Cover Mes sorties ciné 2013

Mes sorties ciné 2013

Ou plus précisément : mes sorties ciné "mainstream", essentiellement limitées à l'agenda des sorties nationales, excluant donc les projos de quartier, les ressorties, les rétrospectives à la Cinémathèque Française, etc.

Liste de

84 films

créee il y a presque 11 ans · modifiée il y a plus de 6 ans

Le Monde de Charlie
7.1
1.

Le Monde de Charlie (2012)

The Perks of Being a Wallflower

1 h 43 min. Sortie : 2 janvier 2013 (France). Drame, Romance

Film de Stephen Chbosky

Scaar_Alexander a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

En douze mots comme en cent, un des plus beaux films d'ados qu'Hollywood ait produit en trente ans ; aussi important que le génial Breakfast Club de John Hughes l'avait été pour la jeunesse américaine des 80s. On tient là une oeuvre parfaitement personnelle, réalisée par l'auteur même du best-seller dont le scénario est tiré. L'enfant de la génération désenchantée Stephen Chbosky domine son récit du début à la fin, de son âme et de ses tripes. Son film est l'archétype du bébé chiadé, aux scènes fantasmées jusque dans le moindre détail des années auparavant. Son spectacle est porté vers la grâce par un brelan d'as de jeunes acteurs (à la tête duquel se trouve l'impressionnant Logan Lerman, parfaitement oscarisable... suivi juste derrière de l'inénarrable Ezra Miller, et de la lumineuse Emma Watson, qui n'a pas fini de nous impressionner) et leur alchimie électrique, doté d'une BO de film-culte merveilleusement 80s (Bowie, Sonic Youth, The Smith, New Order !), bourré de scènes mémorables (la scène de danse sur Come on Eileen est le premier exemple qui vient à l'esprit) et d'images-emblèmes lui assurant la postérité par leur originalité et leur inspiration (les deux scènes du tunnel sont d'éclatants exemples). The Perks... est un grand film unique et précieux, mû par l'émotion sourde des souvenirs de jeunesse, comme l'était le grand Stand By Me de Rob Reiner, ou le génial Almost Famous de Cameron Crowe. Un film-culte par décennie, c'est le moins qu'on puisse attendre.

Maniac
6.1
2.

Maniac (2012)

1 h 29 min. Sortie : 2 janvier 2013 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Franck Khalfoun

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Au rayon "dans ta face", je prendrai... la mère. Maniac est éprouvant, mais c'est un peu l'idée. Le parti pris du filmage à la première personne, très casse-gueule, est en bonne partie responsable de la nausée finale. L'identification avec le tueur est impossible, mais l'empathie cruellement inévitable. Et les meurtres, que Khalfoun a eu le bon goût de ne pas limiter (c'est parfaitement gore et cruel), en voient leur impact décuplé. Et à travers ces yeux malades de prédateur, New-York a des allures de fin du monde. Le score synthé de Rob, aussi somptueux que la photographie du film (digne successeur de Philip Glass ?), y est sans doute pour quelque chose. Nota bene : l'argument de la psychanalyse de comptoir, utilisé par les détracteurs du film (le remake s'arrête sur la mère dévergondée du tueur comme "explication"), n'est même pas aussi solide qu'ils le pensent : certains des plus grands tueurs en série, comme Ted Bundy, ne sont pas allés chercher plus loin. Nota bene 2 : Nora Arnezeder est un autre effet spécial du film. La suivre avec attention. En termes de sex appeal juvénile, elle se pose là.

The Master
6.6
3.

The Master (2012)

2 h 18 min. Sortie : 9 janvier 2013 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Si PTA pouvait arrêter de se prendre pour Orson Welles ou John Huston, et embrasser de nouveau ses influences scorsesiennes et altmaniennes (aaah, Boogie Nights !), il rendrait service à tout le monde, y compris à sa carrière. Parce que pour l'instant, plus il essaie, moins ça le fait. La bonne nouvelle avec The Master, c'est que tout le monde n'est pas tombé dans le panneau, contrairement à ce qui s'était produit devant There Will Be Blood. Peut-être un mal pour un bien.

Django Unchained
7.8
4.

Django Unchained (2012)

2 h 45 min. Sortie : 16 janvier 2013 (France). Western

Film de Quentin Tarantino

Scaar_Alexander a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Question susceptible de fâcher : Django Unchained est-il le premier grand film de Tarantino depuis dix-neuf ans ? Naaa, impossible. Attendez voir. Après Pulp Fiction, il y a eu quoi ? Jackie Brown, tentative loupée de reproduire l'effet Pulp, la faute à un péché d'égocentrisme (classique chez un jeune réalisateur dont on a célébré le précédent film), et à un personnage principal aussi charismatique qu'un sandwich avarié. Kill Bill, épatant bolide d'entertainment décomplexé, techniquement virtuose, mais malheureusement limité par sa qualité de film-hommage dont on fait rapidement le tour. Kill Bill 2, tout pareil, mais en réduction (trop de blabla). Death Proof, nouvel exercice de style cette fois-ci moins ambitieux, qui lui permet néanmoins d'illustrer de nouveau son talent de faiseur d'image avec une course poursuite mémorable... suivant malheureusement une première moitié péniblement bavarde et autoréférencée. Et enfin, Inglorious Basterds, authentique foirage tout juste sauvé de l'oubli par sa scène d'ouverture, Christophe Waltz, et quelques tueries marrantes. Un, deux, trois... dix-neuf. Sérieusement ? Dix-neuf ans ? Il faut croire que oui, c'est possible. Il aura fallu près de vingt ans à la rock-star pour se remettre en question, et tirer de cet exercice salutaire quelque chose de neuf, et de réussi. Parce que Django Unchained est incroyablement réussi, emballé dès sa scène d'introduction, animée par la même électricité que le reste du film. La patte du cinéaste est flagrante, et ses gimmick reconnaissables entre mille, mais il y a dans ce spectacle une fraîcheur qui lui confère une sensation de liberté évanouie depuis longtemps. La faute à la mise à jour d'une inspiration esthétique (donc), mais également narrative, car le scénario de Django Unchained est un modèle d'équilibre entre premier degré parfois intimidant (voir le combat à mains nues et à mort entre deux esclaves noirs dans le salon du méchant) et déconnade typique (voir l'hilarante façon dont le Professeur embrouille le gars du KKK). Un équilibre qui permet de s'attacher à l'histoire, et aux personnages de sortir du statut de vignette qui limitait tant les précédents personnages de Tarantino. (...)

Le Dernier Rempart
5.5
5.

Le Dernier Rempart (2013)

The Last Stand

1 h 47 min. Sortie : 23 janvier 2013 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Kim Jee-Woon

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

A l'exception d'une tonitruante scène de boucherie métallique servant tout juste à rappeler que KJW sait filmer du spectaculaire, il n'y a rien, dans le Dernier Rempart. Tout juste un empilement de mandales, fusillades, et blagues potaches plus ou moins distrayantes, dans une vaine tentative de revival de la série b testostéronée des années 80. Il y a fort à parier que si Arnold ne s'était pas fourvoyé dans ce produit sans âme ni couilles, pas grand monde ne s'y serait intéressé. Euh, en fait, pas grand monde ne s'y est intéressé, puisque le film a fait un four. Leçon numéro 1 : que les metteurs en scène asiatiques cessent de tourner aux USA, ça donne 50 foirages pour un Volte-Face. Leçon numéro 2 : que Governator se trouve un projet SOLIDE s'il tient à relancer sa carrière, car son seul nom n'est plus capable de porter un film depuis longtemps. Et pourtant, on voulait l'aimer, ce con !

L'Ivresse de l'argent
5.9
6.

L'Ivresse de l'argent (2012)

Donui Mat

1 h 53 min. Sortie : 23 janvier 2013 (France). Drame, Thriller

Film de Im Sang-Soo

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Note réelle : 4.5/10. Im Sang-soo devrait laisser d'autres gens écrire les scénarios de ses films. L'esthète y trouverait les mêmes jolies choses, ses petites obsessions fétichistes, son goût pour l'art contemporain, les espaces nus et les couleurs vives, ses jolies personnes, tout ça, mais EN PLUS, il s'intéresserait à ce qu'il se passe. Ce qui est toujours mieux que l'inverse, reconnaissons-le.

Zero Dark Thirty
6.7
7.

Zero Dark Thirty (2012)

2 h 37 min. Sortie : 23 janvier 2013 (France). Drame, Historique, Thriller

Film de Kathryn Bigelow

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Note réelle : 7.5/10.
Tout cinéphile qui se respecte aura du mal à ignorer la sortie d'un film de Kathryn Bigelow, l'ex à Cameron, l'héroïne à qui l'on doit le cultissime (et à l'épreuve du temps !) Point Break, la seule réalisatrice d'Hollywood capable de faire un film qui ne s'adresse pas exclusivement aux lectrices de Marie-Claire. A fortiori la Bigelow 2.0, la maîtresse de guerre des années 2000 boostée par le succès de son très efficace Hurt Locker. Lui en demandait-on pour autant euh, autant ? Rester au Moyen-Orient n'était pas une mauvaise idée. Raconter huit ans de traque du plus grand terroriste de l'histoire dans un film-fleuve, c'était moins gagné. Au final, on obtient un obtient une ample et minutieuse reconstitution, bénéficiant d'un exceptionnel travail de montage, reliée à Hollywoodland par vingt impressionnantes minutes finales (mettant en scène l'assaut en question), et... entravée par une sécheresse dramatique qui étouffe les personnages, les empêche d'exister réellement dans ce dédale de couloirs de bâtiments administratifs et casernes militaires, et induit une regrettable distance avec le spectateur. Alors certes, ZD30 n'est pas un film à acteurs (Jessica Chastain méritait un oscar pour The Tree of Life, même pour Take Shelter à la limite, mais certainement pas pour ce rôle). Rien d'étonnant. Mais dans la même catégorie (thriller-chorale s'étirant sur plusieurs années), et sur le même sujet (l'obsession de vérité, ou l'obsession d'objet), le Zodiac de David Fincher parvenait à faire vivre ses personnages.

Happiness Therapy
6.5
8.

Happiness Therapy (2012)

Silver Linings Playbook

2 h 02 min. Sortie : 30 janvier 2013 (France). Comédie dramatique, Comédie romantique

Film de David O. Russell

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

L'épilogue, dans la maison des parents. Ce qu'on peut appeler le montage final, après avoir vu la fin alternative récemment mise en ligne, plus longue, moins forte. Là, c'est très court. Une minute, peut-être ? En deux, ou trois répliques au téléphone, Bob De Niro résume l'essentiel : tout va bien. Ou mieux. Quoi de plus essentiel que ça ? Rien. Le champ libre est fait à Bradley Cooper et J-Law, qui s'enlacent sur un vieux et large fauteuil, tandis que la merveilleuse partition au piano de Danny Elfman entame la seconde. Un, deux, cut au noir sur un baiser chaleureux, et générique. Une des plus belles fins de cinéma, de mémoire récente. A l'image du film, à la fois simple et généreux, un peu bancal, mais toujours sincère. Remarque : si J-Law ne méritait pas nécessairement son oscar, De Niro y livre sa meilleure prestation depuis de loooongues années. La scène où il vient enfin exprimer ses sentiments au chevet de son grand fils pas encore bien réveillé rappelle combien il est encore un grand.

Lincoln
6.3
9.

Lincoln (2012)

2 h 30 min. Sortie : 30 janvier 2013 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Steven Spielberg

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Oui, la composition de Day-Lewis est oscarisable, comme toutes les compositions de Day-Lewis. Oui, la distribution est impressionnante, on se croirait presque dans du Altman. Oui, la réalisation de Spielberg est admirable de retenue. Oui, la photo de Kaminski est somptueuse, et... identique à tous ses précédents travaux, élégiaque et euh somptueuse et spielberguienne. Oui, Lincoln était un grand homme ; peut-être pas autant que le film ne le laisse penser, mais chic type quand même. Oui, l'esclavage, c'était mal, et à la fin, lorsque l'abolition est proclamée, on comprend que certains aient versé une larme. Et pourtant, il y a un problème. Pas que le bel objet inspire l'ennui, non, car la qualité des dialogues et le talent des acteurs veillent au grain (mention au toujours impeccable David Strathairn). On ne peut pas non plus reprocher au film sa prévisibilité, puisqu'il relate des faits historiques, voyons. Alors quoi ? Peut-être un sentiment d'à-quoi-bon. DDL est un immense acteur, on sait. Kaminski fait de la belle lumière bien blanche, on a vu. L'esclavage, c'est mal, de nos jours, on le comprend à l'âge de quatre ans. Le jeu de dupe qui a précédé en coulisses l'abolition, éminément politique et roublard, est le seul élément potentiellement surprenant du long-métrage, mais on ne peut s'empêcher d'y voir une édulcoration de la réalité par une bande d'happy fews libéraux. Tout est convenu. A la fois admirable et convenu, classique et dépassionné comme un beau manuel d'histoire. La meilleure illustration de cette limite est la bande-originale de John Williams, pompeuse et lénifiante à souhait, qu'on a le sentiment d'avoir entendu cinq-cents fois (en mieux). En d'autres termes, devant un pareil spectacle, on a envie de dire oui, mais non. Sors du musée Grévin, Steven. Fais jouer des gosses, par exemple. Qui sait, ça pourrait toujours marcher.

Gangster Squad
5.9
10.

Gangster Squad (2013)

1 h 53 min. Sortie : 6 février 2013 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Ruben Fleischer

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Pour peu que l'on ait foi en l'espèce humaine, il est difficile de voir autre chose qu'une blague dans cette ignominieuse boursouflure en plastique, où tout sonne faux, y compris les performances d'acteurs pourtant très compétents. Comme si le fils illégitime de Michael Bay et Garfield avait maté les Incorruptibles de De Palma, s'était dit : "trop dément, j'vais faire pareil !", et kidnappé et maintenu sous perfusion de GHB toute une équipe de tournage. La meilleure illustration de ce naufrage intégral, ce serait peut-être Emma Stone, bien trop jeune et cartoonesque pour un rôle de femme fatale, aussi à l'aise dans les fifties interlopes qu'une soeur Kardashian le serait dans la Russie de Tolstoï. Total désastre, à côté duquel le pourtant bancal Des Hommes sans Loi fait figure de chef-d'oeuvre. Fallait pas miser sur le mauvais cheval.

Hitchcock
5.9
11.

Hitchcock (2012)

1 h 38 min. Sortie : 6 février 2013 (France). Biopic, Drame

Film de Sacha Gervasi

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

Note réelle : 4.5/10.
Faudrait qu'Hollywood mette un peu la pédale douce, au rayon biopic. Là, ça devient n'importe quoi. L'échec cuisant de ce film en réveillera peut-être quelques uns. Être parvenu à rendre Sir Anthony Hopkins MAUVAIS se chargera peut-être du reste. Là se trouve une des aberrations de ce produit pantouflard et dénué de caractère : avec sa performance "à côté", son atout principal est devenu son problème principal. Le reste n'est pas forcément mauvais. Juste digne d'un téléfilm à diffuser sur NBC.

Les Misérables
4.9
12.

Les Misérables (2012)

2 h 38 min. Sortie : 13 février 2013 (France). Drame, Historique, Comédie musicale

Film de Tom Hooper

Scaar_Alexander a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Les Misérables par Tom Hooper a de quoi laisser perplexe, capable du pire comme du meilleur, pas aussi mauvais que la note SC le laisse penser, sans pour autant être véritablement réussi. Au chapitre des qualités, il a d'abord de solides arguments visuels : la maîtrise technique du réalisateur du Discours d'un Roi, la somptueuse photographie de son chef opérateur habituel, la direction artistique d'une beauté tout aussi exemplaire. Ensuite, il propose quelques solides performances musicales. Anne Hathaway méritait son Oscar, Samantha Barks y est aussi rayonnante qu'à à l'O², et Eddie Redmayne est une véritable révélation. Mais le problème se situe à l'étage supérieur. Celui où les deux protagonistes principaux, Valjean et Javert, sont censés nous en faire voir de toutes les couleurs... ce qui n'est pas vraiment le cas dans le film de Hooper. Le grand et charismatique Hugh Jackman, qui met dans ce film absolument TOUT ce qu'il a et ne manque pas d'émouvoir, se plante hélas sur les plus gros morceaux (comme "Bring Him Home"...). Le second, c'est Russel Crowe... qui ruine quasiment TOUTES ses chansons, et dont on se demande un peu ce qu'il fout là. (...) La question se posait plus haut de savoir si connaitre la comédie musicale AVANT de découvrir le film de Hooper est une bonne ou une mauvaise chose. Sous cet angle, c'est assurément une mauvaise. Pour autant, le film de Tom Hooper reste tout à fait recommandable au spectateur connaisseur, ou amateur de comédies musicales, ou simplement ouvert d'esprit, et sa note est justifiée grâce à ses solides arguments esthétiques, les talents d'acteurs de ses interprètes principaux et la qualité de son supporting cast. (...) Il réserve d'excellents moments, comme la confrontation Valjean/Fantine, les scènes avec les jeunes communards, ou encore la mort d'Eponine. Enfin, il a l'excellente idée d'assurer spectaculairement dans ses dix dernières minutes, bouleversantes comme elles doivent l'être. A ce moment-là, l'implication de Jackman finit par payer.

Du plomb dans la tête
4.7
13.

Du plomb dans la tête (2012)

Bullet to the Head

1 h 32 min. Sortie : 27 février 2013 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Walter Hill

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Des grandes tragédies de notre monde, en voici une qui passe trop souvent sous silence : la haine des petites séries b bien peinardes. Le genre que tu peux négliger, un sourire attendri en coin, parce que tu as passé l'âge des gâteries pop-corn du samedi soir, ça, oui ; mais détester, enterrer plus bas que terre, relève de l'authentique démence, du genre non-remboursée par la sécu. Du Plomb dans la Tête fait partie de ces produits carrés et balisés qu'il est fort possible d'apprécier à condition d'avoir le cerveau sur le bon mode. Un plaisir coupable, si l'on veut. L'intrigue n'est donc pas son argument de vente (bien qu'on atteigne un semblant de nuance avec le personnage du mercenaire interprété par l'imposant Jason Momoa) ; tout l'intérêt réside dans le show de Sylvestre (qui s'éclate très ostensiblement), les bonnes petites répliques bien grasses, les beignes dans la gueule, la suie et la sueur, le tout troussé efficacement par le vétéran Walter Hill. Walter Hill, The Warriors, Sans Retour, 48Hrs, tout est dit : parvenant à ressusciter pendant 90 petites minutes (un des atouts du film) l'esprit testostéroné des 80s là où Le Dernier Rempart avait lamentablement échoué (petit bémol sur ce stupide sang numérique qui rompt un peu la magie), Du Plomb dans la Tête assure de bout en bout le spectacle, jusque dans son élément le plus faible, le duo que forme Sylvestre avec Sung Kang (Fast & Furious), davantage bôgosse que bônacteur. C'est souvent bas-de-plafond, parfois de mauvais goût, toujours divertissant... le quota sexy étant assuré par le canonissime petit lot persan qu'est Sarah Shahi (la fliquette de la série TV Life), pour l'occasion tatouée de partout comme son papounet. Ce n'est certes pas une course, mais décidément, Stallone vieillit bien mieux que Schwarzenegger.

Spring Breakers
5.4
14.

Spring Breakers (2012)

1 h 34 min. Sortie : 6 mars 2013 (France). Policier, Drame

Film de Harmony Korine

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

Ou comment dénoncer le clinquant et l'immoralité d'une génération d'homo-festivus dégénérés, en employant un langage aussi vulgaire et artificiel. Car dans le fond, bien sûr, la dénonciation y est. Ce ne sont pas les spring-breakers qui trouveront un remède contre le Cancer, ou le chat de la mère Michelle. Et allez-y que je vous envoie un énième plan de string qui se trémousse et de museau qui se repoudre pour bien le faire comprendre. Mais beau, le cul, attention. Manquerait plus que l'inverse ! Puis à mi-chemin, alors que le James Franco s'installe sur la pelloche (seul effet spécial réussi du film), Spring Breakers vire au tragicomique. Et de parodie sans grande imagination (les images fortes se comptent sur les doigts de la main), il bascule dans un quasi-premier degré dont la poésie aussi crétine que juvénile atteint son point d'orgue dans un final d'une nullité accablante. On attendait autre chose d'Harmony que cette mécanique de trois tonnes, bête et répétitive.

Cloud Atlas
6.9
15.

Cloud Atlas (2012)

2 h 52 min. Sortie : 13 mars 2013 (France). Aventure, Drame, Science-fiction

Film de Lilly Wachowski, Lana Wachowski et Tom Tykwer

Scaar_Alexander a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Il était une fois la vie ! Quand les Wachowski siblings et Herr Tykwer (Cours Lola Cours) s'allient pour raconter l'histoire de l'humanité, on touche au fantasme cinéphilique des années 2000, rien ne va plus. Hélas ! Dans fantasme, il y a... fantasme. On s'attendait à trouver, condensés dans un seul long-métrage protéiforme polyphonique transcendental, un modèle de récit post-apocalyptique, un grand film d'anticipation sur l'intelligence artificielle, un passionnant thriller d'investigation paranoïaque à la Trois Jours du Condor, un mélodrame fabulous dans l'Angleterre des années 20, etc. : on a tout ça, mais en réduction. Limités en temps, engoncés dans leur créneau de sketches, le post-apocalyptique se réduit à un cartoon, l'anticipation SF sombre rapidement dans la jolie autocaricature, le thriller d'investigation à la seventies souffre de la comparaison avec le seventies, le fabulous manque d'air pour laisser respirer le poil de son hermine... Tout y est presque, "presque" étant le mot-clé. On voit où ils veulent en venir. On a un joli aperçu de ce que ça pourrait donner. On apprécie le geste. C'est tout. Ecrasé sous le poids de ses prétentions, tétanisé par son ambition, Cloud Atlas n'est rien d'autre qu'une NOUVELLE bande-annonce d'un film à faire, un redux du redux, un trailer de trois heures. Sauf que cette fois-ci, c'est un peu long, quand même.

Le Monde fantastique d'Oz
5.4
16.

Le Monde fantastique d'Oz (2013)

Oz the Great and Powerful

2 h 10 min. Sortie : 13 mars 2013 (France). Aventure, Fantasy

Film de Sam Raimi

Scaar_Alexander a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Détester un spectacle de Sam Raimi, c'est dur. Le spectateur pas trop blasé sera toujours séduit par le charme artisanal et l'énergie de sa mise en scène, ou bien par la candeur presque juvénile de son expression. De fait, on n'est pas étonné de trouver dans son magicien d'Oz un "monde fantastique" foisonnant de bout en bout, illuminé par un travail d'effets spéciaux souvent formidable, et esthétiquement loin du mauvais goût qui plombait l'accablant Alice de Tim Burton. Malheureusement, Le Monde Fantastique d'Oz se plante doublement : d'abord, le manque d'originalité de son scénario ne parvient pas à faire exister des personnages pourtant intéressants en théorie. Ensuite, son casting se plante royalement : James Franco, une fois de plus sous Lexomil, n'a vraiment pas l'étoffe d'un personnage principal, a fortiori héroïque ; Michelle Williams en blonde immaculée a le charisme d'un jambon-beurre ; Mila Kunis, toujours adorable (-ment bonne), ne sait malheureusement toujours pas jouer ; quant à Rachel Weisz, elle se demande ce qu'elle fout là. Alors, avec suffisamment de bonne volonté, on peut justement apprécier les efforts de cet essai loupé, la performance comique de Zach Braff, et China Girl, la mémorable poupée de porcelaine. Mais c'est un argument bien mince pour une production à 215 millions de dollars.

La Chute de la Maison Blanche
5.1
17.

La Chute de la Maison Blanche (2013)

Olympus Has Fallen

1 h 59 min. Sortie : 20 mars 2013. Action, Thriller

Film de Antoine Fuqua

Scaar_Alexander a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Note réelle : 5.5/10.
Avec une filmographie contenant entre autre un grand cop-movie (Training Day), un actioner ultra-performant (Shooter), et un polar-chorale loupé mais plein de bonnes choses, Antoine Fuqua a prouvé qu'il est un solide faiseur, rien de neuf sous le soleil. Si le champ de bataille semblait un peu moins son truc (le catastrophique Roi Arthur, et Les Larmes du Soleil), ce n'était pas sa faute : un réalisateur ne peut faire grand chose contre un scénario pourri. La première moitié d'Olympus Has Fallen lui donne l'occasion de rappeler à tout le monde que la guerre, c'est grave son truc : en mettant en scène l'anticipation et l'exécution d'une attaque terroriste sérieusement pensée (chose rarissime) sur la Maison-Blanche, il livre un des spectacles de guerrilla urbaine les plus excitants qu'Hollywood ait produit. Problème : on tient là un film d'action schizophrène, qui devient limite débile dans sa seconde partie, où le toujours sympathique Gerard Butler fait son John McLane dans un énième huis-clos rempli de molosses débiles, de mobilier à ruiner, et d'exécutions sommaires d'otages dont on se fout royalement. Son plus gros péché, très courant à Hollywood : l'absence d'un bad guy VRAIMENT réussi et mémorable : affreusement monolithique, Rick Yune aggrave l'effet de premier degré bête et méchant, laissant au spectateur blasé le loisir de repérer tous les pompages (les Die Hard, Air Force One, Piège en Haute Mer...) de cette série b décevante, in fine.

The Place Beyond the Pines
7.1
18.

The Place Beyond the Pines (2012)

2 h 20 min. Sortie : 20 mars 2013 (France). Policier, Drame, Film noir

Film de Derek Cianfrance

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Attention, un warning aux détracteurs du genre : TPBTP est le B.A.-BA du fantasme de critique de cinéma en perpétuelle et fiévreuse attente de films d'auteur cultes. Attention, une évidence : caractère intense, héros "bigger than life" et belle gueule tragique, le "driver" Ryan Gosling emporte décidément tout sur son passage. Attention, dans les faits, TPBTP se gâte dès sa seconde partie, une fois effectué son fameux bond dans le temps qu'il ne faut surtout divulguer à personne. Si ce dernier lui confère une profondeur étonnante (rares sont les récits qui se permettent ce que le film se permet sur ce plan), il installe également un déséquilibre tant qualitatif que narratif : qualitatif à cause d'une performance catastrophique (Emory Cohen, à exécuter sur place) et d'un manque d'inspiration certain ; narratif à cause d'une très nette préférence du réalisateur pour sa première moitié. Il aurait peut-être fallu à Cianfrance une vingtaine de minutes supplémentaires pour faire respirer et exister cette deuxième partie (les personnages féminins y sont sacrifiés, et Emory Cohen n'est pas seul responsable de l'aspect caricatural d'AJ)... et conférer à sa tragédie familiale toute l'ampleur qu'il recherchait. In fine, le décidément génial Bradley Cooper sauve la mise... mais avec un tel démarrage et de telles ambitions, on aurait aimé être emporté jusqu'au bout par cette danse crépusculaire et un peu fataliste.

Warm Bodies  : Renaissance
5.6
19.

Warm Bodies : Renaissance (2013)

Warm Bodies

1 h 38 min. Sortie : 20 mars 2013 (France). Comédie, Épouvante-Horreur, Romance

Film de Jonathan Levine

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Un concept délirant et hautement suicidaire, au final spectaculairement payant. Pour changer, une tête de jeune premier étonnament supportable (Nicholas Hoult, prometteur), et une blondinette aux antipodes de la bimbo californienne (Teresa Palmer, ou une sorte d'Amber Heard en moins sophistiquée et plus naturelle, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose). Une bande-originale pop-rock des plus inspirées (les Guns, Dylan, Springsteen...), parce que c'est dans le cahier des charges d'un film de ce répertoire (et quoi de mieux que le génial Runaway de The National en accompagnement d'un générique de fin ?). Le plaisir de voir l'actuel petit ami d'Alison Brie se faire bouffer par un zombie (ok ça c'était pour la partie totale lose de l'article). John Malkovich qui presse la détente de son arme, réalise l'instant d'après son erreur, entrouvre la bouche, hausse les sourcils d'un centimètre et demi, et montre que même en mode job alimentaire sans challenge, il assure sa mère. Une mission totalement accomplie : avec Warm Bodies, le zombie devient vachement romantique. Au risque de passer pour une fleur bleue demeurée, on en redemande.

Dead Man Down
5.9
20.

Dead Man Down (2013)

1 h 58 min. Sortie : 3 avril 2013 (France). Action, Policier, Drame

Film de Niels Arden Oplev

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

Fort du succès de l'adaptation suédoise de Millénium (2009), Niels Arden Oplev était attendu au tournant avec son nouveau film, et sa première incursion en terres américaines. Prometteur : Colin Farrel en badass, le mésestimé Terrence Howard en bad guy, l'effet spécial Noomi Rapace, et un NY baroque photographié par l'excellent DP Paul Cameron. Une sale cicatrice, des passés inavouables, la mafia russe. Mais à la fin, pas grand chose. Si peu. Dans son précédent film, Oplev s'appuyait sur le magistral matériau de base de Larsson. Ici, non. Avec Dead Man Down, JH Wyman, à qui l'on doit pourtant de nombreux excellents épisodes de la série Fringe, livre un récit terne, paresseux, bourré d'incohérences et d'invaisemblances même pas divertissantes. Pas très inspiré, et insuffisamment supporté par une émouvante Noomi Rapace qui ne peut pas faire de miracles (surtout lorsqu'elle cause français - sic). Oplev tente d'installer un climat hitchcockien, de capter les nuances de ses personnages théoriquement torturés (quelles sont leurs motivations réelles ? Suspense !). En vain. Au bout du compte, il est tout juste capable de trousser quelques scènes d'action efficaces (notamment au rebord d'un building, ou dans un final très salissant), perdues au milieu d'une histoire qui se souhaiterait complexe, presque shakespearienne, mais se révèle au final tout à fait anecdotique. Un peu comme le film, en conclusion.

Effets secondaires
6.3
21.

Effets secondaires (2013)

Side Effects

1 h 46 min. Sortie : 3 avril 2013 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Steven Soderbergh

Scaar_Alexander a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Rares sont les films de Soderbergh qui donnent une impression d'investissement total de sa part. Depuis Erin Brokovich, on peut même compter sur les doigts de la main les Soderbergh dotés d'une âme : son très beau Solaris, et plus récemment, l'étonnant Magic Mike. Effets Secondaires laissaient espérer une confirmation de ce retour en forme. Hélas ! Si l'on n'est loin du lamentable Contagion, on est tout aussi loin des réussites précités. Ses promesses de départ (= la mise en scène, sous forme de thriller paranoïaque seventies, des manipulations à l'échelle globale de compagnies pharmaceutiques sans scrupules) laissaient espérer d'Effets Secondaires quelque chose de tendu jusqu'à la dernière seconde, d'aussi chirurgical dans sa démonstration que viscéral dans son exécution. Hélas ! A l'issue d'un premier acte passionnant, le scénario de Burns se transforme en petit théâtre de manipulation cynique et vain. Cette débâcle, cet empilement anesthésiant de twists où l'immédiateté prime sur le long terme, rappelle celle du thriller Wild Things de McNaughton (1998). Le personnage d'Emily, joué par la future grande Rooney Mara, est la première victime de cet égarement regrettable. Si Effets Secondaires avait réellement été le dernier film de Soderbergh, ce dernier aurait mieux fait d'arrêter l'année précédente.

Oblivion
5.9
22.

Oblivion (2013)

2 h 04 min. Sortie : 10 avril 2013 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Joseph Kosinski

Scaar_Alexander a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Note réelle : 7,5/10.
Tom Cruise, plus d'une quarantaine de films aux compteur, et tout juste une poignée de vrais ratages, plus d'une trentaine d'années de service et toujours la forme olympique, continue d'être l'unique vraie inexorable star hollywoodienne, aussi appréciée que dérangée, dont les caprices ne sauront jamais ternir l'éclat tout-terrain de son regard acier de winner qui peut envoyer tout le monde chier. Oblivion est son crû 2013. Et comme souvent chez Tom Cruise, le spectacle est spectaculairement assuré. Lire ma critique en appuyant sur le lien plus haut, qui dit "lire ma critique". A vot' bon coeur.

Promised Land
6.5
23.

Promised Land (2012)

1 h 46 min. Sortie : 17 avril 2013 (France). Drame

Film de Gus Van Sant

Scaar_Alexander a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Note réelle : 6.5/10.
Considérant Gus Van Sant comme un auteur-poseur horriblement surestimé, chouchou à bobos en quête de sens de la vie, votre serviteur n'aurait sans doute jamais accordé de chance à Promised Land sans le récent visionnage du très joli Restless, seul vrai bon film de Van Sant depuis Will Hunting. Résultat ? Une modérément bonne surprise (...). De prime abord, nous avons à faire à de l'environnemental hollywoodien typique dont le message n'a rien d'original (l'importance pour le local de résister à la domination des multinationales), ni la démonstration, qui manque de subtilité (avec son personnage principal, présenté au début comme bien trop malin pour ne pas avoir pigé les deux, trois choses essentielles qu'il "découvrira" par la suite). Mais c'est justement ça, le truc : Promised Land n'est pas vraiment une charge. L'intérêt de Promised Land est dans le portrait mélancolique du héros, et dans le fait que d'entrée de jeu, ce personnage n'est PAS un cynique. Là où l'on s'attendait à une présentation de la multinationale comme consubstantiellement plus nocive que profitable à l'humanité (ce qui est fort possible au demeurant), Promised Land garde un minimum de neutralité, et se concentre sur le tiraillement du héros sympa entre la volonté de s'adapter avec lucidité au monde moderne, et l'irrésistible appel du large. Un esprit conscient des menaces qui pèsent actuellement sur notre monde a un devoir de magnanimité envers les films de ce type, dont on peut au moins reconnaître les honorables intentions...

Iron Man 3
5.8
24.

Iron Man 3 (2013)

2 h 10 min. Sortie : 24 avril 2013 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Shane Black

Scaar_Alexander a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Note réelle : 4.5/10.
Une histoire qui part dans tous les sens, de l'ouest ensoleillé à l'ouest des garçons vachers, du plancher des vaches à Air Force One, de la Maison-Blanche à une plateforme pétrolière, du feu aux larmes, mais échoue à se rendre où que ce soit. Une identité visuelle faiblarde malgré la présence du grand John Toll à la photographie, et des effets spéciaux parfois approximatifs (soit des approximations à 200 millions de dollars). Des scènes d'action parfois illisibles, entassées les unes sur les autres, et généralement trop précipitées pour être appréciées, le tout plombé par la réalisation foutraque d'un Shane Black qu'on a connu clairement plus inspiré. Un fabuleux bad guy du comic sacrifié sur l'autel d'un twist qui n'en valait pas la peine. Des super-soldats en fusion qui donnent l'impression d'être dans Dongeons & Dragons. Un recours constant et exténuant à la blagounette de petit malin, destiné peut-être à palier le vide intersidéral du film trop occupé à faire ses blagounettes de petit malin, et en mettre plein la vue avec ses jouets (cassés). Pour finir, une conclusion qui n'a absolument aucun sens, histoire de parachever le foutage de gueule et achever le cerveau du spectateur lessivé. Jouet, vous avez dit ? Oui. Les jouets cassé du grand one-man-show de Robert Downey Jr, censément assez irrésistible pour assurer le spectacle à lui seul. Ou pas ?

The Land of Hope
6.9
25.

The Land of Hope (2012)

Kibô no kuni

2 h 13 min. Sortie : 24 avril 2013 (France). Drame

Film de Sion Sono

Scaar_Alexander a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Note réelle : 7.5/10.
Après une décennie de grands films malades, tantôt chefs-d'oeuvres sociéto-métaphysiques (Suicide Club 0, Love Exposure), tantôt OVNIs traumatisants (Cold Fish, Strange Circus), le fou au chapeau Sono Sion livre avec The Land of Hope son film de la maturité. Un autre grand film, plus classique, plus assagi, peut-être plus affectueux, sur le traumatisme du tremblement de terre de Sendai, en mars 2011. Avec un Natsuyagi Isao au sommet pour son dernier rôle au cinéma. Lire ma critique, ci-dessus.

A Very Englishman
5.7
26.

A Very Englishman (2013)

The Look of Love

1 h 41 min. Sortie : 19 juin 2013 (France). Biopic, Comédie, Drame

Film de Michael Winterbottom

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Question : QUI voudrait louper un film sur le Larry Flynt british, interprété par l'inénarrable Steve Coogan, et classé R ? Réponse : personne, à moins d'être dans Al Qaida. Question : cela fait-il forcément un bon film ? Réponse : non, mais au moins, on sait qu'on ne s'ennuiera pas. Et c'est le cas... précisément grâce au comédien, à la direction artistique (mention à la reconstitution d'époque borderline fétichiste), et à l'étalage généreux de courbes féminines (on sait, c'est très superficiel). Mais n'en attendez pas bien plus. A Very Englishman (titre autrement meilleur que l'officiel, "The Look of Love") est un film mineur, loin de la spontanéité et du fort caractère des précédents films du duo Winterbottom/Coogan, 24 Hour Party People et The Trip. Empêtré entre le cahier des charges du biopic et son désir de divertir à tout prix dans un esprit très swinging sixties/seventies, le film montre généralement soit trop (les fêtes décadentes), soit pas assez (le monde "extérieur") ; intimidé par la complexité du personnage de Paul Raymond, homme à femme obsédé par l'image, il sombre dans une simplification qui tue l'émotion (puisqu'on ignore ce que l'homme pensait de sa famille, on va dire qu'il n'en pensait pas grand chose)... un gros problème de découpage augmentant la distance entre le public et l'action (on ne sait pas quand on est, ni combien d'années passent, ni pourquoi tel personnage a disparu). Le séjour aurait même fini chez Madame Tussaud sans la présence de Coogan, son bagout, et son increvable air de famille, et sans la performance à fleur de peau de la toujours ravissante Imogen Poots, dans le rôle tragique de sa fille (voir sa dernière scène lorsqu'elle chante devant la caméra, très émouvante). Le reste n'est qu'"eye candy", somptueux dans le cas de Tamsin Egerton, mais eye candy quand même, quand Milos Forman avait réussi à unir reconstitution biographique, portrait intimiste, et peinture de moeurs rock n' roll, dans un scénario autrement plus inspiré.

Mama
5.9
27.

Mama (2013)

1 h 40 min. Sortie : 15 mai 2013 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Andy Muschietti

Scaar_Alexander a mis 4/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le genre du film d'horreur américain a eu l'excellente idée de se renouveller à l'aube des années 2010, avec des films comme Insidious, ou plus récemment Sinister. Mama s'inscrit dans cette lignée de huis-clos d'horreur familiaux et oppressants qui tentent de recomposer le paysage horrifique dans le cinéma US, libéré des lourdes influences nipponnes des 2000s. Avec son pitch plus intrigant que les films précités, sa Jessica Chastain en gothique, et ses gamines flippantes, Mama promettait. Hélas ! Le produit final déçoit, à commencer par son scénario rapidement trop explicite (qui s'emmêle dans les origines/motivations de son vilain spectre alors que tout le monde s'en fout), et ses effets spéciaux très approximatifs (on sent le computer à chaque "apparition"). Ces deux tares se conjugant pour le pire : moins le scénario fait dans la dentelle, moins les apparitions de la fameuse "mama" sont subtiles, et plus on voit cette dernière, plus la laideur des CG et le mauvais goût de la direction artistique se font éclatants. Ainsi, une fois passée une très regardable première moitié qui privilégie le suggestif, la seconde partie de Mama se caractérise par un crescendo vers l'antispectaculaire, et par un final d'une nullité intersidérale, où les pires clichés du genre côtoient la poésie la plus bidon.

Mud - Sur les rives du Mississippi
7.5
28.

Mud - Sur les rives du Mississippi (2012)

Mud

2 h 10 min. Sortie : 1 mai 2013 (France). Drame

Film de Jeff Nichols

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Après avoir apprécié son envoûtant premier film, Shotgun Stories, et son fascinant chef-d'oeuvre Take Shelter, on était en droit d'attendre au tournant le nouveau film de Jeff Nichols, Mud. On avait raison, puisque le petit gars est assurément un immense cinéaste, dont la carrière "ne fait que commencer". Ressuscitant l'espace de deux généreuses heures l'âme précieuse du Stand By Me de Rob Reiner, grand film américain sur l'enfance, et confirmant le talent du réalisateur à filmer l'Amérique sauvage (Mark Twain n'est pas loin) et les petits riens dans un grand tout à la façon d'un Terrence Malick (tendance Moissons du Ciel), Mud est un beau et grand film. Warning à l'adresse des fans de Take Shelter : bien qu'ils parlent fatalement le même langage et partagent cette même poésie de la contemplation nicholsienne, les deux films n'ont pas grand chose à voir. Là où Take Shelter faisait dans le grandiose et l'inattendu (une des raisons pour lesquelles il est le meilleur des deux), Mud, bien qu'il ménage un certain suspense, nous fait apprécier l'attente d'un dénouement qu'on voit venir de loin à l'horizon, derrière la jungle du Mississipi. Et ça ne nous pose aucun problème tant le scénario de Nichols est à la fois fluide et complexe, mais aussi parce que deux grands acteurs nous accompagnent : l'affreusement charismatique McConaughey (définitivement revenu d'entre les morts bodybuildés) dans le rôle d'un des plus beaux vagabonds du cinéma, et Tye Sheridan (le frère cadet du Tree of Life de Malick... tout fait sens !), à suivre d'aussi près que le jeune Tom Holland de The Impossible. Un classique instantané.

Infiltré
5.6
29.

Infiltré (2013)

Snitch

1 h 52 min. Sortie : 8 mai 2013 (France). Action, Drame, Thriller

Film de Ric Roman Waugh

Scaar_Alexander a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Avec l'étonnant (et passé totalement inaperçu) film d'action Faster, Dwayne "The Rock" Johnson avait montré qu'il pouvait jouer la gravité sans susciter l'hilarité. Avec Infiltré, l'acteur franchit un nouveau cap dans sa carrière en campant un entrepreneur quadra père de famille et passablement embourgeoisé, qui décide de collaborer au péril de sa vie avec la DEA pour obtenir la libération de son rejeton emprisonné pour trafic de beuh. Un rôle lourd, et potentiellement riche en séquences dramatiques, dans un film où sa carrure herculéenne n'est mentionnée à aucun moment. Résultat ? Sans fioritures, avec sa gueule de grand-frère baraqué que tu crois quand il te dit que tout va s'arranger, The Rock convainc, tout comme Infiltré au rayon des séries b musclées, d'ailleurs. Initiallement risquée pour d'évidentes raisons, la formule 75% drama/25% action fonctionne admirablement, laissant au personnage principal le temps de s'étoffer et d'exister, avant de l'envoyer au casse-pipe chez les narcotraficants patibulaires, avec un sujet de dissertation sous le bras : jusqu'où seriez-vous prêt à aller pour sauver votre enfant de dix ans d'enfer dans un pénitencier ? (...) A la fin, on pourra toujours questionner la moralité du film (qui verra comprendra), mais certainement pas se plaindre de s'être ennuyé.

Evil Dead
5.7
30.

Evil Dead (2013)

1 h 31 min. Sortie : 1 mai 2013 (France). Épouvante-Horreur

Film de Fede Alvarez

Scaar_Alexander a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Connoisseur de l'inénarrable trilogie originale et grand amateur du cinéma de Sam Raimi (jusqu'à Dark Man !), témoin involontaire de la mauvaise sitcom Suburgatory dont la chtite Jane Levy est la vedette, et conscient de l'épidémie de remakes foireux frappant Hollywood ces dernières années, je m'engageais à reculons dans ce visionnage. Le filet de sureté de l'éventuelle catastrophe à venir était la faible durée du film (1h30). Résultat des courses : votre serviteur n'aurait pas été contre un petit quart d'heure de plus ! Que les choses soient claires, Evil Dead 2013 n'a pas grand chose à voir avec The Evil Dead : pour établir un mur infranchissable entre les deux films, on peut citer pêle-mêle l'absence déterminante de Bruce Campbell, du filmage raimiesque, de la touche d'humour sardonique, et du moindre élément visuellement novateur. En changeant quelques détails du scénario, les gars auraient très bien pu appeler leur film autrement, et par la même occasion s'épargner les foudres d'une horde de fans sentencieux... mais que voulez-vous, l'opération commerciale était trop tentante. Quand bien même, Evil Dead 2013 est une petite série b d'horreur suffisamment énergique et divertissante pour mériter qu'on l'apprécie indépendamment du film "original". Attention, vos neurones ne seront pas franchement sollicités pendant le spectacle : le scénario, sommaire, fait parfois preuve d'une paresse assez exaspérante (les survivants continuant de s'isoler à un moment ou à un autre pour un prétexte débile, histoire de bien se faire dégommer, puis au suivant, rappelant le sketche des "Dents de la Mouche" des Inconnus...). Mais visuellement, c'est assez canon il faut le reconnaitre : l'amateur se taira d'admiration face à la mise en scène agressive et oppressante d'Alvarez, à la photographie généreuse d'Aaron Morton (voir la pluie de sang à la fin, entre autre), à l'énorme travail de mixage son, et à l'abondance rafraichissante d'effets spéciaux mécaniques (par opposition aux CG habituels), décision vraiment salutaire. Les 90 minutes du film deviennent une montagne-russe d'horreur old school changeant de l'épouvante parfois somnolente à la Insidious ou Sinister, portée par la méchanceté réjouissante de certaines scènes (on ne compte plus le nombre d'amputations - regrettant d'un autre côté l'édulcoration de la scène du viol). La performance trèèèès étonnante de Jane Levy, aussi convaincante en minette paumée qu'en goule homicidaire, finit d'emballer l'affaire.

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