Lectures BD 2019 avec parfois des mini-critiques

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Les dessins de Patrick Prugne (un auteur que je ne connaissais pas) sont beaux et font penser à Emmanuel Lepage ou Benjamin Flao. Ils ne sont malgré tout pas au niveau de ces grands dessinateurs. Le problème est que l’histoire (les déconvenues des explorateurs de la fin du 18ème siècle dans le Pacifique) ne m’a pas intéressé. De plus, j’ai trouvé le scénario confus et j’ai eu du mal à mémoriser les différents personnages et leurs relations. Y a-t-il un message ou une morale cachée dans cette histoire ? Je ne l’ai pas trouvée.

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Quand Robert Crumb raconte des histoires de filles, ce n’est ni glamour ni (en tous cas pas toujours) porno ! Ce recueil rassemble des strips de « Roberta Smith – Office Girl », une histoire de Namby Pamby et ses amis, une histoire de Sharon et Karen, une histoire de Fat ‘n’ Sassy, des fausses pubs dévastatrices, et cinq histoires de Mode O’Day. Des histoires pour rire jaune.

Mode O’Day est une grande femme qui a un physique de mannequin. Mais « c’est une petite provinciale » alors que « ce qu’elle voudrait vraiment, c’est être top model à New York ! » (ou à L.A.) Ce personnage permet à Robert Crumb de réaliser une satire féroce des relations sociales et de leur artificialité. Décapant et visionnaire.

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L'auteur nous fait comprendre dans sa dédicace qu'il s'agit d'un récit largement autobiographique. C'est la terrible histoire d'un père caractériel qui entraîne deux de ses enfants (dont le narrateur) dans sa folie des grandeurs, à l'autre bout du monde. Malgré la dureté de ce que les différents membres de la famille ont vécu, Pierre-Henry Gomont réussit à rendre la lecture à la fois agréable et haletante. Il prend le recul qu'il faut et la mise en image est très réussie.

Grand prix RTL de la BD 2018

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Je ne sais pas quelle est la technique utilisée par Fabrizio Dori mais ses planches, ses cases, sont des œuvres d'art. Les couleurs sont magnifiques. De plus, il fait varier son style de dessin selon les circonstances et, par exemple, il fait du Van Gogh quand Eustis, le personnage principal, rencontre un peintre qui se prénomme Vincent et qui aime peindre en plein air. On y croise aussi du Roy Lichtenstein, de l'Otto Dix, de l'Hokusai, et des artistes plus récents (le TrollFace de Whynne, un peu de Killofer, etc.).

L'histoire fait se côtoyer la mythologie Grecque et des paysages contemporains, dans lesquels des immeubles froids et des usines sont visibles au loin, derrière des champs de tournesols ou de coquelicots. L'auteur nous raconte avec douceur et humour la quête d'une époque bénie, celle où les dieux et déesses voyageaient à travers le monde. Il nous fait réviser les noms des locataires du Panthéon et stimule notre réflexion : De quoi avons-nous besoin dans la vie ? Qu'est-ce que nous recherchons ? Le scénario est bien structuré et la fin tient ses promesses.

Au total, une lecture qui enrichit et qui est un vrai bonheur.

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Les dessins sont sympathiques. Olivier Pont est un bon dessinateur, qui a un vrai style. L'histoire est originale, avec un "twist" page 102 que je n'ai pas vu venir, mais tout ça ne constitue pas un scénario digne de ce nom.

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Encore un excellent tome des Vieux Fourneaux ! Les dessins de Paul Cauuet (avec les couleurs de Jérôme Maffre) sont impeccables. Le scénario de Wilfrid Lupano est un vrai bonheur : nous approfondissons notre connaissance des personnages principaux dans le cadre d'événements toujours aussi inattendus. C'est drôle, c'est émouvant, c'est frais, c'est optimiste. N'y a-t-il plus que les vieux qui peuvent être de gauche ?

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Les dessins sont très doux. L'ambiance est malsaine. Le propos est très cruel. Une BD pas très agréable à lire mais marquante.

Fauve d'Angoulême - Prix révélation 2018

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3ème et dernier tome de la série. C'est original et amusant. Mais l'ironie est cachée sous les bons sentiments. Et les dessins sont vraiment trop inégaux voire souvent moches. De plus, l'action est parfois représentée par une succession de mini-cases où on peine à deviner ce qui se passe.

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Une fois de plus, Mo/CDM nous régale avec son humour inventif et décapant. Ses dessins sont, comme d'hab, très bons. Lisez l'album et vous comprendrez que son titre ne relève pas de l'immodestie.

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Cette BD étrange est le scénario dessiné d'une pièce de théâtre jouée au printemps 1998 à Tokyo. Dans un passé ou un futur lointain, la tribu des "fleurs" sculpte des masques pour la tribu des "oiseaux" qui, eux, dansent pour faire venir la pluie. Les dessins sont beaux et poétiques, proches de ceux de Number 5. Le récit est court mais Taiyō Matsumoto réussit à placer ses thèmes de prédilection : des créatures invisibles dont les intentions ne sont pas claires, les rapports père - fils, l'enfant surdoué hypersensible.

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Un très bel hommage de Luz à ses anciens maîtres et collègues de Charlie Hebdo. Émouvant tout en étant drôle et fidèle à l'esprit iconoclaste du journal. Et notre mémoire de ces auteurs devient indélébile. Avec délicatesse et de façon indirecte, Luz confirme que Cabu était un auteur extraordinaire.

Sélection FIBD Angoulême 2019.

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Une BD sur le harcèlement au collège dont le message est ambigu. Tout d'abord, c'est l'histoire d'un jeune collégien alors que, compte tenu de la scène dans la forêt, il s'adresse plutôt aux grands collégiens. La fin n'est pas très crédible mais ce n'est pas très grave. En revanche, faut-il comprendre que le statut particulier des parents de Joe explique la difficulté qu'il a à se défendre ? Les messages de l'auteur restent malheureusement au niveau subliminal.

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Les dessins sont jolis. C'est l'histoire improbable mais sympathique de deux enfants qui réussissent à voler le gâteau d'anniversaire d'un roi infantile et despotique. Le scénario part un peu dans tout le sens et, avec un récit de 24 pages, on reste un peu sur sa faim.

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Dans un récit qui semble partiellement autobiographique, Florence Cestac nous raconte la vie de galère de Noémie, artiste depuis son plus jeune âge mais qui a du mal à être reconnue. Un long parcours semé de difficultés jusqu'à son épanouissement en tant qu'autrice de BD.

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Les dessins sont froids mais de bonne qualité. Cependant, le scénario est peu crédible. Surtout, je n'ai pas trop les polars et pas du tout les thrillers.

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13ème et dernier tome de la série manga d'Inio Asano "Bonne nuit Punpun". Série déroutante car Punpun et sa famille sont représentés sous forme de petits oiseaux (sommairement dessinés comme par un enfant) alors que les autres personnages et les décors sont très réalistes. Mais seul le lecteur les voit ainsi, peut être dans le but de faciliter une identification à Punpun et de montrer la fragilité psychologique de cette famille.
Du 1er au 13ème tome, Punpun grandit d'écolier à jeune adulte mais la vie et les relations avec les autres restent des choses extrêmement complexes pour lui. Après avoir passé 13 tomes dans la tête de Punpun, et donc après avoir revécu un peu de nos interrogations d'enfant et de notre adolescence, nous ne ressortons pas indemne de cette lecture. En effet, l'auteur ne nous épargne rien des hauts et des bas que la vie peut apporter. Un manga "pour lecteurs avertis", extrêmement riche, qui confirme qu'Inio Asano est un mangaka d'exception.

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Un bel et émouvant exercice de style en BD dans lequel toute une vie défile devant nos yeux. Au rythme d'une double page par an, à différents moments de l'année, le personnage principal partage avec le lecteur son champ de vision. La beauté de la nature et les étapes d'une vie vues à travers des jumelles, des fenêtres, les ouvertures qu'un être humain a sur le monde. Ce roman graphique sans paroles est une mise à distance qui montre notre subjectivité et, dans une certaine mesure, notre solitude.

Sélection officielle FIBD 2019

Annotation :

Ce mauvais père cache certainement le meilleur papa du monde.

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Ce premier tome alterne une ou deux planches de BD et une ou deux pages de texte traitant d'un personnage ou d'un thème mythologique. Comme dans "Silex and the city", Jul mélange avec talent et humour notre monde moderne et la mythologie grecque. En réponse à ces planches de BD, Charles Pépin donne une perspective psychologique et philosophique aux personnages et aux thèmes. Amusant et passionnant.