Mad Asia - Section Japon (live-action)

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Feu Kinji Fukasaku a fait de la figure du yakuza son dada, le montrant moins propre qu'il ne l'était autrefois, à l'image de ce que l'on peut voir dans Guerre des gangs à Okinawa (1971). Mais ce qui semble être son film le plus populaire n'a rien à voir avec les gangsters japonais et est ironiquement son dernier film réalisé entièrement (son fils Kenta a fini le dit "dernier dernier film"). Battle Royale est adapté du roman de Kôshun Takami (1999), lui-même adapté depuis en manga (Taguchi, Takami, 2000-2005). Un film rapidement devenu culte au point que des allusions de plagiat sont rapidement arrivés en ce qui concerne les romans Hunger Games (Suzanne Collins, 2008-2010) et ses adaptations réalisées par Gary Ross et Francis Lawrence (2012-2015). Un schéma pas si différent (des adolescents sont choisis pour s'entretuer en espérant qu'il en reste un à la fin du jeu), mais aux traitements différents. Les romans de Collins jouent davantage sur la critique des médias et leur tendance au paraître et les adaptations contiennent la violence à cause du sacro-saint PG-13. Battle Royale se révèle beaucoup plus politique et saignant (ici pas de PG-13, c'est open bar). Fukasaku dévoile une société malade où les adultes font s'entretuer leurs enfants car ils ont peur d'eux. Des adultes symbolisés dans le film par des soldats et surtout par Beat Takeshi en professeur. Rien de mieux qu'un acteur charismatique pour lancer les hostilités. Le réalisateur ne fait aucun cadeau à ses personnages qui voient l'occasion de régler leurs comptes ou de tomber dans la violence la plus gratuite. Les embrouilles de lycée prennent des proportions fantastiques dans un contexte pareil. Les plus faibles partiront les premiers, mais les plus fous ne sont peut-être pas ceux que l'on croit. On assiste finalement impuissant à un exutoire où les survivants seront ceux qui pourront se sauver à temps. Ou il est déjà trop tard.

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Un film avec un rythme assez lent qui peut décontenancer, d'autant que le film ne parle finalement pas de grand chose. Naomi Kawase parle de la banalité du quotidien, de drames, de non-dits. Il y a parfois un sentiment d'ennui qui s'installe malheureusement. Toutefois, il y a parfois des moments de grâce comme cette danse vite rejointe par la pluie ou alors ce dernier plan, semblant évoquer directement le jumeau absent, s'envolant vers les cieux après avoir naviguer dans les rues comme au début du film. Ce qui dégage une certaine poésie au final.

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Takeshi Kitano prend les armes pour un film de yakuzas qui se transforme progressivement en film de vengeance. Comme souvent chez Kitano, la violence arrive de manière brutale alors que le calme semblait régner.

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Un tour de force dans son genre. Vous pensez que tout va bien, puis paf ça dérape. De film policier on passe au film de braquage, puis enfin à la poésie digne de Kitano. L'intimité qui revient bafouée sous le poids des armes.

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L'été de Kikujiro intervient après plusieurs oeuvres où Kitano a évoqué les yakuzas et même après, son film suivant étant Aniki mon frère (2000). L'été de Kikujiro apparaît donc comme une bouffée d'air bénéfique entre des films violents. Kitano aurait pu se contenter de faire la même chose que le personnage de yakuza qu'il s'est forgé avec le temps. Pourtant, il décide de jouer sur le repenti qui n'a pour le coup rien à voir avec celui qu'il jouait dans Jugatsu (1990). Dans L'été de Kikujiro, il prend sous son aile un enfant (Yusuke Sekiguchi) qui recherche sa mère qui l'a laissé depuis bien trop longtemps chez sa grand-mère. Kikujiro c'est lui, mais l'enfant est le rôle principal. Kitano incarne un ancien yakuza qui devient en quelques sortes le tonton d'adoption du petit. Il joue du cliché du mafieux, notamment sur le côté bagarreur qui ne lui est pas toujours bénéfique. Dans un sens, Kitano revient au comique qu'il a pu être par le passé et qu'il avait en partie retrouvé dans Kids returns le temps de quelques scènes (1996) ou dans le foutraque Getting Any ? (1995). Qu'importe que le film ne soit qu'un road movie dont la quête ne sera qu'en partie découverte. Ce qui compte à l'écran est la relation entre un enfant qui n'a visiblement pas eu de père (comme de parents plus généralement) et un repenti sans enfant. Le duo fait mouche, touche le spectateur et c'est ce qui rend le film terriblement beau.

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Takeshi Kitano a tourné dans des films en langue anglaise ou des grosses productions hollywoodiennes, à l’image de Merry Christmas Mr Lawrence (Nagisa Oshima, 1983), Johnny Mnemonic (Robert Longo, 1995) et de Ghost in the shell (Rupert Sanders, 2017). Sa neuvième réalisation fut majoritairement tournée aux USA et en anglais. Kitano incarne un yakuza devenu trop gênant au Japon et devant s’exiler aux States. Là-bas, il devient un caïd aux côtés de son demi-frère (Claude Maki qui avait déjà tourné pour Kitano dans A Scene at the sea) et de son ami Denny (Omar Epps encore loin d’arpenter l’hôpital Princeton Plainsboro). Kitano a régulièrement évoqué le monde des yakuzas durant sa filmographie, que ce soit dans Jugatsu (1990), Sonatine (1993), L’été de Kikujiro (1999) et Kids returns (1996). Avec Brother, Kitano peut se permettre une vision différente en devenant le gaijin (terme péjoratif que les Japonais utilisent pour qualifier les étrangers). C’est lui qui amène sa méthode aux USA et forme un nouveau modèle chez les gangsters. Le réalisateur montre un univers où les difficultés seront décuplées à cause des communautés déjà présentes et voyant d’un mauvais oeil le nouvel arrivant. Dès lors, Brother se développe rapidement comme une guerre des gangs impitoyable, se terminant mal comme la plupart du temps avec le réalisateur. Un baroud d'honneur pour Kitano qui ne retrouvera le monde des yakuza que dix ans plus tard avec la trilogie Outrage (2010-2017).

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Récit d'une injustice sinistre où l'amour doit s'écraser sur l'autel de l'autorité. Masaki Kobayashi signe un film terrible sur un amour brisé par les conventions, au point de révolter jusqu'au spectateur lui-même. Toshiro Mifune s'avère puissant en père et beau-père confronté à une situation infernale jusqu'à deux climax tragiques par excellence.