Liste ordonnée de films de 2016 (date de sortie en salle en France)

Reprises exclues. Work in progress...

Liste de

126 films

créee il y a environ 8 ans · modifiée il y a presque 4 ans

Carol
6.9
1.

Carol (2015)

1 h 58 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Drame, Romance

Film de Todd Haynes

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

Il y a treize ans, Todd Haynes avait réalisé "Loin du paradis", un mélodrame se situant dans les années 50. La mise en scène était inspirée des films sophistiqués de Douglas Sirk réalisés à l'époque, mais le fétichisme dans l'utilisation assez théorique des couleurs (rouges flamboyants) ne parvenait pas à égaler l'émotion des chefs d'oeuvre du maître (comme "Le Mirage de la vie"). Dans "Carol", la forme est encore incroyablement soignée (mouvements d'appareil, lumière, costumes etc), mais cette fois-ci l'émotion prend. Le cinéaste ne prend pas de haut ses personnages en entomologiste omniscient, il est en empathie avec elles. Du coup il insuffle la vie dans cette histoire d'amour à New-York au début des fifties, entre Carol et Therese, deux femmes de classes sociales différentes et d'âge différents, amour contrarié par les convenances sociales (les mots n'existaient même pas encore pour décrire ce type de relation). Les interprétations de Cate Blanchett et Rooney Mara sont indissociables l'une de l'autre, et la décision du jury cannois d'en récompenser une seule est assez incompréhensible.

Peur de rien
6.5
2.

Peur de rien (2015)

2 h. Sortie : 10 février 2016. Drame

Film de Danielle Arbid

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

Pour son premier tournage en France, la cinéaste Danielle Arbid revient à une veine autobiographique, douze ans après le beau "Dans les champs de bataille". Elle y raconte l'histoire de Lina, une jeune Libanaise qui débarque en France à l'âge de 18 ans, vers le mitan des années 1990, pour poursuivre ses études dans une fac parisienne. C'est un parcours initiatique que l'on découvre : l'oncle déjà installé ici et dont elle s'éloigne rapidement, une camarade de promo qui l'invite à une fête un peu particulière, les relations avec les garçons, la découverte de professeurs d'arts et de lettres assez épatants (mention spéciale à Dominique Blanc). Le film est très haut en couleurs (du vrai cinéma), les personnages sont loin des clichés, les difficultés de ce parcours de combattante n'empêche pas une bonne dose d'humour, l'époque est finement restituée (conversations, musique), sans oublier le courage et l'inconscience de la jeunesse (d'où le titre). La jeune actrice principale, Manal Issa, est formidable, avec il est vrai de très bons partenaires (Paul Hamy, Damien Chapelle, Vincent Lacoste).

Moi, Daniel Blake
7.3
3.

Moi, Daniel Blake (2016)

I, Daniel Blake

1 h 39 min. Sortie : 26 octobre 2016 (France). Drame

Film de Ken Loach

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

Daniel Blake est un menuisier de 59 ans qui est obligé par son médecin, suite à des problèmes cardiaques, de s'arrêter de travailler. Mais dans le même temps, il est obligé par l'assurance chômage, de rechercher un emploi sous peine de sanction. Dans un « job center », il fait la connaissance de Katie, une mère célibataire en difficulté... On en reparlera une fois que tous les films en compétition à Cannes seront visibles, mais la Palme d'or pour ce film est une bonne idée ! En terme purement cinématographique, la mise en scène n'est pas avant-gardiste, mais il y a une vraie efficacité et je n'ai vu en revanche aucune maladresse ni faute de goût. Ken Loach a pris la peine de construire de vrais personnages (s'il n'avait pas eu la récompense suprême, le scénario et l'interprétation de Dave Johns auraient pu être célébrés). Une nouvelle fois, Loach n'est pas manichéen, sa grande affaire c'est la justice, pas une morale binaire (bien/mal). Un film avec peu d'espoir ? Oui, peut-être, mais, avec quelques notes d'humour grinçant, un film de colère (celle du réalisateur) et de dignité (celle des personnages).

Aquarius
7.1
4.

Aquarius (2016)

2 h 22 min. Sortie : 28 septembre 2016 (France). Drame

Film de Kleber Mendonça Filho

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

A Recife, Clara, critique musicale à la retraite qui a plutôt bien gagné sa vie, est la dernière propriétaire à rester dans son immeuble, alors que tous les autres ont quitté les lieux et vendu leur appartement à un promoteur qui souhaite transformer le lieu en un immeuble de grand standing et sécurisé. De la fenêtre on voit la plage, où il est interdit de se baigner trop loin à cause des requins, mais c'est d'autres requins que devra affronter Clara. Cela pourrait être une nouvelle chronique de l'accroissement des inégalités et de la pression foncière des plus riches sur le reste de la population urbaine, or Kleber Mendonça Filho a l'intelligence d'intégrer cet aspect dans un ensemble plus large. De fait, tous les ingrédients du film sont goûteux : le jeu imposant de l'actrice principale Sonia Braga (mais aussi de Barbara Colen qui joue Clara plus jeune dans un prologue superbe ramenant en 1980), la puissance de la mise en scène dans sa maîtrise de l'espace, l'importance des décors et objets de l'appartement pour en faire un lieu de mémoire (celui où les enfants ont grandi) et de sensualité (délicieuse écoute de vinyles judicieusement choisis). Tout n'est peut-être pas parfait dans cette profusion romanesque, mais cette oeuvre de résistance est assurément un des grands films de l'année.

Frantz
6.8
5.

Frantz (2016)

1 h 53 min. Sortie : 7 septembre 2016. Drame, Historique, Romance

Film de François Ozon

cinelolo a mis 9/10.

Annotation :

En 1919, dans une petite ville allemande meurtrie par la guerre, Anna se rend tous les jours au cimetière où repose Frantz, son fiancé mort au front quelques mois auparavant. Un jour elle découvre des fleurs, et fait la rencontre d'Adrien, un français venu lui aussi se recueillir sur la tombe de Frantz. Anna l'introduit non sans mal auprès des parents du défunt, pour qui chaque français pourrait être responsable de la mort de leur fils... Ce n'est que le début du nouveau film en noir et blanc (à part quelques scènes heureuses en couleurs) de François Ozon. Inspiré d'un drame muet méconnu de Lubitsch, c'est un film très romanesque sur les stigmates et l'absurdité de la Première Guerre mondiale, tourné en langue allemande et parfois en français (le langage secret de Frantz et Anne) et riche en rebondissements. François Ozon n'a pas renoncé à la cruauté ni aux émotions troubles, mais livre un film intime et historique d'une ampleur inédite pour lui. Dans le rôle d'Anne, Paula Beer est impressionnante, mais ses partenaires ne sont pas en reste : Pierre Niney (qui joue Adrien) et Ernts Stötzner et Marie Gruber (les parents de Frantz).

Ce sentiment de l'été
6.7
6.

Ce sentiment de l'été (2016)

1 h 46 min. Sortie : 17 février 2016. Drame

Film de Mikhaël Hers

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

En plein été, Sasha, une jeune femme d'une trentaine d'années, meurt brusquement. Le film suit l'évolution, pendant trois étés successifs de Lawrence, son compagnon, et de Zoé, sa soeur. Le film ne regorge pas d'éléments narratifs, il est plutôt impressionniste, accompagnant le travail de deuil des deux personnages principaux, ainsi que des parents de Sasha et Zoé. Comme Lawrence est traducteur et fils de diplomate, le récit se déroule dans trois grandes villes internationales (Berlin, Paris, New York), que Mikhaël Hers filme paradoxalement comme des petites villes, avec prédilection pour les espaces verts, notamment. Mais ce qui frappe ici, surtout, c'est l'extrême délicatesse avec laquelle sont regardés les personnages (formidables interprètes : Anders Danielsen Lie, Judith Chemla, Marie Rivière, déjà complice de "Memory lane", l'excellent premier long-métrage du réalisateur, et Féodor Atkine). Visuellement, le film est une splendeur, avec un grain de l'image très travaillé, des couleurs assez chaudes pour réchauffer les visages et enregistrer les lumineuses traces de l'absence, comme, peut-être, les fragiles promesses de la vie qui continue.

Dernières Nouvelles du Cosmos
6.9
7.

Dernières Nouvelles du Cosmos (2016)

1 h 29 min. Sortie : 9 novembre 2016.

Documentaire de Julie Bertuccelli

cinelolo a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Julie Bertuccelli, cinéaste atypique aussi à l'aise dans le documentaire que dans la fiction, nous amène à la rencontre de Hélène Nicolas. C'est une jeune femme de 30 ans, qui paraît deux fois moins âgée. Elle est autiste profonde, elle a certaines difficultés motrices, elle n'a pas trouvé le chemin de la parole... et pourtant elle écrit, sous le nom de plume de Babouillec. Comme elle ne peut pas tenir de stylo dans la main, elle compose des mots et des phrases à l'aide de lettres cartonnées et plastifiées avec l'aide logistique de sa mère. Et contrairement aux apparences trop simples, ce qu'elle écrit est fascinant. Son vocabulaire est riche, avec une maîtrise de l'orthographe étonnante alors qu'elle n'a pas eu d'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Et elle donne à voir une personnalité hors du commun, très imaginative, espiègle voire corrosive et éprise de liberté. Babouillec se permet même de discuter philosophie avec un mathématicien visiblement impressionné. Il faut remercier la cinéaste pour la qualité de son regard, jamais voyeuriste, qui nous permet d'accéder à la profondeur de l'intériorité de la jeune femme, qui nous bouleverse et fait naître en nous des questionnements essentiels...

La Loi de la jungle
6.7
8.

La Loi de la jungle (2016)

1 h 39 min. Sortie : 15 juin 2016. Comédie

Film de Antonin Peretjatko

cinelolo a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un stagiaire (Vincent Macaigne) au ministère de la Norme est envoyé en Guyane pour homologuer... Guyaneige, la première piste de ski d'Amazonie, financée entre autres par la Banque mondiale du Sport et le Qatar ! Sur place il rencontre une autre stagiaire, spécialiste des jardins à la française (Vimala Pons). Ensemble, ils vont affronter l'absurdité de la situation... Après un coup d'essai qui aura enthousiasmé ceux qui l'ont vu ("La Fille du 14 Juillet"), Antonin Peretjatko confirme son talent et tente avec ce deuxième film d'aller encore plus loin. C'est vrai au sens propre, bien entendu, mais pas seulement. Les deux films sont assez différents visuellement : "La Fille du 14 Juillet" était assez graphique, très pop, celui-ci se nourrit des paysages et de la faune locales. Leur point commun est de mêler un burlesque irrésistible et une satire politique libertaire : ici on trouve une critique corrosive d'un grand projet inutile et imposé, de l'impérialisme français et européen, de la finance et de la bureaucratie... Une sorte de rejeton improbable des classiques de Werner Herzog ("Aguirre", "Fitzcarraldo") et des "OSS 117". Bref, un film culte à ne pas louper.

Café Society
6.3
9.

Café Society (2016)

1 h 36 min. Sortie : 11 mai 2016. Comédie, Drame, Romance

Film de Woody Allen

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

Peut-on encore trouver un intérêt à aller voir un nouveau film de Woody Allen, après en avoir vu quarante ? La réponse est oui, vraiment. Le film s'ébroue certes d'abord en terrain familier, et pioche des caractéristiques d'un peu toutes les périodes de sa filmographie : des amours contrariées filmées sans cynisme qui peuvent faire penser aux Woody Allen des débuts (par ex "Annie Hall"), l'intrigue principale, assez simple, étoffée via de nombreux personnages secondaires très réjouissants (avec un côté "Coups de feu sur Broadway"), un hommage à Hollywood et aux années 30 (comme dans "Le Sortilège du scorpion de Jade"), le retour dans son cinéma (et dans ses dialogues) de la judéité... Seul manque la veine la plus grinçante du cinéaste, ce qui n'empêche pas le film d'être plein d'esprit. Mais tout ça ne serait qu'un bon film avec d'excellents interprètes (Jesse Eisenberg, Kristen Stewart au premier rang) s'il n'y avait, en plus, la maîtrise de la mise en scène. Woody la travaille davantage depuis qu'il se cantonne derrière la caméra, soit une bonne décennie (seule exception : le ratage de "To Rome with love"). Ici, d'abord discrète, elle prend peu à peu de l'ampleur et de l'élégance jusqu'à un final de toute beauté : le cinéaste nous surprend encore dans un des plus grands moments de cinéma de l'année.

Julieta
7
10.

Julieta (2016)

1 h 39 min. Sortie : 18 mai 2016 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

Julieta, la cinquantaine, s'apprête avec son compagnon à quitter Madrid pour le Portugal, lorsqu'elle croise par hasard une jeune femme qui lui donne de maigres nouvelles de sa fille. Elle est bouleversée, elle n'a pas vue cette dernière depuis des années... C'est le début du nouveau film de Pedro Almodovar, qui revient au drame après une parenthèse-récréation de série B érotique ("Les Amants passagers"). Il adapte plusieurs nouvelles d'Alice Munro, d'où un récit à tiroirs, riche en flash-back, ellipses et accélérations (presque un peu trop : le film pourrait durer 20 minutes de plus et développer davantage certains rebondissements). Les amateurs de "Tout sur ma mère" et "Parle avec elle" seront en terrain connu : sans tout à fait atteindre ces deux sommets, Almodovar revisite cette veine là, en saturant les couleurs et en magnifiant ses actrices (dont Emma Suarez et Adriana Ugarte dans le rôle-titre à deux âges différents), avec une mise en scène impressionnante de maîtrise, moins exubérante, plus sobre (mais pas moins émouvante) et propice à explorer des thèmes plus mûrs (transmission, culpabilité).

Merci Patron !
7.4
11.

Merci Patron ! (2016)

1 h 24 min. Sortie : 24 février 2016. Société

Documentaire de François Ruffin

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

Cela commence comme un portrait au vitriol de Bernard Arnault, première fortune de France et patron du groupe LVMH, à travers les dégâts sociaux qu'il a causés avec les dépeçages successifs et autres. D'emblée le ton est donné avec un François Ruffin (de l'excellent journal satirique "Fakir") qui pastiche les questions des journalistes de l'idéologie dominante pour faire réagir au quart de tour les anciennes employées et syndicalistes. Mais il va surtout s'intéresser à un couple au chômage depuis 4 ans, anciens employés de Ecce, une entreprise du groupe LVMH qui a été délocalisée en Pologne. Endettés, ils risquent de tout perdre. Ruffin leur propose un stratagème pour faire raquer leur ancien patron... Avec beaucoup de culot et d'humour, ce film d'intervention (expression qu'on croirait inventée pour ce film) matérialise admirablement la lutte des classes, et la nécessité de la construction de rapports de force (même virtuels). Ruffin a un certain sens du spectacle et de la mise en scène, et son film n'a rien à envier aux meilleurs Michael Moore ou Pierre Carles (savoureuses séquences en caméra cachée). Mieux : il redonne une certaine pêche.

La Sociologue et l'Ourson
7.4
12.

La Sociologue et l'Ourson (2016)

1 h 18 min. Sortie : 6 avril 2016.

Documentaire de Étienne Chaillou et Mathias Théry

cinelolo a mis 8/10.

Annotation :

Sur le fond, ce documentaire décrypte les enjeux de la loi sur le mariage pour tous (peut-être la seule loi authentiquement de gauche de tout le quinquennat Hollande), avec les éclairages de la sociologue Irène Théry. Institution du mariage, famille, filiation sont tour à tour interrogées, avec des perspectives historiques et autobiographiques. Cela aurait pu suffire à donner un film très intéressant, d'autant que les propos sont clairs et dépassionnés. Mais il y a la forme : s'il y a quelques images d'archives (de 2012 – 2013), dont une visite éclair de l'Élysée, la matière principale est constituée de conversations téléphoniques entre Irène Théry et son fils Mathias, co-réalisateur du film. Et ces échanges sont restitués par d'irrésistibles séquences d'animation de marionnettes (oursons entre autres), une vraie et audacieuse trouvaille pédagogique pour que le spectateur s'approprie le sujet. En bonus, la relation mère – fils entre Irène et Mathias. Jubilatoire.

Planétarium
4.9
13.

Planétarium (2016)

Planetarium

1 h 45 min. Sortie : 16 novembre 2016. Drame, Fantastique, Romance

Film de Rebecca Zlotowski

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Au cours des années 1930, deux jeunes soeurs américaines font une tournée en Europe avec leur spectacle de medium. A Paris, Korben, un producteur de cinéma, fasciné, leur commande une séance privée. Puis décide de les engager pour un film qui serait chargé d'enregistrer une trace des présences ressenties lors des expériences. Le réalisateur choisi préfererait tourner de façon classique pour limiter les risques. C'est l'argument de départ du nouveau film de Rebecca Zlotowski ("Grand central"), mais en réalité l'enjeu du film ne cesse de se déplacer et de se redéfinir constamment, sans aucun recours de la cinéaste à de quelconques effets scénaristiques à la mode. Peut-être que le film laissera moins de trace dans la mémoire collective qu'un film qui se cristalliserait autour d'un sujet identifiable d'emblée. Mais pendant la projection, quelle plaisir ! C'est un film qui respire le cinéma, mais qui le fait respirer aussi, avec une inspiration permanente et une vraie originalité, jusque dans la B.O de Rob. Natalie Portman et Lily-Rose Depp assurent dans le rôle des deux soeurs, mais c'est Emmanuel Salinger qui impressionne le plus en Korben. Rebecca Zlotowski complète son casting hétéroclite par des choix astucieux, notamment le cinéaste Pierre Salvadori pour jouer un réalisateur un peu dépassé par les visions de son producteur...

Premier Contact
7.6
14.

Premier Contact (2016)

Arrival

1 h 56 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Science-fiction, Drame, Thriller

Film de Denis Villeneuve

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Denis Villeneuve est un réalisateur capable du meilleur ("Incendies") comme du pire ("Prisoners"). Son éthique de cinéaste est parfois douteuse, mais ici il réussit un très acceptable film de science fiction. Des vaisseaux de forme ovoïde ont atterri dans douze points du globe, et une éminente linguiste (Amy Adams) est appelée par l'armée américaine pour rentrer en contact avec les aliens. Ce qui frappe ici, c'est d'abord une élégance et une vraie inventivité visuelle, très éloignée de l'esthétique des jeux vidéos et des clichés de l'heroïc fantasy pixellisée. On entre aussi dans une belle réflexion assez élaborée sur le langage, et sur le temps. Et s'y ajoute une dimension géopolitique : contrairement aux précédents "contacts" cinématographiques, l'Amérique n'est pas censée représenter la Terre entière. On peut regretter une fin trop rapide, bâclée, pas tout à fait à la hauteur du reste, et des flash-backs mélos parfois un rien envahissants, mais ça ne gâche pas la forte impression d'ensemble.

Dernier train pour Busan
7.2
15.

Dernier train pour Busan (2016)

Busanhaeng

1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Yeon Sang-Ho

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Alors qu'une sorte de virus se répand à travers le pays, en transformant des vivants en zombies hyper-agressifs qui cherchent de nouvelles proies, un père de famille prend avec sa fille le train express KTX pour rejoindre la mère de la fillette à Busan. Mais il y a déjà des morts-vivants dans le train... Décidément, après "Snowpiercer" de Bong Joon-ho, le cinéma coréen aime les films de genre se déroulant dans les trains filant à toute berzingue ! Celui-ci est très convaincant, le scénario est certes classique, mais la mise en scène est assez différente et beaucoup plus digeste que les films de zombie hollywoodiens. Plaisir, efficacité, mais aussi regard politique, puisqu'on constate que lorsque l'individualisme prime, les zombies font plus de victimes, alors que la solidarité (que le père de famille, cynique dans sa vie professionnelle, va apprendre rapidement), a tendance à sauver des vies... Le suspense du film tend donc à se déplacer autour de cette question : est-ce le chacun pour sa peau ou l'entraide qui l'emportera ?

La Fille inconnue
5.8
16.

La Fille inconnue (2016)

1 h 46 min. Sortie : 12 octobre 2016 (France). Drame, Policier

Film de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Il y a des dilemmes moraux, et en particulier une quête morale dans ce nouveau film des frères Dardenne : celle de Jenny, jeune médecin généraliste, qui a refusé d'ouvrir son cabinet, une heure après la fermeture, à une jeune femme retrouvée morte peu de temps après, mais non identifiée par la police. Jenny va tenter de découvrir son identité, pour qu'elle soit enterrée dignement et qu'elle échappe à l'oubli. Certains s'étonneront que les Dardenne aient choisi un personnage principal ne faisant pas partie des classes populaires : se seraient-ils embourgeoisés ? Fausse piste : Jenny (interprétée de façon étonnante par Adèle Haenel) est un personnage plutôt solitaire, son rapport au monde est encore en devenir, mais en s'installant dans un cabinet ouvert aux classes les plus modestes (rappelant un peu "La Maladie de Sachs"), elle laisse la place à de nombreux personnages en rien secondaires. Formellement, contrairement au "Gamin au vélo" ou à "Deux jours, une nuit", on n'est pas immédiatement admiratif devant la maîtrise des cinéastes. Ici, on revient à beaucoup de caméras à l'épaule (tout en ayant une composition des plans rigoureuse), mais l'incertitude de la trajectoire, moins limpide que d'habitude, donne un film assez passionnant et bouleversant.

Quand on a 17 ans
6.5
17.

Quand on a 17 ans (2016)

1 h 56 min. Sortie : 30 mars 2016. Drame

Film de André Téchiné

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

On n'est pas sérieux quand on a 17 ans ? Ce nouveau film d'André Téchiné, son meilleur depuis plus de 10 ans, va plutôt montrer le contraire, en tout cas s'agissant de ses deux personnages principaux, Damien et Tom, qu'on va voir grandir au cours de l'année scolaire. Lycéens dans la même classe de terminale, le premier est le souffre-douleur du second, sans raison apparente. L'hospitalisation de la mère de Tom va pousser la mère de Damien (médecin) à accueillir Tom sous son toit... Sans rien dévoiler de l'intrigue et de la façon dont elle progresse, notamment dans la deuxième partie, on peut néanmoins dire que le scénario, coécrit avec Céline Sciamma ("Naissance des pieuvres", "Tomboy", "Bande de filles"), est très habile pour échapper aux rails d'un certain psychologisme et dessiner des personnages parfois imprévisibles qui vont pouvoir bénéficier d'une puissante incarnation : Kacey Mottet Klein (déjà vu dans les films d'Ursula Meier), Corentin Fila et Sandrine Kiberlain, une nouvelle fois impeccable.

The Assassin
6.4
18.

The Assassin (2015)

Nie Yinniang

1 h 45 min. Sortie : 9 mars 2016 (France). Arts martiaux, Drame

Film de Hou Hsiao-Hsien

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Chine, IXè siècle. Après des années de formation au sabre et aux arts martiaux, la jeune Nie Yinniang (Shu Qi) revient parmi les siens avec pour mission de tuer le gouverneur de la province de Weibo. Problème : celui-ci est son cousin, avec lequel elle a eu des liens privilégiés des années auparavant... Pour son grand retour, Hou Hsiao-Hsien livre un film qui suit la tradition du wu xia pian (film d'arts martiaux), et en même temps très éloigné de "Tigre et dragon", un des succès internationaux du genre. Le rythme est parfois (très) lent (un peu comme dans "Les Fleurs de Shanghai"), sauf les combats, esquisses rapides mais épurées et fulgurantes. Mais il faut se laisser porter, car ce qui impressionne le plus, ce sont la photographie et la mise en scène. La première est due à Mark Lee Ping-Bin et est un ravissement, notamment dans l'utilisation somptueuse des couleurs, et la seconde est magistrale dans tous les plans, mais avec une mention spéciale à certaines scènes d'intérieur vues (épiées) au moyen de légers travellings à travers des voiles agités par la brise...

J'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd
7.8
19.

J'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd (2016)

1 h 30 min. Sortie : 20 janvier 2016.

Documentaire de Laetitia Carton

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Le film se clôt avec une certaine ferveur sur un atelier avec la chanteuse Camille : paradoxalement la musique n'est pas étrangère au monde des sourds, comme en témoignait déjà la séquence d'ouverture du formidable "Pays des sourds" (Nicolas Philibert, 1993). Le beau documentaire de Laetitia Carton est une nouvelle immersion parmi ce "peuple" (mot qu'elle utilise en voix off), comme une lettre adressée à Vincent, un ami malentendant disparu il y a dix ans. Le film explore plusieurs réalités : sourds nés dans une famille d'entendants, sourds nés dans une famille de sourds, entendants nés dans une famille de sourds... Mais c'est surtout une défense de la langue des signes, qui a failli s'étioler avec les méthodes "oralistes" et les velléités médicales de pallier techniquement et partiellement le "handicap" (sans se soucier de l'avis des intéressé-e-s). Cette langue des signes n'est pas seulement un moyen de communication, c'est aussi une culture riche et autonome, à défendre contre les faux discours réacs qui confondent universalisme avec rigidité uniformisatrice.

Suite armoricaine
6.3
20.

Suite armoricaine (2016)

2 h 28 min. Sortie : 9 mars 2016. Drame

Film de Pascale Breton

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Françoise, qui vit en couple à Paris, accepte un poste d'enseignante en histoire de l'art à la fac de Rennes, où elle avait été étudiante une trentaine d'années plus tôt. C'est aussi l'histoire d'un jeune homme de 19 ans qui étudie la géographie dans la même université, tombe amoureux d'une camarade aveugle, et dont la mère, devenue une marginale qu'il a rejetée quelques années plus tôt, va se rappeler à ses bons souvenirs. Qu'est-ce que ça fait du bien de voir un film dans lequel on pénètre comme en terra incognita. En effet, la cinéaste ne souligne jamais rien, mais brosse un récit qu'on croirait linéaire mais qui permet de voir certaines scènes deux fois à quelques minutes d'intervalle avec un point de vue différent, preuve qu'il y a de discrètes boucles temporelles. Cela colle tout à fait au projet du film construit sur des réminiscences du passé (enfance, période étudiante) et qui tisse des rapports secrets et intimes entre peinture, rock des années 1980, psychanalyse et attachement plus ou moins prononcé à un territoire. Une curiosité énigmatique qui mérite vraiment le détour.

Théo et Hugo dans le même bateau
6.1
21.

Théo et Hugo dans le même bateau (2016)

1 h 37 min. Sortie : 27 avril 2016. Drame

Film de Olivier Ducastel et Jacques Martineau

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Grand retour du tandem Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Six ans après "L'Arbre et la forêt", fiction mémorielle un peu figée, ils reviennent avec un projet beaucoup plus radical, qui emprunte à la fois à "Cléo de 5 à 7" d'Agnès Varda et à "Intimité" de Patrice Chéreau. De la première référence ils gardent la forme d'un récit en temps réel (une fin de nuit, entre 4h23 et 6h du matin), de la seconde référence ils gardent l'inversion de la chronologie intime par rapport à la représentation habituelle (entre les deux personnages principaux, la relation est d'abord sexuelle avant que ne surgissent les liens affectifs) et la franchise et la frontalité du regard. Temps réel oblige, la première séquence est une immersion de 20 minutes dans un sex club gay naturiste. Sa longueur inhabituelle peut gêner mais se justifie a posteriori, car elle permet de mieux ressentir ce qui se passe entre les protagonistes pendant l'heure et quart qui suit. Toute aussi immersive est la séquence dans un hôpital (l'un des deux est séropositif, et ils ne se sont pas assez protégés). Ces bouffées de réel n'empêchent pas la mise en scène d'être magnifique, les nombreuses déambulations dans Paris pouvant rappeler "Jeanne et le garçon formidable", leur tout premier film, au paradoxe près que "Jeanne..." était diurne et sombre, alors que "Théo et Hugo"... est nocturne et plutôt solaire !

Les Ogres
6.9
22.

Les Ogres (2016)

2 h 24 min. Sortie : 16 mars 2016. Comédie dramatique

Film de Léa Fehner

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

On ne quitte pas une troupe de théâtre itinérant, qui se déplace en roulottes de ville en ville. Leur spectacle est un "cabaret Tchekhov" et prend d'ailleurs des accents de cirque. Cela démarre sur des chapeaux de roue qui font craindre l'hystérie permanente. Heureusement, bien que mené tambour battant, le film prend le temps de dessiner de vrais personnages (en interaction avec tous les autres), et on s'y attache car derrière les fanfaronnades on devine des fêlures. "Opening night" de Cassavetes n'est pas loin, mais un peu comme s'il était revisité par un cinéma de la démesure : Fellini ou Almodovar. Léa Fehner emprunte d'ailleurs au cinéaste espagnol Lola Duenas, à qui elle confie le rôle d'une artiste qui revient dans la troupe alors qu'elle avait eu des années auparavant une aventure malheureuse avec le directeur du théâtre (joué par François Fehner, le propre père de la cinéaste). La cinéaste emploie également sa mère et sa soeur dans des rôles marquants, en les mêlant aux acteurs professionnels comme Marc Barbé (génialement surnommé "Monsieur Déloyal") et Adèle Haenel, tout simplement formidables.

Ma vie de Courgette
7.7
23.

Ma vie de Courgette (2016)

1 h 06 min. Sortie : 19 octobre 2016 (France). Drame, Animation

Long-métrage d'animation de Claude Barras

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Icare, qui curieusement préfère qu'on l'appelle Courgette, est un garçon de 9 ans qui a provoqué par accident la mort de sa mère : elle l'élevait seule, était alcoolique et avait la fâcheuse habitude de lever la main sur lui. Il est placé dans un foyer, avec d'autres enfants orphelins ou séparés de leurs parents pour des motifs divers (y compris emprisonnement ou expulsion). Il s'agit donc de victimes des violences de la société. Mais le récit, adaptation du livre "Autobiographie d'une courgette" de Gilles Paris, n'en fait néanmoins pas un réquisitoire sur l'enfance maltraitée par les adultes, mais plutôt une histoire poignante filmée à hauteur d'enfant et une ode à leurs capacités de résilience. Les dialogues de l'excellente Céline Sciamma ("Naissance des pieuvres", "Tomboy") déniaisent l'ensemble, ce sont d'ailleurs les enfants qui sont les personnages les plus réussis (les adultes sont plus des personnages de contes avec bons et méchants). Enfin et surtout, il s'agit d'un film d'animation. Le procédé utilisé (stop motion) rend à merveille l'illusion du mouvement. Quant aux visages, sans être forcément réalistes ils sont étonnamment expressifs.

Un jour avec, un jour sans
7.2
24.

Un jour avec, un jour sans (2015)

Jigeumeun matgo geuttaeneun tteullida

2 h 01 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Drame, Romance

Film de Hong Sang-Soo

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Un cinéaste arrive dans la petite ville de province de Suwon la veille d'une projection-débat d'un de ses films. Il fait la connaissance d'une jeune apprentie-peintre. Cela ressemble aux synopsis d'à peu près tous les derniers films d'Hong Sang-soo. Sauf qu'ici son cinéma est revitalisé par un principe que ne renierait pas le Resnais de "Smoking / No smoking" : recommencer son film au bout d'une heure (une caractéristique de ses premières réalisations), et rejouer la même histoire, mais avec de subtiles variations aboutissant à une vraie bifurcation. Partant de là, le spectateur est donc attentif aux moindres détails lors de la première partie, mais c'est surtout lors de la seconde partie que son plaisir peut se déployer à plein. Les scènes sont d'abord quasi-identiques mais filmées sous un autre angle de vue, puis de légers déplacements de l'attitude du personnage principal finissent par changer la donne... Le tout est une sorte de conte moral autour d'une certaine honnêteté voire sincérité. In soju veritas.

No Land's Song
7.2
25.

No Land's Song (2016)

1 h 31 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Musique

Documentaire de Ayat Najafi

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

En Iran, depuis la révolution de 1979, les femmes n'ont pas le droit de chanter en solo devant un public mixte (elles n'y sont autorisées que devant un public exclusivement féminin). Sara Najafi, la soeur du réalisateur, compositrice vivant à Téhéran, décide de défier la censure et d'organiser un concert avec des chanteuses iraniennes (Parvin Namazi, Sayeh Sodeyfi), tunisienne (Emel Mathlouthi, remarquée pendant le printemps arabe de 2011), et françaises (Jeanne Cherhal et l'inclassable Elise Caron - pour les cinéphiles de longue date c'est la doublure chant de Virginie Ledoyen dans "Jeanne et le garçon formidable") réunies pour chanter notamment de magnifiques chants persans odes à la liberté, parfois créés par des femmes et de rendre hommage en particulier à Quamar, une pionnière. Le film suit sur deux ans la préparation de cet événement, les difficultés politiques (parcours du combattant avec l'administration iranienne) comme le travail artistique. Sans révéler la fin, un documentaire émouvant.

La Sociale
7.4
26.

La Sociale (2016)

1 h 24 min. Sortie : 9 novembre 2016.

Documentaire de Gilles Perret

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Deux ans après "Les Jours heureux", excellent documentaire sur le Conseil National de la Résistance et son programme, Gilles Perret nous raconte la construction de la Sécurité Sociale. Il réhabilite notamment la figure d'Ambroise Croizat, ministre du Travail (communiste) en 1945 et bâtisseur de la Sécu, aujourd'hui oublié (mais qui eut des funérailles nationales avec une foule énorme en 1951), y compris dans l'école de formation de l'institution, au profit du haut fonctionnaire gaulliste Pierre Laroque (qui donne son nom à un amphi). Il fait intervenir des chercheurs passionnés, historiens ou sociologues, ou une syndicaliste médecin de l'hôpital public, qui évoquent hier pour mieux critiquer les choix libéraux d'aujourd'hui, arguments solides et rationnels à l'appui. Mais cette Histoire nous est rendue très incarnée grâce à certaines archives mais surtout à Jolfred Fregonara, formidable témoin de 96 ans (né en 1919, décédé en août 2016), militant CGT qui organisa la mise en oeuvre de la caisse de Sécurité sociale en Haute Savoie. Excellent conteur, dans un véritable souci de transmission, il passe le relais aux nouvelles générations avec un optimisme volontariste.

La Tortue rouge
7.2
27.

La Tortue rouge (2016)

1 h 20 min. Sortie : 29 juin 2016. Aventure, Animation

Long-métrage d'animation de Michael Dudok de Wit

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Un homme rescapé d'un naufrage en haute mer échoue sur une île déserte. C'est le point de départ de ce premier long métrage d'animation franco-belge, mais co-produit par les studios Ghibli. Il serait dommage de dévoiler l'intrigue (le film réserve des surprises de taille) : disons que c'est un conte sur le cycle de la vie et une fable universelle sur la condition humaine, rien que ça ! Mais il n'y a aucune emphase, ni dans l'écriture (le scénario est co-signé par Michaël Dudok De Wit et... Pascale Ferran) ni dans le style visuel qui bénéficie de la même simplicité : personnages aux contours bien apparents (ligne claire) insérés dans des paysages magnifiques. Et enfin absence de dialogues : il y a les bruits de l'environnement naturel, des cris, un accompagnement musical jamais envahissant, et c'est tout. Une production artistique due à Isao Takahata (les studios Ghibli ont co-produit le film) pour un résultat sans tambour ni trompettes mais de la belle ouvrage !

Baccalauréat
6.6
28.

Baccalauréat (2016)

Bacalaureat

2 h 08 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Drame

Film de Cristian Mungiu

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Romeo, médecin dans une petite ville, a tout fait pour que Eliza, sa fille, soit acceptée dans une université britannique. Il ne reste plus à Eliza qu'à obtenir une très bonne moyenne au baccalauréat, une formalité pour elle. Mais elle se fait agresser aux abords du lycée, amoindrissant ses chances de réussite... "Baccalauréat" a eu le prix de la mise en scène à Cannes, celui du scénario aurait pu lui convenir tout autant (voire mieux). La toile de fond est la montée, dans la société roumaine, de l'individualisme occidental couplée à la persistance d'un niveau de corruption élevé. Le père, quasiment de tous les plans, est interprété par Adrian Titieni, qui jouait déjà le rôle d'un père de famille dans "Illégitime", autre très bon film roumain sorti cette année.

Fais de beaux rêves
6.6
29.

Fais de beaux rêves (2016)

Fai bei sogni

2 h 11 min. Sortie : 28 décembre 2016 (France). Drame

Film de Marco Bellocchio

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Massimo a 9 ans, en 1969, lorsque sa mère adorée meurt une nuit, mystérieusement. Il est d'abord dans le déni, notamment auprès de ses camarades de classe ou lors de l'enterrement, avant de prendre Belphégor (héros du feuilleton qu'il regardait avec sa mère) pour grand frère imaginaire. Trente ans plus tard, il est devenu journaliste, d'abord dans le milieu sportif puis reporter de guerre dans les Balkans. Mais, au moment de vider à la mort de son père l'appartement familial de son enfance, il est toujours hanté par les blessures de son passé et a toujours des difficultés pour s'accomplir pleinement dans sa vie personnelle. Le nouveau film de Marco Bellocchio est inspiré d'un roman autobiographique de Massimo Gramellini, tout en revisitant des thèmes qui lui sont chers (la famille, la religion, le deuil, la psyché humaine). Il orne les différents éléments romanesques d'une mise en scène qui frappe par sa précision (mais pas forcément concise). Grâce à son expérience (et à une impeccable direction d'acteurs), il réussit après "La Belle endormie" un nouveau drame psychologique qui évite à la fois la lourdeur comme la superficialité.

Les Délices de Tokyo
7.3
30.

Les Délices de Tokyo (2015)

An

1 h 53 min. Sortie : 27 janvier 2016 (France). Drame

Film de Naomi Kawase

cinelolo a mis 7/10.

Annotation :

Dans une petite patisserie de Tokyo, un quadra solitaire (sur)vit en vendant des dorayakis, sorte de petites crêpes fourrées aux haricots rouges confits. Un jour, Tokue, une adorable septuagénaire vient lui proposer son aide. Il finit par accepter, s'étant rendu compte que sa recette est bien meilleure. Les clients affluent, dont un groupe de collégiennes... Cela commence comme un conte culinaire qui frôlerait le pittoresque et la mièvrerie, mais c'est une fausse piste. Le véritable enjeu du film apparaît plus tard, l'histoire d'une mise au rebut de la société... Du coup, la petite leçon de vie et de spiritualité gagne en profondeur. Dans un style plus mineur que son ample film précédent (le beau "Still the water"), la cinéaste se laisse aller à une palette d'émotions simples mais vraies et communicatives.

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