Mon Top 1951

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Michel Simon avait demandé à Sacha Guitry de ne faire qu'une prise par plan, le tournage aura duré 11 jours.

A mourir de rire, cruel, intelligent, tout simplement prodigieux...

« - Mais c'est pourtant immonde de tuer.
- Oui mais ça fait vivre tant de monde. »

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Même motif même punition, vu bien trop jeune et donc bien peu de souvenirs, alors quand j'ai eu l'occasion de le retrouver en salles, dans une très belle copie restaurée, j'ai sauté sur l'occasion.

Et bien m'en a pris, c'est tout simplement splendide, l'aridité de Bresson se mariant à merveille avec les mots de Bernanos. C'est un film si profond qu'il vous questionne bien après la projection, le cas (et les tracas existentiels) de ce jeune curé étant universel. Très littéraire, rugueux, et pourtant accessible, le grand metteur en scène ayant l'intelligence de se tenir en retrait afin que le propos, le mot, le sentiment atteignent frontalement le spectateur.

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http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_d_Alfred_Hitchcock/608374

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Grave lacune réparée : j'ai enfin rencontré la phénoménale Norma Desmond. Et j'en sors littéralement ensorcelé. Billy Wilder ce génie...

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Quand on vient de faire saigner ses yeux il faut les câliner, leur donner le réconfort qu'ils réclament et méritent. Alors un truc qui marche à tous les coups : du Naruse avec une pincée de Setsuko Hara.

Oui le plus fin observateur de la société japonaise de son époque, avec Ozu, a fait encore mieux, par exemple avec quelques nuages, mais ici encore quelle élégance, quelle douceur pour exprimer la douleur, pour dénoncer, et on est en 1951, la condition de la femme, pour disséquer en 96 minutes la manière insidieuse dont le poids des conventions sociales peut annihiler toute velléité d'émancipation.

Je reverrai encore et encore la conclusion de ce "Repas", je monterai 100 fois dans ce wagon, je réécouterai à nouveau cette voix-off fantomatique, et là c'est certain je ne pourrai que faire grimper ma note d'un cran, car oui c'est le genre de cinéma qui vous poursuit, qui vous questionne bien au-delà de la durée d'un visionnage.

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Voici l'archétype du film noir, avec un Humphrey Bogart monstrueux de charisme. A la manière d'un Billy Wilder dans "Assurance sur la mort", Nicholas Ray enferme ses personnages, et le spectateur, dans une descente aux enfers, en grande partie créée par la mise en scène. C'est beau, sans issue...

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Pour les dialogues, pour cet esprit délicieusement immoral, pour le rythme effréné, mais avant tout pour Louis Jouvet, Louis Jouvet et Louis Jouvet.

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Duvivier, sa noirceur et sa légèreté donc. Là on est en plein dedans, avec une narration d'une complexité folle dans ce film choral avant l'heure. Car oui ce qui fait de cet homme un génie est en partie sa modernité, le fait qu'il était à bien des niveaux très très en avance sur son temps. Se dire que certains plans on été tournés en 1950 laisse songeur et on se demande même comment c'était techniquement possible.

NB : A ne pas confondre avec "Sous les toits de Paris" de René Clair dont le cousinage ne se niche pas que dans le titre. Des films presque jumeaux, malgré leur 20 ans d'écart.

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Dingue la modernité de ce film signé George Cukor. Il s'agit bel et bien d'une comédie romantique mais avant tout d'un grand manifeste féministe et social. Ça va à 200 à l'heure, les dialogues sont jouissifs d'intelligence, et il y a Judy Holliday, qui livre une prestation XXL.

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Sous la caméra pleine de douceur et d'admiration de Yannick Bellon Colette évoque les maisons de sa vie, lieux de tant de souvenirs et d'émotions.

Fort, beau, un portrait à la nostalgie lumineuse.

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Max Ophüls parvient à faire de ce film noir "hollywoodien" une œuvre personnelle, portant une grande partie de son intérêt sur ce très beau personnage féminin fidèle à son univers. Une vraie réussite.

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Si on s'attache uniquement au récit, à son déroulé, rien de nouveau sous le soleil du western mêlé d'aventures, c'est un peu linéaire et pas loin d'être ennuyeux. Mais il y a en permanence des scènes qui vous réveillent, vous émeuvent, de petits détails savoureux ou signifiants qui vous font dire que ce film est plus important que son enveloppe. Et puis il y a l'aspect bien entendu politique de ce "Convoi", ce pour quoi ces femmes sont recrutées et là où elles emmèneront finalement les hommes, et nous spectateurs par la même occasion.

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Jacques Becker était un cinéaste passionnant, capable de complexifier à souhait des histoires a priori très classiques. Et c'est exactement ce qu'il fait ici car tout comme dans les très réussis "Falbalas" et "Casque d'or" le récit ne va pas prendre la tournure attendue, et l'amour qu'on pense fleur bleue va bien vite se faner et le paysage mental des protagoniste s'assombrir.

Daniel Gélin est parfait, et l'occasion est belle d'admirer le jeu tout en nuance de la trop méconnue Anne Vernon.

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Impressionné par ce dernier volet de la trilogie sur la cavalerie mais également par la cohérence globale de celle-ci.

Même si d'un point de vue scénaristique j'ai probablement été moins passionné par ce "Rio Grande" que par "Le Massacre de Fort Apache" et "La Charge héroïque", malgré le volet sur la filiation particulièrement bien traité, j'ai été fasciné par la virtuosité de la mise en scène de John Ford, en particulier dans quelques scènes qui rappellent furieusement "La Nuit du chasseur". Je n'ai jamais été voir si Charles Laughton se réclamait de Ford mais je n'en serais pas étonné. Y compris au niveau de la photographie, à qui la splendide restauration rend totalement justice.

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Anthony Mann toujours et cette fois un autre pan de son cinéma que j'aime particulièrement : la manière dont il parvient, sans psychologiser et approfondir particulièrement à donner vie à ses personnages, les bons et les méchants existent réellement, ne sont en rien un alibi.

Et puis il y a James Stewart, toujours impeccable chez Mann, et Shelley Winters, Shelley Winters, Shelley Winters.

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Probablement le Mizoguchi que j'ai le moins aimé pour le moment, mais malgré tout il me sidère toujours par sa mise en scène, chaque plan est un tableau. Et découvrir progressivement sa filmographie est follement stimulant, certains plans se répondant quasiment de film en film .

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Quand il y a Gabin quelque part je regarde, alors quand le Cinéma de minuit en propose un que je ne connais pas je fonce, même si je n'en espère pas forcément grand chose. D'où une excellente surprise car ce film est un drame psychologique extrêmement fin, une romance contrariée émouvante. Bref c'est du solide, et en plus de Gabin, parfait, il y a la formidable Francoise Christophe, dont le visage était plus connu que le nom mais qui était assurément une sacrée actrice.

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Jacques Tourneur mêle une enquête mine de rien haletante à une romance aux doux rebondissements. C'est à la fois élégant, maitrisé comme souvent avec Tourneur, et on passe tout simplement un agréable moment.

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Autre Roger Richebé, autre film imparfait mais également autre moment agréable avec une Arletty en grande forme donnant la réplique à un acteur pas forcément très charismatique mais qui aura mine de rien eu une jolie carrière, entre autres chez Decoin et Grémillon, Georges Marchal.

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Fred Zinnemann signe là une œuvre troublante, au rythme étrange mais qui séduit si on accepte de s'y abandonner. Et à l'époque, c'était son tout premier film, Brando faisait encore dans la sobriété.

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Si on le prend de manière indépendant ce "Jeu, set et match" est probablement le film le moins convaincant d'Ida Lupino, mais comme souvent avec les grands artistes si on le considère comme la pièce d'une œuvre globale il s'avère passionnant, complétant une sorte de puzzle fait d'obsessions, de thèmes qui chatouillent une société corsetée.

Les scènes se répondent, les acteurs grandissent avec la réalisatrice au même titre que les personnages qu'ils incarnent, tous se heurtant aux murs de leur époque mais ne cessant d'avancer.

Un traité d'émancipation sous forme de film innocent au premier abord, et pourtant tellement "lupinesque" au final.

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Je le reconnais, je pense être assez injuste vis-à-vis de ce film vénéré mais rien à faire, même après ce second visionnage je n'y peux rien, comme régulièrement, Bette Davis et son surjeu me posent un véritable problème, et je ne parviens jamais durant ces 138 minutes à oublier le "Boulevard du crépuscule" de Wilder, sorti de surcroit la même année, qui travaille un sujet très proche et de manière bien plus subtile selon moi.

Après oui la mise en scène de Mankiewicz est fascinante, la fable est puissante, noire, cruelle. Mais...

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Cas typique du western que les vrais amateurs du genre plébisciteront alors que de mon côté, sans passer un mauvais moment et sans nier les qualités de l'ouvrage, je n'y trouve pas réellement mon compte, n'arrivant réellement au plaisir que quand le genre oublie son classicisme pour aller marcher sur des terrains plus mouvants.

Par contre James Stewart c'est définitivement la grande classe.

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Heureusement que ce film, hilarant dans un premier temps mais fatigant sur la durée, ne fait pas partie du catalogue Warner, autrement c'était déprogrammation directe au Grand Rex. Oui on était en 1951 et le personnage noir était un brin sauvage et avait l'accent d'une boîte de Banania. Quelle surprise !

A part ça, pour contextualiser, il est conseillé de ne surtout pas enchaîner la version d'Autant-Lara et celle de Gérard Krawczyk, sortie 56 ans plus tard, sans passer par un sas de décompression, au risque de subir une attaque vasculaire irréversible.

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Autre grand nom en mode mineur, Sacha Guitry fait ici du théâtre filmé, sa comédie en vers libres étant moins tranchante et intéressante que le versant dramatique. Mais il y a l'esprit Guitry, et rien que pour ça ce "Deburau" mérite le détour.

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Ça c'est le Marcel Carné tendance "Les Visiteurs du soir" donc loin d'être celui que je préfère. La présence de Gérard Philipe est loin d'arranger les choses et pourtant ça ne fonctionne pas si mal, en particulier grâce à l'étrangeté presque surréaliste qui irrigue une partie du récit.

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J'évacue immédiatement ce qui fâche, le récit qui se répète dans sa seconde partie, au point d'en devenir agaçant, pour souligner les point positifs : James Stewart bien entendu, le début d'une drôlerie absolue, et la réflexion étonnante pour l'époque sur la folie et la "normalité".

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Jean-Paul Le Chanois n'était pas ce qu'on peut appeler un révolutionnaire de la caméra, ce qui ne l'a pas empêché de signer quelques jolis films comme "Le Cas du docteur Laurent", "L'École buissonnière" ou encore ce "Sans laisser d'adresse", sorte de "Taxi Driver" à basse vitesse et en pantoufles. Et pourtant quel charme, du genre révolu, et voir jouer Bernard Blier et Danièle Delorme est toujours un plaisir.

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Les couleurs criardes, saturées, à faire passer "Peau d'âne" pour un truc sobre et semblant là pour mettre en avant le Technicolor, donnent dans un premier temps la nausée, puis hypnotisent peu à peu, rendant la torture plus douce, presque fascinante.

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Même si on est loin de la qualité de "Au nom de la loi", "Meurtre à l'italienne" ou encore "Divorce à l'italienne", même si je trouve Pietro Germi bien plus à l'aise quand il se détache du néo-réalisme, la filmographie de ce réalisateur est passionnante à défricher.