Cover Mes sorties ciné et visionnages streaming 2021

Liste de

110 films

créee il y a environ 3 ans · modifiée il y a 1 jour

Canicule
6.5

Canicule (2020)

The Dry

1 h 57 min. Sortie : 13 octobre 2021 (France). Drame, Policier, Thriller

Film de Robert Connolly

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Curieux cas, un peu frustrant. Ça commence bien... atmosphère envoutante de l'outback australien, charisme inoxydable d'Eric Bana, petite ville hantée par les démons du passé (classique, mais increvable), beau travail de montage entremêlant souvenirs et présent dans une musique lancinante que certains trouvent trop présente, moi non... ça continue bien, avec une enquête plutôt classique dans l'exécution mais forte de son entremêlement avec le mystère qui entoure le protagoniste et d'un personnage d'amie d'enfance joué par une belle quadra... ça finit mal... et pas dans le bon sens. Spoiler alert : QUI n'a pas encore compris, en 2021, que PERSONNE n'aime les putains de "whodunnit" à la fin duquel le tueur s'avère être un personnage secondaire dont tout le monde se branle ?! Le dernier quart d'heure de The Dry est doublement affligé : d'abord, avec son tueur dont tout le monde se branle, il détruit toute l'ambiguïté de ce qui a précédé, à commencer par celle du protagoniste, ça n'a rien à voir avec le passé, rien à voir avec rien, tout avec un gros naze ; ensuite, ils nous révèle de la pire manière possible que la pauvre amie d'enfance Ellie (magnifique/craquante Bebe Bettencourt) a été assassinée par son beau-père (la caméra détourne pudiquement le regard...), sans que ça n'ait la moindre conséquence (on ne voit pas la vieille ordure se faire jeter au trou). L'outback accouche d'un hamster, tout ça pour ça. Et puis pour un film qui s'intitule "The Dry", ça manque un chouïa de sécheresse... à ce rayon, mieux vaut se refaire The Proposition.

The Dig
6.4

The Dig (2021)

1 h 52 min. Sortie : 29 janvier 2021. Biopic, Drame, Historique

Film de Simon Stone

Scaar_Alexander a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Au rayon "à infusion lente", je prends... un des meilleurs films de l'année. The Dig est un film qu'on ne voit pas venir, a fortiori venant de Netflix, qui doit sortir un ou deux trucs bien par an. Prenez l'épate, allez à l'opposée, et voilà ce que vous aurez. Un film dont l'humilité déconcerte par moments. Sans être du Downtown Abbey (Dieu l'en préserve), il rappelle un peu le cinéma de James Ivory, en un peu plus mouvant et emphatique. Un film à la sensibilité conservatrice très émouvante. Un film sur le temps passé, celui qui reste, et le rapport de l'homme aux deux. Parce que oui : le début du film laisse croire qu'on a affaire à un film sur l'archéologie, or elle ne sera jamais explorée en profondeur, mais le lui reprocher serait malavisé parce que ce n'est juste pas son objet, son objet étant le temps, donc, et ses personnages, ses personnes vivantes, qui sont aussi intéressants que ses trésors immémoriaux, et qu'il prend le temps de laisser respirer, si bien que chacun aura droit à son moment, ce qui est rare. Pour cela, The Dig est un film émouvant, fait d'une myriade de moments touchants, dont la sous-intrigue romantique avec Lily James ne sent pas "de trop". Inspirant, aussi. Un mot rare. Intelligent, de bout en bout. Tout aussi rare. Réconfortant, comme les mots de Fiennes, au sommet de son art, au jeune garçon qui va perdre sa mère. Un film doux-amer dans ce que ça a de plus doux : en étant à la fois un peu le requiem de son héroïne et celui de nos ancêtres que les archéologues célèbrent, il rappelle que ni elle, ni le spectateur ne disparaitront jamais vraiment. Un film noble, car ça tombe bien, la noblesse, la VRAIE noblesse, cultive l'humilité, sur la continuité de la vie, l'importance de ce qu'on laisse derrière (beau propos sur l'importance de la photographie), porté par un photographie elle aussi discrètement superbe, caractérisée par une remarquable pratique de la caméra à l'épaule qui le distingue, comme je disais plus haut, du cinéma d'Ivory, porté par une dramaturgie remarquable, et, évidemment, par des performances absolument remarquables (jusqu'à Lily James et au jeune acteur qui joue le fils, bouleversant) sans lesquelles tout cela, toute la substance du message, ne serait jamais aussi bien passée... parce que ça reste du cinéma. Et en parlant de ça : un film qui rappelle la beauté de la vie, c'est-à-dire qui le rappelle sans avoir besoin de jamais l'exprimer explicitement ni de nous la mettre sous le nez, ce n'est pas rien.

Zack Snyder's Justice League
6.5

Zack Snyder's Justice League (2021)

4 h 02 min. Sortie : 18 mars 2021. Action, Aventure, Fantastique

Film de Zack Snyder

Scaar_Alexander a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le Justice League de Whedon, sans être la merde intersidérale décriée, était un pudding hollywoodien visuellement inepte, qui échouait à produire l'effet Avengers (je parle du premier), et, au mieux, distrayait le pop-corneur de bonne volonté. Sitôt vu, sitôt oublié. Sans cette affaire de Snyder cut, plus personne n'en parlerait. Avec, il devenait impossible de ne plus, tant la démarche de Snyder, le réalisateur initial, l'approbation du studio, et la durée de cette nouvelle version d'un même film, en faisaient quelque chose d'unique en son genre. Du coup, le résultat aurait pu être pourri : la chose en aurait malgré tout valu le visionnage. N'étant pas particulièrement fan de Snyder (de lui, je n'avais vraiment aimé que L'Armée des morts et Watchmen version director's cut, ses films DC étant assez bordéliques), je n'en attendais en fait pas grand-chose. La surprise n'en a été que plus agréable : l'aventure Snyder cut a pris un mauvais film, la majeure partie de ses scènes, en a changé le régime d'image, ainsi que le montage, notamment en y ajoutant d'autres scènes (la quantité que le gars avait mis dans la boite avant de quitter la production et que le studio/Whedon ont royalement ignoré pour faire moins bien est sidérante), et en a fait un BON film, peut-être un des dix meilleurs de superhéros jamais faits. Un monument aux fondations partiellement branlantes, qui a conservé certains écueils de la version ciné, mais un monument quand même, dont l'ambition et le gigantisme rappellent justement Watchmen (sans le politiquement incorrect). On tient donc quelque chose qui devrait être enseigné dans les écoles de cinéma pour sa spécificité ET qui est parfaitement appréciable sans avoir vu la première version. L'humour marvellien relou a été mis en sourdine, le méchant développé et relifté pour le meilleur, le personnage de Cyborg transformé en quelque chose d'étonnamment grave et habité, la BO peu inspirée d'Elfman (Elfman se répétant comme il le fait depuis des lustres, quoi) remplacée par celle autrement plus originale de Tom Holkenborg... au passage, Wonder Woman, après la déconfiture 84, a droit à une scène d'action où sa technique de combat m'a rappelé celle de Faora dans Man of Steel, sensationnelle à l'image et sous-employée. La seule chose qui ne m'a pas convaincu de son utilité, c'est le format 4/3... mais absolument rien de problématique. Et quand bien même. Unique !

Shadow in the Cloud
5.1

Shadow in the Cloud (2021)

1 h 23 min. Sortie : 15 avril 2021 (France). Action, Épouvante-Horreur, Guerre

Film de Roseanne Liang

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Féministes nouvelle génération, c'est-à-dire essentiellement occupées à vous doigter sur la magnificence de votre genre et à haïr les hommes, ne cherchez pas plus loin : vous avez trouvé le film parfait. Il y en a deux, dans Shadow. Le premier profite d'un concept : une héroïne coincée dans la tourelle d'un avion de laquelle elle voit une créature (moment bien pompé sur Histoires fantastiques mais qui a de la gueule) menacer ce dernier, dont elle n'entend que les échanges radio de l'équipage. Il profite d'une mise en scène nerveuse, d'une BO synthé-80 nostalgique, d'une petite ambiance mine de rien, d'effets spéciaux d'une qualité supérieure à la moyenne (même les incrustations), et d'un côté survival en huis-clos qui dure la première moitié du film... jusqu'à ce qu'un twist catastrophique ne révèle le contenu de la mallette de l'héroïne, un bébé, et qu'elle ne sorte de la tourelle faire des acrobaties aériennes suspendue à l'engin (si, si), tuant les arguments de vente du concept. Le second est un fantasme névrotique dans lequel la femme est un être parfait (y compris physiquement, puisqu'elle bat à mains nues un gremlin géant... alors qu'elle se disait victime de violences conjugales quelques scènes plus tôt ^^;), et les hommes des demeurés tantôt gentils (il faut juste tout leur expliquer, "yes, ma'm !"), tantôt pourris par divers maux de notre époque (comme le RACISME, mais oui, vive la convergence des luttes !), qui crèvent généralement comme des merdes sans qu'on n'en ait rien à cirer. Aucun film n'avait tenu un discours sur la "masculinité toxique" d'une lourdeur aussi pachydermique, pas même Charlie's Angels. J'ai loué les qualités de la 1ère partie du film, mais elle ne marche vraiment QUE quand les personnages ne parlent pas, tant 99% des dialogues sont cons. Il ne passe pas deux minutes sans que le film nous replonge le nez dans son militantisme, jusqu'à une toute fin où son héroïne donne le sein, glorieuse, assise en hauteur par rapport aux autres, moment opportun pour le film de rappeler une autre de ses rares qualités : il dure 1h14. La chtite Chloe y est très divertissante, à défaut d'être crédible, mais c'est juste pas possible.
Note : Le fait qu'il a été réalisé par une femme asiat' rend sa misandrie encore plus indécente, peu importe que le scénar' ait été CO-écrit par Max Landis, qui s'est probablement senti obligé de s'écraser comme une merde pour que l'Hollywood progressiste lui pardonne ses dérapages pas très #metoo-compatibles...

Godzilla vs Kong
4.4

Godzilla vs Kong (2021)

1 h 53 min. Sortie : 22 avril 2021 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de Adam Wingard

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Godzilla était un joli objet bien vide... Kong Skull Island était un joli objet bien vide et d'une connerie monumentale... Godzilla II était un pudding visuel d'une connerie intersidérale... rien ne laissait espérer que ce prétendu climax allait briser la malédiction. "Rien" avait raison, à la nuance près que cet opus final est un peu moins nul que le précédent. Ce qui ne veut pas dire grand-chose tant il était pourri. Mais ce n'est pas une malédiction. Nulle magie, ici. Juste le cahier des charges d'un studio qui se fout du fond et mise tout sur la forme. Résultat, comme d'habitude, on se fout royalement des personnages-vignettes, qui pourraient crever dans d'atroces souffrances sans nous inspirer la moindre émotion (total gaspillage de talent du côté des acteurs, notamment du côté de Hall et Skarsgard), puisque GvK est tout entier dédié à son "choc des titans", dont il filme les deux mastodontes avec la ferveur fanatique et la subtilité d'un film de propagande soviétique (preuve en est que lesdits mastodontes font dans leurs empoignades des dizaines, voire des centaines de milliers de morts dont le réalisateur se fout royalement). Ce qui a visiblement marché avec certains, qui ont justifié leur plaisir (je sais, ils n'ont pas à se justifier...) de la façon suivante : on ne voit un film comme GvK QUE pour voir des monstres se mettre sur la gueule. Avec moi, ça n'a pas : ces derniers ont beau avoir de la gueule - enfin, surtout Kong -, leur confrontation n'accouche vraiment que d'UNE scène visuellement réussie, le final à HK une fois le jour levé (parce qu'avant, la nuit et les divers éclairages faisaient passer la ville pour une boite de nuit). Très, très maigre, surtout quand la moitié de ce qui a précédé était consacré aux tribulations d'un trio nullissime (un petit gros et un grand Black censés être des ressorts comiques et Millie gaspillant elle aussi son talent). Seul passage qui m'a vraiment plu : l'incursion au centre de la Terre, complètement grotesque certes, mais visuellement stimulante. Bien, bien peu.

Le Passager nº 4
5.4

Le Passager nº 4 (2021)

Stowaway

1 h 56 min. Sortie : 22 avril 2021. Science-fiction, Thriller

Film de Joe Penna

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Énième cas de gaspillage de millions de dollars à inscrire au tableau de chasse de Netflix. Stowaway a un casting décent (Toni Collette est la seule grande actrice du lot), des images suffisamment jolies pour faire passer le film en salles sans qu'il ne fasse tâche (belle scène de "spacewalk"), et... et... et puis rien. Ou plutôt, si : un des scénarios les plus horripilants de débilité que j'ai eu la malchance de croiser. L'idée de départ est très intéressante, son dilemme soulève un tas de questions passionnantes dans la première heure. Seulement deux problèmes. Tout d'abord, la seule issue satisfaisante parce que la seule réaliste, c'est-à-dire les trois astronautes s'entendant pour sacrifier le 4ème, aurait baissé la durée du film à 1h15-20, or il parvient à durer une demi-heure de plus grâce à a) la stupidité et l'irrationalité du personnage de Zoe, une diplômée de Yale passée par une batterie de tests pour arriver ici, et b) un rebondissement artificiel complètement pourri (la tempête solaire). Ensuite, jouer le jeu durant la première heure impliquait d'accepter de laisser de côté le suspense entourant la présence du 4ème passager... mais aussi d'attendre BEAUCOUP de ce moment du film où elle serait ENFIN expliquée ; dans ma tête tournaient un tas de twists plus ou moins sadiques, tous justifiant le titre "stowaway", "passager clandestin", signifiant l'intention de voyager plutôt que l'accident ; or, il n'en sera rien. Pouf, il est apparu. Et ? Rôh, allez, on s'en fout, regardez nos belles images et nos personnages qui pleurent (la commandante pas foutue de passer une scène sans chouiner : super crédible... et limite étonnamment sexiste, pour du Netflix :D). Le titre ? Zéro sens. Ça aurait dû être "Manque criminel de professionnalisme", pour désigner ET la nullité de l'agence spatiale (pas crédible, du coup), ET celle des scénaristes. Je glisse sur les incohérences, de la réserve d'oxygène contenue en UN SEUL EMPLACEMENT du vaisseau (bien pensé, tout ça) à la "spacewalk" susmentionnée sans filet de sécurité. Ce film est juste con.

Notre ami
6.7

Notre ami (2019)

Our Friend

2 h 04 min. Sortie : 22 avril 2021 (France). Drame, Romance

Film de Gabriela Cowperthwaite

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Un bien beau film sur les priorités qu'on se donne dans la vie (à travers le magnifique portrait d'un trentenaire qui n'a pas encore assumé sa vie et décide de se consacrer à celle de ses deux meilleurs amis en "difficultés" pour lui donner un sens, joué par un Jason Segel qu'on devrait voir bien plus souvent dans des grands rôles), et sur la complexité des liens d'amitié (à partir de quel point l'acte de dévotion presque fraternel devient davantage une fuite de soi ?), porté par trois acteurs au top de leur forme (ajoutons évidemment à Segel Casey "Manchester" Affleck, qui joue mieux que personne le désespoir sourd, et la petite Dakota, qui prouve, comme Kstew, qu'elle sait jouer quand bien dirigée), une écriture très juste de scènes du quotidien qui rend tous ces personnages authentiques (condition sine qua non à la réussite d'un tire-larmes), et deux gamines topissimes (Violet McGraw, de Hill House, est peut-être la créature la plus adorable petite fille que la fiction US a en rayon actuellement !) histoire de bien rendre l'inévitable issue encore PLUS dramatique... et... qui aurait pu être un GRAND film sans une PUTAIN de narration inutilement tordue, entremêlant les époques un peu n'importe comment, sans vraiment ménager d'éléments justificateurs, parvenant même à faire compliqué avec ses indicateurs temporels ("2012", "il y a 13 ans", "deux ans après le diagnostic", "un an après le diagnostic"). Et du coup, on est parfois un peu paumé et ne sait comment réagir, ce qui est problématique, pour une comédie dramatique ("attendez, les filles savent, là, ou pas encore ?"). Vieux débat que celui de l'intérêt de la chronologie non-linéaire : il est pour moi proche du zéro sauf exceptions où les scènes du passé sont porteuses d'un suspense, par exemple. Ce qui n'est pas le cas, ici : on a juste un cas typique de réalisatrice qui a voulu faire son originale. Non. Quand on a la caméra, les personnages, les dialogues, la maîtrise du sujet, et les acteurs, pas besoin de faire son original, Gabriela-chan. Un peu énervant. Enfin... ça n'empêche certainement pas de sortir les mouchoirs (excellente apparition de Cherry Jones, en figure de matriarche "qui gère"), ni de se perdre dans la voix de Dakota, qui chante la chanson de fin. Ça aurait juste dû mériter un 8 !

The Father
7.6

The Father (2020)

1 h 38 min. Sortie : 26 mai 2021 (France). Drame

Film de Florian Zeller

Scaar_Alexander a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Chef-d'oeuvre. Meilleur film d'horreur depuis Hérédité dans mes registres.. Je n'avais pas passé une heure trente sans cligner des yeux depuis un moment. Bon, allez, je l'ai peut-être fait pendant les dix premières minutes, où l'on ne sait pas encore à quoi s'attendre. Mais dès qu'on sait........ woh putain. Que Zeller ait pu livrer un film pareil pour son premier, peu importe qu'il ait été bien entouré, j'ai du mal à imprimer. Le travail scénique est sensationnel (les diverses multiplications apportées au décor unique), mais ce montage, aussi ! Hopkins méritait aaaamplement son Oscar. Colman brille comme toujours, mais ne pas oublier Williams - quelle fabuleuse scène de fin. The Father n'est pas seulement un immense film sur l'angoisse ultime qu'est l'auto-aliénation, la perte de soi, d'un point de vue quasi-inédit (), c'est aussi un très émouvant film sur l'amour d'une femme pour son père. Le sujet avait un potentiel dramatique, Zeller l'a pris, et voilà le travail, à la fin : le spectateur, complètement déboussolé d'avoir été secoué dans tous les sens, cérébral et émotionnel, comme une poupée de chiffon. Tragédie majuscule aux airs mineurs.

Love and Monsters
6

Love and Monsters (2020)

1 h 49 min. Sortie : 14 avril 2021 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Michael Matthews

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Plutôt une bonne petite surprise, vu d'où il partait (1) une énième comédie d'horreur 2) made in Netflix avec 3) un acteur de Young adult). Une amie me l'a recommandé vivement parce que je venais de dire du bien du très sympa Warm Bodies, j'ai un peu résisté, puis fini par céder, à raison. L&M est un film à peu près aussi mignon et inoffensif que son chienchien. Bon, un chouïa moins adorable quand même, parce qu'avec Boy, on a affaire à un de compétition qui donne envie de se trouver un Australian kelpie pour soi tout seul, MAIS c'est quand même un accomplissement. C'est plutôt fun dans l'ensemble, le film ne ressemble contre toute attente pas à RIEN visuellement, y compris au rayon effets spéciaux (certains étant mécaniques, yay !), Dylan O'Brien m'a rappelé qu'il avait joué dans un des rares bons films Young Adult, le 1er Labyrinthe, et à côté de son humour qui fait dans l'ensemble PLUTÔT mouche (encore une fois, rien de sensationnel, hein, mais c'est sympa, notamment avec le duo que forme Michael Rooker tout droit sorti de TWD avec une gamine fanfaronne), le romantisme prévisiblement niais ne fait pas trop tâche, et on a même quelques passages plutôt touchants, comme le meilleur du film aux côtés d'un robot romantique en fin de batterie et des méduses célestes... Il ne faut juste pas s'attendre à LA surprise du siècle, notamment parce que le héros est UN PEU trop con, ou disons naïf (il y a faible, c'est-à-dire pas suffisamment préparé, et il y a FAIBLE, dans le sens intolérable pour un personnage supposé avoir vécu les sept dernières années dans un univers postapo), et parce que les scènes d'action sont assez catastrophiques, surréalistes même selon les standards pourtant tolérants de la comédie postapo (aaah, ces monstres géants qui prennent deux heures à t'attaquer une fois à un mètre de toi et que tu peux zigouiller en une fléchette !). Et puis... un crabe géant qui reconnaîtrait les gentils des méchantsv? Vraiment ? :D Enfin. Pour un samedi soir, le cerveau en veille, c'est de l'entertainment hollyw... euh, de plateforme fort acceptable. Surtout pour du Netflix.

Voyagers
4.7

Voyagers (2021)

1 h 48 min. Sortie : 26 mai 2021 (France). Aventure, Science-fiction, Thriller

Film de Neil Burger

Scaar_Alexander a mis 2/10.

Annotation :

Le point de départ SF est prometteur... et la 2ème moitié en mode Sa Majesté des mouches est un des spectacles les plus cons que j'ai vus depuis un bail. Genre, VRAIMENT. Si la 1ère génération d'occupants d'un voyage spatial de 84 ans destiné à coloniser notre nouvelle Terre cessaient dix ans plus tard de prendre une substance inhibitrice, se transformeraient-ils pour autant en abrutis complets prêts à s'entretuer ? Non ? C'est pourtant le film.

Archive
5.8

Archive (2020)

1 h 49 min. Sortie : 3 février 2021 (France). Drame, Science-fiction, Thriller

Film de Gavin Rothery

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Bonne petite surprise au rayon un chouïa casse-gueule du film de SF traitant de l'intelligence artificielle. Pas du niveau d'un Upgrade, par exemple, mais quand même. Quiconque s'intéresse à ce sujet ne pourra qu'apprécier la dévotion passionnée que lui voue le réalisateur/scénariste Gavin Rothery qui, sans faire preuve d'autant d'intelligence ni d'originalité que Garland dans son Ex Machina (pas mal de points communs entre les deux films, dont les décors), fait preuve d'une belle maîtrise du sujet (dommage hélas qu'il ait négligé l'élément de fascination). Faire du génie créateur d'IA un géniteur moyennement compétent est intéressant, Archive étant autant un film sur l'IA que sur la parentalité (et à ce propos, dans le rôle du "père", Theo James une des surprises, dépassant à mes yeux son statut d'insignifiant bellâtre de films "young adult"). C'est PARFOIS un peu mou du genou pour une durée pas chétive, la musique de Price manque un peu de caractère, mais on ne décroche jamais, parce que le facteur humain n'est jamais négligé... s'exprimât-il à travers un "robot". Comme un Moon, Archive est un film à petit budget qui étonne donc par la qualité de ses effets spéciaux (peu de numérique !), de l'adorable robot J2 (LE personnage du film, même si sa jalousie est un peu grossièrement écrite) à J3, dont le maquillage appliqué sur Stacy Martin fait des miracles... qu'on aurait aimer voir d'avantage, par opposition au suivant. [Spoiler alert] Le 3ème acte, où l'actrice peinturlurée en blanc (parce que synthétique, vous comprenez... c'est juste super-cheap et pas crédible pour un sou) s'en va gambader dans la forêt (avec l'absence de poitrine caractéristique de l'actrice... come on, bro, tu pouvais pas lui en ajouter, quitte à être Dieu ?) et où le réalisme scientifique part à vau-l'eau, est nettement moins stimulant. On s'attend à finir le film sur une mauvaise note... puis vient un twist de fin (normal, dans un film pareil !), un plutôt malin, qui change tout sans pour autant rendre ce qui a précédé insignifiant, et qui, à défaut de pardonner au film TOUS ses couacs d'écriture, en explique certains, et pardonne d'autres. J'aurais juste aimé un épilogue, parce que c'est trop abrupte. Mais non, vraiment, fans du genre, vous pouvez y aller.
Mention au petit trip "Cyberpunk 2077" que le réa s'est tapé en guise de parenthèse...

Oxygène
5.8

Oxygène (2021)

1 h 40 min. Sortie : 12 mai 2021. Science-fiction, Thriller

Film de Alexandre Aja

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Passable pour le public facile et amateur du genre. Un petit huis-clos techniquement bien troussé, comme on était en droit de l'attendre d'Aja : la photographie est de qualité et le standing de production correct (en même temps, ils n'avaient qu'un décor à chiader). Mais autant être clair, pour un film qui s'intitule "Oxygène", censé traumatiser les claustrophobes, Oxygène est complètement foireux, puisqu'il n'oppresse que très, très peu, avec sa capsule éclairée, relativement spacieuse, et accompagnée d'une IA. On est très, très loin d'un Buried high-tech. MAIS ce n'est justement PAS Buried. S'il a un intérêt, c'est dans sa "qualité" de huis-clos spatial à suspense, qu'il devient une fois passé LE twist pivot, qui n'arrive heureusement pas trop tard, à mi-parcours. Avant, la situation aura connu des moments critiques, parce qu'en gros, on sera un peu emmerdé, pas vraiment aidés par son héroïne, en partie problématique : Aja a pris le parti de la faire chouiner hystériquement le tiers du temps alors que le cinéma US semble avoir enfin compris que le public attend l'inverse (la MEW de 10CL aurait été parfaite !), la caractérisation du personnage est si maigre qu'on se fout royalement de son histoire d'amour (dernier plan : zéro émotion, à mille lieues de celui d'Interstellar), la discutable Mélanie Laurent en fait parfois des tonnes, et l'humour manque cruellement, alors qu'il y avait matière avec le personnage de l'IA, comme avec le serveur dans Passengers (Amalric a un peu l'air de se demander ce qu'il fout là). Mais bon... la 2ème moitié relève UN PEU la sauce, inaugurée par un plan de vaisseau spatial qui a de la gueule... à partir de là, le film ne connait pas vraiment de coup de mou... c'est raté, mais regardable. Si l'on tolèrer des dialogues moyennement inspirés, le fait que les sujets ne sont jamais que survolés (clonage, place de la mémoire, etc.), et les quelques débilités du scénar (par ex., les raisons ridicules du voyage spatial, ou le fait qu'à la fin, le vaisseau n'a pas encore dépassé la Lune... ?). Ce qui a été mon cas, parce que ciné français + SF, c'est trop rare pour être snobé, mais bon. Si Aja sait filmer, il ne sait pas toujours... QUOI, ce qui est assez courant chez lui, cf. son précédent - et bien meilleur - Crawl, où se côtoyaient le meilleur comme le pire de la série B horrifique. C'est un peu frustrant.

Judas and the Black Messiah
6.7

Judas and the Black Messiah (2021)

2 h 06 min. Sortie : 24 avril 2021 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Shaka King

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Un film sociohistorique qui ne manque pas de panache, qui est dans l'ensemble bien troussé, remarquablement interprété, et évite relativement bien l'écueil du manichéisme alors que notre époque hystérisée par le mouvement BLM laissait craindre l'inverse (quand les gars du FBI se comportent comme des ordures meurtrières, ce n'est pas du manichéisme, tout porte à croire qu'ils le furent pour de bon). Pourquoi 6 ? Parce que je ne suis pas rentré dedans. Le problème du film tient au personnage du "Judas" : il est censé faire la moitié du film, mais l'on ne saura jamais rien de lui, ses relations au Messie sont assez impersonnelles, et son rapport à la Cause souffre cruellement de développement. On sentira bien un minimum de tension et de culpabilité, mais rien de satisfaisant. D'autant plus dommage que LaKeith Stanfield a du charisme et du talent à revendre : il est évident que Kaluuya dévore la scène dans ce rôle de messie noir tellement messianique qu'il arrive à séduire - ou presque - des appréciateurs du drapeau confédéré. Mais Standfield mérite autant d'éloges. Je sais que le titre suggère que c'est l'histoire des deux hommes, mais les auteurs auraient à mon sens dû faire un choix, 3/4 pour l'un et 1/4 pour l'autre. Et attribuer le quart au Messie, qui de toute façon se rend inoubliable en deux minutes de discours (on se fout un peu de son idylle avec sa nana... qui ne ressemble pas à grand-chose, d'ailleurs drôle de choix), au profit du Judas, qui, lui, est porté par plus de tensions. Du coup, je n'ai au final pas été aussi impliqué émotionnellement que j'aurais aimé l'être. On ne ressent pas le tiraillement, on ne voit pas la trahison... (manque de poids dramatique aggravé par la musique, assez foutraque, et pas du tout adapté au film) Peut-être manque-t-il au film un point de vue fort ? Je ne suis pas FAN de Spike Lee, mais lui avait tiré un film autrement plus substantiel et caractériel de l'histoire de Malcolm X. Allez, on va me traiter de chieur...

Ceux qui veulent ma mort
5.4

Ceux qui veulent ma mort (2021)

Those Who Wish Me Dead

1 h 40 min. Sortie : 3 décembre 2021 (France). Action, Drame, Thriller

Film de Taylor Sheridan

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Jamais je n'aurais pensé que Taylor Sheridan, le scénariste de Sicario, le scénariste et réalisateur du chef-d'oeuvre Wind River, serait capable de pondre non pas un mauvais film, non-non-non, mais une MERDE INTERSIDÉRALE. Rien ne marche, dans ce truc. Ah, si, le mixage son, de qualité comme celui de Wind River, la perf du gamin, et deux-trois scènes d'action, dans la première partie, d'où les trois points. Je sais, attendre quelque chose de génial d'un film proposant la maigrichonne Angelina en pompière casse-cou était peut-être naïf. Mais de... bien, au moins ? Parce que Sheridan, justement ? Quelle putain de douche froide !

La Femme à la fenêtre
5.2

La Femme à la fenêtre (2021)

The Woman in the Window

1 h 40 min. Sortie : 14 mai 2021. Policier, Drame, Thriller

Film de Joe Wright

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

L'interprétation est de qualité... pas vraiment à se plaindre de ce côté-là... ce n'est pas particulièrement laid à voir, non, Joe Wright a même quelques jolies idées de mise en scène.... la musique est bien, aussi, Elfman a fait du Elfman... et puis l'histoire, bah, elle est pas mal... y a du suspense, et à la fin, on est surpris, parce qu'on savait pas si c'était vrai ou pas, en fait... donc voilà, quoi... et pourtant... et pourtant... on n'en a rien à foutre, du début à la fin. Rien, ou presque. Limite irrationnel.

Nobody
6.2

Nobody (2021)

1 h 32 min. Sortie : 2 juin 2021 (France). Thriller, Action, Drame

Film de Ilya Naishuller

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Si l'on m'avait dit que je prendrais un jour mon pied à voir BOB ODENKIRK débarouler du molosse dans des scènes d'action chorégraphiées sans coupe (apparente), je me serais sans doute bourgeoisement esclaffé. J'aurais eu tort. Nobody est un film dont il est impératif de ne rien savoir avant d'entrer dans la salle obsc... euh, avant de cliquer sur lecture. Si ça n'avait pas été mon cas, la surprise aurait été bien moindre : j'aurais "juste" été étonné de voir Odenkirk assurer à ce point dans le rôle, mais après l'avoir espéré, et sachant qu'un des géniteurs de John Wick a écrit le scénario, j'aurais à peu près su à quoi m'attendre (soyons clairs, scénaristiquement, Nobody, c'est John Wick, sans la perfection physique du héros et le toutou)... alors que là, je m'attendais à suivre une sorte de Breaking Saul (Goodman), version Fight Club. Il se trouve que non : les révélations sur le "nobody" n'en ont été que plus jouissives, autant que les mandales qu'il file, notamment dans la sensationnelle scène du bus. Le fait que Kolstad en a fait un protagoniste moralement plus ambigu que Wick rend le tout un peu plus intéressant. Contrairement au méchant, d'une nullité abyssale, qui permet d'anticiper un dernier acte-défouloir très distrayant, mais nettement moins intéressant, notamment parce qu'il transforme son nobody en parfaite machine à tuer (dans un climax par ailleurs pompé sur le 1er Equalizer). C'est un peu dommage. Mais au moins, ça donne à Christopher Lloyd l'occasion de s'éclater. Et ne gâche pas le plaisir qu'on tire globalement de ce petit thriller aussi court qu'hargneux hardiment troussé par un réalisateur russe qui, s'il nous avait davantage dépaysés avec le pétaradant film d'action à la 1ère personne Hardcore Henry, confirme ici ses compétences.

Mandibules
6.2

Mandibules (2020)

1 h 17 min. Sortie : 19 mai 2021. Comédie, Fantastique

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Assez fans des premiers films de Dupieux, à commencer évidemment par l'improbablement génial Steak, j'ai passé un certain nombre d'années; entre Wrong Cops et Au poste !, à me désoler de la mutation de son cinéma en un petit théâtre poseur, autoréférencé, trop confiant en le pouvoir de l'absurde pour l'absurde... ma séance de le l'insupportable Au Poste! ayant marqué le summum de mon incompatibilité avec son cinéma récent. Dégoûté, je suis quand même allé voir Le Daim sur les supplications d'un pote qui m'assurait que c'était un Dupieux "nouveau". J'y suis allé, et je dois dire que j'ai été agréablement surpris, j'ai aimé le duo Dujardin/Haenel et sa façon de filmer la folie, avec cette veste en daim fixant le héros comme l'abyme de Nietzsche. Pas du cinéma majeur, mais un rappel que Dupieux sait filmer et a des trucs à raconter. Du coup, quand j'ai jeté un oeil à la BA de Mandibules et vu la mouche, ça n'a pas fait un pli. Résultat : 5/10. 4/5 pour la mouche, qui est aussi géniale que je l'espérais, l'animation est parfaite, c'est du bon comique visuel des familles, et chacune de ses scènes avec David Marsais sont collector, et les dernières secondes, géniales, donnent envie d'une suite. 1/5 pour tout le reste, à commencer par les scènes avec Exarchopoulos, qui m'ont accablé. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été à ce point déphasé devant une scène, à me dire "euh... ouais, non mais c'est pas drôle du tout, là, donc faut arrêter et passer à la scène suivante, maintenant". Toute la partie avec la blonde qui prend le mongolien fini pour son vieux camarade de lycée, et, en fait, tout le personnage de Jean-Gab, m'ont rappelé ce que je considère comme une règle : comme dit Robert Downey Jr dans Tropic Thunder, "never go full retard". Un peu débile, bien. Complètement : ce n'est plus drôle, puisque rien ne fait plus aucun sens, or même une comédie loufoque doit rester un minimum ancrée dans la réalité. Et puis ce n'est juste pas drôle, quoi. Le critique de Mad Movies, qui n'a visiblement pas cédé au culte que voue la presse ciné à Dupieux, a écrit ce passage qui résume bien mon sentiment : "un petit objet branchouille replié sur lui-même, dont la folie ultra consciente annihile toute spontanéité et authentique dérision".

Army of the Dead
4.6

Army of the Dead (2021)

2 h 28 min. Sortie : 21 mai 2021. Action, Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Zack Snyder

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Aouch. Je savais que ça allait être au mieux moyen puisque la promo avait déjà établi la laideur graphique du film et le manque de charisme de son casting, mais je m'attendais à ce que ce petit malin de Snyder compense ailleurs. Exit la photo sombre et désaturée de son univers, exit donc aussi sa gravité de crise cardiaque, assurément ! Donc, on aurait du FUN ! Pas vrai ? NON. AotD est un accident industriel dans lequel rien ne marche, ni les personnages, qui tiennent sur un ticket de métro chacun, ni l'intrigue, atrocement prévisible (à UNE scène près), dont la combinaison aux dialogues nullissimes fait passer Peninsula pour du John Huston (le récit enfile les moments et les personnages qui te font t'arracher les cheveux), ni même les effets spéciaux malgré le budget, sans parler de la direction artistique (je dis que c'est laid, même les ZOMBIES sont laids) (et non, pas dans le sens habituel), ni même l'action (à UNE scène près), enfilage de boum-boum sans saveur. Ça ne tient aucune des promesses du générique d'intro, une des rares choses à garder du film (Snyder a toujours été bon à cet exercice), c'est trop long de trois bons quart d'heure, ça rappelle parfois les heures les plus sombres de The Walking Dead... En fait, une spectaculaire illustration du pouvoir destructeur de Netflix : il y a deux mois, Snyder pondait un des meilleurs films de super-héros de l'histoire ; aujourd'hui, on lui doit un des films de zombies les plus pourris de l'histoire. Bon, je serais probablement moins radical si le film avait été réalisé par un inconnu et tourné pour cent balles et un mars. Il y A pire, natürlich. Mais de ce calibre-là en terme de budget ? Nope. Un dernier mot sur le casting : à mon grand étonnement, Tig Notaro et Nora Arnezeder, toujours aussi sublime mais toujours pas connue pour ses talents d'actrice, sont les deux seules gagnantes du casting. Notaro bénéficie d'un des rares personnages charismatiques et amusants même si on ne la voit pas énormément, celle qui m'a fait comparer Army of the Dead à Armageddon, à un moment, et pas au profit du présent film... et le personnage de la "coyote" d'Arnezeder a une sacrée gueule. Elles et deux-trois scènes plutôt bien fichues valent au film ses trois étoiles.

Slalom
6.7

Slalom (2020)

1 h 32 min. Sortie : 19 mai 2021. Drame, Sport

Film de Charlène Favier

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Grande, grande surprise que ce premier long impressionnant, par moment même intimidant, par la maîtrise de son récit (rivé au regard fébrile de la jeune héroïne) et de sa mise en scène, décrivant avec une grande nuance les mécanismes de l’emprise pour mieux en faire ressentir toute la complexité. Je m'attendais à quelque chose de naturaliste et un peu tristounet visuellement, comme pas mal de films de moeurs du cru ; il n'en est rien, c'est un objet visuel de toute beauté, à la hauteur de son envoûtant cadre naturel (mention aux contrastes chromatiques de la scène utilisée pour l'affiche), mais aussi musicalement pénétrant (formidable BO viscérale, tendance newwave, de Low Entertainment !), sans que cette qualité ne vienne un seul instant enjoliver l'action ou atténuer la gravité de son sujet, du tout. C'est un film esthétiquement réussi sur un sujet bien pourri comme il faut, point. Le refus de la réalisatrice de cocher toutes les cases attendues (dont une arrestation qu'on imagine comme dénouement sans se prendre plus la tête...) rend le film encore plus mémorable, parce qu'encore plus singulier. Ce n'est pas un film sur un maniaque à enfermer (ce n'est clairement pas un génie maléfique de la manipulation, en tout cas) de la même façon que ce n'est pas un film sur le ski (ce qui ne l'empêche pas de chiader ses scènes de descente) ; c'est un film sur l'épreuve d'une gamine qui doit vivre avec cette blessure béante, que parait à la toute fin représenter l'obscurité à laquelle elle fait face, [spoiler alert !] après s'être libérée de l'emprise de son gourou lubrique. En bref, un film discrètement captivant au début, puis de moins en moins discrètement. Jérémie Rénier se bonifie décidément avec le temps (tout le contraire d'un Magimel...), et Noée Abita mérite tous les prix du monde.
PS : si tu me lis, bijour, Marine. Oui, c'est mon dernier mot.

Promising Young Woman
6.7

Promising Young Woman (2020)

1 h 53 min. Sortie : 26 mai 2021 (France). Comédie, Drame, Policier

Film de Emerald Fennell

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

"Hey, les filles ! Si vous avez vécu une expérience traumatique due à la gent masculine, mieux vaut dorénavant ne vous fier à AUCUN homme que vous croiserez sur votre chemin ! Compris ? Non, pas clair ? Ok, alors faites de nouveau confiance à un homme, du seul genre toléré par le féminisme moderne, c'est-à-dire métrosexuel et fan de Paris Hilton, au point de croire de nouveau en l'amour... et bam, lui aussi est un psychopathe, on espère que vous avez retenu la leçon, maintenant, bordel de merde. Quoi ? Oh, qu'est-ce qu'on vous recommande, du coup ? Bah, vous n'avez plus qu'à crever. Je veux dire, regardez autour de vous : les personnages secondaires que vous croisez sont des clichés grotesques dont le comportement fait rarement sens (tout leur rapport à la notion de viol), et on vous impose une bande originale pop qui se croit super maline à être super-décalée. Plus précisément, partir dans une mission-suicide qui aura pour effet de a) vous tuer le plus connement possible, b) envoyer en taule le responsable pour autre chose que son crime originel, et c) donner lieu à quelques unes des dernières minutes les plus tirées par les cheveux du cinéma récent, qu'une chanson tentera de faire passer pour triomphale, et où la police arrivera pile au bon moment, comme dans les années 90. Mais ce sera pour la bonne cause, donc ça va."
Bon, blague à part, le film n'est pas si mauvais que ça, comme l'indique ma note, mais si l'emballage coloré n'est pas désagréable à l'œil et QUELQUES performances du supporting cast relèvent le niveau (Alison Brie et Alfred Molina), c'est quand même assez mal écrit, bordélique sur le plan tonal (c'est un drame réaliste bâclé, une comédie noire bâclée, ça se veut par moment un peu "pulp" sauf que non...), étranger à la notion de nuance (HEUREUSEMENT qu'il y a la scène avec l'avocat !), et prévisible à l'exception du dernier twist à la fois couillu (LOL) et débile. Je m'attendais à détester le film parce qu'on me l'avait présenté comme une dénonciation de deux choses qui n'existent pas, la "toxicité masculine" et la "culture du viol" (LOL bis), je n'ai même pas eu besoin de ça. Et puis surtout, le film ne dit RIEN d'intéressant ni de neuf sur le viol. C'est juste Carrey Mulligan tentant de sauver un personnage trop peu convaincant.

Méandre
5.1

Méandre (2020)

1 h 27 min. Sortie : 26 mai 2021. Thriller, Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de Mathieu Turi

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Enthousiasmé par défaut, mais modérément convaincu en réalité. Ça commence intensément, j'ai adoré la photo dès la 1ère scène, solide 1er rôle féminin, et solide emballage, ludique, qui excuse les divers emprunts... mais après, scénaristiquement, ça se gâte drôlement. Et cette "fin", mamma mia. Je laisse décanter.


Sons of Philadelphia
5.3

Sons of Philadelphia (2021)

The Sound of Philadelphia

1 h 30 min. Sortie : 26 mai 2021. Action, Policier, Drame

Film de Jérémie Guez

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Ouais bah c'était bien naze, quand même. Je lui mets 4/10 et pas moins parce que j'ai du mal à mettre au même niveau qu'un Godzilla vs King Kong un thriller mysticriverien avec le toujours intense Matthias Schoenaerts, mais... il n'y a rien d'intéressant, en fait, dans ce film, une fois passé son intrigante première scène. C'est une resucée sous Lexomil de 40000 figures du genre dont la sauce ne prend jamais vraiment, auquel on ne croit jamais vraiment (des personnages rachitiques aux situations, en passant par la "famille"), sans que n'y puissent rien faire les intenses fronçages de sourcils des deux acteurs principaux, qui y croient comme on aimerait y croire. Las. C'est nul.

Cruella
6.4

Cruella (2021)

2 h 14 min. Sortie : 23 juin 2021 (France). Comédie dramatique, Policier

Film de Craig Gillespie

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Si l'on m'avait dit ce matin que je passerais 2h15... 135 MINUTES... devant un live action de l'usine à formatage Disney sans avoir envie de me jeter par la fenêtre, et PIRE, sans voir le temps passer, j'aurais trouvé ça, au mieux, comique. Je me doutais, en amateur d'Emma Stone, une des meilleures actrices de sa génération, qu'elle brillerait dans ce rôle quasiment fait pour elle et son expressivité cartoonesque, mais je pensais qu'elle tirerait le machin à bras le corps. Ça n'a pas été le cas. Attention, Cruella ne révolutionne rien. C'est un spectacle family-compatible à quelques écarts noirs près et, comme craint, puppy-friendly, dont les puristes détesteront la version "sympa" qu'il livre du personnage. Mais c'est aussi plein d'autres choses... à commencer, donc, par un one-woman-show mémorable, le premier live action Disney respectable depuis une éternité, un film dont le réalisateur ne s'est pas laissé dévorer par la machine et, mieux, a réussi à y insuffler un peu de vie au point de faire oublier, à plusieurs moments, qu'on matait un film Disney, malgré le cochage de multiples cases obligées, malgré l'overdose de hits musicaux des années 70. Il faut croire qu'un film avec Nicholas Britell à la musique ne peut être mauvais...
Je lui mets un sept ? UN SEPT ? Non. Pas possible. Mais j'ai envie. Putain de bordel.
Plus de réflexions bientôt.

Conjuring - Sous l'emprise du diable
5.1

Conjuring - Sous l'emprise du diable (2021)

The Conjuring: The Devil Made Me Do It

1 h 52 min. Sortie : 9 juin 2021 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Michael Chaves

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Sans surprise, c'est le moins bon des trois volets. La sophistication de la réalisation de James Wan, qui avait réussi à tirer un BON film d'un deuxième opus dont on n'attendait rien (certains puristes du genre qualifient les Conjuring de fast-food du cinéma d'horreur, à tort), manque indéniablement, l'obligation de coller aux fameux "faits réels" (rires) piège un peu l'écriture (le fait que "the Devil made me do it" est une affaire judiciaire fameuse aux USA rend malgré tout le truc un minimum intéressant...), et l'on ne flippe pas des MASSES, ce qui est problématique (seule le début, avec le môme planqué dans la baignoire, et la scène de la morgue restent en tête), même si l'on peut reconnaître au film sa faible quantité de "jump scares"... mais c'est quand même de l'entertainment hollywoodien tout à fait correct, bien plus réussi que le précédent film du réalisateur (le calamiteux La Llorona). C'est sans génie, mais au moins très bien éclairé, plutôt inventif (toutes les scènes "fantasmagoriques" où Farmiga a ses visions sont très réussies... et ces plans aériens nocturnes de la prison !), sans temps mort, bénéficie d'un couple Warren décidément bien rôdé, dont le le traitement que le film réserve au mari, amoindri par une crise cardiaque, augmente les enjeux (et on peut limite parler d'une romance habillée en film d'horreur qu'autre chose...), et surtout, ça a AU MOINS la qualité d'avoir oser changer de la formule "maison hantée" en remplaçant, au rayon antagoniste, le Diable par des suppôts du Diable : étrangement, quand de vraies personnes sont impliquées, ça devient encore plus horrifique. J'aurais juste aimé qu'ils choisissent une actrice moins caricaturalement glauque dans le rôle, qui est assez représentative, avec le personnage rasoir du jeune homme possédé, du manque d'envergure qui caractérise le film.
PS : ah, et en parlant de glauque, le génial John "Fringe" Noble fait un excellent boulot, lui, en revanche !

Le Dernier Voyage
5.6

Le Dernier Voyage (2020)

1 h 27 min. Sortie : 19 mai 2021. Science-fiction, Drame

Film de Romain Quirot

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Tellement foireux en certains endroits et admirable en d'autres, essentiellement esthétiques, que ce petit film criant l'amour du cinéma de genre est bien plus difficile à juger que je ne l'anticipais. Pour l'apprécier, je pense qu'il faut se dire qu'on va voir un film dont le scénario a été écrit par un collégien fan de SF et mis en scène de force par un artisan de talent. Ouais, comme ça, à la limite. Et puis moi, j'ai bien aimé la gamine, perso. Les autres personnages, on s'en fout un peu, et leurs interprètes ne brillent pas particulièrement (mon dieu, ce frère dégénéré ^^;) (et ne parlons pas de Réno, juste là pour cachetonner et aider le filmer à trouver des financements...), mais elle, elle a quelque chose. Enfin bref. Faut que j'y réfléchisse. Ça vaut le coup d'être vu, mais n'est en rien la preuve que le cinéma de genre/SF français existe, puisqu'un Arès a déjà fait le boulot et en mieux...

L'Un des nôtres
6.7

L'Un des nôtres (2020)

Let Him Go

1 h 54 min. Sortie : 16 juin 2021 (France). Thriller, Drame

Film de Thomas Bezucha

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Joli drame sur un sujet sérieux, et que son réalisme rend par moment assez inquiétant. Quelques beaux moments de tension. Un troisième acte bien plus sombre que je ne l'anticipais. Deux belles performances. À voir ? Pourquoi pas. Mais certainement pas du cinéma indispensable, bien que la photographie rende la balade très agréable.

Nomadland
6.8

Nomadland (2020)

1 h 47 min. Sortie : 9 juin 2021 (France). Drame

Film de Chloé Zhao

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Un beau et ample film sur un sujet rebattu du côté du cinéma indé post-2008, qui manque parfois d'originalité (certaines figures sont connues) et de la nuance que tant d'Oscars laissaient espérer (les actions de l'héroïne assez prévisible), mais qui est porté par une force dramatique qu'il tire principalement de son approche quasi-documentaire donnant par moment l'impression de suivre la réalisatrice et son actrice Frances McDormand (géniale, même si elle fait au final du Frances McDormand) à la rencontre de VRAIS gens de cette communauté de nomades à la marge, tant tout sonne authentique. La photographie, somptueuse, digne des divers décors témoins de la majesté de la géographie nord-américaine, sert avec force la démarche d'un film davantage poétique, d'une poésie mélancolique (plusieurs répliques magnifiques, comme celle sur l'alliance que porte encore l'héroïne), qu'intellectuel (il ne dit rien de fulgurant sur son sujet). Pas un chef-d'oeuvre, mais un film qui coche toutes les cases.
Je lui donne sept étoiles pour l'instant parce que j'ai trouvé la fin trop facile - de cette prévisibilité dont je parlais au début -, mais qui sait, peut-être passerai-je à huit une fois que j'aurais fait le tour du film.

Un homme en colère
6.1

Un homme en colère (2021)

Wrath of Man

1 h 59 min. Sortie : 16 juin 2021 (France). Action, Thriller

Film de Guy Ritchie

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Plutôt bonne surprise que cet Homme en colère. Aimant Le Convoyeur depuis toujours, y voyant un des meilleurs films de genre français de ces vingt dernières années, je m'attendais à un modèle de remake foireux que personne ne demandait, pour une version boum-boum décérébrée... et ça ne l'est pas. Au lieu de ça, on a un thriller étonnamment sérieux pour du Ritchie, et sans son épat' visuelle habituelle, ce qui décevra certains, mais en ravira d'autres. Et quand je dis sérieux... c'est du pesant de chez pesant, de la photographie blafarde aux violons gravissimes de la BO en passant, évidemment, par son protagoniste qui n'aura rien de sympathique du début à la fin (Ritchie n'a pas cherché à enjoliver) joué par un Statham au diapason - limite flippant, par moments. Après, c'est justement pour son atmosphère que le film vaut le détour. Dans le genre du film de vengeance, il s'impose et en impose, le héros est un ange de vengeance et il va tous les zigouiller... jusqu'à, allez, 80% du récit. Parce que côté écriture, c'est pas le Pérou. Le premier acte pèche par des dialogues calamiteux du genre rouleurs de mécaniques (c'est mieux quand ça ne parle pas) ; le second, avec les flashbacks et l'introduction des antagonistes, rehausse temporairement le niveau (on pense à Den of Thieves, où les méchants sont à un moment suivis comme s'ils étaient les protagonistes), même si la sous-écriture des personnages secondaires ennuie un peu (les personnages féminins, par exemple) ; puis le troisième fout tout en l'air, interrogeant sérieusement sur l'utilité du développement desdits antagonistes (ultra-light, mais quand même), avec un climax... ben, boum-boum, justement, complètement sommaire, qui ne satisfait en rien la partie vengeance (tout ce qu'on a à se mettre sous la dent est une pauvre scène avec le fils Eastwood, caricature de chien fou...), et qui parvient par ailleurs à être MOINS spectaculaire que celui du Convoyeur, avec ses trois euros (les méchants étaient anonymes, dont plus flippants) ! Ajoutez à ça une bonne dose de capillo-tractage, et on a un truc qui aurait dû, pour le coup, faire aussi simple que le film original. Dommage. PS : Josh Hartnett !

5ème Set
6.4

5ème Set (2020)

1 h 53 min. Sortie : 16 juin 2021. Drame, Sport

Film de Quentin Reynaud

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Après Alex Lutz chanteur… Alex Lutz joueur de tennis, pour la grande satisfaction d’une cinéphilie toujours surprise de le voir muer en acteur de premier plan, limite acteur-caméléon il est excellent et porte le film, mais 5ème set a-t-il besoin d’être porté ? Un peu, peut-être. Si peu, la plupart du temps. Autant être clair, on tient ici un des meilleurs films sur le tennis avec Borg/McEnroe, filmé solidement par un réalisateur maîtrisant son sujet, proposant d’excellentes chorégraphies pour des matches éliminatoires et donc intenses et un antagoniste qui sait sacrément jouer, et un résultat très réaliste qui donne à l’acteur une crédibilité impressionnante (à ce propos, pas besoin de connaître le tennis pour suivre). C’est un film assez fort sur la passion potentiellement destructrice, entre Whiplash et The Wrestler, d’un homme qui n’a pas abandonné son rêve de jeunesse (dommage, parce qu’en prof pour juniors, il est hilarant), mais reste donc piégé dans le souvenir de cette jeunesse et n’a donc pas totalement quitté l’adolescence... à moins que ça ne soit le rêve de sa mère castratrice (Scott-Thomas en forme). Dans tous les cas, son épouse (très juste Ana Girardot) lui parle d'âge, elle lui parle de situation financière, lui ne veut pas penser ce monde gris, il veut JOUER. Au prix de tout le reste ? Bref, beau portrait qui pose aussi la belle question du POURQUOI des rêves en question (soi-même ? Les autres ? Par jalousie ? Par fierté ?). Le film évite le mélo, c’est très "low-key", ses cordes lancinantes et parfois stressantes exprimant les tourments sourds du héros. Il aurait fallu plus de développement de l'intrigue extra-sportive dans le 3ème acte, qui se consacre trop entièrement à son dernier match, aspirant climax où le réalisateur paraît ne s'être plus intéressé qu'à la dimension documentaire, et a le défaut de s'éloigner de son héros si expressif pour adopter le point de vue du téléspectateur la majeure partie du temps, ce qui pose un vrai problème de tension dramatique. Le film aurait par ailleurs gagné à être plus long d’au moins 15-20 minutes, pour développer un peu les personnages secondaires, mais aussi se doter d’une "vraie" fin : celle qu’on a, ouvertes, suggère assez clairement que l’issue du match importe moins que la volonté du héros, mais laisse quand même un arrière-goût de facilité, d’autant plus qu’il laisse la tension entre le héros et son épouse irrésolue. Dommage, un 3ème acte mieux équilibré, et il aurait eu un 8/10.

Médecin de nuit
6.6

Médecin de nuit (2020)

1 h 22 min. Sortie : 16 juin 2021. Drame, Thriller

Film de Elie Wajeman

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Une des premières caractéristiques de Médecin de nuit est qu'il en impose visuellement. Paris by night, c'est suffisamment rare au cinéma pour être apprécié, et dans le cas présent, l'appréciation est méritée. Les influences du cinéma US, plutôt que de l'étouffer, propulsent le véhicule du héros à travers son "monde sans pitié". C'est incroyablement intense, comme le jeu de Macaigne, habité dans ce rôle de boule de nerf pétrie d'humanité et constamment tiraillée entre la nuit et le jour (le jour étant son seul avenir possible, la nuit sa drogue), et incroyablement photogénique, comme Phénomè... euh, Sara Giraudeau en mode Paris dernière. Paris by night, pas exactement votre amie... mais un sacré décor, dont même les Parisiens ignorent presque tout. Jusqu'aux vingt dernières minutes, le film est un 8/10... hélas, à partir du twist à Pio, dont on a du mal à voir ce qu'il apporte au film, la machine s'essouffle là où l'on s'attendait à une montée en puissance ; et [spoiler alert !] la fin fataliste archi-prévisible déçoit (je sais que Scorsese & Cie ont vachement influencé Wajeman, mais là, c'est carrément pompé sur L'Impasse !). Enfin, rien de rédhibitoire, natürlich : juste deux petites déceptions empêchant Médecin de nuit d'être le GRAND film français qu'il a failli être, du genre dont le cinéma français peut se targuer de réussir et être fier...

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