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Leibniz et les points de vue individuels

« Si le monde n'est pas rectiligne, c'est parce qu'il chante la gloire de Dieu » Sur l'idée du labyrinthe, de la courbe infinie du monde et de l'expression d'une portion du monde comme raison d'être de l'individu qui se déploie dans les signes de l'art

La philosophie de Leibniz se ...

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32 livres

créee il y a environ 8 ans · modifiée il y a plus d’un an

La Consolation de philosophie
8.1

La Consolation de philosophie (524)

De consolatione philosophiae

Sortie : 0524 (Italie). Essai, Philosophie

livre de Boèce

Mathou- a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

V.4 Supposons qu'il y ait une Prescience, mais qu'elle n'impose pas de Nécessité aux choses ; la volonté maintiendra aussi, à mon avis, sa liberté entière. Mais la prescience, même si elle n'est pas la nécessité que les choses arrivent est toutefois un Signe qu'elles arriveront nécessairement. Ainsi, le signe montre ce qui est mais ne réalise pas ce qu'il désigne (...) Les choses, avant qu'elles se produisent, sont un futur sans nécessité.

6. Puisque le monde n'a pas pu rester dans la permanence (de la matière), il s'est lancé sur la voie infinie du Temps (des points de vue Individuels), & de cette manière, il est devenu tel qu'il a persisté dans une vie dont il n'a pu embrassé la plénitude. Dieu est bien Éternel, mais le monde est Perpétuel. Par conséquent, la connaissance divine qui surpasse tout le mouvement du temps, est permanente dans l'unicité de son présent (de son passage) et quand Dieu embrasse les espaces infinis du futur et du passé, il considère toutes choses dans l'unicité de son mode de connaissance comme si elles se produisaient maintenant. C'est moins une prescience que la connaissance d'une Imminence.

Entretiens sur la pluralité des mondes
7.2

Entretiens sur la pluralité des mondes (1686)

Sortie : 1686 (France). Essai, Philosophie

livre de Bernard de Fontenelle

Annotation :

1686

Essais de théodicée
7.4

Essais de théodicée (1710)

sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal

Sortie : 1747 (France). Essai, Philosophie

livre de Gottfried Wilhelm Leibniz

Mathou- a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Nouveaux essais sur l'entendement humain
7.5

Nouveaux essais sur l'entendement humain

Sortie : 1765 (France). Essai, Culture & société, Philosophie

livre de Gottfried Wilhelm Leibniz

Mathou- a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Ces petites perceptions sont donc de plus grande efficacité par leurs suites qu'on ne pense. Ce sont elles qui forment ce je ne sais quoi, ces goûts, ces images des qualités des sens, claires dans l'assemblages, mais confuses dans les parties, ces impressions que des corps environnants (et notre propre corps) font sur nous, qui enveloppent l'infini, cette liaison que chaque être a avec tout le reste de l'univers. On peut même dire qu'en conséquence de ces petites perceptions le présent (aperception dérivée) est gros de l'avenir et chargé du passé, que tout est conspirant et que dans la moindre des substances, des yeux aussi perçants que ceux de Dieu pourraient lire toute la suite des choses de l'univers.
> Livre IV - Les Manières et les Degrés de perfection varient à l'infini selon l'amplitude des points de vue, cependant que le fond est partout le même
Tout leur naît de leur propre fond, par une parfaite spontanéité

La Profession de foi du philosophe
8.3

La Profession de foi du philosophe

Confessio philosophi

Sortie : 7 octobre 2002 (France). Essai, Philosophie

livre de Gottfried Wilhelm Leibniz

Mathou- a mis 10/10.

Annotation :

Imbrication de la Volonté divine et du Libre-arbitre (de la série Développé du Monde & du Point de vue sur celui-ci enveloppée dans l'individu) - Car la monade ne contient pas la loi de l'unique série, elle n'en reçoit que l'effet particulier tandis que la loi qui préside au meilleur des monde est repoussée dans l'ensemble transfinie, d'où la possibilité du mal à l'échelle de l'individu - « La colère de l'homme contre le destin est semblable à celle de celui qui compterait mal et verrait que les preuves répondent aussi peu que possible au résultat de son opération, s'indignerait alors contre l'arithmétique plutôt que contre lui-même - infélicité enragée qui fonde la damnation, telle que le damné est celui qui ne cesse de faire le libre choix de se damner à chaque instant de son expression

Opuscules philosophiques choisis

Opuscules philosophiques choisis

Sortie : 15 octobre 2001 (France). Essai, Philosophie

livre de Gottfried Wilhelm Leibniz

Mathou- a mis 10/10.

Discours de métaphysique
7.2

Discours de métaphysique (1686)

et correspondance avec Arnauld

Sortie : 1686 (France). Essai, Philosophie

livre de Gottfried Wilhelm Leibniz et Antoine Arnauld

Mathou- a mis 10/10.

Annotation :

La discussion avec Arnauld porte notamment sur l'Attribution - Pour Leibniz les monades ne doivent pas avoir d'Attributs (essentialisme) mais leurs prédicats ne sont jamais que des Évènements qui apparaissent dans le sujet comme changement de perception & se pensent au présent - ne sont attribuables qu'a-posteriori en tant qu'inclinaison définitive.
> Réduire les monades à des jugements d'attribution c'est retirer au sujet la Liberté d'exprimer de nouvelles singularités. Le prédicat est Verbe ou Mouvement donc changement, et pas plus je ne peux réduire l'acte au présent du voyage à « je suis l'essence du voyageant » je ne peux réduire « je pense » à « je suis une substance pensante » la pensée n’étant pas un attribut constant, mais un prédicat comme passage incessant d’une pensée à une autre.
<> La spontanéité des Manières, plutôt que l'essentialité de l'attribut permet de définir la liberté du sujet

La Monadologie
7.5

La Monadologie (1714)

Principes de la philosophie

Sortie : 1840 (France). Essai, Philosophie

livre de Gottfried Wilhelm Leibniz

Mathou- a mis 8/10.

Annotation :

§61 - Tout corps se ressent de tout ce qui se fait dans l'univers, tellement que celui qui voit tout pourrait lire dans chacun ce qui se fait partout. Mais une âme ne peut lire en elle-même que ce qui y est représenté distinctement. Elle ne saurait développer tout d'un coup ses replis, car ceux-ci vont à l'infini

§56 - Or cette Liaison ou cet accommodement de toutes les choses créées à chacune et de chacune à toutes les autres, fait que chaque substance simple a des rapports qui expriment toutes les autres, et qu'elle est par conséquent un miroir vivant perpétuel de l'univers
§58 - Et c'est le moyen d'obtenir autant de variété qu'il est possible (principe des indiscernables), mais avec le plus grand ordre qui se puisse (principe de l'Harmonie préétablie), c'est à dire c'est le moyen d'obtenir autant de Perfection qu'il se peut

Jacques le fataliste
7.2

Jacques le fataliste (1778)

Sortie : 1976 (France). Roman

livre de Denis Diderot

Mathou- a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

+ Lettre à Landois (1756)

Le Rêve de d'Alembert
7.1

Le Rêve de d'Alembert (1782)

Sortie : 19 juin 2008 (France). Essai, Philosophie

livre de Denis Diderot

La Philosophie critique de Kant
7.7

La Philosophie critique de Kant (1963)

Sortie : 1963 (France). Essai, Philosophie

livre de Gilles Deleuze

Mathou- a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

De Leibniz à Kant - synthétique/analytique
+ conception de l'art et de ses formes qui doivent entrainer le libre jeu des facultés // l'oeuvre qui force la pensée à se déployer

Anatomie comparee des anges

Anatomie comparee des anges (1825)

Sortie : 15 septembre 1997 (France).

livre de Gustav Theodor Fechner

Annotation :

Classification allant de l’étourdissement à la perception lumineuse, et inséparable du fourmillement monadique. Distinction de 3 âges de l’homme avec toutes les possibilités de régression par lesquelles il passe lui-même, « monade réduite à sa chambre noire et livrée au grouillement digestif puis puissance d’une résurrection et d’une remontée à la lumière expansive. Il y a peu de monades qui ne se sont pas crues damnées à certains moments quand leur zone claire se rétrécissait toujours plus « mais vient aussi, en fonction de la liberté, le moment où une âme se reconquiert et peut se dire avec l’étonnement du convalescent : mon Dieu, qu’ai-je pu faire pendant toutes ces années ? »

Par-delà le bien et le mal
8.1

Par-delà le bien et le mal (1886)

(traduction Henri Albert)

Jenseits von Gut und Böse : Vorspiel einer Philosophie der Zukunft

Sortie : 1898 (France). Essai, Philosophie

livre de Friedrich Nietzsche

Annotation :

Pour le Perspectivisme / il n'y a de vérité que le point de vue - Le point de vue selon lequel on se place, est la condition de la manifestation de la vérité en un domaine.
La différence avec Leibniz c'est que sur la courbe infinie du monde, un point de vue n'en exclut plus un autre mais le Gai Savoir est justement cette danse sur des Singularités non-complémentaires & dont les distances sont positivement affirmées

+ le damné est l'homme du ressentiment et de la vengeance qui est l'homme au présent, tout comme chez Leibniz la damnation est au présent, c'est le minimum d'amplitude

+ philosophie de l'Avoir (des événements) et non plus de l'être (des attributs) qui implique de nouveaux rapports de domination et de Puissance d'une volonté unifiante

Essai sur les données immédiates de la conscience
7.6

Essai sur les données immédiates de la conscience (1889)

Sortie : 1889 (France). Essai, Philosophie

livre de Henri Bergson

Annotation :

Essai sur la liberté

La Muse tragique
8.5

La Muse tragique (1890)

The Tragic Muse

Sortie : 1890 (France). Roman

livre de Henry James

Mathou- a mis 10/10.

Annotation :

- Des personnages qui n'ont pas un point de vue mais « sont » des points de vue, comme des réflecteurs / fonctions perspectivistes, choisis pour leur capacité d'éclairer tel zone du monde. Chaque corps est l'enveloppe d'une expression qui l'individualise - du coup chaque sujet est un concept (logique des noms propres)
+ ce qui change de Leibniz à James, c'est l'arrivée du temps (comme chronos) qui crée des décalages dans l'harmonie communicative des monades (personnages), comme une désynchronisation des points de vue entre eux. L'introduction d'un temps romanesques désharmonise l'harmonie préétablie des monades

« Si je peux subsumer l'individu sous un Concept, c'est parce qu'il est à la fois unique (extension minimale - déploiement d'un point de vue) et plein d'une multiplicité virtuelle (compréhension maximale - l'ensemble des prédicats en tant qu'ils enveloppent tous les états du monde) - L'individu c'est le concept en tant que sa Compréhension est infinie et son Extension est l'unité ;

Monadologie et sociologie

Monadologie et sociologie (1893)

Sortie : 1893.

livre de Gabriel Tarde

Annotation :

Il ne s'agit pas d'être soi-même un corps mais d'Avoir un corps. Avec Leibniz c'est une philosophie de l'appartenance qui vient se substituer à celle de l'Être. C'est le corps qui est le véritable étranger alors que l'alter-ego se découvre déjà en soi comme un négatif de ma propre expression, ce qui reste sombre une fois dit que j'exprime ma propre zone claire, point de vue sur la courbe du monde - « L’opposé vrai du moi, ce n’est pas le non-moi, c’est le mien » Ce nouveau domaine de l’Avoir en philosophie ne nous introduit pas dans une pensée de la calme possession mais au contraire une pensée du temporaire et du précaire, possession en mouvement qui n’est jamais réductible à l’être (ou à l'attribution)

Le Temps retrouvé
9.1

Le Temps retrouvé (1927)

À la recherche du temps perdu / 7

Sortie : 1927 (France). Roman

livre de Marcel Proust

Mathou- a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Et ainsi leur passé est encombré d'innombrables clichés qui restent inutiles parce que l'intelligence ne les a pas "développées" Notre vie ; et aussi la vie des autres ; car le style pour l'écrivain aussi bien que la couleur pour le peintre est une question non de technique mais de vision. Il est la révélation, qui serait impossible par des moyens directs et conscients, de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparait le monde, différence qui, s'il n'y avait pas l'art, resterait le secret éternel de chacun .... Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et, bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s'appelât Rembrandt ou Ver Meer, nous envoient encore leur rayon spécial - A tout moment l'artiste doit écouter son instinct, ce qui fait que l'art est ce qu'il y a de plus réel, la plus austère école de la vie, et le vrai Jugement dernier.

Proust et les signes
8.3

Proust et les signes (1964)

Sortie : 1967 (France). Essai, Philosophie

livre de Gilles Deleuze

Mathou- a mis 10/10.

Annotation :

Seuls les signes de l'art sont immatériels et permettent que se dévoile l'Essence comprise comme qualité ultime au coeur du sujet. Il n'y a dans l'oeuvre de Proust de communication possible, d'intersubjectivité qu'artistique. Cette essence comme le point de vue, est une qualité plus profonde que le sujet lui-même. Si elle n'existe pas hors du sujet qui l'exprime, la raison d'être du sujet est justement l'implication d'un point de vue, l'enveloppement d'une essence. D'abord la création du monde, puis l'enveloppement des Essences qui le composent dans les sujets, qui y trouvent leur raison d'exister. L'existence trouve son sens dans cette région de l'Etre qu'elle a en elle et que seul les signes de l'art peuvent dévoiler. Ce ne sont pas les individus qui constituent le monde mais les mondes enveloppées qui expliquent les individus. Dans l'âme de celui qui la dévoile, l'essence est comme une « captive divine » - elles meurent et nous mourront mais si elles sont éternelles elles nous permettent en quelque sorte d'être immortels. Notre seul chance contre la mort est donc bien esthétique, la question de l'Art est chez Proust très liée à celle de l'immortalité de l'âme. Car ce que l'art nous permet de retrouver c'est le temps tel qu'il est enroulé dans l'essence c'est à dire identique à l'éternité ou bien encore à l'état de naissance, temps originel absolu « L'oeuvre d'art est le seul moyen de retrouver le temps perdu

Dans l'art les matières sont spiritualisées si bien que ce n'est pas le sujet de l'oeuvre qui importe mais l'archétype involontaire qui est réfraction de l'essence. Il n'y a plus accumulation d'objet mais rapport entre les objets en ce sens qu'ils ont été exprimés par le même sujet donc par le même monde « La vérité ne commencera qu'au moment où l'écrivain prendra deux objets différents, posera leur rapport, analogue dans le monde de l'art à celui qu'est le rapport unique de la loi causale dans le monde de la science, et les enfermera dans les anneaux nécessaires d'un beau style - Le style n'est pas l'homme, c'est l'essence elle-même. - L'essence étant donc la différence ultime (quant à l'Etre) elle ne peut faire que se répéter, toujours la même dans les différentes oeuvres. La différence explique la nécessité d'une auto-répétition bien que réunissant des objets divers. La répétition constitue les degrés d'une différence originaire. Alors l'oeuvre n'étant plus extérieure, elle est nécessité

Procès et réalité
8.4

Procès et réalité (1929)

Essai de cosmologie

Process and Reality : An Essay in Cosmology

Sortie : 12 avril 1995 (France). Essai, Philosophie

livre de Alfred North Whitehead

Annotation :

Tout sujet s'explique par un acte individualisant qui est son point de vue. Ainsi, tout sujet a-t-il un site qui est la région parcourue par son point de vue, ce qu'il exprime clairement et distinctement sur la sourde rumeur du monde. Whitehead propose le terme de Superjet - « Il faudrait mieux dire que les sentirs tendent vers leur sujet plutôt que le sujet est tendu vers eux » Quant à l'objet en tant qu'il parcourt un groupe de transformations, il sera objectile : le statut de l'objet change et il n'existe plus qu'à travers ses transformations.
- L'Évènement est toujours Commencement, Nouveauté, Création.

Fictions
7.9

Fictions (1944)

Ficciones

Sortie : 1944 (France). Recueil de nouvelles

livre de Jorge Luis Borges

Mathou- a mis 10/10.

Annotation :

Le Jardin aux Sentiers qui Bifurquent - Si Borges invoque le philosophe chinois plutôt que Leibniz c'est parce qu'il ne veut pas qu'il n'existe qu'un seul monde (le Meilleur) mais que des séries d'incompossibles se rencontrent et divergent. Pour Leibniz, si Dieu joue, le jeu n'est pas pour autant sans règles (sans Raison) - Les histoires de labyrinthes de Borges sont celles de l'utopie des incompossibles.

+ Histoire sur un homme qui veut créer un monde donc il crée des maisons, des provinces, des vallées, des rivières, des instruments, des poissons, des amoureux, et à la fin de sa vie, il s'aperçoit que ce patient labyrinthe de formes n'est rien d'autre que son portrait »

Métaphysique - une variété de la littérature fantastique

Ailleurs
8.1

Ailleurs (1948)

Sortie : 1948 (France). Poésie

livre de Henri Michaux

Malone meurt
7.9

Malone meurt (1951)

Sortie : 1951 (France). Roman

livre de Samuel Beckett

Annotation :

Malone est une monade presque nue donc dans une situation d'étourdissement, de fourmillement, et dont la zone claire ne cesse de se rétrécir, et son corps d'involuer.

Le Jeu comme symbole du monde
8

Le Jeu comme symbole du monde

Spiel Als Weltsymbol

Sortie : 1960 (France). Essai, Philosophie

livre de Eugen Fink

Annotation :

Nietzsche et Mallarmé nous ont redonné la révélation d’une Pensée-monde qui émet un coup de dés, mais chez eux il s’agit d’un monde sans principes & le coup de dés est la puissance d’affirmer le Hasard de mon Aventure parmi les Singularités « L’apparition (phénomène déplié) est le masque derrière lequel il n’y a personne, derrière lequel il n’y a rien d’autre que justement le grand Rien » (Eugen Fink) - le Monde a perdu ses principes quand il a perdu son Maître-Joueur. Avec Kant il restait encore la Raison Humaine comme dernier refuge des principes (dans le Sujet), avec Nietzsche il n’y a Rien plutôt que quelque chose.
La solution Baroque face à l’écroulement de la Raison Théologique était la multiplication des principes, non pas un Droit universel comme une grille plaquée sur le monde mais plutôt une Jurisprudence Universelle telle que pour chaque « cas perplexe », un principe : ce sont les noces de la singularité. Le jeu baroque est un jeu par excès - un jeu de remplissage où l’on conjure le vide par prolifération, conjuration de la misère du monde : à l’énormité de la crise doit correspondre une exaspération de la justification.
>> « Le philosophe n’est pas encore un Enquêteur comme il va le devenir avec l’empirisme ou la philosophie épistémologique, encore moins un Juge comme il le sera avec Kant mais plutôt un Avocat, l’avocat de Dieu »

L'Œuvre ouverte
7.5

L'Œuvre ouverte (1962)

Opera aperta

Sortie : 1965 (France). Essai

livre de Umberto Eco

Annotation :

« Signifiant et signifié fusionnent par un court-circuit poétiquement nécessaire, mais ontologiquement gratuit et imprévu. Le langage chiffré ne se réfère pas à un cosmos objectif, extérieur à l’oeuvre ; sa compréhension n’a de valeur qu’à l’intérieur de l’oeuvre et se trouve conditionnée par la structure de celle-ci. L’oeuvre en tant que Tout propose de nouvelles conventions linguistiques auxquelles elle se soumet et devient elle-même la clé de son propre chiffre »

Espèces d'espaces
8.2

Espèces d'espaces (1974)

Sortie : 1974 (France). Essai, Récit

livre de Georges Perec

La Muraille de Chine
7.4

La Muraille de Chine

Sortie : mars 1975 (France). Recueil de nouvelles

livre de Franz Kafka

Mathou- a mis 9/10.

Annotation :

- Le monde est fragmenté par autant de points de vu individuels & en tant qu'elle régit un tel chaos la Loi devient puissance sublime, unité formidable, mais seulement formelle puisque ne pouvant se référer à rien, rejetée dans l'ensemble transfinie. Dans La Muraille de Chine apparait le lien fondamental entre le caractère fragmentaire de la muraille et le caractère inconnaissable de sa loi. Du coup, l'homme-individu ne peut avoir qu'une conscience dépressive de cette totalisation-loi sous laquelle il ne peut pas subsumer son point de vue sans le falsifier. Cette loi, loin de réunir sous un même monde, ne fait que mesurer l'écart en instaurant des communications aberrantes entre des hommes qui répugnent à toute généralisation // La contiguïté que recherche la Loi ne rapproche pas les hommes mais n'a de cesse d'affirmer une incommensurable distance.

Nécessité ou contingence

Nécessité ou contingence

L'aporie de Diodore et les systèmes philosophiques

Sortie : septembre 1984 (France). Essai, Philosophie

livre de Jules Vuillemin

Le Pli
8

Le Pli (1988)

Leibniz et le baroque

Sortie : 1988 (France). Essai, Philosophie

livre de Gilles Deleuze

Mathou- a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La philosophie de Leibniz va porter le pli à l'infini mais selon 2 étages : celui de Dieu et celui des hommes. Seulement cet infini n'est pas contingent mais il a une direction, une Raison nécessitante. Si Dieu est placé devant l'infini des mondes possibles, le monde qu'il choisit est comme un vase clos et les âmes qui l'exprime sont les parties d'un tout préalablement choisi : le meilleur des mondes possibles. Aussi l'infini des hommes est dirigé par le point de vue qui explique le sujet, qui est la raison d'être du sujet ; l'infini du monde est l'infini des prédicats & les états du monde sont ceux des sujets qui l'enveloppe.

Il y a un acte scellé que Dieu a placé en chaque homme pour qu'ils expriment chacun à leur manière l'unique monde qu'il a créé et qui est comme une part d'éternité. La raison d'être de l'homme est d'être un être-pour-le monde et non pas dans le monde. C'est au niveau de ce « point de vue » que l'infini des possibles est rendu à l'homme et donc sa liberté. Car les prédicats de la monade ne sont jamais des attributs mais des événements qui sont comme des espèces de rapport à l'existence et au temps. D'où la liberté laissée à l'homme, du fait de la communication de son âme avec son corps. Il y a bien 2 labyrinthes du continu et de la liberté, de la courbure de la matière et de l'inclinaison de l'âme.

L'intériorité organique n'est que dérivée d'une individuation qui a lieu au niveau des âmes, simple enveloppe de cohérence d'un point de vue qui transcende le sujet. La matière organique ne se déplie pas à l'infini mais selon les degrés assignés à son espèce, degrés d'une unité qui suppose l'âme comme "principe immatériel de vie " Deleuze écrit « C'est le même mouvement qui est toujours déterminé du dehors par chocs, en tant que rapporté à la force dérivative, mais unifié du dedans en tant que rapporté à la force primitive » Si le dehors est déterminé par une architectonique du meilleur, on a tous une âme qui est comme un « coffret où repose l'absolu »
- Je vois moins le monde qu'en moi je le lis

Différence et répétition
7.6

Différence et répétition (1968)

Sortie : 1968 (France). Essai, Philosophie

livre de Gilles Deleuze

Mathou-

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