Cover Le meilleur du ciné épouvante/horreur fantastique asiatique - yurei eiga, k-horror... (liste annotée)

Le meilleur du ciné épouvante/horreur fantastique asiatique - yurei eiga, k-horror... (liste annotée)

*liste non mise à jour depuis 2 ans, j'y reviens bientôt, pour combler les manques, entre autres !*

Liste évidemment subjective de la part d'un Ramlladu bon public.

Sont mentionnés ici les films d'épouvante/horreur venus d'Asie. Les classifications sont toujours sujettes ...

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Liste de

29 films

créee il y a presque 11 ans · modifiée il y a environ 7 ans

Tetsuo
7.2
1.

Tetsuo (1989)

1 h 07 min. Sortie : 5 octobre 1994 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Expérimental

Film de Shinya Tsukamoto

Ramlladu a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très loin des histoires de fantômes vengeurs, la claque qu'est Tetsuo n'a rien perdu de sa force, 25 ans plus tard.

Premier film de Shinya Tsukamoto (agé de 29 ans) réalisé en 16mm, ce cauchemar d'un banal salaryman peu à peu dévoré par les machines s'est imposé peu à peu comme un film culte dans le monde entier.
Une heure de body horror singulière, hallucinatoire, cauchemardesque, dérangeante, mise en scène avec génie et audace. Les effets spéciaux artisanaux, réalisés avec peu de moyens, y sont terriblement efficaces, renforcés par le choix du noir et blanc.

Rythme étouffant et éprouvant, mémorable bande son indus composée par Chu Ishikawa (Gemini, Tokyo Fist), succession ininterrompue de scènes incroyables, Tetsuo, que certains ont qualifié de fusion entre le style de Cronenberg et de David Lynch, est un chef-d’œuvre intemporel, matérialisation au cinéma d'une terreur viscérale contemporaine encore d'actualité. Et toujours inégalé à ce jour.

A noter que deux suites seront réalisées par Tsukamoto. Projeté en 1992, le très cyberpunk Body Hammer est interessant mais peut être trop chaotique.
Tetsuo : The Bullet Man est lui sorti en 2009, soit 20 années après l'original, tourné en anglais avec Eric Bossick dans le rôle principal. Plus proche du volet fondateur tout en étant plus conventionnel dans sa construction, visuellement intéressant, il est loin d'atteindre sa puissance évocatrice.

Kwaïdan
7.9
2.

Kwaïdan (1964)

Kaidan

3 h 03 min. Sortie : 15 mai 1965 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique, Sketches

Film de Masaki Kobayashi

Ramlladu a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Adaptation de quatre nouvelles de Lafcadio Hearn figurant notamment dans son "Kwaidan ou Histoires et études de choses étranges" le film du grand Masaki Kobayashi (Harakiri, La Condition de l'Homme) est un monument, récompensé par le prix du Jury au festival de Cannes de 1965 et nommé à l'Oscar du meilleur film étranger.

Si les récits sont très classiques et parfois prévisibles (surtout pour ceux aguerris aux légendes nippones), ils sont transcrits avec une beauté formelle touchée par la grâce qui, 50 ans plus tard, impressionne et fascine toujours.

La battisse en ruines hantée par un souvenir des "Cheveux Noirs" (histoire ayant la même base que le Ugestu Monogatari de Mizoguchi), les matte paintings surréalistes et le regard de la Yuki-onna dans "La Femme des Neiges", la myrifique scène de la Bataille de Dan-no-ura et le corps tatoué du moine de "Hoïchi sans oreilles", le combat face à des apparitions de "Dans un bol de thé" ont un goût de paradis.

Son caractère très contemplatif peut certes rebuter pour un film de trois heures, mais les histoires n'ayant pas de lien entre elles, le visionnage à l'avantage de pouvoir être morcelé.

Ring
7
3.

Ring (1998)

Ringu

1 h 38 min. Sortie : 11 avril 2001 (France). Épouvante-Horreur

Film de Hideo Nakata

Ramlladu a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En adaptant le roman à succès "Ring" de Koji Suzuki, n'en conservant que certaines idées phares, y retirant notamment les diverses explications "scientifiques", Hideo Nakata, un familier du cinéma d'horreur, réalise ici un véritable chef-d’œuvre qui terrifia le Japon puis l'Occident, relançant le genre du yurei-eiga tout en lui faisant traverser les frontières du pays du Soleil Levant. Nombre de scènes clés de Ring ont maintes fois été copiées depuis, des éléments de son atmosphère se retrouvant aujourd'hui dans des œuvres du monde entier.

Jamais la peur n'avait pris un tel visage, une peur qui pèse sur le film de la première a la dernière seconde. Une peur qui tue, littéralement.

L'ambiance y est terriblement étouffante, avec sa fameuse cassette vidéo dérangeante, ses apparitions furtives, ses morts effrayants aux visages déformés par la terreur, sa malédiction implacable qui va donner lieu à une course contre la montre désespérée pour l'héroïne.

L’interprétation des acteurs y est par ailleurs excellente (mention spéciale à Hiroyuki Sanada, qui sera d'ailleurs repéré et tournera dans de fameuses productions occidentales comme Lost ou Sunshine).
Ring n'aurait pas été le même sans le fabuleux travail du compositeur de génie Kenji Kawai (Ghost In the Shell, Avalon) qui contribue a instaurer une atmosphère oppressante au possible. Enfin, le célèbre personnage de Sadako est tout simplement la peur personnifiée, qui étend son emprise sur tout le film, n'y apparaissant pourtant qu'à de très rares reprises. Mais ces instants sont parmi les plus terrifiants qu'ai pu offrir le genre, prenant à la gorge le spectateur surpris.

A mes yeux un des plus grands films d'horreur fantastique de l'histoire, aux cotés de l'indétrônable Exorciste. Le remake américain, s'il n'est pas mauvais en soi, reste très loin de la qualité du matériau originel. Quant à la version coréenne, "The Ring Virus", je ne l'ai pas visionnée, mais les retours ne sont pas très bons.

Kaïro
6.9
4.

Kaïro (2001)

1 h 59 min. Sortie : 23 mai 2001 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de Kiyoshi Kurosawa

Ramlladu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Kiyoshi Kurosawa, habitué aux drames et aux thrillers, adapte ici son propre roman, l'excellent "Kairo" (dont je conseille la lecture a tous les amateurs de fantastique).

A la manière de plusieurs films de Kurosawa, Kairo tisse en arrière plan une critique sans zèle inutile de la société contemporaine, traitant notamment de la déshumanisation engendrée par l'explosion des nouvelles technologies.

Des personnes disparaissent devant leur ordinateur, ne laissant derrière elles que de vagues fantômes appelant à l'aide. Terrifiante vision de la vie après la mort. Le film, au départ très angoissant, se montre de plus en plus hypnotique, presque onirique, laissant le spectateur pantois devant la dislocation silencieuse mais inéluctable de son monde.

Il m'est très difficile d'en dire plus sans spoiler, mais Kairo est un incontournable du genre, présenté et primé (prix FIPRESCI) au 54eme festival de Cannes et acclamé par la critique.

Il engendrera, comme le veut la tradition, un remake US, ici plutôt correct et intéressant esthétiquement, même s'il n'entretient que de lointains rapport avec l'original : "Pulse" (scénarisé par Wes Craven). Il y eu même deux suites, Afterlife et Invasion, en direct-to-video.

2 Sœurs
6.8
5.

2 Sœurs (2003)

Janghwa, Hongryeon

1 h 55 min. Sortie : 16 juin 2004 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Kim Jee-Woon

Ramlladu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

D'avantage un drame psychologique qu'un pur film horrifique, Deux Sœurs, de Kim Jee-Woon (A Bittersweet Life, J'ai rencontré le Diable) qui s'inspire d'un conte populaire coréen (maintes fois adapté au cinéma depuis 1924), est fascinant, beau, mais aussi terriblement tragique.

Plongé dans une ambiance lourde, on y recompose lentement l'histoire d'une famille au passé trouble, se laissant porter par un scénario qui distille lentement ses indices quant à son explication. Si l'aspect dramatique/thriller prédomine, Deux Sœurs comporte également quelques passages horrifiques qui ont de quoi affoler le trouillomètre.

Remarquablement interprété (on y retrouve Lim Soo-Jung qui brillera plus tard dans "Je Suis un Cyborg" de Park Chan Wook), doté d'une photographie magnifique, le film de Kim Jee-Woon scotche à l'écran du début à la fin et fait savamment planer en permanence le doute dans l'esprit du spectateur. Il fut récompensé par de prestigieux prix dans plusieurs festivals de films fantastiques, dont un doublé rare à Gerardmer. Le remake américain est à oublier.

Noroi : The Curse
6.6
6.

Noroi : The Curse (2005)

Noroi

1 h 55 min. Sortie : 20 août 2005 (Japon). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Kôji Shiraishi

Ramlladu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce "found footage" japonais a révélé Koji Shiraishi (aux commandes deux ans auparavant du dispensable et convenu Ju-Rei) est ce que j'ai pu voir de meilleur dans ce type d'exercice, surpassant toutes les productions occidentales pourtant très nombreuses.

Une enquête captivante menée par un expert du paranormal, avec en toile de fond une vieille légende locale. Crédible, singulier et bien interprété, ce film est petite pépite, passionnante à de nombreux égards. La tension y est croissante jusqu’à un final renversant.

Le réalisateur tournera ensuite plusieurs films dans la même veine (Occult, Cult, Shirome) et adaptera certaines légendes nippones (Teke Teke ou Kuchisake-onna ), avec plus ou moins de succès. Noroi reste à ce jour son chef-d’œuvre.

Ju-on: The Grudge
6.3
7.

Ju-on: The Grudge (2002)

Juen

1 h 32 min. Sortie : 13 novembre 2007 (France). Épouvante-Horreur

Film de Takashi Shimizu

Ramlladu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

En français, le mot "grudge" signifie "rancune". Un terme parfaitement adapté au film, qui fait de la rancune, de la colère, de la furie vengeresse son thème principal. A l'origine, Shimizu, après deux (très) courts métrages posant les bases de la saga ("Katasumi" et "4444444444", inclus dans "Gakkô no kaidan G" qui comprend deux autres réalisations) avait dirigé deux films destinés au marché de la vidéo.

Le succès fut au rendez-vous : c'est ainsi que Kiyoshi Kurosawa (Kairo, Seance, Cure...), qui fut son professeur, et Hiroshi Takahashi (scénariste de Ring) l'épaulèrent pour en faire une version dédiée au grand écran. Nouveau succès, qui dépassa de loin les frontières du Japon en traumatisant un public encore sous le choc du Ring de Tanaka.

Le pitch de Ju-on est relativement simple (une maison hantée à cause des évènements tragiques qui ont eu lieu), mais le film est conçu avec un tel talent qu'il en devient singulier et remarquable d'efficacité : il se divise en six parties, avec pour chacune des protagonistes différents et une place définie dans la chronologie de l'histoire, différente de celle du film.

L'aspect décousu de la narration peut dérouter, mais il contribue à renforcer l'étrangeté.

D'autant que la malédiction prend des formes surprenantes, frappant là où on ne s'y attendait pas. Le succès de Ju-On doit beaucoup à ses apparitions terrifiantes judicieusement filmées, qui n'ont rien à envier à celles de Sadako dans la trilogie Ring, avec d'horribles sons devenus cultes.

La résolution de l'énigme de la malédiction parvient à laisser sur une impression plus dérangeante encore, en lieu et place de faire sortir le spectateur de l'horreur. Ju-On eu aussi droit a un remake, avec Shimizu directement aux commandes et Sam Raimi à la production, remake qui, même si en deçà de l'original, se montre fidèle et efficace, bien loin des ratés habituels.

Ju-on
6.6
8.

Ju-on (2000)

Juen

1 h 10 min. Sortie : 11 février 2000 (Japon). Épouvante-Horreur, Sketches

Film DTV (direct-to-video) de Takashi Shimizu

Ramlladu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le "prototype" du Ju-On qui sortira au cinéma deux ans plus tard, en 2002.

Malgré des moyens plus limités, les excellentes bases (narration décousue, révélations progressives, apparitions terrifiantes et bruits inquiétants) sont clairement posées. Le film est toutefois différent en certains aspects de la version ultérieure.
A chacun sa préférence, donc.

Exte
6.3
9.

Exte (2007)

Ekusute

1 h 48 min. Sortie : 12 octobre 2016 (France). Épouvante-Horreur

Film de Sion Sono

Ramlladu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Lorsque le renommé Sion Sono (Requiem pour Noriko, Love Exposure, Strange Circus) se frotte à l'horreur, le résultat ne peut qu'être détonnant. Exte n'est pas un film qui fait réellement peur, même s'il sait se montrer anxiogène et dérangeant. C'est par sa singularité qu'il brille, avec son pitch savamment barré traitant d'une malédiction qui prend la forme de cheveux animés par une sombre volonté. S'il y avait de quoi aisément tomber dans le ridicule, il n'en est pourtant rien.

Car le film est une réjouissante réussite, esthétique notamment, se montrant presque surréaliste par endroits, avec cette chevelure sans fin qui revêt diverses formes afin de s'abattre sur ses victimes. Comme à l'accoutumée avec Sion Sono, les acteurs sont très bons (le rôle principal est campé par Chiaki Kuriyama, connue pour ses rôles de "méchante" dans Battle Royale et Kill Bill Vol. 1, qui se révèle ici être d'une justesse étonnante).

Le scénario ne manque pas de s'attarder sur l'histoire personnelle des protagonistes, comme celle de la fille de l’exécrable sœur de l’héroïne, battue par sa mère et rongée par la culpabilité. En dehors de la progression de la malédiction, il existe ainsi une seconde trame dramatique, intéressante et intelligemment imbriquée qui renforce l'empathie du spectateur.

L'ensemble fait de Exte un film savoureux et passionnant, dont la folie, à l'image de celle du personnage dérangé de Yamazaki, va crescendo. Une preuve supplémentaire du talent de son réalisateur.

Shutter
6.5
10.

Shutter (2004)

Chátdtêr gòt dtìt winyaan

1 h 37 min. Sortie : 12 novembre 2005 (France). Épouvante-Horreur

Film de Parkpoom Wongpoom (Oh) et Banjong Pisanthanakun

Ramlladu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La Thailande s'attaque ici au film d'horreur, par le biais des cinéastes Parkpoom Wongpoom et Banjong Pisanthanakun, dont Shutter est le premier long métrage.

Pour un premier coup, c'est un coup de maître ! Un photographe (interprété avec justesse par Ananda Everingham, une des forces du film) et sa compagne renversent une femme sur la route. Paniqué, celui-ci fait le choix de prendre la fuite. Depuis ce jour, ses tirages sont gâchés par de mystérieuses taches blanches. Où bien sont-ce des visages ? On comprend aisément qu'il est victime d'une malédiction, un thème déjà développé dans bien des films d'horreurs asiatiques, notamment à travers les maitres-étalons modernes Ring et Ju-On.

Pourtant, Shutter réussit à se démarquer, grâce à un scénario savamment ficelé, qui nous révèle un mystère bien plus complexe qu'il n'y parait au premier abord, nous laissant devant de nombreuses interrogations, notamment la nature de cet étrange pression sur nuque que ressent le héros. Le rôle de la photographie prend une place inédite, puisque seule celle-ci est à même de faire apparaitre ce qui hante June et Tun. Shutter est peu avare en scènes angoissantes, et la tension y va crescendo, jusqu’à une révélation finale étonnante et cette image terrible qui hantera la mémoire du spectateur pendant un bon moment.

On a souvent qualifié Shutter de "Ring Killer", et il est vrai que les similitudes sont nombreuses, à commencer par la fameuse course contre la montre pour éviter une malédiction implacable. Si Ring reste à mes yeux supérieur, Shutter est toutefois un grande réussite et un indispensable pour tout amateur du genre. Le film fut très bien reçu par la critique ce qui (oh, surprise !) donnera lieu a un remake US parfaitement inutile.

Marebito
6.3
11.

Marebito (2004)

1 h 32 min. Sortie : 3 août 2005 (France). Fantastique

Film de Takashi Shimizu

Ramlladu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Tourné en à peine huit jours entre deux Ju-On (The Grudge) et sorti en 2004, Marebito, adapté d'une œuvre de Chiaki Konaka (scénariste de la série animée culte "Serial Experiments Lain") est un film fascinant à plus d'un titre, preuve supplémentaire du talent de Takashi Shimizu (série Ju-on/The Grudge, Reincarnation).

Masuoko (remarquablement interprété par Shunya Tsukamoto, le génial réalisateur de "Tetsuo : the Iron Man" !), obsédé de la caméra à tendance voyeuriste, filme un jour le suicide d'un vieil homme dans une station de Métro.

Le regard chargé de terreur de celui-ci avant son acte sera le point de départ d'une quête étrange : Masuoko va faire de la compréhension de cette horreur, si absolue et si parfaite, son unique obsession.

Après un voyage hallucinatoire dans les sous-sols de Tokyo, entre sons dérangeants, murmures cryptiques sur l'existence secrète des Déros (robots intrigants inspirés l’œuvre de Richard Sharpe Shaver), visions furtives et conversation avec un fantôme, Masuoko pénètre dans une improbable vallée. Il l'y libérera une jeune femme, nue et enchainée, la transportant jusqu'à son domicile.

Entre sa quête obsessionnelle de la terreur et le lien qui se tisse avec l'ex-captive à la nature inquiétante, il s’engouffrera de plus en plus profondément dans les méandres de la folie.

Très Lovecraftien (le Maitre est d’ailleurs mentionné dans le film), Marebito intrigue, fascine, dérange, en nous plaçant aux premières loges de la solitude d'un personnage tourmenté et animé par une sordide obsession aux conséquences de plus en plus lourdes. Prenant le temps de poser son atmosphère, il laisse libre l'interprétation du spectateur face à des évènements toujours plus étranges et perturbants, souvent seulement entraperçus.

Petite pépite unique en son genre et marquant à plus d'un titre, Marebito est un bel exemple de l'aspect très protéiforme du fantastique asiatique, loin du cliché que beaucoup s'en font.

Hiruko the Goblin
6.4
12.

Hiruko the Goblin (1991)

Yôkai hantâ: Hiruko

1 h 30 min. Sortie : 11 mai 1991 (Japon). Épouvante-Horreur

Film de Shinya Tsukamoto

Ramlladu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Shinya Tsukamoto est surtout resté célèbre pour avoir, avec des moyens très limités, réalisé l'éblouissant classique "Tetsuo : the Iron Man".

Réalisé trois ans après Tetsuo, Hiruko The Goblin change radicalement de thème et d'esprit. Pourtant, ce film d'horreur unique reste empreint de la folie furieuse caractéristique de son réalisateur. Une nuée d'êtres maléfiques, dont la tanière était située près d'un petit lycée, va être libérée par inadvertance. Le chaos s'installe alors dans l'établissement, rapidement envahi par des êtres immondes en forme d'araignées qui décapitent leurs victimes avant de s'approprier leur tête et leur voix.

On est en face d'une série B jouissive et survoltée, avec une mise en scène nerveuse, des personnages hauts en couleur totalement dépassés par les évènements (de quoi changer des héros qui gardent leur calme malgré l'horreur environnante), des créatures très cheap mais o combien sympathiques, de l'animatronique savoureuse... On ne s'ennuie pas une seconde jusqu’à un final en apothéose. Voilà une œuvre qui gagnerai à être plus connue.

House
7.1
13.

House (1977)

Hausu

1 h 28 min. Sortie : 28 juin 2023 (France). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Nobuhiko Ôbayashi

Ramlladu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Nobuhiko Obayashi, un des pionners de l'expérimental nippon, réalise en 1977, son premier long métrage, Hausu, après des années de pratique dans le monde de la publicité et des courts métrages.

Succès à sa sortie au Japon, objet filmique non identifié et non identifiable, son nom et son affiche sont d'avantage connus chez nous que le film lui-même. En partie inspiré des idées de la fille du réalisateur, Housu raconte l'histoire d'un groupe de sept jeunes filles (des clichés dont le surnom évoque leur personnalité, à la manière des sept nains) venus passer les vacances d'été chez la tante de l'une d'entre-elle. Une escapade bucolique dans une maison isolée de campagne qui ne sera pas de tout repos. Du convenu dans l'idée... mais pas dans l'exécution. Oh que non, bordel.

Qu'il est ardu de décrire succinctement ce gigantesque trip expérimental et surréaliste ! Secoué entre horreur et comédie, légèreté candide et noirceur pessimiste, raffinement plastique et kitsch jusqu'au-boutiste, le spectateur est bombardé de scènes hallucinantes dont le rythme ne cesse de se faire plus survolté au fil des minutes.

D'une singularité folle dans sa mise en scène, son esthétique, ses effets spéciaux ou sa partie sonore, l'audacieuse réalisation d'Obayashi a toutes les chances de laisser sur le carreau le spectateur non averti, peu habitué ou réfractaire aux folies nippones, ou attaché à saisir un sens et faire entrer le film dans une case familière. Et même les plus aguerris seront ici mis à l'épreuve. Pour avoir des chances apprécier Housu, il faut au préalable accepter de se laisser entièrement porter.

L'œuvre, qui divise très logiquement, a de quoi fasciner autant que consterner. Elle est un genre à elle-seule, un agglomérat bariolé qui conserve étonnament une forme d'harmonie, en lieu et place d'être un pur enchainement de scènes WTF. Il y a matière à se plaire à voguer en plein dans ce tsunami, continuellement surpris par toutes ces idées à la minute, perpétuellement hypnotisé (et confus) durant cette inoubliable heure et demie.

Assurément culte. (Note : la proposition de base de la Toho était de concevoir un script inspiré des Dents de la Mer (!)

Dark Water
6.7
14.

Dark Water (2002)

Honogurai mizu no soko kara

1 h 37 min. Sortie : 26 février 2003 (France). Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Hideo Nakata

Ramlladu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après le succès mérité de Ring, Hideo Nakata récidive avec Dark Water, là encore adaptation d'une œuvre de Koji Suzuki, une courte nouvelle intitulée "l'Eau Flottante" (ainsi que quelques éléments du recueil "Dark Water", dont la nouvelle fait partie).

Le thème est conservé, et l'idée de base développée, pour un résultat de très bonne facture. Un accent est porté sur l'aspect dramatique de l'histoire qui ne fait qu'accentuer l'atmosphère anxiogène ambiante : l'héroïne, une femme divorcée déjà marquée par la vie, est en guerre contre son ex-mari pour la conservation de son enfant. Devant se montrer absolument irréprochable afin de gagner ce bras de fer, ses nerfs vont être mis a rude épreuve lorsqu'elle devra affronter une sombre hantise.

La peur se manifeste sous la forme de l'eau, qui, d'une simple tache sur le plafond finit par envahir complètement l'univers d'Hitomi et de sa fille. L'eau est ici partout, et de nombreuses scènes, en extérieur ou intérieur, sont l'occasion de la voir s'infiltrer insidieusement... ou tomber par trombes.

Si le film n'est pas aussi terrifiant que les meilleurs du genre, l'horreur n'explosant que dans le derniers tiers (exceptionnel), il compense par un excellent travail sur la forme qui utilise avec maestria le thème de l'eau et délivre quantité de plans très travaillés. Seule la dernière scène parait quelque peu malhabile, intéressante dans l'idée, mais qui a de quoi laisser sur un sentiment mitigé.

Une preuve supplémentaire du talent de Nakata. A noter que Kenji Kawai est de retour à la composition.

The Red Shoes
5.7
15.

The Red Shoes (2005)

Bunhongsin

1 h 43 min. Sortie : 30 juin 2005 (Corée du Sud). Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Kim Yong-Kyoon

Ramlladu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

The Red Shoes, deuxième film de Kim Yong-gyun, très librement inspiré du conte "les chaussures rouges" d'Andersen, est un surprenant bol d'air frais dans le monde de l'épouvante asiatique.

Si le pitch initial évoque un scénario de hantise des plus usités (un objet maudit, ici une paire de chaussures, qui semble condamner ses propriétaires), on est ici loin des clichés du genre avec une descente aux enfers très maitrisée et sombre à souhait, qui lorgne parfois vers le glauque sanglant. Avec au casting l'expérimentée Kim Hye-Soo (maintes fois primée en Corée) dans le rôle du personnage principal, "Bunhongsin" exploite avec une réelle maitrise le thème de la folie.

Ici, point d’excès de ces fameuses apparitions spectrales chevelues que l'on ne retrouve qu'à de rares occasions bien senties. Toute la puissance horrifique réside dans la noirceur de l'atmosphère, et le pouvoir de ces fameuses "Red Shoes" qui rendent folles de désir toute personne s'en approchant. Ainsi, les scènes de conflit entre Sun-Jae et sa fillette Tae-Su (encore une fois, une interprétation remarquable pour un rôle si dur), pour s'approprier la fameuse paire, se font dérangeantes et parfois très dures. On jongle habilement entre lenteur étouffante et scènes choc.

La plus grande force de Bunhongsin est sans nul doute son grande beauté plastique. La photographie est exemplaire, le travail sur l'éclairage et les couleurs n'est pas sans rappeler les réalisations de l'Argento de la grande époque, tandis les plans mettent efficacement en valeur les lieux singuliers où se déroulent l'action (appartements vétustes recouverts de dessins étranges, station de métro vide...). Enfin, le travail sur la musique et le son, entre bruitages angoissants à la Ring et bribes de musique classique est très soigné, renforçant la pesanteur de l'atmosphère.

Reste, hélas, que le scénario se montre par endroits assez confus, avec un final qui, s'il n'est pas inintelligible, n'est pas des plus réussis. The Red Shoes reste une des plus belles réussites du cinéma d'horreur coréen.

Ju-on: The Grudge 2
5.8
16.

Ju-on: The Grudge 2 (2003)

Juen 2

1 h 32 min. Sortie : 13 novembre 2007 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Takashi Shimizu

Ramlladu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un an après son Ju-on : The Grudge et le succès rencontré, Shimizu est de retour avec une suite. De nouveau, le film nous offre une narration décousue en six parties savamment scénarisées. Les histoires des personnages s’entremêlent, toujours autour du thème clé de la fureur vengeresse de Kayako. Cette fois, la majorité des personnages fait partie de l'équipe de tournage d'un show télévisé horrifique, avec une héroïne principale dénommée Kyoko, actrice et enceinte de son premier enfant.

Si le choc de la découverte du premier Ju-On est passé, on reste toutefois terrifié à chaque manifestation de la hantise, qui revêt des formes encore plus cruelles (mention spéciale à l'ignoble dernier chapitre) et l'ambiance est tout aussi oppressante que celle du premier opus. A noter que Shimizu tournera, en plus, une suite à sa version américaine de The Grudge !

* note : Ce qui nous donne deux courts métrages, puis deux longs métrages en direct-to-video, deux films nippons et deux films américains, conçus autour du même thème par le même réalisateur qui parvient pourtant à se renouveler, ce qui est rare dans ce type de cas. Le The Grudge 2 US connaitra même une suite, réalisée par Toby Wilkinrs... clairement le vilain petit canard de la franchise.

Ring 0
5.4
17.

Ring 0 (2000)

Ringu 0 : Bâsudei

1 h 38 min. Sortie : 7 octobre 2003 (France). Épouvante-Horreur

Film de Norio Tsuruta

Ramlladu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Au Japon, la sortie de Ring fut directement accompagnée de sa suite, Rasen, de Jôji Iida, à nouveau adaptée d'un roman de Koji Suzuki (Double Hélice). L'accueil fut cette fois très tiède, au point que Hideo Nakata reprit les commandes un an plus tard en réalisant un Ring 2 au scénario entièrement original, pour un résultat plutôt convaincant avec son lot de scènes marquantes (celle du puits est une des plus angoissantes du cinéma horrifique nippon), mais aussi assez confus et inconstant dans son scénario et ses explications capillotractées.

L'année suivante, la saga Ring se voit dotée d'une préquelle, "Ring 0 : Birthday", réalisée par Norio Tsuruta, inspirée de la nouvelle "Lemonheart" de Suzuki et là encore scénarisée par Hiroshi Takahashi (déjà à l’œuvre dans les deux premiers Ring).

30 ans avant les évènements du premier volet, Birthday nous narre le passé de la fameuse Sadako. Le film a souvent été critiqué sur le fait qu'il brisait le mythe en nous révélant ce qui devait rester indicible et secret. Je ne suis pas d'accord. Car l'histoire de Sadako, sorte de Carrie japonaise, est si triste et tragique, tristesse dont ce film montre sa transformation en une haine féroce, qu'il rend, à mon sens, le premier Ring encore plus terrible.
De plus, le film est bien réalisé, très bien interprété (Yukie Nakama, star au Japon, ex-idol, est très convaincante dans le rôle de Sadako). Celle qui deviendra la source d'une horrible malédiction apparait comme impuissante et désarmée face aux phénomènes de plus en plus terribles qu'elle semble engendrer, et finit par être haie de tous. Ses malheurs sont une injustice si grande, toute aide et tout espoir lui étant refusés, que l'on finit par comprendre la nature de sa haine.

Sans omettre de délivrer son lot de scènes angoissantes, Birthday se clôt d'une façon horrible, savamment mise en scène. On ressort du visionnage bouleversé, presque choqué. A mes yeux un indispensable pour tout fan de Ring, qui n'est certes pas au niveau de son illustre ainé, mais était-ce le but ?

La Mort en ligne
5.7
18.

La Mort en ligne (2003)

Chakushin ari

1 h 52 min. Sortie : 21 septembre 2005 (France). Épouvante-Horreur

Film de Takashi Miike

Ramlladu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Takashi Miike, réalisateur de films hautement frappés et dérangeants (Visitor Q, Audition, Ichii The Killer, c'est lui !), s'attaque ici à l'horreur fantastique, en adaptant le roman "Chakusin Ari" de Yasushi Akimoto (non traduit à ce jour), par ailleurs co-scénariste.

Le pitch initial n'est pas sans rappeler par endroits le Pon du coréen Ahn Byeong-Ki, sorti deux ans plus tôt : des adolescents reçoivent d'étranges coups de fils où surgissent d'atroces hurlements. Rapidement, ils réalisent que ces cris sont les leurs, enregistrés au moment de leur mort, une mort destinée à les frapper dans peu de temps, sans aucune échappatoire. La sentence est ainsi déjà prononcée au moment où l'angoissante sonnerie retenti. Sur un rythme frénétique, les morts s'enchainent tandis qu'une véritable course contre la montre se met en place, afin de percer le mystère de ces appels prophétiques, ainsi que celui du bonbon rouge retrouvé dans la bouche de chaque victime... Le concept est efficace, la réalisation plutôt bonne et le scénario suffisamment interessant pour tenir en haleine, avec plusieurs rebondissements.

Le film a rencontré un grand succès, et engendré, en plus du traditionnel remake américain (réalisé par un frenchie !) deux suites par différents réalisateurs, une adaptation en manga des deux premiers films ainsi qu'une série télévisée de 10 épisodes. N'ayant pas vu celle-ci, je ne peux me prononcer, mais les deux suites ne sont pas inintéressantes, même si la première est extrêmement confuse et la seconde lorgne beaucoup vers le teen movie.

Pour l'anecdote, un des protagonistes se nomme... Kenji Kawai !

Occult
6.3
19.

Occult (2009)

Okaruto

1 h 50 min. Sortie : 21 mars 2009 (Japon). Épouvante-Horreur, Drame

Film de Kôji Shiraishi

Ramlladu a mis 7/10.

Annotation :

Koji Shiraishi se lance à nouveau dans le found footage/mockumentary après une adaptation peu convaincante de la légende urbaine de la Kuchisake-onna (la "femme à la bouche fendue").

Jouant son propre rôle, il y enquête sur l'accès de violence inexpliqué d'un jeune homme qui, avant de se suicider, tua deux personnes et laissa une troisième scarifiée d'un motif étrange.

Retrouvant ce monsieur tout-le-monde qui affirme que sa vie a changé depuis cet évènement, il lui propose de filmer ces "miracles", évènements paranormaux qu'il dit entrevoir. La recherche du sens de ces apparitions et de ses cicatrices lui fera rencontrer Kiyoshi Kurosawa (réalisateur de Kairo, Mother, Cure) et Peko Watanabe (mangaka), les deux jouant également leur propre rôle.

Rappelant dans sa thématique les œuvres de Lovecraft (le basculement dans la folie, le pouvoir de dieux anciens aux sombres desseins conservant un pied sur le monde), Occult est moins maitrisé que Noroi mais reste toutefois vraiment plaisant (d'avantage que Cult et Shirome, deux autres mockumentary du réalisateur).

Malgré certains éléments improbables et le coté furieusement cheap de certains effets, l'enquête est captivante et singulière à plus d'un titre, avec une tension qui monte lentement, l'indicible entrant peu à peu dans le réel, jusqu'à un final controversé mais inoubliable. Shiraishi démontre à nouveau, avec Occult, son talent dans cet exercice de faux documentaire traitant d'anciennes légendes.

Ring 2
5.3
20.

Ring 2 (1999)

Ringu 2

1 h 35 min. Sortie : 20 mars 2002 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Hideo Nakata

Ramlladu a mis 7/10.

Annotation :

Après l'échec du "Rasen" de Jôji Iida adapté du roman de Yu Suzuki et sorti en même temps que "Ring", Hideo Nakata (appuyé par Hiroshi Takahashi à l'écriture) reprend le flambeau et réalise un an plus tard un Ring 2 au scénario qui se démarque cette fois-ci totalié du roman.

Moins maitrisée que le premier, cette suite directe dans laquelle on retrouve une partie du cast original reste peu avare en moments d'angoisse et de terreur avec notamment une fabuleuse poursuite finale. La sensation de malaise ressentie devant le premier opus se fait également présente dans certains moments clés, et la réalisation de Nakata est de qualité.

Hélas, le scénario est relativement confus, et ces tentatives d'expliquer l'indicible par la science (un point très important des romans de Suzuki) sont globalement trop maladroites et ont tendance à briser le charme.

Malgré ses défauts, Ring 2 reste une valeur sure de l'horreur nippone, même si je lui préfère la préquelle de la saga, Ring 0 : Birthday.

Réincarnation
5.8
21.

Réincarnation (2005)

Rinne

1 h 36 min. Sortie : 5 septembre 2007 (France). Épouvante-Horreur

Film de Takashi Shimizu

Ramlladu a mis 7/10.

Annotation :

Entre 2004 et 2010 fut conduit au Japon un ambitieux projet intitulé "J Horror Theater Series", produit par Takashige Ichise. Le but : réaliser un ensemble de 6 films, chacun conduit par un cinéaste célèbre dans le monde du yurei-eiga,et centrés sur un thème particulier. Furent ainsi réalisés Infection, Premonition, Reincarnation, Retribution, Kaidan et enfin Kyofu.

Le troisième volet, Rinne, sorti sur les écrans en 2006, est commandé par Takashi Shimizu. Le film s'éloigne de son thème de prédilection, à savoir la malédiction haineuse et la hantise, pour aborder celui de la réincarnation. La jeune Nagisa Sugiura est embauchée pour jouer le rôle principal d'un film d'horreur reconstituant des évènements tragiques qui se sont déroulés dans un hôtel il y a 35 ans de cela, quand un professeur assassina 11 personnes, dont ses propres enfants, avant de se suicider.

L'équipe se rend sur la scène même du crime afin d'effectuer des repérages pour rendre leur film plus crédible. Une fois sur place, l'héroïne est victime de terribles visions. Aurait elle été, dans une vie antérieure, une des victimes ?

Cette question hante tout le film de Shimizu qui ne brille ni par le jeu de ses acteurs, ni par sa réalisation. Toutefois, celui-ci gagne en intérêt dans sa deuxième moitié, certains indices nous étant dévoilés pour mieux nous tromper ensuite. Tout s'emballe dans le dernier quart d'heure, avec une terrible scène horrifique et des révélations inattendues. Si Reincarnation est ainsi assez inégal, sa dernière partie fait mouche, même si quelques incohérences sont à regretter. Un film singulier, dans lequel on se perd souvent, mais qui démontre, si Marebito n'avait pas suffit, que Shimizu sait faire autre chose que des Ju-On.

Rétribution
6.8
22.

Rétribution (2006)

Sakebi

1 h 44 min. Sortie : 29 août 2007 (France). Policier, Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Kiyoshi Kurosawa

Ramlladu a mis 7/10.

Annotation :

Kurosawa réalise ici le quatrième film de la série "J Horror Theather Series", cette fois sur le thème du "châtiment". Retribution est empreint de mystère, et débute sur le cas d'une femme noyée dans petit bassin d'eau salée que va tenter de résoudre le détective Yoshioka (l'expérimenté Koji Yakusho, acteur favori du réalisateur, campe avec brio ce rôle principal).
Celui ci va progressivement se rendre compte qu'une forme d'hystérie collective semble toucher Tokyo, avec des assassins qui tuent pour des motifs futiles, hantés par les fantômes de leurs victimes ainsi que par une mystérieuse femme en rouge. Cette femme va finir par apparaitre aux yeux de Yoshioka lui même. L'esprit du spectateur se retrouve très vite chargé en d’Interrogations et hésite quant aux diverses interprétations possibles, lorsqu'il assiste avec étonnement à des révélations de plus en plus surprenantes.

Certes, les apparitions de cette femme en rouge (par ailleurs déjà entraperçue dans Séance) qui semble montée sur roulettes, ne sont pas du plus bel effet et l'ambiance est plus étrange que véritablement angoissante, certaines questions restant sans réponse.

Mais le film de Kurosawa reste passionnant, et on finit par comprendre que Rétribution, à la manière de Kairo, distille une critique des maux de la société contemporaine, dont les apparitions fantomatiques sont une forme d'allégorie de la culpabilité,. La fin prend une tournure assez surréaliste, avec une sombre tirade qui à de quoi marquer les mémoires. On notera qu'a la manière de Kairo, la vision de la vie après la mort y est profondément pessimiste.

The Phone
5.8
23.

The Phone (2002)

Pon

1 h 42 min. Sortie : 17 mai 2003 (France). Épouvante-Horreur

Film de Ahn Byeong-ki

Ramlladu a mis 7/10.

Annotation :

Film écrit et réalisé par le coréen Ahn Byeong-Ki (APT, série Bunshinsaba), qui contribuera d'ailleurs à le faire connaitre, Pon utilise le thème des appels glaçants deux ans avant le La Mort En Ligne de Miike. Ici, une journaliste harcelée après un scoop se voit contrainte de changer son numéro de téléphone. Hélas pour elle, ce sont des coups de fils hurleurs et maudits qui vont remplacer ceux de son stalker.

Le démarrage ne laisse pas présager du meilleur : plutôt brouillonne et parfois confuse (les transitions entre les scènes sont excessivement brutales), la première partie du film envoie une somme de jump scares assez convenus et l'enquête sur les origines des appels peine à susciter un réel intérêt. Intérêt qui ne se trouvera que dans les étranges changements observés chez la petite fille de ses amis ayant par inadvertance répondu au téléphone.

Pourtant, The Phone surprend peu à peu, se faisant plus posé, distillant ses éléments horrifiques de manière moins brutale, mais avec d'avantage de maitrise et d'originalité, et en conséquence d'impact, tirant d'avantage vers le thriller. Le dernier quart d'heure est à ce sujet redoutable ! Une bonne surprise, surtout compte tenu du démarrage poussif.

L'interprétation des acteurs est assez bonne dans l'ensemble, avec Ha Ji-won (une célébrité en Corée) très juste dans le rôle principal. Mais on retiendra surtout l'étonnante Eun Seo-woo, dans un rôle très dur pour son âge (6 ans !).

Séance
6.7
24.

Séance (2000)

Kôrei

1 h 37 min. Sortie : 5 mai 2004 (France). Fantastique, Thriller

Téléfilm de Kiyoshi Kurosawa

Ramlladu a mis 7/10.

Annotation :

Séance est une adaptation du roman de Mark McShane, "Seance on a Wet Afternoon", par ailleurs déjà transcrit au cinéma par Brian Forbes en 1964 (Le Rideau de Brume en VF). Kurosawa l'a adopté à sa sauce, et on y retrouve sa mélancolie habituelle et son rythme lent, presque hypnotique.

Si son auteur le considère comme un film d'horreur, Séance est d'avantage un thriller fantastique et un drame qu'un pur film d'épouvante.

Il s'attarde sur un couple dont l'épouse est une médium aux rêves de célébrité. Un rêve qui va les entrainer sur une pente dangereuse lors d'une enquête sur la disparition d'une petite fille.

Le thème du bonheur conjugal et celui de la réussite personnelle est au centre du film, et ce bonheur sera mis à rude épreuve par une hantise qui, contrairement aux habitudes, n'attaque pas. Mais sa seule présence (Korei distille ça et là quelques moments d'angoisse plutôt réussis), ainsi que celle du doppelgänger, étrange double silencieux, finira par malmener le couple et renforcer sa culpabilité. Mais ces visions ne sont elles pas, au final, que la manifestation d'une honte refoulée ? Le mystère est entretenu.

Séance est une réussite qui brasse les genre non sans talent, tout en tenant en haleine le spectateur. La encore, Koji Yakusho, acteur fétiche de Kurosawa, offre une interprétation de grande classe, de même que celle de Jun Fubuki.

Ju-on : Girl in Black / Ju-on : Old Lady in White
5.7
25.

Ju-on : Girl in Black / Ju-on : Old Lady in White (2009)

呪怨: 黒い少女 / 呪怨: 白い老女 (Ju-on: Kuroi Shōjo / Ju-on: Shiroi Rōjo)

2 h 01 min. Sortie : 27 juin 2009 (France). Épouvante-Horreur

Film de Ryûta Miyake

Ramlladu a mis 6/10.

Annotation :

Pour fêter les 10 ans de la célèbre série Ju On-The Grudge, Ryuta Miyake et Mari Asato ont réalisés deux moyens-métrages d'une heure, sur le fameux thème de la malédiction vengeresse, en abordant cette fois deux histoires différentes qui n'ont qu'un lointain rapport avec le duo clé Kayako/Toshio.

On retrouve dans ces films tout ce qui a fait le succès de la série Ju-On, la narration décousue qui renforce l'étrangeté, l'atmosphère angoissante et ces fameuses apparitions terrifiantes à souhait. Certes, ces deux spin-offs n'atteignent pas la qualité des réalisations de Shimizu, mais ils valent le coup d’œil pour les amateurs du genre, réservant de vrais moment de frousse (la "Old Lady In White" est terrifiante). Un quasi-sans faute donc pour cette série malgré ses nombreuses itérations, le seul vrai échec étant le troisième opus américain.

The Wig
4.7
26.

The Wig (2005)

Gabal

1 h 46 min. Sortie : 7 février 2007 (France). Épouvante-Horreur

Film de Won Shin-Yeon

Ramlladu a mis 6/10.

Annotation :

Premier film de Won Shin-Yeon, qu'il a également co-écrit, The Wig narre l'histoire de deux sœurs : la première, sourde, décide de rentre la fin de vie de la seconde, en phase terminale d'un cancer, plus agréable et lui offre une perruque apparemment maudite.
Celle-ci semble faire renaitre Soo-hyeon, plus belle, plus indépendante et séductrice. Mais son pouvoir deviendra vite inquiétant quand celle-ci sera victime d'hallucinations et d'une angoissante obsession.

Les longues chevelures noires ont toujours été une des caractéristiques principale des archétypes des yūrei, ces si célèbres apparitions spectrales chevelues. Il n'est pas étonnant qu'un film se soit entièrement focalisé sur cet aspect.

Inégal, parfois confus dans son montage et son scénario, Gabal reste malgré tout interessant, en ne se focalisant pas à l'excès sur l'objet maudit, distillant, au milieu de cette histoire dramatique, quelques scènes à base de jumpscares, de plus discrètes apparitions, et parfois du gore salace qu'on ne voit pas venir.

L'interprétation des deux actrices principales, Yu Seon (une vedette récompensée des drama) et Sa Hyeon-Jin est très juste et la bande son soignée.

Même si la sensation de déjà-vu est inévitable (qui a dit The Eye ?) et que l'idée des cheveux maudits est bien plus intéressante et singulière dans le très bon Exte de Sion Sono, le film de Won Shin-Yeon reste interessant par sa trame tragique et très sombre et quelques effets plutôt réussis.

Uzumaki
5.8
27.

Uzumaki (2000)

1 h 30 min. Sortie : 11 février 2000 (Japon). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Higuchinsky

Ramlladu a mis 5/10.

Annotation :

Basé sur l'oeuvre maitresse du roi du manga d'horreur Junji Ito, Uzumaki (réalisé par Higuchinsky) , sorti en salles en 2000, est un film passable.

Le jeu des acteurs est médiocre et le scénario souffre du fait que le manga était encore en cours, se terminant de manière abrupte.

Son intérêt principal et le fait que j'ai choisi de le placer ici résident dans son matériau d'origine : voir à l'écran le déploiement d'une partie de l'imagination débordante d'Ito (la corruption lente d'une ville paisible par le motif de la spirale) fait son petit effet.

Le manga reste évidemment de loin supérieur, et j'en profite pour le recommander chaudement.

The Eye
5.8
28.

The Eye (2002)

Gin gwai

1 h 35 min. Sortie : 27 août 2003 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Danny Pang et Oxide Pang

Ramlladu a mis 6/10.

Annotation :

A venir

Ab-normal Beauty
5.7
29.

Ab-normal Beauty (2004)

Sei mong se jun

1 h 41 min. Sortie : 23 novembre 2005 (France). Épouvante-Horreur

Film de Oxide Pang

Ramlladu a mis 7/10.

Annotation :

A venir. Bel essai en solo d'un des frères Pang (The Eye)

Ramlladu

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