Les chefs d'oeuvre du jeu vidéo

Annotation :

Le jeu qui m'aura donné envie de créer cette liste.
Plusieurs choses me font dire qu'on peut prendre ce jeu comme une oeuvre d'art.
Déjà son esthétisme en noir et blanc est vraiment un parti pris qui donne complètement son identité au titre. Le noir et blanc est très bien utilisé que ce soit dans les différents effets donné à l'image, ou les lieux rencontrés.

Ensuite son histoire, bien que le synopsis est très fin, j'aurais vraiment tendance à rapprocher ce titre d'un Gravity. Dans le sens où ce jeu raconte une quête qui fait traverser son personnage principal dans différents environnement et situations.

Mon dernier point sera sur le fait que ce jeu est très créatif et arrive avec 2 actions (sauter et contrôler) à donner des tas de passages et d'énigme différente et plus ou moins ardu.

Utiliser le minimalisme pour en faire quelque chose de créatif et de diversifié est une vraie réussite, qui ajouté à son esthétisme et son ambiance font, pour moi, de Limbo une vraie oeuvre d'art.

Annotation :

Premier titre qui m'a fait dire que ça allait plus loin qu'un simple jeu vidéo.

Portal 2 contourne des tas d'obstacle qui l'aurait empecher d'être une véritable oeuvre: ni un simple jeu casse-tête avec une seule règle, ni un fps violent, des personnages non baclés ou stéréotypés, et une histoire qui tient la route.

Alors un peu comme Limbo, on a ici une sorte de quête (partir de Aperture Science), mais plus diversifié du fait de ses 2-3 rebondissements et de Glados et Wheastley deux personnages très hauts en couleurs.

Ce jeu arrive vraiment à trouver un parfait milieu entre le jeu vidéo et l'histoire universel. Les phases jeu vidéo sont les phases puzzle game, et les phases plus narratives seraient ce qu'il y a autour (personnage, lieu, dialogues) ainsi que certain passages d'action où on se retrouve à la fois spectateur de ce qu'il se passe, et acteur de l'action.

Je tiens particulièrement à revenir sur Glados et Wheatley. Deux robots à la personnalité assez humaine qui apporte des rapports qui sont pour moi inédit. Glados qui utilise quelque procédé typiquement humain (humour, mensonge, colère, remord) mais dont on sent tout au long de l'aventure la froideur de l'I.A, contraste très bien avec Wheatley qui lui a une personnalité très humaine, ainsi que des défauts que l'on n'attacherait pas au robots en général.
Un robot tentant d'être plus humain et la personnalité d'un humain dans le corps d'un robot en somme.

Encore une fois, Portal 2 est pour moi bien mieux qu'un jeu et amène à la fois une histoire simple mais bien mené ainsi que quelques personnages particulièrement réussi et qui feront date.

Annotation :

Bon, là je triche vaguement car je n'ai pas encore joué à ce jeu. Mais j'ai vu un playthrough assez complet, et je peux donc déjà m'avancer sur pas mal de chose. J'essaierais de mettre la main dessus si j'en trouve l'occasion.

The Stanley Parable pourrait peut être être ce qui se rapproche plus d'un chef d'oeuvre dans cette liste. Car si je comparerais volontiers Limbo à un divertissement, certes magnifique et très bien foutue, qui n'apporte pas réellement quelque chose, ou Portal 2 à un divertissement très haut de gamme (genre un Wachowsky) qui arrive à la fois à raconter une histoire et divertir et amène en même temps des personnages intéressant, The Stanley Parable lui serait plus proche de la philosophie.
Alors oui certes j'extrapole un peu, mais ce que je vois dans The Stanley Parable et carrément une thèse sur le thème du choix, du libre arbitre, de l'obéissance. Des thèmes qui sont plus ou moins approfondis et qui amène à différente conclusion.
Alors oui The Stanley Parable se veut être aussi avant tout ludique, et va rajouter pas mal d'humour et de situations absurdes, mais à l'instar des mythes et des contes, on peut déceler entre les lignes un véritable messages au joueur.
Et la désillusion qu'on tirera de cette simili-liberté est un des sentiments les plus forts que j'ai vu dans un jeu vidéo.

Annotation :

Je ne parle pas forcement ici du jeu dans son ensemble, car même s'il reste un excellent jeu avec une ambiance toute particulière, il ne reste "qu'un" excellent fps intelligent.
Non je vais plus parler du twist qui lui pour le coup est d'une pertinence rare. Donc ça va grave spoiler.

Alors pour remettre dans le contexte, on apprend à peu près au 2/3 du jeu qu'au final Ryan ne sera pas le vrai méchant du jeu mais que ce sera plutôt celui qui nous guidait jusque là et qui s’avère être finalement Fontaine. Twist pas très impressionnant, voir même un peu banal. Oui certes, mais il est accompagné d'une des plus belles idées que j'ai vu dans le jeu vidéo: on est depuis le début contrôlé et le libre arbitre qu'on aurait pu penser avoir n'existe en faite pas, vu qu'on exécute juste des ordres masqué.
Ce twist là est géniallisime, et sur plusieurs niveaux:
Déjà celui du jeu, car c'est tout de même assez inattendu vu qu'on suivait des couloirs et des missions, comme dans la plupart des jeux vidéos (hors open world), et vu qu'on a jamais eu ce genre de retournement, on a tout de suite assimilé notre héros comme quelqu'un de libre qui arrive dans Rapture et fera tout pour en sortir. Les explications donnés sont bonne et crédible, c'est donc un twist très malin et inattendu.
Si maintenant on se place du point de vue de l'industrie du jeu vidéo, on s'aperçoit que si ici on a pas eu de libre arbitre, cela veut dire que dans la plupart des autres jeux vidéos non plus. On s'aperçoit alors qu'on se fait guider et prendre par la main pour TOUT les jeux, et que l'apport du jeu vidéo qui est sensé de pouvoir faire ce qu'on veut n'est au final qu'assez factice. Dans Bioshock on sait qu'on s'est fait manipuler depuis le début, mais par extension dans tous les autres jeu vidéo aussi, sauf que ce n'était pas dis.
Troisième niveau sur la vie en général. Car si on se base sur ce twist qui montre qu'une liberté était finalement factice, et qu'on étend ça sur le reste des jeux vidéos, on s'aperçoit qu'il est fortement possible que notre propre vie a une liberté factice. Que le chemin est plus ou moins tracé, et qu'on ne peut pas tout faire.

Bien sur ce genre de réflexion sur la liberté et le libre arbitre sont retrouvable dans énormément d'autres œuvres, et ont été pensé par bien des philosophes. Mais même si ce n'est pas nouveau, montrer de telles thématiques par le biais du jeu vidéo donne un autre point de vue de l’expérience.

Annotation :

Non y'a pas à dire, Walking Dead vaut vraiment le détour.
Même si sa place ici pourrait être discuté du fait de la légitimité de son statut de jeu vidéo (perso j'men fous un peu).

Mais comment une oeuvre de zombie pourrait être considéré comme un chef d'oeuvre? Déjà parce que des films comme la nuit des morts-vivants en sont, que la métaphore du zombie est assez intéressante pour parler de la société moderne, et qu'ici c'est pas le coté funnement gore ou moment d'épouvante qui prime mais bien les échanges sociaux entre les différents survivants.
Mais pourquoi chef d'oeuvre ici? Car fondamentalement, Walking Dead n'invente rien, ou pas grand chose, et ne verse pas particulièrement dans la métaphore mais plus dans la survie. Oui, mais ce qu'apporte réellement Walking Dead, c'est justement que l'on peut être un de ces personnages de films de zombies. Chose qu'on peut faire dans d'autres jeux, mais ici ce n'est pas pour avoir des combats funs, ou s'effrayer devant des jump-scare à gogo, mais bien pour faire des choix.
Choisir quelle relation partager avec quelle personnage, choisir de la survie d'untel, ou tout simplement subir les événements.
Car WD réussit avec brio à nous confronter à toutes sortes de situation de ce genre de films comme si on y était, et donc nous montre plus ou moins comment on réagit (plutôt humaniste ou pragmatique).

Mais à part ça, TD est tout simplement un scénario maîtrisé avec brio qui nous fera nous investir dans plusieurs situations assez fortes, jusqu'à cette fin magistrale.

TD c'est plus qu'un bon point n click, ou une histoire interactive, c'est un bout d'expérience qui à la fois nous captive par sa narration, et nous révèle un peu à nous même.

Annotation :

Voir ma critique, pour ce qui est de la partie histoire (dans les qualités).
C'est peut être le moins évident de la liste (et je n'ai mis que 7) mais je prend actuellement le mot "chef d'oeuvre" plus dans le sens que ça nous apporte quelque chose. Et ce jeu apporte vraiment sur les questions de la condition de la femme.