Les séries les plus décevantes

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Elle fut longtemps ma série préférée et a inspirée cette liste. Les quatre premières saisons canalysent le meilleur de la production télévisuelle américaine, une écriture parfois intelligente, audacieuse et interpellant les propres questionnements du spectateur sur la superficialité et la déchéance de nos sociétés modernes. La fin de la saison 4 symbolise le véritable dénouement de la série car elle entraine inéluctablement l'effondrement du miroir social que le héros s'était évertué à créer depuis le début du récit.

Un effrondrement que la série ne cessera de repousser pour des buts mercantiles précipitant son intrigue dans la médiocrité. Il est juste affligeant de constater à quel point la série abandonne toute ambition créative que ce soit en terme d'écriture, de réalisation ou d'interprétation dans son ultime saison. Tu méritais mieux, mon vieil ami.

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Dieu sait que je voulais garder foi en la série tant pour ces quelques éclairs de génie dans sa mise en scène ou son solide acteur principal mais en tant que fan du comic il m'était juste impossible de digérer une adaptation aussi laborieuse du formidable récit initial. J'aurais attendu trois saisons pour déterminer si enfin les scénaristes allaient clairement choisir un fil conducteur solide plutôt qu'osciller entre une adaptation fidèle du comic et leur propre émancipation. Ce ne fut finalement jamais le cas, le récit s'évertuant à chercher un compromis contreproductif entre la retranscription des comics et une liberté inattendue dans son adaptation plutôt que de trancher clairement envers l'un ou l'autre.

L'inconsistance de l'intrigue était d'autant plus frustrante au regard des qualités visuelles de la série mais bien vite je ne m'étonnais plus de voir les personnages faire tout et leur contraire au sein d'un seul épisode. La flexibilité et l'imprévisibilité des personnages peuvent être bénéfiques mais pas quand cela devient un cache misère pour dissimuler l’égarement créatif d'une série. Personnellement la réaction du Gouverneur lors de l'épisode final de la saison 3 fut le coup de grâce de mes espoirs envers la série. Mais contre toute attente, ce fut finalement Telltale Games qui proposa une véritable adaptation satisfaisante des comics.

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Un code visuel et narratif incroyablement addictif, parfois exploité avec une ingéniosité rare qui parvient à faire pardonner à la série son caractère extrêmement républicain et TomClancysé. La saison 5 représente l'apothéose de la série, le reste du récit cherchera sans cesse à se renouveler, multipliant les errances et les grossièretés narratives. L'humanisation de Jack était pourtant une évolution intrigante mais la série semblait toujours maladroite lorsqu'elle tentait de nuancer son discours ou de faire éprouver une empathie sincère envers ses héros maudits, au delà d'une adrénaline haletante.

La série avait besoin de réellement dynamiter son mode opératoire, peut être en s'émancipant enfin de son cadre temporel, plutôt que chercher une variété dans les villes explorées qui ne faisaient que reproduire le même schéma d'action qu'à Los Angeles. Même le récent retour enthousiasmant de la série ne parvint pas à offrir le renouvellement attendu, malgré la longue absence de l'ami Jack.

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Une déception plus relative car la série reste globalement honorable mais à l'image de Dexter, elle faisait parti initialement de mes préférées avant de subir une chute vertigineuse. L'archétype par excellence du contraste entre évolution et stagnation dont l'inconsistance de l'écriture autour du personnage principal aura eu raison de ma patience.

Le cœur narratif de Sons Of Anarchy s'incarnait pour ma part dans le dilemme moral d'un fils partagé entre l'émancipation prônée par son père biologique qu'il n'a que peu connu et les traditions de son père adoptif, le tout sous la pression étouffante de la mère se situant littéralement entre ces deux parties. Mais comme il ne fallait surtout pas perturber les habitudes des spectateurs, les scénaristes trouvent 40 prétextes narratifs, de plus en plus foireux, pour figer Jax dans Charming malgré sa volonté explicite depuis la première saison de soit parvenir à tout changer, soit de foutre le camp.

Les dialogues avec sa pauvre copine en devenaient ridicules tellement le pauvre essayait lui même de justifier toutes les incohérences du scénario "oui bébé je voulais qu'on parte avec les enfants mais voilà entretemps y a eu ça, ah et puis je sais que le club c'est pas bien mais c'est ma famille donc je peux pas les laisser tomber même si j'ai dit avant que c'était des cons" etc etc

J'avais espéré que sa promotion en Président offrirait à la série le renouvellement créatif dont elle avait besoin mais ce ne fut pas le cas. Si les scénaristes avaient osés déplacer l'action en montrant Jax en motard baroudeur pendant une saison ou s'installant dans une autre ville, cela aurait enfin pu apporter le minimum de variété et de cohérence qui fait ici défaut au récit. Dommage, car la série méritait mieux.