Les légendes du Reggae : 3. Prince Buster

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Adolescent, il joue déjà dans un groupe de percussions faites de casseroles, de boîtes de conserve, de baguettes, de bric et de broc et découvre la discothèque itinérante de Tom the Great Sebastian, une des premières de l'¨île. C'est là que travaille Count Machuki, le premier DJ jamaïcain à parler par-dessus des disques lors des soirées de danse, et que copieront tous les précurseurs du rap comme Buster.

En 1957, il ouvre un magasin de disques et monte sa propre discothèque itinérante "Voice of the People". Il sélectionne lui-même les disques diffusés dans ses soirées, et comme King Stitt il est un animateur DJ dont le style vocal annonce le rap.

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Son premier enregistrement en tant que producteur-réalisateur, l'"Oh Carolina" des Folkes Brothers en 1960 est un des premiers succès du ska, un grand classique où l'on entend beaucoup les tambours africains de Count Ossie de Mystic Revelation of Rastafari.

Prince Buster est un des premiers musiciens à affirmer l'identité jamaïcaine du ska qui deviendra le symbole de l'indépendance de l'île en 1962. Il est aussi un précurseur décisif de la culture rastafari, qui va submerger la musique jamaïcaine quelques années plus tard.

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Dès 1962, il crée plusieurs marques de disques et sera le premier à personnifier la tradition locale du producteur-chanteur-DJ-disquaire farouchement indépendant, et l'un des rares à tenir tête à ses deux principaux concurrents, Duke Reid et Coxsone Dodd. Mais contrairement à ces illustres producteurs, il est avant tout un chanteur authentique et inspiré qui devient rapidement un héros populaire en Jamaïque.

Outre ses propres disques, il produit aussi des morceaux historiques de Derrick Morgan, Eric Morris et Owen Gray, ainsi que de nombreux intrumentaux ska jazzy d'artistes comme Bobby Ailken, Don Drummond ou Tommy McCook.

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Sur l'album "I Feel the Spirit", il gravera son "Wash Your Troubles Away" et le "Madness" qui donnera son nom au groupe de Ska anglais en 1979.

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Dès 1963, il part en tournée en Angleterre où il enregistre un premier succès "Wash Wash" avec Georgie Fame et le saxophoniste Red Price.

Ensuite, il enregistre son "I Got A Pain" avec les Maytals de Toots qui gravent plusieurs autres titres pour lui.

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Si l'on excepte le "My Bob Lollipop" de Millie en 1964, son "Al Capone" est avec le "Guns Of Navarone" des Skatalites le premier disque d'un artiste au son authentiquement jamaïcain remarqué à l'étranger.

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Prince Buster est le roi du ska, un genre où il excelle, y apportant son humour, des innovations comme des effets de son, des bruitages (klaxons, claquement de mains, ...) et des arrangements originaux.

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Il influence notamment son concurrent et néanmoins ami Lee "Scratch" Perry avec qui il enregistre en 1966 "Ghost Dance" et son célèbre "Judge Dread" dans le nouveau style rock steady.

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L'album "Ska-Lip-Soul" mélange le mento local et la soul-rock steady.

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Il est capable de prouesses vocales remarquablement sensuelles, manifestations machistes cohabitant avec une candeur romantique soul et misogynie caricaturale.

Ainsi, perpétuant une tradition folk locale, il est aussi l'initiateur du style slack aux paroles ouvertement sexuelles, un genre qui prendra de larges proportions dans le reggae des années 80.