*Livres de l'année* (en attendant de trouver un titre original)

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Outre évidemment les thèmes abordés dans ce livre, qui sont taillés pour moi vous imaginez bien... J'aime énormément le style d'Andreï Makine.

Il m'avait déjà enchanté avec Le Testament français (Prix Goncourt 1995) et son écriture classique, académique, précise et malgré ce qu'en disent certains critiques d'aujourd'hui qui voient en cela une régression pompeuse et emphasée, je trouve ses mots toujours bien sentis, réfléchis. Ce qui donne au contraire, en tout cas pour moi, une impression de finesse dans la lecture.

Le livre aborde l'après-guerre en Russie, sur deux temporalités. Roman d'aventure, de guerre, épris de romantisme et de "nature writing" comme disent les Anglo-Saxons, on se laisse aisément embarquer dans ce petit livre sur la piste de cet archipel promis.

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Relative déception.

Je n'avais jamais lu de livre de Patrice Franceschi, mais son étiquette d'écrivain-voyageur, parachutiste et aviateur (vous me connaissez...) forcément m'attirait.

"Éthique du samouraï moderne" se veut être un petit manuel de philosophie pratique où l'auteur par 327 petites leçons données par l'illustre maître Izogushi depuis le dojo d'Ishen, entend armer au mieux ses disciples pour affronter les embûches sur leur chemin.

D'influence stoicïenne, Patrice Franceschi décortique ce qu'il appelle l'humanisme combattant, leitmotiv de sa vie et de son œuvre. Si certains enseignements résonnent avec des problématiques bien contemporaines - il avertit notamment ses élèves de se méfier des "faux-monnayeurs" qui pullulent dans nos sociétés - le livre tombe parfois dans le débit de poncifs, heureusement sans moralisme pompeux, mais qui m'a parfois donné envie de m'échapper de ce bouquin.

Néanmoins, certaines formules tapent juste et bien. Un livre en demi-teinte donc, utile et... à quelques reprises assommant. Je recommande tout de même, sa faible épaisseur en fait un compagnon de route substantiel.

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Il m'aura fallu tout de même plusieurs mois pour en venir à bout. La faute à un agenda fort chargé mais pas que... Je dois dire que je retire de ces «Illusions Perdues» une expérience contrastée.

La première partie est fabuleuse. Elle décrit avec une acuité clinique et un cynisme effarant les sociétés de province et de Paris. Ces jeux de rôles entre castes, cet arrivisme, ce culot, les turpitudes omniprésentes qu'on retrouve dans la bourgeoisie comme chez les plus miséreux. Personne n'est épargné et Balzac, même s'il lui arrive d'acquitter ses personnages dans un élan de bonté aussi fugace qu'authentique, s'amuse à triturer de l'intérieur les Hommes qu'il met en branle avec un brio, un style il faut bien le dire, exceptionnel.,, Moins de lyrisme que chez Hugo, davantage de lettres, de mots, d'aphorismes, de phrases comme des sentences d'une cruauté jubilatoire.

Néanmoins, le livre perd de sa superbe à mi-parcours, et lorsqu'il raconte avec forces détails le fonctionnement – où plutôt les errements – de la justice à l'époque de sous la Restauration ou encore les tâtonnements de l'imprimerie au 19e Siècle, on trouve le temps bien long. La fin d'ailleurs, si ce n'est cette rencontre incroyable avec un abbé espagnol, manque à mon sens de panache.

Il ne faut néanmoins pas s'y tromper, Balzac cingle l'être humain comme personne. On a assez d'une main pour compter ceux qui avec lui ont atteint un tel degré de discernement pour nous épingler, nous pauvres mortels. On voyage ici dans ce roman certes long, certes ennuyeux parfois, mais dont l'amplitude dépasse aisément des siècles de littérature.

Un classique exigeant, éternel. Aussi bien dans les thèmes traités que dans les manœuvres couvertes, il garde une modernité infaillible.

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Aussi foutraque qu'intéressant, agaçant qu'agréable...

Stay tuned les millenials, une critique devrait suivre. (si je survis à cette putain de canicule)

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Croc-Blanc est un peu l'exact opposé de l'Appel de la Forêt. Celui-ci racontait l'affranchissement d'un chien-loup quand Croc-Blanc lui, capturé par les hommes hors du "Wild", découvre au travers d'un long et douloureux voyage, l'apprivoisement.

Toujours aussi puissant, Jack London n'a aucun autre concurrent dans cette manière de rendre grâce de la dignité de la Nature. Certains passages sont sublimes: le combat entre le loup et le bouledogue, les descriptions des courses de chiens de traîneaux, les développements sur l'implacabilité de la nature et celle des hommes, etc...

Un chef-d'œuvre intemporel et tellement vivifiant !

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Vous connaissez mon amour pour Sylvain Tesson...
Il écrirait une notice de course que je trouverai cela fabuleux.

Ce petit livre est en fait un recueil de ses passages sur Notre-Dame dans ses différents livres. La cathédrale étant pour lui bien plus qu'un simple monument ou un édifice religieux. Elle est une idole et une inspiration de tous les jours, un sanctuaire et un terrain de jeu.

Notez qu'au début ainsi qu'en fin de livre se trouve deux textes originaux.
Inspirant, comme toujours avec notre écrivain des parois.

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En voilà un livre original !

L'auteur entremêle plusieurs genres, se perd aussi bien dans un récit de voyage en Sibérie que dans une introspection puissante et désenchantée où, entre deux fulgurances tellement sombres, il dévoile ses idoles. On pourra en effet découvrir à l'intérieur de formidables hommages à Corto Maltese et à Thelonious Monk. Entre autres...

Le livre pêche de par ses qualités. Il se veut vertigineux, tordu, y réussi fort bien, mais par moments on se sent perdu devant les circonvolutions improbables qu'il prend.

Dans la prose contemporaine, Le Carrousel des Ombres surgit comme un ovni, étrange, bigarré et fascinant. Il y a incontestablement un auteur aux commandes, avec ce qu'il faut de détestation de son époque et de névroses exploitées habilement pour créer une œuvre !

Impressionnant !

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Le mythique Walden, terreau fertile pour des générations entières de lecteurs d'une philosophie minimaliste, empirique, inspirée par la vie dans les bois...

Je ne m'attendais pas à un livre aussi "difficile". L'auteur digresse continuellement, comme emporté par sa fougue libertaire, décrit minutieusement ce que demande une vie en marge de la civilisation, en auto-suffisance. L'auto-suffisance d'ailleurs, cela pourrait résumer en 1 mot la pensée de Thoreau.

Certains passages sont splendides, il sort des développements vertigineux, quelques aphorismes claquent brillamment, mais entre ces (nombreux) chapitres, parfois, on se demande pourquoi il s'évertue à vouloir décrire aussi précisément un lac, une forêt, n'importe quel élément naturel. Si cela donne une teinture poétique à son propos, du "nature writing" avant la lettre, il faut s'accrocher pour ne pas perdre le fil de son recensement d'un univers reconstitué, défini, à-même le sol d'une ruralité éloignée de l'homme.

Je vous donne volontiers cet extrait où Thoreau nous parle de la puissance des livres:

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Critique à venir. Sans doute...

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Essai aussi percutant qu'abscons sur la notion de liberté et son usage aujourd'hui. François Sureau s'en prend à l'état, oppressif par nécessité dans l'urgence, mais aussi à nous, moins citoyen qu'individu dans une société régie de plus en plus par des procureurs hétéroclites.

Certains passages sont vraiment vertigineux, surtout quand il tance cette stupidité de " d'incitation à la haine" qu'on nous ressort à toutes les sauces. Je le trouve moins convaincant quand il critique l'état d'urgence, même s'il n'a pas tord sur le principe.

Court, bien écrit, pas forcément facile d'accès néanmoins. Un petit livre important.

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Je vais probablement étoffer mon ressenti dans une critique...

Un livre fort, poignant. Le parti-pris du texte brut perturbe au début, il faut le souligner, mais ensuite on comprend la démarche de l'auteur.

La catastrophe de Tchernobyl est un événement sans précédent, surréaliste, implacable et insaisissable. Ce livre le démontre minutieusement par ces témoignage recueillis. La conclusion m'a bouleversé, rares sont les livres finalement qui m'auront tiré, je dois le confesser, les larmes de cette manière...
Un grand livre.

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Comme pour Les Fleurs du Mal de l'ami Baudelaire, à boire et à manger mais des fulgurances géniales.

J'adore celle-ci:

" Les souvenirs sont cors de chasse,
dont meurt le bruit parmi le vent"

Un certain Rutger Hauer n'aurait pas renié cette phrase if you know what i mean...

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Aussi décapant qu'ennuyeux, rarement fort heureusement...
Un texte court, abouti sur la forme car tu as cette impression que le narrateur t'engueule du début à la fin. Très réussi de ce point de vue.

La complainte furieuse d'un homme aigris, dépressif, tour à tour lucide et comme possédé. Les passages avec Liza la prostituée dans la seconde partie sont juste magnifiques.

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Court, dense et passionnant.

Le récit d'une anthropologue, perdue dans le Kamtchatka russe, qui un jour tomba nez à nez avec un ours. De ce combat, qui la laissa comme on l'imagine bien mal en point, naît une réflexion sur l'homme et son insaisissable double, l'animal. Un combat qui peu à peu devient rencontre au fil de ses pensées et de sa revalidation, un coup en France, un coup de retour aux confins de la Russie.

Un beau livre sur l'intranquilité, sur l'animisme, thème plus que jamais d'actualité aujourd'hui ou l'homme moderne, en quête de nouvelles spiritualités dans un occident dévitalisé, retourne à la source primitive de ses rêves.