Les romans de Romain (et autres trucs)

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Lu probablement vers novembre deux mille dix. Ma mère qui me l'avait filé ("ça pourrait te plaire"). Ah oui. Ah bah oui. Merci, maman. Je suis encore incapable de le relire d'un bout à l'autre, c'est trop sensible, trop juste. Il y a un film, aussi, paraît-il.

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Lu, relu et cætera, l'hiver à califourchon entre deux mille dix et deux mille onze. D'abord sceptique, je crois que plus on le lit, plus on l'aime (le roman et Romain). Je me souviens d'une relecture au bord de la plage, une crêpe, un thé. La mer, pas l'océan, tant pis.

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Déniché chez un bouquiniste, printemps (plutôt juin) deux mille onze, un petit format de chez Gallimard. Très drôle, très incisif, la noirceur par le rire, surtout très intéressant à lire quand on connaît un peu les autres romans du bonhomme. Parmi les passages les plus savoureux de Gary (!)

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Entamé au début de l'été, fini en Irlande (juillet deux mille onze). Ce qui a probablement contribué au mythe. Qu'en dire, qu'en dire ? S'il porte ce titre, ça n'est pas anodin, c'est qu'il va de là à là, des profondeurs des hommes, de leur intériorité la plus juste, au ciel qui nous échappe de barbarie en barbarie, l'attente nous martelant, nous abreuvant, ce lien perdu qui nous traverse, le prodige de la conscience, de l'espoir, de l'humain en nous, ce lien que Gary tisse à nouveau, 500 pages et quelques parmi les plus belles.

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Lu lui aussi en Irlande. Bon, oui, d'accord, ça n'est pas le meilleur Ajar, encore moins le meilleur Gary, mais ça n'est pas si mauvais que ça. C'est niais, certes, mais il y a toujours un côté percutant, un peu pute, un peu grinçant. Et puis, je l'ai lu une seule fois, encore emportée par l'élan des Racines, et sans jamais avoir lu d'Ajar avant : le changement dans l'écriture m'a sans doute trop enthousiasmée. Ça reste très bon.

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Sans conteste le meilleur Ajar, et probablement un des meilleurs bouquins du bonhomme. Qu'il soit sorti en premier lui a sans doute coûté le prix, m'enfin, les prix, hein, c'est surtout l'anecdote. Je l'ai peut-être entamé en Irlande (pas grand souvenir), mais je crois l'avoir fini à la maison, début août deux mille onze, avant de partir en Corse. D'ailleurs, une Corse me l'a offert.

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Une prof d'anglais nous en avait parlé en troisième, mais il a fallu attendre les criques de Corse, ma mère et moi qui se filont l'une l'autre nos bouquins respectifs (c'est celui qu'elle préfère). Très très bon roman. Avis à ceux qui aiment trop les chiens : ne faites pas comme moi, fuyez !

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Toujours en Corse — décidément, l'été deux mille onze... Pas franchement son meilleur, mais, comme d'habitude chez Gary, ça regorge de pépites, et ça se lit en lien avec ses autres romans. Il faudrait créer une encyclopédie garyesque.

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Décevant. (Et puisque je suis incorrigible, je rajoute un "mais" qui veut dire que, bah, quand même, hein, c'est pas terrible, mais c'est Gary, alors, m'voyez, voilà.)

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Trouvé chez un bouquiniste lui aussi, grand format Gallimard, fin octobre 2011 (mais quelle idée). C'est mignon comme tout, et ça fait mal par où qu'ça passe.

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Mars deux mille douze, voyage scolaire à Florence, le ski, l'Italie et le printemps, ne vaut peut-être pas cette note-là, c'est très brouillon, mais jamais Gary n'a mieux écrit. Le thème du langage, déjà, qu'on retrouve dans L'angoisse.

“L.S.D., un sale truc, Lenny s'était embarqué là-dedans une fois, mais tout ce qu'il avait vu, c'était la même chose, seulement en technicolor, et le seul moment différent fut lorsque sa verge s'était détachée de lui, avait mis son anorak et pris ses skis, et il s'était mis à hurler et à courir pour les rattraper, il tenait à ses skis comme à la prunelle de ses yeux. Se faire voler comme ça par un des siens... On ne peut vraiment plus compter sur personne. Le L.S.D., le haschisch, tout ça, c'est du yoga. C'est bon pour les paumés. Lenny, lui, n'était pas un paumé. Il avait les pieds solidement plantés sur les skis, quant à la terre dessous, il s'en foutait, c'était tout juste quelque chose qui soutenait la neige. Malheureusement, l'été était là, et la terre se rappelait à votre bon souvenir, salut les copains, on en avait plein les yeux, de la croûte terrestre, dès qu'on mettait le nez dehors. Lenny ne quittait plus le chalet. Bug, qui était très instruit, lui avait fait son horoscope, tout ce qu'il y avait de plus scientifique, et il lui avait dit qu'il y avait du vilain, il devait se méfier des scorpions et des vierges, ce que Lenny savait déjà, mais que, par contre, il allait avoir de la chance, à condition d'être extrêment prudent et, surtout, de ne pas aller à Madagascar.”

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Je me souviens très bien de comment je l'ai lu, l'état de ma chambre, le jardin, le thé, mais je ne me souviens plus de la date, avril deux mille douze, quelque chose comme ça ? On retrouve les thèmes habituels (il faudrait que je le relise). Lien avec Les mangeurs d'étoiles, jongleries et toujours cet appel vers le ciel que rien ne comble.

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Lu avec Vers les lueurs de Dominique A en fond sonore.
“Je ne vois pas comment on peut avoir le cœur autrement, monsieur Salomon. Quand on n'a pas le cœur bête, c'est qu'on n'a pas de cœur du tout.”
“S'il nous fallait des mots comme à des étrangers qui n'ont que ça à se mettre, ce n'était pas la peine de se comprendre.”
Fin avril, début mai deux mille douze, il paraît.

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Son premier roman. (!) Un peu patchwork, on sent qu'il voulait absolument avoir écrit (cf. La Promesse...), mais à part la maîtrise, il y a déjà tout. Lu récemment, je chercherai plus tard quand exactement.

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Je prends mon temps, je ne voudrais pas épuiser trop vite tout ce que le bonhomme a écrit.

UN JOUR JE FINIRAI (DE / PAR) LIRE PSEUDO. En entier. Mais jusqu'à maintenant, impossible, c'est trop cru, c'est trop Ajar, c'est sa forme ultime, j'ai du mal, physiquement du mal.

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Offert à la mama, c'est un peu trop dur pour moi. Gary était de toute évidence meilleur écrivain que sujet d'interview, il est trop vrai, trop franc, trop pur pour que j'arrive à le prendre à la longue hors de la fiction.

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Cela vaut-il d'être noté, je ne crois pas. Mais enfin, il y a des passages savoureux.

“J'étais las de n'être que moi-même. J'étais las de l'image Romain Gary qu'on m'avait collée sur le dos une fois pour toutes depuis trente ans, depuis la soudaine célébrité qui était venue à un jeune aviateur avec Education européenne, lorsque Sartre écrivait dans Les Temps Modernes : “Il faut attendre quelques années avant de savoir si Éducation européenne est ou non le meilleur roman sur la Résistance...” Trente ans ! “On m'avait fait une gueule.” Peut-être m'y prêtais-je, inconsciemment. C'était plus facile : l'image était toute faite, il n'y avait qu'à prendre place. Cela m'évitait de me livrer. Il y avait surtout la nostalgie de la jeunesse, du début, du premier livre, du recommencement. Recommencer, revivre, être un autre fut la grande tentation de mon existence. Je lisais, au dos de mes bouquins : “... plusieurs vies bien remplies... aviateur, diplomate, écrivain... ” Rien, zéro, des brindilles au vent, et le goût de l'absolu aux lèvres. Toutes mes vies officielles, en quelque sorte, répertoriées, étaient doublées, triplées par bien d'autres, plus secrètes, mais le vieux coureur d'aventures que je suis n'a jamais trouvé d'assouvissement dans aucune. La vérité est que j'ai été très profondément atteint par la plus vieille tentation protéenne de l'homme : celle de la multiplicité. Une fringale de vie, sous toutes ses formes et dans toutes ses possibilités que chaque saveur goûtée ne faisait que creuser davantage. Mes pulsions, toujours simultanées et contradictoires, m'ont poussé sans cesse dans tous les sens, et je ne m'en suis tiré, je crois, du point de vue de l'équilibre psychique, que grâce à la sexualité et au roman, prodigieux moyen d'incarnations toujours nouvelles. Je me suis toujours été un autre.”

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Choses à lire.

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Choses à lire.