oser. Je n'ai pas lu Notre-Dame de Paris mais j'ai toutefois une bonne idée de ce qui a changé entre le roman et le présent film. Soyons honnête : une adaptation fidèle n'aurait jamais été possible au sein de la firme et, en l'état, je ne peux que saluer ce que le studio a fait du matériau de base.

Si tous les Disney (et notamment leur production des années 90) exhibent une grande ambition visuelle et un vrai sens de l'ampleur, Le Bossu est peut-être celui qui pousse le plus loin ces qualités. Impressionnant dans son animation, ses couleurs, sa gestion des décors, le film ne lésine pas sur les moyens pour recréer ce Paris médiéval et peut se targuer d'un vrai sens du grandiose. L'introduction opératique, le "Feu d'enfer" de Frollo et son imagerie puissante, le climax où la cathédrale surplombe un Paris en flamme... Tant de moments de bravoure d'animation soutenus par la splendide musique d'Alan Menken, peut-être mon score préféré de la filmographie du studio.

Il y a également une vraie volonté d'aborder des thématiques un peu plus matures que la moyenne du studio. Oui, le message sur l'intolérance est un peu lourdingue par moments, mais le film évoque tout de même sans détour le génocide, l'humiliation publique ou encore le déchirement entre dévouement à la foi et le désir charnel à travers le personnage de Frollo. Torturé, cruel mais persuadé d'agir pour le bien, superbement animé et doublé, le Juge est sans conteste mon méchant préféré de l'écurie Disney.

Si ces qualités seules faisaient le film, ce serait peut-être mon Disney préféré. Hélas, le film est victime de son statut d'oeuvre familiale qui l'oblige à faire des concessions malheureuses. La plus grande était cette inconsistance dans le ton, entre les moments de bravoure évoqués plus haut et des scènes comiques hors de propos, avec notamment des gargouilles aussi inutiles qu'irritantes. Je note aussi que le trio principal est un peu lisse, chaque personnage étant conforté dans un archétype sans forcément sans démarquer, sans compter un triangle amoureux mené de manière assez balourde.

Néanmoins, Le Bossu reste l'un des Disney les plus visuellement impressionnants et ambitieux, au vrai potentiel de grandeur.

La Planète au trésor, un nouvel univers
6.9
12.

La Planète au trésor, un nouvel univers (2002)

Treasure Planet

1 h 35 min. Sortie : 27 novembre 2002 (France). Animation, Aventure, Science-fiction

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Un film tragique. Projet de passion du duo Musker/Clements défendu depuis La Petite Sirène, cette relecture SF ambitieuse de L'Île au Trésor est l'un des plantages les plus immérités du studio. Et en le redécouvrant, ce fut un petit coup de coeur.

Je dirais que c'est un peu ce qu'Atlantide aurait du être s'il avait été mieux écrit. On est dans un registre de pur film d'aventure spectaculaire, déjà maîtrisé à la perfection par Musker et Clements avec Aladin. L'originalité vient du mélange entre univers de la piraterie et science-fiction, le tout se confondant dans une sorte de space-opéra steam punk. Autant dire que la recette est rafraîchissante, on garde ce parfum d'aventure propre à la piraterie mais avec l'ampleur et les possibilités de l'exploration spatiale, un bonheur !

Qui plus est, le spectacle est assuré : le duo utilise le plein potentiel du mélange 2D/3D, il y a une vraie maestria dans le mouvement et les scènes d'action n'ont jamais été aussi dynamiques. De quoi servir au mieux une splendide direction artistique, qui tire pleinement parti des possibilités de l'univers (même si je n'aurais pas été contre explorer quelques planètes en plus).

Surtout, et c'est là que le film fait mieux qu'Atlantide, le film a des personnages vraiment bien écrits, dont les relations fonctionnent. A commencer par le héros, certes archétype du jeune en quête d'identité de la Renaissance Disney, reste que Jim est attachant et plutôt crédible, sans que ses traits semblent forcés. Il entretient une très belle relation père/fils de substitution avec John Silver, figure ambiguë des plus réussie, à mi-chemin entre mentor et bad guy. Et même les persos plus secondaires fonctionnent, comme la capitaine du vaisseau, ou la mère (bon je suis pas fan du robot). Le film parvient à rester simple tout en ayant de la substance et en étant assez sérieux (le père qui abandonne froidement sa famille, je suis le seul à trouver ça plus thrash que toutes ces histoires de parent(s) mort(s) ?).

La chanson des Goo Goo Dolls est un peu nulle mais bon c'est la seule du film.

Je suis content de lui avoir redonné sa chance en tout cas !

Dumbo
6.7
13.

Dumbo (1941)

1 h 04 min. Sortie : 25 octobre 1947 (France). Animation, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Ben Sharpsteen, Samuel Armstrong, Norman Ferguson, Wilfred Jackson, Bill Roberts et Jack Kinney

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Bon Dumbo n'a sans doute pas l'ambition artistique des autres films de l'âge d'or, mais qu'est-ce que c'est touchant !

Faut dire que c'est dur de ne pas s'attacher à ce petit éléphant aux grandes oreilles, déjà parce qu'il est tout mignon, et surtout vu ce qu'il se prend dans la tronche durant tout le film simplement à cause de sa différence. Il y a bien entendu un message, déjà vu mais bien exécuté et balancé. Le film a la bonne idée de rendre Dumbo muet, l'empathie passe directement par son expressivité plutôt qu'un recours excessif aux dialogues. Et il y'a une belle brochette de personnages secondaires, en particulier les corbeaux que j'adore mais qu'on voit trop peu.

Le tout est assez "petit" dans ses proportions, pas de grandes péripéties, c'est court et assez enfantin (dans la charte graphique comme dans les gags), sans qu'il n'y ait besoin que ce soit autre chose. Et il y a quelques séquences de haute volée, comme le montage du cirque pendant la nuit ou bien évidemment la séquence des éléphants roses, un gros délire d'animateurs qui n'a pas grande pertinence dans la cohérence du récit mais on s'en fout tellement c'est génial.

Pas l'un des meilleurs mais l'un de mes préférés !

Kuzco, l'empereur mégalo
6.8
14.

Kuzco, l'empereur mégalo (2000)

The Emperor's New Groove

1 h 18 min. Sortie : 28 mars 2001 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Mark Dindal

Yayap a mis 8/10.

Annotation :

Sur les cendres du titanesque projet avorté Empire of The Sun, Disney a bâtit ce qui est peut-être sa première vraie comédie. Disons que c'est la première fois que le studio prend son sujet si peu au sérieux, et ça fait du bien mine de rien.

Donc, pas d'histoire grandiose, de morts, d'envolées lyriques poignantes... Kuzco c'est 1h15 de gags quasi non stop, du slapstick bien traditionnel, de l'absurde, des blagues méta, le tout asséné avec un rythme super dynamique. Même le traditionnel "passage sérieux" typique des comédies américaines ne s'éternise pas et reste aisément supportable. Le cadre inca est assez peu utilisé et prétexte à toute une série de gags anachroniques/pop-culturels, qui fonctionnent infiniment mieux que dans Hercule puisqu'ici tout le film s'assume comme une gigantesque parodie.

Le récit prend la forme d'un buddy movie, opposant l'égocentrique et arrogant Kuzco au paternel et bienveillant Pacha. Un duo complémentaire qui fonctionne parfaitement tant pour soutenir les quelques élans émotionnels et le message du film qu'à des fins purement comiques. Difficile toutefois d'égaler la paire de méchants : Izma est aussi affreuse et détestable qu'hilarante et Kronk est adorable de bêtise. Dans le registre de l'humour pur, ce sont les meilleurs antagonistes du studio.

J'ai toujours adoré Kuzco : ce n'est ni le Disney le plus impressionnant ni le plus bouleversant, mais il me fait mourir de rire et c'est parfois tout ce qui compte !

Encanto : La Fantastique Famille Madrigal
6.4
15.

Encanto : La Fantastique Famille Madrigal (2021)

Encanto

1 h 39 min. Sortie : 24 novembre 2021. Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Jared Bush, Byron Howard et Charise Castro Smith

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour ce que ça vaut, c’est probablement le meilleur Disney depuis Zootopia. C’est un peu l’opposé de Raya sur plein de points puisqu’ici on n’essaie pas de nous vendre une aventure épique avec des proportions énormes en bâclant le tout. Au contraire ça reste simple, on se concentre sur cette famille aussi exceptionnelle que dysfonctionnelle et il n’y a même pas la notion de voyage qu’on a dans la majorité des Disney puisqu’on reste quasiment tout le temps dans la maison familiale.

Et tout ça permet de développer une histoire plutôt sympa autour de l’héroïne qui réussit à être très attachante, bien dosée - ce n’est pas la grosse maladroite ni une miss parfaite inébranlable, elle est plutôt humaine et nuancée. C’est le point d’ancrage idéal pour un propos qui ne va certes rien révolutionner mais qui est plutôt bien amené sur les questions d’attentes et de détermination. En fait ça me fait justement pas mal penser à Zootopia (ce sont les mêmes réals en même temps) dans son propos et cette idée qu’un modèle en apparence idéal est en réalité bien plus questionnable que ce qu’on pourrait penser. Sauf qu’ici le dysfonctionnement n’est pas attribué à un seul personnage qui se révèle être un méchant pourri facile à évacuer : c’est toute la structure qui doit se regarder dans le miroir pour pouvoir avancer. Mon seul reproche serait malgré tout la fin qui n’assume pas totalement le propos, enfin ça passe quand même mais disons que ç’aurait pu être plus radical et oser briser le statu quo comme l’aurait fait un Pixar j’ai l’impression.

Sinon j’ai trouvé le film très bien balancé, assez drôle sans reléguer tous les gags à un sidekick lourdingue, émouvant sans être trop relou ou trop facile. Les chansons sont pour la plupart passables et soutenues par de beaux efforts visuels. D’ailleurs tout le film est assez bien réalisé et tire plutôt bien parti de cet unique décor, y’a suffisamment d’idées et de variété visuelle pour maintenir l’intérêt tout du long.

C’est donc pour moi dans le haut du panier de ce qu’a fait Disney durant la décennie écoulée, certes pas un chef-d’oeuvre mais un film d’animation familial plutôt bien foutu et évitant les pires pièges dans lesquels il aurait pu tomber.

Peter Pan
7
16.

Peter Pan (1953)

1 h 17 min. Sortie : 18 décembre 1953 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske

Yayap a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce film n'a jamais vraiment fait partie de mes classiques mais j'en ressors positivement surpris !

On a là un vrai film d'aventures qui joue sur les fantasmes enfantins pour vendre du rêve à son spectateur : on a des séquences de vol assez ébouriffantes, des Indiens, des pirates avec tout ce que ça sous-entend d'abordages et de duels d'épée... Le film ne donne pas le temps de s'ennuyer et est porté par de fort jolis personnages, entre une Wendy adorable (merci Kathryn Beaumont encore une fois), un Peter Pan espiègle et irresponsable et une Clochette délicieusement peste.

Mais le point fort du film reste son méchant ! Crochet réussit l'exploit d'être à la fois véritablement menaçant (il n'y va pas de main morte dans ses efforts pour liquider un gosse) et très drôle dans son mélange de raffinement, de colère et de pure terreur, en plus il est génialement animé ! Toutes les scènes l'impliquant avec le crocodile et Mousse sont du caviar.

Mon seul regret serait qu'on passe un peu à côté du potentiel initiatique de l'histoire. Je ne connais pas le texte originel de Barrie mais je sais qu'il y avait de la matière pour faire un joli film sur le fait de grandir. Ici tout reste plutôt en surface et l'évolution de Wendy à la fin n'est jamais vraiment justifiée. Le film doit donc se savourer avant tout comme un pur plaisir plutôt que comme une vraie oeuvre de substance, et dans le genre il réussit fort bien.

Le Livre de la jungle
7.3
17.

Le Livre de la jungle (1967)

The Jungle Book

1 h 18 min. Sortie : 11 décembre 1968 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Wolfgang Reitherman

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Un film qui me rappelle un peu les Artistochats - la patte (lol) Wolfgang Reitherman sans doute - pas tellement dans son histoire mais plutôt dans l'esprit de bonne humeur permanente et de générosité qu'il dégage.

Si le récit prend une forme initatique, ce ne sont pas tant les apprentissages du jeune Mowgli au contact des différents habitants de la jungle qui sont mis en avant que le caractère proprement insolite et réjouissant desdites rencontres. Chaque animal ou groupe d’animal est au coeur d’une séquence mémorable, drôle et rythmée par l’une des meilleures bandes-son chantées offerte par les studios Disney.

Le film est donc un vrai plaisir continu, au détriment peut-être du fond puisque ni le personnage principal ni son déchirement entre deux mondes (celui des bêtes et celui des hommes) ne sont particulièrement intéressants. Je dirais même qu’à ce niveau-là, le film de John Favreau, tout formaté qu’il soit, fait mieux.

Mais j’ai passé un excellent moment malgré ça !

Mulan
7.3
18.

Mulan (1998)

1 h 28 min. Sortie : 25 novembre 1998 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Barry Cook et Tony Bancroft

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

La démarche d'appropriation culturelle globale de la firme passe cette fois par la Chine médiévale. On pardonnera les nombreux raccourcis et énormités : le rappel de la culture traditionnelle chinoise, même aseptisée, donne malgré tout au film un parfum et une saveur unique. Pour le reste, il s'agit d'un récit d'émancipation voyant une jeune femme refuser le rôle que sa société lui impose tout en cherchant sa propre place au sein du monde, le tout sur fond de société machiste. Rien de bien frais pour un Disney sorti dans les années 90 mais le tout est exécuté avec soin, présentant une héroïne attachante bien que manquant un peu de mordant, un casting de rôles secondaires savoureux et un méchant unidimensionnel mais bien menaçant. On appréciera la tentative de Disney de sortir des stéréotypes dans lesquels on l'enferme en présentant un personnage féminin qui non seulement n'est pas une princesse mais prend un vrai rôle actif en combattant les préjugés d'une société machiste. Ça fonctionne dans le contexte du film et c'est le principal.

Trouvant le bon équilibre entre légèreté et traitement sérieux des dilemmes du personnage, le film se dote également d'une vraie dimension épique. Le contexte guerrier reste en arrière-plan par rapport aux tribulations de l'héroïne mais les horreurs de la guerre ne sont pas esquivées et le film se permet à quelques reprises de les aborder avec une certaine force suggestive. J'ajouterai que la charge des Huns mériterait de rentrer au panthéon des scènes les plus impressionnantes du studio en matière de démesure, aux côtés de la charge des gnous du Roi Lion ou du Paris en flammes du Bossu de Notre-Dame. Le climax est forcément un peu en deçà de cette flamboyante séquence mais clôture le récit de manière amplement satisfaisante.

Quoi de plus à dire ? Il y a un très bon score de Jerry Goldsmith et les chansons vont de l'inoffensif à l'entrainant (I'll make a man out of you!).

Une vraie réussite pour ma part !

Le Crapaud et le Maître d'école
6
19.

Le Crapaud et le Maître d'école (1949)

The Adventures of Ichabod and Mr. Toad

1 h 08 min. Sortie : 1 janvier 1981 (France). Animation, Comédie, Fantastique

Film de James Algar, Clyde Geronimi et Jack Kinney

Yayap a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Voici donc enfin le dernier de la période “films à sketches” de Disney et c’est peut-être le meilleur.

Comme Coquin de printemps, on a deux histoires complètement indépendantes. La première est une adaptation du Vent dans les saules assez réjouissante. L’histoire de base est plutôt rigolote avec ses animaux anthropomorphes et son procès de crapaud et ici c’est mise en image de manière très fun et bien rythmée avec notamment une séquence d’évasion puis d’infiltration menée tambour battant. C’est très généreux et j’adore le personnage du Crapaud, loin d’être raisonnable mais parfaitement hilarant dans ses maniérismes et son charme.

La deuxième histoire est une adaptation de Sleepy Hollow, dont je ne connaissais que la bien différente version de Burton. C’est peut-être l’incursion la plus franche de Disney dans l’horrifique (avec la Nuit sur le mont chauve de Fantasia), pourtant le fantastique met un bon moment à s’insinuer dans le récit. J’aime beaucoup la première partie avec cet Ichabod et son air génialement débile, le design est hilarant. J’adore aussi le fait qu’aucun personnage ne soit vraiment bon moralement, Ichabod comme son rival agissent pour des motifs très égoïstes et ça donne à l’histoire un parfum de réalisme adulte qu’on ne retrouverait pas dans une production contemporaine du studio. Après, le court vaut surtout pour ses fantastiques dix dernières minutes qui, comme je le disais, sont du pur Disney horrifique avec l’animation du studio à son meilleur à la fois pour créer quelque chose de flippant et une atmosphère vraiment noire, tout en créant une poursuite assez fun et remplie de trouvailles cartoonesques.

Un très bon cru et je suis ravi de clôturer cette période méconnue et un peu inégale sur une bonne note.

Melody Cocktail
5.3
20.

Melody Cocktail (1948)

Melody Time

1 h 15 min. Sortie : 27 mai 1948. Animation

Long-métrage d'animation de Hamilton Luske, Jack Kinney, Wilfred Jackson et Clyde Geronimi

Yayap a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Comme La Boîte à Musique, Mélodie Cocktail est un film à sketches sur le thème de la musique où chaque segment illustre visuellement un morceau (chanté, instrumental ou même un poème avec accompagnement). Et c’est encore meilleur que le précédent à mon sens, parce qu’il y a à mon sens plus de segments intéressants dans lesquels les animateurs de Disney ont mis tout ce qu’ils avaient. Y’a plusieurs histoires qui auraient pu être complètement inintéressantes si elles n’étaient pas si bien animées et remplies d’idées visuelles. Je pense à Johnny Appleseed, ce qui est raconté ne m’intéresse pas spécialement mais c’est fait avec une telle grandeur !

Mes deux courts préférés sont cependant les plus expérimentaux et proches de Fantasia : Bumble Boogie à savoir une succulente version jazz du Vol du bourdon où une mouche est littéralement poursuivie par la partition et A la gloire d’un arbre, pur segment d’illustration poétique et contemplative.

Je n’ai qu’un bémol : le dernier segment est loin d’être le meilleur en plus d’être fort long. Mais sinon c’est un beau morceau d’animation que je recommande à tout qui adore Fantasia ou l’animation traditionnelle de Disney d’une manière plus générale.

La Reine des Neiges
6.1
21.

La Reine des Neiges (2013)

Frozen

1 h 42 min. Sortie : 4 décembre 2013 (France). Aventure, Jeunesse, Musique

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Jennifer Lee

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Bon j'ai longtemps eu beaucoup d'antipathie pour ce film, même si j'avais plutôt apprécié au premier visionnage, j'avais fini par presque le haïr à cause du phénomène indécent l'entourant, et par le reléguer aux dernières places de ce classement. Je l'ai revu et ça me fait mal mais je dois retourner ma veste : Frozen, c'est cool ! (lolilol)

Disons que ce qui me gênait la première fois passe désormais beaucoup mieux et que j'apprécie d'autant plus les qualités du film. En premier lieu les deux princesses attachantes comme tout. Ce qui marche, en plus de leurs caractères opposés et affirmés, du dynamisme naïf et maladroit d'Anna qui la rend juste super drôle et sympa, c'est qu'elles ont un vrai background, qu'on donne un sens à leur personnalité, leurs décisions parfois inconsidérées, et leur relation.

Je trouve tout de même leur histoire assez déchirante, injuste, on a envie de blâmer les parents tout en sachant qu'ils faisaient ce qu'ils pensaient être le mieux... C'est très fort, même si j'en aurais voulu encore plus, plus de scènes où on voit les gamines grandir ensemble d'abord, puis séparément, pour donner d'autant plus de poids au message (très réussi toutefois) et à leur relation.

Sinon, je trouve le casting secondaire assez efficace, Kristoff est un bon lead masculin, et Olaf m'a fait rire cette fois (oui oui). Et les chansons, j'ai fini par aimer les chansons, elles restent en tête ces saloperies ! Sauf celle des trolls, faut pas déconner. Le récit reste fort bien rythmé, pas de grosses surprise pour du Disney récent, et je préfère définitivement la première heure à la conclusion un peu rapide.

Etonnamment, mon plus gros problème reste d'ordre artistique je pense : je trouve le film assez peu inspiré visuellement, malgré de très belles idées et un rendu de neige/glace plutôt joli. Mais ça reste trop sage, ça n'ose rien, alors que les moyens sont là.

Mais sinon j'aime. Et ça me pose problème parce que Frozen représente tout ce que je peux reprocher à Disney et à tout un pan de l'animation américaine : ce refus d'oser, de sortir des balises, d'exploiter à fond certaines idées (malgré quelques habiles détournements des codes du "film de princesses" mais bon ça reste très sage, je vous invite à regarder Princesse Arete si vous voulez de la vraie déconstruction). Mais rien à faire, j'aime quand même ce film :(

Fantasia 2000
7
22.

Fantasia 2000 (2000)

1 h 14 min. Sortie : 24 mai 2000 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Eric Goldberg, Pixote Hunt, Hendel Butoy, James Algar, Gaetan Brizzi et Paul Brizzi

Yayap a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique

Zootopie
7.3
23.

Zootopie (2016)

Zootopia

1 h 49 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

La première heure est un vrai régal : on part sur des bases narratives très classiques mais l'univers urbano-anthropomorphe conçu par Disney est non seulement plutôt original pour la firme mais aussi très généreux, plein de petites idées généralement balancées pour le gag. C'est dynamique, chatoyant, très drôle et on suit avec plaisir ce duo de buddy movie classique dont la relation va bien évidemment partir sur des bases houleuses avant de déboucher sur une amitié solide.

Le film aborde également des thématiques plutôt intéressantes en utilisant le règne animal pour dresser un commentaire social sur la notion de préjugé, de différence et d'acceptation. Le tout est plutôt habile avec un degré de sous-texte qu'on ne voit pas si souvent chez Disney.

Hélas, le tout bat un peu de l'aile dans un dernier acte moins drôle, moins surprenant, qui peine à s'émanciper de la fameuse structure en trois actes éculée si chère à Disney et surtout qui ne va pas au bout de ses idées de fond. Le tout se résout de manière bien trop facile et on passe à côté d'une vraie réflexion sociétale pour un message utopiste bien intentionné mais moins inoffensif qu'il n'y parait - puisqu'on tombe assez vite dans l'apologie d'un système conformiste derrière le discours de tolérance et d'acceptation.

Surestimé à mon sens, il n'empêche toutefois que je prends un sacré pied en le regardant.

La Petite Sirène
6.4
24.

La Petite Sirène (1989)

The Little Mermaid

1 h 23 min. Sortie : 28 novembre 1990 (France). Animation, Fantastique, Romance

Long-métrage d'animation de John Musker et Ron Clements

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Bon je tiens à m'excuser auprès de ce film parce que je l'ai revu la première fois dans l'avion et donc dans des conditions pas vraiment optimales pour l'apprécier, notamment tout le côté visuel.

Je lui ai donc redonné sa chance et mon appréciation a grandement évolué. En fait ça fait quelque chose de le voir juste après Oliver et compagnie juste pour cet effet de contraste, ce plaisir de retrouver le Disney grandiose qu'on avait perdu depuis un moment. Et il ne m'a pas fallu longtemps pour être en joie devant l'ampleur visuelle et la qualité d'animation. Musker et Clements sont des génies, on pourrait dire qu'ils ont sauvé Disney à eux tous seuls. Non seulement la direction artistique est splendide (particulièrement les décors sous-marins), l'animation est d'une fluidité remarquable et renvoie Oliver et ses imprécisions aux oubliettes, mais les deux compères savent mettre en scène et magnifient chaque tournant de leur récit. Les passages musicaux, la tempête ou encore le climax sont de sacrés moments d'animation.

Sinon, je reprochais au film le traitement son héroïne et je trouve toujours son entichage du beau prince un peu rapide (surtout que tout le conflit du film repose là-dessus). Mais l'ensemble marche mieux si on prend le point de vue du père et qu'on voit ça avant tout comme un récit d'acceptation par le parent du choix d'un enfant plutôt que comme un récit initiatique.

J'apprécie donc beaucoup le perso du père et j'ai finit par apprécier Ariel elle aussi parce qu'elle reste attachante et que sa naïveté est justifiée par sa grande jeunesse. Puis les sidekicks sont sympas (surtout Sebastian) et Ursula est une méchante absolument impériale, délicieusement sadique et superbement animée.

Ça ne sera jamais mon préféré mais je ne peux nier les qualités de ce film, qui justifient pleinement son importance centrale au sein de l'histoire du studio.

Tarzan
6.9
25.

Tarzan (1999)

1 h 28 min. Sortie : 24 novembre 1999 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Kevin Lima

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Je l'aime beaucoup celui-ci. Sans vraiment connaître Tarzan, je suis assez preneur de la manière dont Disney traite l'histoire et la thématique centrale du déchirement entre deux mondes, c'est bien rendu et passe par quelques idées visuelles vraiment bien senties (Tarzan qui se recouvre de boue ou la scène du "main contre main").

Le personnage principal est bien traité, a des motivations claires, on comprend son désir de s'intégrer à son clan mais également sa fascination pour le monde des hommes lorsqu'il rentre finalement en contact avec lui. Sans compter son rapport avec ses deux parents adoptifs, la bienveillance de la mère opposée au rejet du père, je trouve tout ça plutôt bien traité.

Et je dois dire que j'aime beaucoup Jane aussi, demoiselle en détresse par excellence mais aussi très attachante dans son enthousiasme et sa maladresse. Et ça doit être l'un des Disney qui crée le plus aisément une alchimie au sein de son couple principal tant les raisons qui les attirent l'un vers l'autre semblent évidentes.

Sinon, l'animation envoie vraiment du lourd, le studio utilise à bon escient les techniques d'animation par ordinateur pour rendre son héros plus agile que jamais et créer des séquences de surf à travers les arbres presque virtuoses. D'une manière générale, la mise en scène est inspirée et les scènes plus orientées action sont toujours extrêmement dynamiques.

Concernant les points moins convaincants, il y a les personnages plus secondaires. Clayton est un méchant fun mais pas super intéressant dans ses motivations, et se limite trop à une redite de Gaston/Ratdcliffe. Terk et Tantor ne sont pas désagréables dans le genre sidekicks comiques mais on ne peut pas dire que leur présence serve vraiment le film non plus.

Et le gros point noir pour moi : la musique. Je trouve les chansons de Phil Collins vraiment trop mielleuses et surtout parfaitement inutiles. Contrairement aux autres Disney musicaux, ici les chansons ne sont pas chantées par les personnages et intégrées dans de vraies séquences musicales mais chantées par dessus l'action. Elles sont donc parfaitement inutiles puisqu'elles ne font que répéter ce qu'on voit à l'image au même moment, il n'y a pas de volonté de mettre la musique en image de manière intéressante.

Dommage pour ce point en particulier, mais sinon je trouve le film dans son ensemble très solide.

Frère des ours
6.6
26.

Frère des ours (2003)

Brother Bear

1 h 25 min. Sortie : 28 janvier 2004 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Aaron Blaise et Bob Walker

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Voilà un film que j'ai eu peur de voir pendant des années, tellement la niaiserie du concept me laissait indifférent. Et c'est du coup une très bonne surprise, encore une fois.

Le film ne révolutionne rien mais propose malgré tout un récit initiatique qui fonctionne bien, porté par des thèmes assez adultes (le deuil, le rapport de l'homme à la nature, la vengeance, quand même quoi !) et des personnages bien caractérisés et attachants. Il y a même quelque chose de vraiment habile sur le "vilain" du film, enfin disons qu'il n'y a pas de vrai vilain mais que ce qu'ils font à la place est vraiment fort.

Qui plus est, c'est super beau. Dans la lignée des productions Disney des années 90-2000 certes, mais je suis particulièrement sensible à ces vastes paysages d'Amérique du nord sauvage, représentés ici avec de splendides couleurs et un scope qui leur rend toute leur majesté.

Alors tout n'est pas merveilleux tout le temps, il faut endurer un changement de ton assez brutal passé le premier tiers du film, sans doute car la tonalité du début était trop "adulte" ou que sais-je. Mais une fois qu'on s'y fait, et qu'on traverse certains passages comiques pas toujours du meilleur effet il faut l'avouer, le récit garde malgré tout sa portée émotionnelle, en particulier grâce à la relation qui se noue progressivement entre les deux personnages principaux.

Par contre, la musique passe difficilement. Comme pour Tarzan, c'est Phil Collins et comme pour Tarzan, la musique n'est jamais chanté mais juste posée sur les images en se contentant d'expliciter ce qu'elles contiennent. Pire, une séquence émotionnelle clé du récit est gâchée parce que je ne sais qui a jugé que c'était une bonne idée de juxtaposer à cette scène une chanson triste, couvrant les dialogues et diminuant son impact.

Malgré cela, j'ai trouvé le film bien agréable, efficace et vraiment beau.

Basil, détective privé
7
27.

Basil, détective privé (1986)

The Great Mouse Detective

1 h 14 min. Sortie : 26 novembre 1986 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de David Michener, John Musker, Ron Clements et Burny Mattinson

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Cette discrète réussite est surtout marquante parce qu'elle marque l'arrivée du légendaire duo Musker/Clements qui fera des merveilles au cours de l'ère suivante.

Pour le reste, c'est un film plutôt insolite dans sa transposition de Sherlock Holmes en souris. L'aventure n'est pas inoubliable mais se suit sans déplaisir. J'en retiens surtout deux qualités. Premièrement, un méchant vraiment jouissif, qui dissimule parfaitement ses élans psychopathes derrière une sophistication maniérée savoureuse.

Deuxièmement, une qualité technique assez remarquable. Le film fut un pionnier en matière d'utilisation de la 3D dans de l'animation traditionnelle et c'est très réussi pour quelque chose de si expérimental. Cf le climax qui est juste monumental, virtuose et intense.

Rox et Rouky
6.7
28.

Rox et Rouky (1981)

The Fox and the Hound

1 h 23 min. Sortie : 25 novembre 1981 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Ted Berman, Richard Rich et Art Stevens

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

L'un des Disney les plus déchirants, je crois que personne me pourra me contredire. Le film illustre parfaitement les obstacles liés au fait de grandir et aux obstacles anodins de l'enfance devenus infranchissables. Le film est adulte et étonnamment sans appel dans son propos.

Je regrette toutefois que cette sève mature ne soit pas plus approfondie, le film dilue pas mal ses nombreuses qualités dans un étalage de scènes sans intérêt et de persos secondaires un peu lourds.

A cause de ça le film n'est pas vraiment parmi mes préférés mais je lui reconnais ses élans de réussites, pas constants mais saisissants.

Blanche-Neige et les Sept Nains
6.8
29.

Blanche-Neige et les Sept Nains (1937)

Snow White and the Seven Dwarfs

1 h 23 min. Sortie : 4 mai 1938 (France). Animation, Fantastique, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de William Cottrell, David Hand, Wilfred Jackson, Larry Morey, Perce Pearce et Ben Sharpsteen

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

Je ne peux qu'éprouver un profond respect pour ce film qui, si je devais être objectif, serait sans doute tout en haut de la liste. On parle d'une oeuvre fondamentale dans l'histoire de l'animation et qui reste techniquement assez impressionnante aujourd'hui : le détail des mouvements, la précision des décors, la richesse de son imagerie... C'est un vrai jalon du cinéma.

Le film est également essentiel dans l'histoire du studio en ce qu'il représente une forme de récit auquel Disney reviendra régulièrement : le conte de fée. Tout cela s'accompagne d'une série d'archétypes que le studio a lui-même établi en détournant les codes des contes originellement adaptés et bien plus cruels. On a donc des chansons, des animaux mignons, une vilaine très vilaine et un prince charmant très charmant mais aussi hélas une héroïne passive et sans personnalité.

C'est le gros problème du film pour moi et ce qui m'empêche de pleinement m'immerger dans sa proposition : je me fous complètement de Blanche-Neige et j'ai du mal à m'intéresser à son sort, d'autant plus quand le film consiste surtout en un enchaînement de scènes domestiques pas super intéressantes. Et le pire c'est que le studio poursuivra cet archétype avec des films comme Cendrillon ou La Belle au bois dormant. Il faudra attendre la Renaissance pour avoir des princesses avec un peu de personnalité.

Heureusement le film offre tout de même l'une des méchantes les plus cruelles et jouissives du studio.

Les 101 Dalmatiens
6.7
30.

Les 101 Dalmatiens (1961)

101 Dalmatians

1 h 19 min. Sortie : 20 décembre 1961 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Clyde Geronimi, Hamilton Luske et Wolfgang Reitherman

Yayap a mis 7/10.

Annotation :

J'étais un peu sceptique en redécouvrant le début du film et j'avais peur de me retrouver face à un nouveau Belle et le clochard, avec des chiens mignons mais sans grande substance. Toutefois, le film gagne vraiment en intérêt quand son récit démarre réellement et que cette grande poursuite s'amorce. Tout ça est plutôt captivant et servir par un climax du feu de dieu !

Bon je ne dirais pas non plus que j'ai adoré, principalement parce que les persos restent assez fonctionnels. Mais Cruella mérite amplement son statut de méchante culte, elle est à la fois délicieuse et détestable, cruelle et hilarante et servie par un design profondément marquant et un doublage génial ! J'ai finalement apprécié pas mal de trucs plus secondaires, comme les petites pastilles télévisuelles satiriques à côté desquelles je passais complètement étant gosse.

C'est également le début de l'ère "crayonnée" de Disney qui coïncide avec l'arrivée de Wolfgang Reitherman comme réalisateur. Le studio change un peu d'esthétique et introduit toute une série de nouvelles techniques pour garder la même qualité d'animation à moindre frais. Et toutes ces contraintes servent finalement le film : le côté moins précis des traits donne une vraie identité à l'animation (et on retrouvera ça sur tous les films suivants), les décors ressemblent à des dessins et c'est super beau aussi, et le tout reste exceptionnellement fluide avec une vraie ampleur dans le mouvement - même lors de la course-poursuite finale ou lorsque des dizaines de chiots apparaissent à l'écran.

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