Les différentes formes de la magie en fantasy - Analyse marxiste

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Très peu de magie dans le Seigneur des Anneaux, si Gandalf est bien présent il intervient peu comme magicien mais plus comme conseiller. La magie réside plutôt dans le monde, les Terres du Milieu : les palantir, l'Anneau sont incontestablement des objets magiques mais ne sont pas expliqués.

On a donc cinq istari et Sauron capables de magie, tandis que le reste des Terres du Milieu n'y a pas accès.

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Peut-être plus de magie, la magie des Dieux, Iluvatar qui crée le monde en musique, les guerres entre Morgoth et les Valar qui remodèlent la Terre par leur puissance... Cependant, mise à part la présence des dieux, la magie est aussi diffuse que dans le Seigneur des Anneaux.

Ici la domination s'exerce donc par les Valar sur les différents peuples d'Erda.

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Ici deux magies, l'Art et le Vif.

L'Art est quelque chose de très mental, on va "attaquer" le cerveau d'un ennemi et lui imposer sa volonté (y compris aux sens), ériger une barrière pour se protéger de lui... L'Art se pratique mieux en groupe, si le groupe est soudé. Mais gare à ne pas se laisser emporter par le fleuve !

Le Vif quand à lui consiste à "percevoir" les animaux, voire à communiquer avec eux, par un espèce de sixième sens. Celui qui possède cette magie la développera en se liant avec un animal, comme Fitz avec Œil-de-Nuit, et pourra même partager son corps... Ceux qui possèdent cette magie sont mal vus et persécutés.

L'analyse en termes de rapports de forces est donc plutôt complexe : d'un côté l'Art (qui affecte un peu par hasard mais avec des préférences pour la famille royale) garantit une vie plutôt aisée (mais non exempte de risques) dans un monde où tout le monde ne mange pas à sa fin. De l'autre, le Vif fait de ceux qui le possèdent des parias, la classe al plus basses de la population, un peu comme les intouchables indiens.

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Un concept assez intéressant de la magie, qui se base sur l'Ancien Langage. En effet les mots de cette langue correspondraient à la vraie nature des objets qu'il désignent, et donc les magiciens, en disant une phrase en Ancien Langage la font devenir vraie. Concept assez rigolo, l'action magique demande autant d'énergie que si elle avait été faite physiquement.

Dans le troisième tome si mes souvenirs sont bons, on apprend qu'en fait un bon magicien peut réussir à faire de la magie sans parler. Je trouve ça dommage, ça ruine un peu le concept je trouve.

En Alagaësia la magie est réservée à ceux qui la possèdent, une marge infime de la population. Toutefois tous les elfes, et tous les dragonniers possèdent la magie.

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Ici, peut-être le concept de magie le plus poétique jamais conçu (on ne parle pas de magie mais de l'art du Dessin) : le Dessinateur rentre dans une autre dimension, l'Imagination, ou il dessine la réalité pour la modifier.

Tout le monde maîtrise le Dessin, mais un bon Dessinateur pourra dessiner des objets complexes, aux couleurs précises, des merveilles défiant les lois de la nature parfois même, tandis que les plébéiens galéreront pendant des heures pour dessiner un simple départ de flamme.

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Première leçon du sorcier : « Les gens sont stupides ! », autrement dit les gens ont tendance à tenir pour vrai ce qu'ils souhaitent être la vérité ou ce qu'ils redoutent être la vérité. C'est sur cette idée que se base toute la magie, qui va en fait consister à faire des illusions judicieuses, assez crédibles pour que les gens y croient.

Même si ce n'est qu'une illusion, encore faut-il savoir la créer, et ce don est réservé aux plus chanceux. La magie est complètement absente des Terres de l'Ouest (ou commence le voyage), elle y a été proscrite. L'émergence d'une conscience de classe chez les non-magiciens ?

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Dans les Royaumes du Ponant, la magie est très logique, et respecte les lois de la physique : si tu essayes de soulever une pierre pas de problème, mais la force devra bien aller quelque part, et Garion se retrouve planté dans la terre par cette force.

Encore une fois, seuls les quelques chanceux qui l'ont à la naissance profitent de cette magie.

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Il faut prononcer la bonne formule en Styrique (une langue ancienne), tout en faisant les bons gestes.

A priori, tout le monde en est capable, mais en pratique les secrets de la magie sont jalousement gardés par l'église.

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Alors, pas vraiment de magie à proprement aprler dans ce livre, si je me souviens bien les "objets magiques" comme le couteau ou l'alethiomètre sont plutôt le résultat d'une technologie différente que d'une véritable magie. Pas de rapports de classe basés sur cette magie non plus, Philip Pullman fait tout pour nous contrarier !

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Bon c'est à la limite de la fantasy, mais c'est plutôt intéressant.
Ici pour faire de la magie, déjà il faut être un magicien et pas un moldu, ensuite il faut avoir une baguette magique, et prononcer (de la bonne façon) la formule magique correspondant au sort désiré. Trois règles sont à observer :
- On ne peut pas produire de la matière à partir de l'air, il faut aller chercher la nourriture, par exemple, quelque part.
- On ne peut pas ressusciter les morts,
- On ne peut pas se rendre immortel.

Ici, tout n'est pas noir et blanc ; même si la société est divisée entre moldus ignorants et magiciens , les deux classes se côtoient plus qu'elles ne se dominent ; il existe des magiciens très pauvres et des moldus très riches.
On a par contre un phénomène très fort de reproduction sociale, qui fait passer "Les Héritiers" de Bourdieu pour aussi dénonciateur qu'une chanson de Bénabar : les magiciens engendrent le plus souvent des magiciens, et les moldus, des moldus, même si des exceptions existent : les Sang-de-Bourbe et les Cracmols.

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Pareil que le précédent, nous sommes à la limite de la fantasy.
Ici les magiciens ne sont en fait que des invocateurs, c'est les démons et autres djinns qui font tout le boulot. Un bon magicien sera donc quelqu'un capable de faire exactement le bon rituel ; s'il se trompe quelque part dans l'icvocation d'un démon puissant celui-ci ne se sentira pas lié par l'invocation et pourra très bien se retourner contre lui.

Dans le monde de Bartiméus, à Londres comme à Prague, ce sont les magiciens qui forment la classe dominante.

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Dans ce cycle la magie n'est pas vraiment explicitée, elle est toutefois semble-t-il réservée à ceux qui maîtrisent les anciens langages. Le plus souvent les magiciens font appel à des dieux, du Chaos ou de la Loi, mais c'est un jeu dangereux.

La maîtrise des anciens langages rendrait fous les esprits trop simples, seules quelques personnes les maîtrisent.


En conclusion générale, on remarque bien qu'en fantasy, la magie quel que soit son fonctionnement est réservée à ceux qui ont le don à la naissance (même s'il faut souvent travailler pour la maîtriser). Plus grave encore, elle se transmet parfois par le sang. La magie donnant des avantages évidents à ceux qui la possèdent, on a donc sans conteste une domination d'une classe sur une autre. Toutefois, la classe dominée semble être aveuglée et ne pas avoir de véritable conscience de classe. Les camarades de la révolution ont encore du boulot, semble-t-il.

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Merci Nushku :
"Sinon, je ne sais pas si c'est considéré comme de la vraie fantasy car uchronique mais le cycle d'Alvin le Faiseur a un système de pouvoirs proche de celui de Lanfeust où chacun a un pouvoir plus ou moins développé, plus ou moins... pratique et Alvin a comme Lanfeust le super-pouvoir."

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Merci Melusca :
"Dans Game of Thrones c'est assez difficile de définir ce qui est "magique" ou non et ça semble assez bien réparti dans toutes les couches de la population. Melisandre tire ses pouvoirs d'une divinité et côtoie les puissants de part son statut de prêtresse, mais c'est une esclave à la base. Les mages de Quarth contrôlent la cité. On aurait tendance à dire que c'est là encore une affaire de pouvoir, mais que dire de Mirri qui est une sorte de paria, des visions de Bran et Jojen, et des Faceless Men ?"