Mémentos littéraires, 2017

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Toujours faits personnels listés un peu chiants, comme ses idées de romans un peu ésotériques.
Mais plein de réflexions socio-philologiques éclairées.

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Faut arrêter avec le fantasme des élus.
La première partie, c'est la maïeutique provoquée par Narcisse pour que Golmund accouche de sa mère. C'est un peu paradoxal du coup c'marrant. Freud n'a qu'à bien se tenir. Narcisse, c'est un peu le post-Platon désabusé, il dédie sa vie aux Idées, mais il regarde avec mélancolie les Formes qu'il leur préfère. Il reconnaît au poète une supériorité sur le philosophe. Son orgueil est la passerelle sensuelle qui permet la révélation.
Connais-toi toi même ? Non, "je croyais seulement le connaître mieux qu'il ne se connait lui-même".

La deuxième partie ressemble à un Paysan Parvenu. Le type bg chope de la zouz pour monter en société. Le traitement des sentiments amoureux est super mièvre.

Du coup l'ensemble est très post-romantique. Romantique, mais avec un peu plus de rationalisme. Pas ma came.

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ça manie plein de concepts chelous que je comprends pas mais c'plutôt agréable / post marxiste et ça interroge tout plein de rapports à l'art intéressants.

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Travail fondateur et beaucoup de réflexions très importantes mais bordel ce que Barthes peut finir par être chiant à se mettre toujours en avant sans aucune vergogne, à constamment théoriser son propre regard sur les choses comme si sa sensibilité valait le partage plus qu'une autre.

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Du style merveilleux pré-Reverdy, une sorte de sublimation de la guerre hyper colorée assez régulière.
Y a beaucoup de poèmes un peu ennuyants, mais quelques uns super beaux.

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Le langage est échec, la parole n'est plus performative du tout : il n'y a que paroles, pas une action. Personne ne se comprend, aucune parole n'atteint l'autre. Et quand il n'y a pas de paroles, il n'y a plus qu'un silence. Est-ce l'éternel retour, une journée qui se répète sans cesse ? Y a-t-il un "cours des choses" comme Hamm le suppose parfois ? On le ressent parfois dans le phénomène de vieillissement des corps, ou encore dans des réserves qui semblent s'épuiser. Pour autant, le départ de Clov n'a jamais lieu, il est suggéré par le changement de vêtement, mais ce n'est pas comme Bérénice qui elle part vraiment et marque une vraie "fin de partie". La fin annoncée n'arrive jamais, ou elle est située au premier mot de Clov, la pièce elle-même est sa propre fin.

Le présent est un vide, un non-présent, il ne tient que par les anecdotes passées ou le roman fictionnel que tente de dresser Hamm. Pareil dans l'espace : tout est vide, une chambre dans une nature vide. On en vient à avoir peur de l'action, peur d'intégrer l'altérité (la puce, le rat, l'enfant) à un système d'interdépendance qui semble fragilement fonctionner comme dans Au But : la Fille est le corps tout comme Clov, la Mère est l'esprit tout comme Hamm. Mais ici, Hamm en tant que personne handicapé est incapable de bouger, comme condamné à l'échec lui aussi.

On retrouve encore la présence de la névrose, propre au théâtre moderne : les parents sont littéralement mis à la poubelle comme un fantasme de contrôle où Hamm peut les faire taire quand bon lui semble, malgré le fait que tout ce qu'ils disent lui déplait fortement.
La relation entre Hamm et Clov elle aussi est complexe, père et fils. La rancoeur est palpable.

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En soi c'est intéressant ce que tu dis Clément. On voit que t'as un esprit de synthèse fin et tout. Mais merde, c'est quoi cette lecture super psychologisante quand tu fais une monographie ? Et c'est quoi tous ces reflux de bourgeois gaucho qui adopte une lecture marxiste pour mieux idéaliser l'art intellectuel élitiste avant-gardiste face à l'art populaire qui reste une sorte de vecteur, selon Greenberg, d'un ordre social décadent ?

J'ai pioché dans les articles qui m'intéressaient. Il est bien renseigné sur les avant-gardes françaises.

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Avec mon regard contemporain, j'ai l'impression de retrouver dans le bouquin ces films d'horreur ou ces épisodes d'X Files qui mettent en scène une sorte de village conspirationniste où tout le monde est de mèche, effrayant, et où le personnage principal s'enlise pour ne jamais s'en sortir. D'ailleurs, les figures des personnages sont assez proches de ce merveilleux-fantastique lugubre.

Sauf qu'ici, K. fait preuve d'un entêtement impressionnant, pas du tout naturaliste. Il s'implique plutôt que de chercher à fuir.

C'est éminemment contemporain dans la mesure où le système technocratique est extrêmement complexe au point de faire douter de l'existence matérielle des gens à la tête du réseau, du Château.

C'est souvent long, ça parle beaucoup, y a de l'échec partout. On renvoie à ci, à ça et on se perd. Les arguments sont d'autant plus caduques qu'ils sont tous expectatifs, abstraits. C'est super intéressant mais c'est vraiment long pour cela.

Souvent je note dans mes analyses du théâtre contemporain que c'est l'interruption de l'altérité d'un individu qui vient perturber un système fragile entre deux-trois autres individus.
Ici c'est pareil à l'échelle d'une société qui tente sans cesse de digérer la personne de K., parce qu'il lui est trop étranger. Ses manières, pour nous logiques, sont là-bas mal vues chez ces gens conditionnés.

Cette fois-ci, pas échec du langage. Au contraire, K., L'hôtelière, Klamm, prennent un malin plaisir à le manier par pure expérience performative. Seulement, impuissance en regard de l'ensemble.

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En fait, Didi-Huberman il t'apprend plein de choses, c'est dense mais un peu creux dans la mesure où y a rien qui fait système dans ses analyses quasi universitaires. ça ressemble plus à un ensemble de réflexions toutes pertinentes mais avec des coutures un peu surfaites.
Après ça m'est égal, c'est super.

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Le livre est extrêmement dense, et il faut bien maîtriser Hegel et Marx pour comprendre une bonne moitié du propos.
Mais même sans capter toutes les ficelles, c'est assez intéressant. C'est pas innocent qu'il ait autant marqué le post-structuralisme.

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Zzzzzzzz.
Y'en a qui parle de ce Paris bien mieux que toi. C'est compliqué de comprendre la beauté du quotidien quand tu passes ta vie à te kiffer, André. En fait c'est Etes-vous fous de Crevel, mais avec André comme centre. ANDRE ANDRE ANDRE. Ouaw André, ton mythe est si bien fondé. Laisse les femmes tranquilles André, pire mec.

C'est dommage parce que la toute première partie, l'annonce de son projet, était assez marrante, comme une continuité du projet surréaliste.

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Le problème de Debord, c'est la radicalité de son système qui ne rend possible que l'échec. C'est un Breton du monde post-moderne confirmé. Son nihilisme le mènera au suicide.
C'est dommage, son postulat est passionnant, mais son rejet radical de toute démarche à l'intérieur de ce qu'il dénonce gâche toute possibilité d'exécution.

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C'est pas si mal. On est toujours dans le délire pompeux de Duras qui rassemblent de manière incongrue plein de gens tordus avec des cassures existentielles mais sinon le sujet est assez maîtrisée (faut croire qu'elle avait sa cassure métaphysique elle aussi).

Les dépersonnalisations propres au Nouveau Roman retrouvent ici un écho réussi, le personnage de Lol est assez fascinant, tout tend à défausser le lecteur de son empathie.

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Je peux idéologiquement pas supporter ce bouquin qui réfute en deux pages de l'incipit l'Eternel Retour pour imposer une autre théorie de la vie. Kundera, comme à son habitude, calque toujours ses théories sur la vie par association d'idées comme un vrai sophiste. ça sent le forcé, tout le temps.

Sinon pourquoi ce sont tous des bourgeois ? Et pourquoi Kundera est toujours hyper motivé par le cul ou le communisme ?

Je peux pas non plus détester ce bouquin parce que l'ambiance distanciée le rend intrigant. Puis au moins, Kundera a l'audace de rendre la mort de Karenine beaucoup plus éprouvante que celle de n'importe quel protagoniste. Mais bon, s'il faut attendre la fin du bouquin pour être ému...

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C'est marrant de voir à quel point tous les intellectuels de gauche ont dénoncé la société post-moderne depuis bientôt 80 ans mais que tout le monde s'en fout.

Sinon, l'Ecole de Francfort c'est hyper pessimiste et avilissant en fait dans la mesure où ils prennent l'humain d'un pdv complètement réducteur, pareil pour la culture alternative.

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Much positivism & socialism.
Simple, dense. Une anthologie quoi.

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Que dire, que dire.

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C'est parfois ponctuellement intéressant. Sinon, ça se répète énormément et y a un côté didactique très désagréable. Aussi, une sorte de culte du soi très gênant et discriminant. Qu'il parle pour lui et sa clique, tant mieux.
C'est presque réac, dans l'idée de la culpabilisation de la dépression. "Si t'es malheureux c parce que tu penses trop, t gâté, t'as trop de tps libre". Allez, va fonder une start-up.

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Une relecture en sachant mieux qui correspond à quoi doit être agréable.

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j'ai envie d'le relire du coup, c'est hyper dense. Y a un aspect systémique à l'oeuvre que je trouve formidable, presque sans fond. Les personnages sont touchants, mais ça s'essouffle un peu sur la fin dans la mesure où j'ai l'impression de les voir devenir définitivement systèmes eux aussi. ça sert le propos, mais ça m'attire moins.

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Sympa.

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C'est hyper dense et intéressant, mais ce type j'le croise dans un bar je n'lui adresse pas la parole tellement il m'est antipathique.

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On dirait des pastiches de poésie grecque classique.

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Les théoriciens / historiens ou philosophes de l'art contemporains sont quand même rigolos à tous se taper dessus pour des raisons d'honnêteté intellectuelle qui cachent toujours de l'idéologie.
Yves Michaud le relève bien et en rend d'autant mieux compte qu'il fait la même chose dans son travail.

L'entreprise est de très bonne qualité, le travail de recherche et une majorité de la réflexion autour est bien réalisé, très instructif et synthétique. Néanmoins, en filigrane, Yves Michaud distille tout de même sa propre idéologie tout le long de l'essai alors qu'il prétend à la place de l'arbitre.

La deuxième partie est définitivement un lieu d'expression de son opinion, somme toute assez intéressante.

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Un bouquin dense, les sujets qu'il aborde sont tous passionnants, parfois un peu bizarrement intégrés les uns dans les autres (passer de socialisme à cinéma par le biais de ses concepts d'authenticité et d'aura se fait un peu rapidement).

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Compilation de documents commentés. ça vaut ce que ça vaut.

On ressent parfois l'effervescence, l'humanité et le dynamisme derrière l'édification d'un projet social, politique et artistique sur le long terme. C'est super satisfaisant.

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Beaucoup d'informations intéressantes, facilement traitables. Une théorie qui dans les grandes lignes plaît : mettre le temps comme structure normative de pression, c'est passionnant.

Par contre son approche systémique est très mauvaise, à chercher des métasystèmes de pensées. C'est dangereux et Pascal Michon le remarque bien : ça se solde forcément sur un pessimisme.

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Sa solution finale après 300 pages de blabla c'est de participer à des discussions argumentées pour décerner le bon du mauvais, mais il ne pose jamais les conditions de possibilité et les critères argumentatifs de cette discussion.
Le passage sur le monde de l'art est intéressant, normal, il ne s'y retrouve pas.
Puis il cite sérieusement Onfray. A la fin de son bouquin. LA FIN.

Annotation :

Bourdieu et sa méthodo la plus détaillée possible. Les conclusions font encore sens aujourd'hui.