Mon Top 1965

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Il m'aura donc fallu attendre la mort d'Agnès Varda pour enfin découvrir ce chef-d’œuvre. Le terme est souvent galvaudé mais là je l'emploie sans sourciller tant je ne parviens pas à me remettre de cette gifle. J'ai certes été bouleversé, et je le suis encore, mais j'ai surtout eu le sentiment de voir quelque chose qu'on ne m'avait jamais montré.

L'audace et la mise en danger sont partout : le récit est d'un anti-conformisme total, la mise en scène est folle, les dialogues ne me quitteront plus à l'image des plus grandes pages de quelques livres, les acteurs ne jouent pas juste une partition qui ne supporterait pas la moindre anicroche, ils vivent devant nous, ou plus exactement avec nous, la musique participe à l'abandon du spectateur puis à sa perte.

Mêler ainsi légèreté, cruauté, liberté, innocence et souffrance tient du génie, jusque dans le titre qui fait mal à rebours.

NB : Je vais revoir ces 77 minutes dans quelques jours comme je me rendrais à un deuxième rendez-vous avec la plus belle femme du monde, et là peut-être les autoriserai-je à venir bouleverser mon Top 10 comme elles ont bouleversé mon cerveau et ce qui me sert de cœur.

Je suis tombé amoureux de Marie-France Boyer en la voyant dans ce "Bonheur". Quand en plus je me rends compte qu'elle habite à quelques pas de moi sur le plus beau caillou du monde (qui est aussi ma seconde maison)...

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Note inchangée de 9, c'est prodigieux de maîtrise à tous les niveaux, scénario, dialogues, interprétation, ça va à 100 à l'heure, ça vous scotche à votre canapé de la première à la dernière seconde, c'est d'une intelligence et d'une pertinence rares en terme politique.

Et bien entendu le meilleur pour la fin, la mise en scène de Lumet, nerveuse, immersive, avec certainement les ouvertures et conclusions parmi les plus marquantes de l'histoire du cinéma. Le talent c'est peut-être tout simplement de vous faire comprendre que le sort du monde se joue à un téléphone, une carafe d'eau et une intonation de voix près. Du grand art...

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En quelques minutes dans "Billy le menteur" la cinégénie de Julie Christie sautait à l'objectif d'une caméra pas seule à être tombée instantanément amoureuse de ce charme, de ce mélange entre fragilité et intensité. C'est exactement ces deux facettes que Schlesinger exploitera deux ans après dans "Darling chérie". Et cette fois la divine Julie est de quasiment tous les plans. De ce film au titre français qui fait croire à un truc à l'eau de rose. Et il y en aura en effet de l'eau de rose, rose qui pourrait bien finir sur un tas de fumier, car, et c'est entre autres ce qui fait sa singularité, le film fait semblant. D'être léger, classique, attendu. Alors qu'il sait être tragique, sombre, élégant et racoleur.

Il y a comme ça des œuvres dont on ne sait dire pourquoi on les aime follement, pourquoi elles nous ont fait pleurer. Peut-être parce que Julie Julie Julie......................................

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En vérité je vous le dis, L'Évangile selon Saint Pasolini ça déchire sa mère. Et Jésus, autrement surnommé Emmanuel Chain par le fieffé petit canaillou Judas et par ceux qui avaient des vases géants sur la tête, il est tout bien coiffé parce que lui il n'est pas confiné. Et à un moment il parle même de poussins. En vérité je vous le dis, bonne soirée à tous, et soyez bénis (Oui tu l'as deviné).

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Le cinéma français a du courage...et c'est rare

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Lumet à son meilleur, plaquant son indéniable savoir-faire en matière de thriller à ce film de guerre qui n'en est pas un, rendant progressivement le récit claustrophobe et la caméra aussi hystérique que les protagonistes. Pour mieux atteindre la tragédie shakespearienne...

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Le formidable festival Play It Again donne chaque année l'occasion de voir sur grand écran des films à côté desquels on est toujours passé. Ce fut le cas pour moi de ces "Grandes gueules", œuvre populaire au sens noble du terme, profondément humaniste et où rayonnent d'immenses acteurs. Sans oublier l'enivrante musique de François de Roubaix...

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Un corniaud en vadrouille...

http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_avec_Louis_de_Funes/554004

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La France est un pays merveilleux, un pays qui restaure des films d'Antonio Pietrangeli, te permet de dévorer des yeux la sublime Stefania Sandrelli durant 97 minutes, te donne l'occasion de boire du Lambrusco que tu vas mettre 3 jours à digérer en dissertant avec le troisième âge de la modernité absolue d'une contre-plongée italienne accouchée en 1965. Allez Mireille, fais péter la Marseillaise !

https://youtu.be/SIxOl1EraXA

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J'ai revu cette "Enquête..." avec un peu de fébrilité car j'étais persuadé que son âge pourrait lui être fatal. Mais en fait pas une seconde, tant le travail de sociologue de Pasolini est remarquable, tant il met en évidence le clivage béant Nord-Sud, les aspirations encore très frileuses d'une jeunesse à s'affranchir de ses ainés. Le hasard a voulu que je vois il y a quelques temps le doc de Pierre Étaix, "Pays de Cocagne", qui allait lui aussi à la rencontre de la population de son pays. Et impossible de ne pas constater à quel point l'un était dans le ricanement quand l'autre gravait dans le marbre quelque chose de sérieux et d'important.

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Hier, en parlant d'"Un tramway nommé désir" j'ai évoqué ce dément "Chut... Chut... Chère Charlotte", ce qui aura eu au moins un avantage, me faire réaliser que je ne l'avais toujours pas noté.

Ce film est une véritable curiosité tant il semble être le prolongement du cultissime "Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?", tourné deux ans auparavant. Robert Aldrich réunit à nouveau Bette Davis et Joan Crawford (qui devra quitter le tournage à cause de problèmes de santé et sera remplacée par Olivia de Havilland) et traite un sujet très proche, mais en poussant tous les curseurs plus loin.

Plus oppressant, plus radical, plus dérangeant, plus série B assumée, une Bette Davis encore plus effrayante qu'en Baby Jane, on se frotte régulièrement plus au genre horrifique qu'au thriller.

Malheureusement la postérité ne retiendra qu'une des deux œuvres, et selon moi pas forcément celle qui le méritait le plus.

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Il suffit de citer "Jugement à Nuremberg", "Devine qui vient dîner..." et cette "Nef des fous" pour comprendre à quel point Stanley Kramer était un cinéaste politique, qui avait un talent fou pour prendre le pouls d'une époque, d'une société ici représentée par des archétypes.

Il y a un côté Agatha Christie dans ce récit, sauf que la majorité des morts sont hors-champ, avec la fin des illusions, et les idéologies qui se font meurtrières.

Mais Kramer ce n'était pas seulement le fond, car même s'il n'en faisait pas des caisses il avait aussi un joli sens de la mise en scène, élégante et précise, ainsi qu'un autre talent : savoir réunir des actrices et acteurs assez incroyables.

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Je n'avais que peu de souvenirs de cet "Obsédé" certainement vu trop jeune, et j'ai été surpris par sa modernité, frappé par sa rudesse. Un drame (terriblement) psychologique qui menace à tout moment de vriller, porté par un inquiétant Terence Stamp et une remarquable actrice qui n'a pas eu la filmographie qu'elle aurait méritée, Samantha Eggar.

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Ce n'est ni le plus connu ni le plus côté des Mario Monicelli, réalisateur surtout cité pour "Le Pigeon" mais qui a offert, tous genres confondus, un paquet d'autres bons films, et pourtant je me suis éclaté face au numéro désopilant de Mastroianni. Et pour lui donner la réplique c'est la volcanique Virna Lis, donc forcément y'a pas que Casanova à avoir de la fièvre...

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Une Jeanne Moreau grandiose, un Jean-Louis Trintignant d'une beauté éclatante, un Claude Rich comme toujours impeccable, les apparitions furtives de Jean-Pierre Léaud et de Marie Dubois sur un quai de gare, Truffaut au scénario, Delerue qui livre une partition déchirante, sans compter la photo splendide de Michel Kelber.

Si vous trouvez le menu alléchant sachez qu'en bouche ce n'est pas mal non plus.

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Et dire que beaucoup disent que Godard est devenu illisible depuis les années 90. Désolé mais il avait visiblement déjà, et tant mieux, un sacré pète au casque en 65.

Anna Karina, je vous aime

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Norman Jewison, réalisateur touche-à-tout, va cette fois faire un tour du côté de la comédie romantique. Et le résultat est pétillant, drôle, sucré, le duo Rock Hudson - Doris Day fonctionne comme une Formule 1.

Si Douglas Sirk avait choisi de nous faire rire et non pleurer, je l'aurais bien vu signer ce "Ne m'envoyez pas de fleurs".

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Cet Ôshima au titre trompeur est loin d'être le plus connu et pourtant à coup sûr l'un des plus fascinants visuellement. S'attaquant au Japon des années 60 le Nagisa tente en permanence, alternant avec maestria des folies de mise en scène, approchant avec un plaisir évident les travaux du maître Wakamatsu.

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André Cayatte qui n'était pas le plus punk des réalisateurs de son époque, signe là un film troublant, thriller sophistiqué qui multiplie les pistes et chose plus surprenante qui se permet de sacrés effets de mise en scène et même quelques moments d'une grande sensualité. Le point faible vient probablement du casting masculin, un peu fade, contrairement à la gent féminine qui envoie du lourd : Dany Carrel se démultiplie en objet de désir, tandis que l'immense Madeleine Robinson se fait diabolique.

Cayatte fait du Clouzot. Si on m'avait dit que j'écrirais ça un jour...

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En commençant par la belle restauration de ce curieux film à sketches qu'était venu nous présenter Gérald Duchaussoy, responsable de la sélection Cannes Classics, du marché du film de patrimoine au festival Lumière de Lyon et auteur de "Mario Bava, le magicien des couleurs".

Peut-être le Bava le plus drôle, le plus décomplexé aussi, qui, s'il n'a pas la beauté formelle de "Six femmes pour l'assassin" ni la folie malsaine de "La Baie sanglante", balance du lourd en matière de bizarrerie et d'images qui impriment la rétine, comme celle d'un Boris Karloff sous acide sponsorisé par les salons de coiffure Jean-Louis David.