Cover Michel Hazanavicius - Commentaires

Michel Hazanavicius - Commentaires

Beaucoup ne voient en Hazanavicius qu’un imitateur plus ou moins doué mais condamné à ne s’épanouir que dans les limites étroites de la référence et de la citation. Personnellement je ne suis pas loin de le considérer comme le cinéaste le plus brillant et stimulant apparu en France dans le domaine de ...

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6 films

créee il y a presque 12 ans · modifiée il y a plus d’un an

La Classe américaine
7.6

La Classe américaine (1993)

1 h 10 min. Sortie : 31 décembre 1993. Comédie

Téléfilm de Michel Hazanavicius et Dominique Mezerette

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Je l’ai découvert dans des circonstances assez particulières, à une projection inédite à Beaubourg en avril 2009, où les réalisateurs étaient conviés, et en présence d’une salle chauffée à bloc qui récitait les dialogues en même temps qu’ils étaient dits à l’écran. Ce préambule pour expliquer qu’il m’est difficile d’émettre un jugement sur un film qui de toute façon n’en est pas vraiment un, plutôt un happening totalement foutraque mais cohérent dans son délire proliférant, alignant les situations et les répliques les plus improbables, et dont le principe de détournement fera office de mètre-étalon pour les années à venir. Si on rentre dans le trip (le fait d’être cinéphile aide beaucoup, au vu du concept), c’est souvent hilarant – et j’avoue m’être bien poilé, sans doute emporté par l’humeur contagieuse de la salle, donc.

OSS 117 - Le Caire, nid d'espions
7.1

OSS 117 - Le Caire, nid d'espions (2006)

1 h 39 min. Sortie : 19 avril 2006. Action, Aventure, Comédie

Film de Michel Hazanavicius

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

La classe américaine, Hubert Bonnisseur de la Bath l’a incontestablement – sourire volé à Sean Connery, démarche de Cary Grant, attitudes de Belmondo. Mais au playboy ravalé bouffon succède le guignol en smoking d’alpaga : cette figure mouvante de beauf crétin et de fin limier est à l’image de la plasticité générale d’un film qui articule à merveille registres de représentation et registres de discours. La surface est splendide, imitant les films d’espionnage vintage avec un soin maniaque de la photographie, des costumes, des accessoires. Le propos d’une finesse exquise met à l’amende vingt ans de comédie française, stigmatisant par l’absurde l’esprit colonialiste le plus bête et condescendant. L’humour, enfin, se déploie en trésors de répliques hilarantes, de notations burlesques et de dérapages délirants. En bref, la jubilation est de tous les instants.
Top 10 Année 2006 :
http://lc.cx/UPh

OSS 117 - Rio ne répond plus...
7.1

OSS 117 - Rio ne répond plus... (2009)

1 h 41 min. Sortie : 15 avril 2009. Action, Aventure, Comédie

Film de Michel Hazanavicius

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Même formule, même intelligence citationnelle, même acuité dévastatrice avec laquelle sont dépeints les travers d’une France gaulliste qui a pris dix ans de passéisme réac depuis le premier volet. Le monde bouge, mais pas OSS 117, arc-bouté sur un relativisme historique maousse, bloqué dans la répétition du même et comme figé dans son horizon rance et rassis. Ce que cette suite perd en surprise, elle le gagne outrance, en gonflant par l’absurde, les gags et situations les plus poilants, en déclinant un art de la redite et du titillement qui fonctionne depuis la fabrication du film (sa beauté-pastiche hyper soignée), son oralité malade, jusqu’à son ambition satirique volontiers malaisante. Quant à Dujardin, il peaufine un jeu décalé fait d’élasticité ahurie et de dérision à triple fond qui confine au génie.

The Artist
6.7

The Artist (2011)

1 h 40 min. Sortie : 12 octobre 2011 (France). Comédie dramatique, Comédie romantique, Muet

Film de Michel Hazanavicius

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Avec ce film-phénomène au glorieux destin que l’on sait, Hazanavicius confirme ses dons d’alchimiste-réinterpéte des chromos d’antan, et dont la sincérité vibrante dépasse largement le simple talent de copiste. Film muet d’aujourd’hui donc, au regard et un ton résolument modernes, et dont l’absence totale de cynisme, la foi en un premier degré fervent enchantant : une belle histoire, de beaux personnages, un humour désopilant, une émotion simple et forte, une croyance irréductible en la magie intemporelle du cinéma, autant de qualités comme revivifiées par la conscience expressive d’un style qui manie avec le même bonheur la drôlerie poétique et le mélodrame pathétique. Dujardin est égal à lui-même, Bérénice Béjo pétillante et radieuse, et la tombée du générique donne envie d’applaudir.

Le Redoutable
6.3

Le Redoutable (2017)

1 h 47 min. Sortie : 13 septembre 2017. Comédie dramatique, Biopic, Romance

Film de Michel Hazanavicius

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

De l’échec de "La Chinoise" au tournage de "Vent d’est", le cinéaste retrace avec une délectable ironie l’engagement et la radicalisation dogmatico-politique d’une icône culturelle vénérée entre toutes. Son sens du pastiche et de la dérision se fond idéalement dans ce détournement fantaisiste devant lequel on ne rit jamais grassement mais qui suscite le sourire de la connivence, le plaisir de la désacralisation, et où une élite intellectuelle confrontée à ses contradictions est sarcastiquement mise en boîte. Quant au grand numéro de Louis Garrel, il contribue à faire de ce JLG odieux et burlesque, détestable et touchant, immature mais d’un courage à la recherche et au renoncement qui suscite une certaine admiration, le formidable héros multi-face d’une comédie réjouissante mais plus amère qu’elle n’y paraît.

Coupez !
6.7

Coupez ! (2022)

1 h 50 min. Sortie : 17 mai 2022. Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Michel Hazanavicius

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Une comédie farceuse et gigogne, maline mais jamais arrogante, ironique mais au fond très tendre, sur la somme d’efforts laborieux à mobiliser pour accoucher d’un film, fût-ce le plus consternant des nanars. Devant cette ode à la confection artisanale, ce portrait d’une communauté composée de tâcherons plus ou moins bien assortis, toujours au bord de l’épuisement, éreintée par l’absurdité des situations mais s’efforçant vaillamment d’atteindre le but qu’elle s’est fixée, on pense bien sûr à "Ed Wood". Et ce qui pouvait d’abord apparaître comme une parodie méta un peu facile (les trente premières minutes) devient un festival hilarant de décalages, de trouvailles, de clins d’œil, exaltant le processus créatif du cinéma par sa veine la plus organique et partageuse : la démerde. Une vraie tranche de plaisir.

Thaddeus

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