Les "In medias res" du jeu vidéo

Annotation :

Difficile d'oublier la scène assez culte du train suspendu au dessus du vide alors que Drake se réveille à l'intérieur de celui-ci.
Nous découvrons comme lui que les lois de la gravité ne sont plus les mêmes dans cette position et qu'on est déjà dans la merde, à peine la manette en main.

Annotation :

Un train qui s'arrête à son terminus, un groupe de terroriste qui prend d'assaut un réacteur pour des raisons qui nous paraissent encore obscures, une musique complètement captivante qui retranscrit à merveille l'intensité de l'action, des PNJ qui ne perdent pas une seconde pour aller à leur position.
Mais pas de doute, on est en plein dans le feu de l'action et en à peine une demi-heure, nous sommes déjà l'auteur d'un feu d'artifice à l'échelle nationale.

"Opening - Bombing Mission" http://www.youtube.com/watch?v=S8NGDsnv34M

Annotation :

Pas évident quand on commence notre premier jour au sein de la police dans une ville infestée de zombies.
Encore moins pour le joueur quand il débute le jeu suite à un crash de voiture alors qu'on est encerclé par les flammes et les mort-vivants et qu'en plus de ça, il y a des chances pour qu'on découvre la complexité des déplacements du personnage (si on a pas été bercé par le premier opus). Une manière comme une autre de retranscrire la panique du personnage dans la nôtre avec le gameplay.

Annotation :

Suite directe du deuxième opus (avec une fin plus qu'alléchante), on ne peut pas dire qu'on soit déçu devant le surplus d'action maîtrisé dès les premières minutes de jeu mettant en scène l'affrontement entre titans et dieux avec nous au milieu du conflit.

Annotation :

Un début de partie vraiment tragique où on assiste à la fin cruelle et fataliste de deux personnages que nous avons pu longuement cotoyé dans le premier opus :
Le Normandy et Shepard.

Annotation :

Commencer le jeu dans des toilettes salubres, c'est déjà pas mal.
Mais devoir errer dans une brûme dont on en voit pas le bout sans que rien nous indique notre direction, ce pourquoi on vagabonde ainsi, c'est mieux. Et c'est une transcription assez réussie de l'esprit de la saga : un brouillard psychologique au sens figuré comme au sens littéral.

Annotation :

Survivre d'un crash d'avion au beau milieu de l'océan pour assister juste après à la démesure visuelle et idéologique d'une civilisation sous-marine.
Brillante idée le coup de l'ascenseur. On se sent comme un spectateur qui admire un panorama majestueux qui force le respect. Mais on a également l'impression d'être passif.
Passif car l'ascenseur ne nous permet pas de mouvement, passif de n'être qu'un petit homme qui assiste à un spectacle dont le génie s'est confronté à la folie. On se sent réellement minuscule devant l'ampleur des enjeux auquel on fait face.

Une grandeur idéologique proportionnelle à la créativité architecturale et à la superficie de la ville.

Annotation :

Qui dit nouveau gameplay pour une série, dit temps d'adaptation en conséquence.
Eh bien là, on rigole pas dans Resident Evil 4. A peine on s'est fait la main sur quelques ploucs de la populace locale qu'on doit se farcir un village entier (très fourbe) qui attaque en masse. Et pour combler le tout, un maniaque à la tronçonneuse se joint à la fête. On a pas trop le temps de se barricader qu'on doit déjà gérer ce invité surprise qui découpe notre porte en deux alors qu'on se débat déjà à repousser les ennemis à chaque fenêtre !

Bref, je valide. Surtout la grosse blague qu'est cette maison où on peut se barricader et où on a aucun moyen de s'enfuir en cas de pépin !

Annotation :

Notre personnage semble possédé et se scarifie les bras dans les toilettes d'un restaurant. Peu après, il passe à l'acte et tue sauvagement à coup de couteau une pauvre victime qui passait par là.

Lorsqu'on commence à jouer, c'est la panique. Pourquoi est-ce que notre personnage a fait ça (lui aussi se pose la question) ?
Comment effacer le plus de preuves dans notre panique ?
Comment ne pas céder malgré tout sous la pression d'un dédoublement d'écran à la 24h chrono qui nous indique qu'un policier traîne non loin de la scène du crime ?

Voilà, le ton est lancé dès le début de jeu.

Annotation :

Tout comme le premier Bioshock, cet opus possède le privilège de présenter son background et son univers avec une introduction digne de ce nom.
Bien que les deux cités soient symétriquement opposées (une dans le ciel, l'autre au fond de l'océan), leur mise en scène reste assez similaire. On a ainsi droit à une magnifique entrée en matière "passive" grâce à l'ascenseur.

Quel sentiment libérateur lorsqu'on arrive enfin dans les cieux ... Et quelle musique apaisante ... On se sent déjà charmé en ces lieux célestes. Finie l'oppression de la Rapture déchue, on a une Columbia qui donne envie d'y vivre (tout comme l'était sûrement Rapture à son apogée).

Quelques minutes de jeux plus tard, encore un ascenseur magnifié sur le poids de la religion et d'une gestion de lumière remarquable. On pense que ça va se terminer là tout comme le premier Bioshock. Une entrée en matière avec l'ascenseur, un peu de background, tout ça, tout ça.

Mais non, enfin, on passe les portes de Columbia. Et on en reste sur le cul.
Des couleurs magnifiques, des décors vivants et majestueux. Rien n'est fixe. Tout bouge à rythme irrégulier que ça soient les dirigeables, les wagons sur les rails, les bâtiments qui flottent ... On se sent léger en adéquation avec l'emplacement céleste de cette ville idéaliste. Mais surtout on a vraiment l'impression d'être au Paradis, tout y pousse à nous le faire vivre devant cette irréprochable direction artistique.

C'est vraiment beau en pleurer, franchement.

Si ce n'est pas l'intro la plus marquante au niveau de la mise en scène (Bioshock 1 lui reste supérieur à mon sens pour ne citer que lui), je considère cette entrée en matière comme étant la plus "belle" à ce jour.

Welcome to Columbia (pour la musique apaisante) : http://www.youtube.com/watch?v=Gsg32NcnpS0

Lighter Than Air (pour la découverte de Columbia) : http://www.youtube.com/watch?v=ulKOflFo86s

Annotation :

Même si God of War 3 est beaucoup plus imposant, je garde quand même un énorme souvenir de ce God of War 2 qui impressionne dès le lancement du jeu avec le colosse de Rhodes qui nous agresse malgré notre petite taille en comparaison. C'est vachement plus percutant que l'Hydre du premier God of War !
On a une belle mise en oeuvre du mythe David contre Goliath avec ce premier contact face à un boss !

Il faut aussi reconnaître que la musique rend le combat davantage épique qu'il ne l'était déjà ...
The Glory of Sparta : http://www.youtube.com/watch?v=CXBCAdGUVpw

Annotation :

Même si je ne suis pas de ceux qui ont reçu un coup de poing à cette introduction, force est de constater que Naughty Dog a su créer une véritable ambiance du début à la fin dans ce prologue.
L'ambiance de la maison et ses effets de peur assez réussis, la mise en scène dans la voiture, notre fuite avec les infectés qui attaquent tous les habitants autour de nous alors que l'on fuit ce cauchemar ambulant. Et que dire de la fin du prologue où on est littéralement poursuivi par deux infectés au point que l'on se prenne vraiment à courir comme un forcené pour sauver sa peau ...

Non rien à dire, au niveau de la mise en scène, c'est assez admirable de constater ce boulot monstre dès les premières minutes de jeu. Rendre une situation stressante par l'inactivité puis par la panique tout en restant crédible demande un réel savoir-faire.

Annotation :

Un peu pareil que The Last of Us, j'adore cette intro mais sans le côté coup de poing. Mais malgré tout, il y a une grande preuve d'audace derrière.
On pensait qu'on aurait Bruce Wayne. Eh bien, oui, on l'a eu mais pas dans les conditions qu'on espérait.
C'est plus intéressant à mettre en scène que de refaire une autre visite guidée avec Batman dans une situation stable avec des forces de l'ordre (attention, je ne critique pas l'intro d'Arkham Asylum que je trouve excellente). Ici, on baigne déjà dans la panique. Nous sommes démunis dans une position de faiblesse incroyable (via une première révélation scénaristique nous liant les poings .. dans tous les sens du terme) et on constate que tout le monde en prend pour son grade qu'il s'agisse des politiciens ou des truands réputés tel que Black Mask.

Annotation :

Ce n'est pas tant éloigné de Silent Hill 2 en réalité mais le jeu le met mal en scène (mais ce n'est pas mauvais pour autant).
Notre aventure commence sur une grande route habillée d'un brouillard nocturne. Une chanson retentit de manière douce et lugubre.
Le problème, c'est que contrairement à Silent Hill 2, la route n'est pas assez longue. On la traverse en très peu de temps (surtout si on court instinctivement) et il y a de très fortes chances que l'on n'entende même pas le début des paroles avant que la première cut scene ne fasse son apparition.

D'où le fait que je trouve ça mal pensé par le studio d'un point de vue ludique.
Cependant, si on part du principe que l'on vit la scène comme ils l'auraient souhaité, alors oui, cette scène est de celles qui me transportent. La musique me semble tellement magique et adaptée à cette descente aux enfers en devenir que je trouve ce passage aussi beau que le silence intelligent de Silent Hill 2.

https://www.youtube.com/watch?v=9yppMKS3lkM