Cover Naissances prodigieuses

Naissances prodigieuses

Présages, comètes, exploits au berceau et tout le tintouin.

Propositions bienvenues : j'essaye de bâtir un groupement de textes pour mes Première.

Liste de

10 livres

créee il y a plus de 10 ans · modifiée il y a plus de 7 ans

L'Enquête, Livres I à IV
8.5

L'Enquête, Livres I à IV

Ιστορίαι

Essai, Histoire

livre de Hérodote

Annotation :

CVIII. La première année du mariage de Cambyse avec Mandane, Astyages eut un autre songe : il lui sembla voir sortir du sein de sa fille une vigne qui couvrait toute l'Asie. Ayant communiqué ce songe aux interprètes, il fit venir de Perse Mandane, sa fille, qui était enceinte et proche de son terme. Aussitôt après son arrivée, il la fit garder, dans le dessein de faire périr l'enfant dont elle serait mère ; les mages, interprètes des songes, lui ayant prédit, d'après cette vision, que l'enfant qui naîtrait de cette princesse régnerait un jour à sa place.

Suite :
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/herodote/clio.htm

Hérodote, L'Enquête, livre I (Ve siècle avant JC)

La Bibliothèque

La Bibliothèque

Culture & société

livre de pseudo-Apollodore

Annotation :

Avant qu'Amphitryon ne revienne de Thèbes, Zeus arriva dans la nuit, et il fit en sorte que cette nuit-là soit longue comme trois ; puis il prit l'aspect d'Amphitryon, se coucha dans le lit avec Alcmène, et il l'entretint de ses victoires dans sa guerre contre les Téléboéens. Quand ensuite Amphitryon arriva, et qu'il vit que sa femme ne l'accueillait pas chaleureusement, il lui en demanda la raison. Et Alcmène lui répondit qu'elle l'avait déjà fait à son retour, le soir précédent, en dormant avec lui. Amphitryon se rendit alors chez le devin Tirésias, qui lui révéla que Zeus, lui-même, s'était uni à sa femme. Alcmène mit au monde deux enfants, de Zeus Héraclès, plus vieux d'une nuit, et d'Amphitryon Iphiclès. Quand le bébé avait huit mois, Héra envoya dans son berceau deux serpents terrifiants, parce qu'elle désirait sa mort. Alcmène cria, appela Amphitryon au secours, mais Héraclès s'était déjà redressé ; il avait déjà tué les serpents, en les étranglant, un dans chaque main. Phérécyde soutient pour sa part qu'Amphitryon, pour savoir lequel des deux enfants était le sien, jeta les serpents dans le lit : Iphiclès s'enfuit, Héraclès, lui, les affronta, et Amphitryon comprit que son fils était Iphiclès.

Amphitryon enseigna à Héraclès l'art de guider le char, Autolycos lui enseigna la lutte, Eurytos comment utiliser l'arc et les flèches, Castor lui montra le maniement de l'épée, Linos lui apprit à jouer de la lyre. Linos était le frère d'Orphée ; arrivé à Thèbes, il était devenu un citoyen Thébain ; mais un jour Héraclès jeta sur lui sa lyre et le tua, dans un accès de colère parce que Linos l'avait lui-même frappé. Jugé pour meurtre, Héraclès évoqua la loi de Rhadamanthe, en vertu de laquelle qui se défend d'un agresseur par la force doit être considéré comme innocent ; et ainsi fut-il absous. Mais Amphitryon, de crainte qu'Héraclès ne commette d'autres actes de ce genre, l'envoya dans ses champs, pour garder les troupeaux. Et là, le garçon grandit en force et en corpulence, plus que tous les autres. Il suffisait de le regarder pour savoir qu'il était le fils de Zeus : il mesurait quatre coudées et ses yeux lançaient des éclairs de feux. Jamais il ne ratait sa cible, ni avec son arc, ni avec sa lance.

Apollodore, La Bibliothèque (Ier siècle)

La Bible
6.7

La Bible

Culture & société

livre

Annotation :

Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint-Esprit, avant qu’ils eussent habité ensemble. Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus ; c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva afin que s’accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. Joseph s’étant réveillé fit ce que l’ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. Mais il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus

Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem, et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l’adorer. Le roi Hérode, ayant appris cela, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, et il s’informa auprès d’eux où devait naître le Christ. Ils lui dirent : À Bethléhem en Judée ; car voici ce qui a été écrit par le prophète : Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n’es certes pas la moindre entre les principales villes de Juda, car de toi sortira un chef qui paîtra Israël, mon peuple. Alors Hérode fit appeler en secret les mages, et s’enquit soigneusement auprès d’eux depuis combien de temps l’étoile brillait. Puis il les envoya à Bethléhem, en disant : Allez, et prenez des informations exactes sur le petit enfant ; quand vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j’aille aussi moi-même l’adorer. Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s’arrêta. Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande joie.

Évangile selon Matthieu (Ier siècle)

Les Vies des hommes illustres
8.1

Les Vies des hommes illustres

(traduction Jacques Amyot)

Sortie : 20 octobre 1937 (France). Biographie, Histoire

livre de Plutarque

Annotation :

C’est un fait tenu pour constant que, du coté paternel, Alexandre descendait d’Hercule par Caranus, et que, du côté de sa mère, il se rattachait aux Éacides, par Néoptolème. [...]

La nuit qui précéda celle où les époux furent enfermés dans la chambre nuptiale, Olympias eut un songe. Il lui sembla qu’elle avait entendu un coup de tonnerre, et que la foudre l’avait frappée dans les entrailles : à ce coup, un grand feu s’était allumé, qui, après s’être brisé en plusieurs traits de flamme jaillissant çà et là, s’était bientôt dissipé. Philippe, de son côté, quelque temps après son mariage, songea qu’il marquait d’un sceau le ventre de sa femme, et que le sceau portait l’empreinte d’un lion. Le sens de ce songe, au dire des devins, c’est que Philippe devait prendre garde de fort près à sa femme ; mais Aristandre de Telmissus, l’un d’eux, affirma qu’il marquait la grossesse de la reine : « On ne scelle point, dit-il, les vaisseaux vides ; et Olympias porte dans son sein un fils qui aura un courage de lion. » On vit aussi, pendant qu’Olympias dormait, un dragon étendu à ses côtés ; et ce fut là, dit-on, le principal motif qui refroidit l’amour de Philippe et les témoignages de sa tendresse : il n’alla plus si souvent passer la nuit avec elle, soit qu’il craignît de sa part quelques maléfices ou quelques charmes magiques, soit que par respect il s’éloignât de sa couche, qu’il croyait occupée par un être divin. [...]

Alexandre naquit le 6 du mois Hécatombéon, que les Macédoniens appellent Loûs ; auquel jour le temple de Diane fut brûlé à Éphèse. [...] Tous les mages qui se trouvaient alors à Éphèse, persuadés que l’embrasement était le présage d’un autre malheur encore, couraient çà et là, se frappant le visage, criant que ce jour avait enfanté un fléau redoutable, et qui porterait dans l’Asie le ravage et la destruction. Philippe, qui venait de se rendre maître de Potidée, reçut en un même temps trois heureuses nouvelles : la première, que Parménion avait défait les Illyriens dans une grande bataille ; la seconde, qu’il avait remporté le prix de la course des chevaux de selle, aux jeux olympiques ; la troisième, qu’Alexandre était né. La joie qu’il ressentait, comme on peut croire, de tous ces bonheurs, s’accrut encore par les paroles des devins : « Un enfant, assuraient-ils, dont la naissance concourait avec trois victoires, devait être lui-même invincible. »

Plutarque, Vie d'Alexandre (IIe siècle)

Vies des douze Césars
7.5

Vies des douze Césars (121)

(traduction Théophile Baudement)

De vita duodecim Caesarum

Sortie : 0121 (Empire romain). Histoire, Biographie

livre de Suétone

Annotation :

1. Puisque nous sommes sur ce sujet, il ne sera pas inutile de rapporter les présages qui précédèrent sa naissance, et ceux qui l'accompagnèrent ou la suivirent; ils suffisaient déjà pour annoncer sa grandeur future et son bonheur constant.

2. La foudre étant tombée jadis sur une partie du rempart de Vélitres, l'oracle avait dit qu'un citoyen de cette ville parviendrait un jour au souverain pouvoir. Pleins de confiance dans cette réponse, les habitants de Vélitres entreprirent sur-le-champ contre les Romains une guerre obstinée qu'ils recommencèrent plusieurs fois, et qui faillit causer leur perte. L'événement ne prouva que longtemps après que cette prédiction regardait la puissance d'Auguste.

3. Julius Marathus rapporte que, peu de mois avant la naissance de ce prince, un prodige annonça publiquement à Rome que la nature était en travail d'un maître pour le peuple romain, et que le sénat effrayé avait défendu d'élever les enfants qui naîtraient dans l'année; mais que ceux dont les femmes étaient enceintes, se trouvant intéressés à la prédiction, avaient empêché que le sénatus-consulte fût porté aux archives.

4. Je lis dans les traités d'Asclépias de Mendès, "sur les choses divines", qu'Atia étant venue au milieu de la nuit dans le temple d'Apollon pour y faire un sacrifice solennel, fit poser sa litière pendant que les autres matrones s'en retournaient; que tout à coup un serpent se glissa vers elle, et peu après se retira; et qu'à son réveil elle se purifia, comme si elle sortait des bras de son mari; que, dès ce moment, elle avait eu sur le corps l'empreinte d'un serpent que jamais elle ne put effacer, en sorte qu'elle ne parut plus aux bains publics; qu'enfin Auguste naquit dans le dixième mois, et passa en conséquence pour le fils d'Apollon.

5. Atia, avant d'accoucher, avait rêvé que ses entrailles s'élevaient vers les astres, et couvraient toute l'étendue du ciel et de la terre. Octavius, père d'Auguste, rêva aussi que le soleil sortait du sein de sa femme.

6. Il est notoire que, le jour de la naissance d'Auguste, Octavius, à cause de l'accouchement de sa femme, se rendit tard au sénat où l'on délibérait sur la conjuration de Catilina, et que P. Nigidius, ayant appris la cause de ce retard, et s'étant informé de l'heure où l'enfant avait vu le jour, déclara qu'il était né un maître à l'univers.

7. Dans la suite...

Suite :
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/SUET/AUG/94.htm

Suétone, Vie d'Auguste (IIe siècle)

Gargantua
7

Gargantua (1534)

Sortie : 1534 (France). Roman

livre de François Rabelais

Annotation :

Peu de temps après, elle commença à soupirer, à se lamenter et à crier. Aussitôt, des sages-femmes surgirent en foule de tous côtés ; en la tâtant par en dessous elles trouvèrent quelques membranes de goût assez désagréable et elles pensaient que c’était l’enfant. Mais c’était le fondement qui lui échappait, à cause d’un relâchement du gros intestin (celui que vous appelez le boyau du cul) dû à ce qu’elle avait trop mangé de tripes, comme nous l’avons expliqué plus haut. Alors, une repoussante vieille de la troupe, qui avait la réputation d’être grande guérisseuse, et qui était venue de Brisepaille, près Saint-Genou, voilà plus de soixante ans, lui administra un astringent si formidable que tous ses sphincters en furent contractés et resserrés à tel point que c’est à grand-peine que vous les auriez élargis avec les dents, ce qui est chose bien horrible à imaginer; c’est de la même façon que le diable, à la messe de saint Martin, enregistrant le papotage de deux joyeuses commères, étira son parchemin à belles dents.
Par suite de cet accident, les cotylédons de la matrice se relâchèrent au-dessus, et l’enfant les traversa d’un saut ; il entra dans la veine creuse et, grimpant à travers le diaphragme jusqu’au-dessus des épaules, à l’endroit où la veine en question se partage en deux, il prit son chemin à gauche et sortit par l’oreille de ce même côté.
Sitôt qu’il fut né, il ne cria pas comme les autres enfants : « Mie ! Mie ! », mais il s’écriait à haute voix : « A boire ! à boire ! à boire ! » comme s’il avait invité tout le monde à boire, si bien qu’on l’entendit par tout le pays de Busse et de Biberais. J’ai bien peur que vous ne croyiez pas avec certitude à cette étrange nativité. Si vous n’y croyez pas, je n’en ai cure, mais un homme de bien, un homme de bon sens, croit toujours ce qu’on lui dit et ce qu’il trouve dans les livres.

La vie de Mahomet

La vie de Mahomet

De vita et rebus gestis Mohamedis

Sortie : 1748 (France). Biographie

livre de Jean Gagnier

Annotation :

CHAPITRE I
De la naissance de Mahomet et des prodiges qui l'accompagnèrent.

Mahomet, honoré par les musulmans du titre glorieux d'Apôtre de Dieu, ou de Prophète de Dieu, naquit à La Mecque, en l'année de l'Éléphant [...].

Dans le moment que l'Apôtre de Dieu sortit du sein de sa Mére, il en sortit avec lui une lumière brillante, qui éclaira extraordinairement les Villes, les Villages, les Châteaux et les Places publiques de la Syrie. Dès qu'il eut vu le jour, il se jeta à genoux, plia les doigts de ses deux mains, à la reserve des deux Index, qu'il tenait levés, et tournant le visage vers le Ciel il prononça d'une voix distincte et intelligible ces paroles : "Allah Akbar", c'est-à-dire "Dieu est grand" ; "II n'y a point de Dieu que Dieu seul" et "moi je suis l'apôtre de Dieu". On ajoute qu'il naquit circoncis, et qu'il. avait les vaisseaux ombilicaux coupés.

Tous les prodiges qui accompagnèrent la naissance du Prophète de Dieu ont été rapportés par sa Mère Amenah. On les voit rassemblés dans le livre des Dons agréables et dans les Mémoires d'Ebn-Heshâm. Nous donnerons seulement les plus remarquables.

Premièrement, les Satans ou les mauvais Démons et les mauvais Génies furent précipités du haut des étoiles et des signes du Zodiaque, ou ils s'étaient nichés, pour épier ce qui se faisait dans le Ciel et pour écouter à la dérobée ce que les Anges disaient ; ils en faisaient part ensuite aux Magiciens, aux Sorciers et aux Pythonisses. Aussi par leur chute les Oracles des Idoles cessèrent-ils sur la Terre. [...]

Secondement, le Feu sacré des Perses, gardé par les Mages et qui avait brûlé sans interruption depuis Zoroastre, durant l'espace de mille ans, fut éteint tout à coup.

En troisième lieu, les Eaux du Lac Sawa, qui appartenait aux Enfants de Hamdân , furent taries entièrement. Ce Lac avait en long et en large plus de six Parafanges et il portait de gros Vaisseaux. Son fond fut tellement mis à sec qu'on a depuis bâti dans ce lieu une Ville, qui porte encore aujourd'hui le nom de Sawia.

En quatrième lieu , il y eut un tremblement de terre violent, qui fit une grande fente au Palais de Cosroè, Roi de Perse, et de la même secousse quatorze Tours de ce Palais, où il y en avait vingt-deux, furent renversées.

Suite :
https://books.google.fr/books/about/La_vie_de_Mahomet.html

Jean Gagnier, La Vie de Mahomet (1723)

Soundjata ou l'Épopée mandingue
7.3

Soundjata ou l'Épopée mandingue (1960)

Sortie : 1960 (France). Récit

livre de Djibril Tamsir Niane

Annotation :

En ce temps-là, Naré Maghan Konaté régnait sur le Mandé. Le roi était vieillissant et n’avait toujours pas eu d’héritier. Or un buffle légendaire ravageait les contrées ; il avait déjà tué les chasseurs les plus intrépides. Il s’agissait en fait d’une vieille femme qui, pour se venger des mauvais traitements et injustices qu’elle avait subis, se transformait en buffle invulnérable. Deux jeunes chasseurs partis à sa recherche, la rencontrèrent sous sa forme humaine. Comme elle portait un fardeau, les deux jeunes hommes lui portèrent secours. Attendrie, la vieille femme leur révéla son secret et se laissa tuer, après que les chasseurs lui eurent fait la promesse de prendre comme femme une certaine Sogolon Koudouma (Sogolon la bossue) qui serait son double, elle aussi méprisée pour sa laideur et son handicap physique. Sogolon était, elle aussi douée dans la sorcellerie. Apeurés, les frères chasseurs, Oulamba et Oulani, décidèrent de conduire la jeune fille au roi Naré Famaghan. A la cour, les devins n’eurent aucune peine à reconnaître en Sogolon, la future mère de celui qui sauverait le Mandé d’après les oracles. Naré Famaghan épousa Sogolon qui conçut. [...] Mais le sort voulut que le fils de Sogolon naisse paraplégique. Quand le roi mourut, c’est donc son demi-frère Dankaran Touma qui accéda au trône. Sogolon fut recluse dans l’arrière cour du Palais.

Un jour, Sogolon, qui manquait de tout, vint demander à Sassouma quelques feuilles de baobab pour préparer une sauce. Elle essuya les sarcasmes et l’humiliation de sa co-épouse. Informé de cet affront, Soundjata décida, après 7 ans passés à ramper, de marcher. On lui apporta un bâton taillé d’un arbre que les malinkés appellent "Sounsoun" et que les devins avaient indiqué. Quand Soundjata, après mille efforts et mille souffrances, se souleva enfin, sa mère chanta la chanson que les griots fredonnent encore aujourd’hui. "Sortez, femmes du Mandé, sortez ! Soundjata a marché ! Venez contempler le lion, Le fils de Sogolon a marché ! Jour mémorable, jour de gloire, le seigneur Dieu n’a jamais crée un jour semblable à celui d’aujourd’hui" Marchant derrière son fils qui esquissait ses premiers pas, elle entonna la chanson suivante. "Ecoutez le bruit des pas de celui qui est pareil Au grand oiseau tapi dans Le buisson touffu ! Le bruit des pas du souverain s’entend au loin !" Soundjata arracha le baobab tout entier qu’il vint déposer à la porte de sa mère.

Les Enfants de minuit
7.6

Les Enfants de minuit (1981)

Midnight's Children

Sortie : 1983 (France). Roman

livre de Salman Rushdie

Annotation :

Naissance de Saleem

En attendant le vote des bêtes sauvages
7.6

En attendant le vote des bêtes sauvages (1998)

Sortie : 26 août 1998. Roman

livre de Ahmadou Kourouma

Nomeansno a mis 8/10.

Annotation :

Avant de parler de Koyaga à l’école, il faut évoquer sa naissance. Le donsomana, le genre littéraire donsomana exige qu’on parle du héros dès l’instant où son germe a été placé dans le sein de sa maman. Nous raconterons plus tard comment le germe de Koyaga fut logé dans Nadjouma. Pour le moment, arrêtons- nous à la gestation.

Tiécoura, mon cher élève, cordoua et accompagnateur, écoute bien. Le lendemain de vendredi se dit samedi. Koyaga naquit un samedi. La gestation d’un bébé dure neuf mois ; Nadjouma porta son bébé douze mois entiers. Une femme souffre du mal d’enfant au plus deux jours ; la maman de Koyaga peina en gésine pendant une semaine entière. Le bébé des humains ne se présente pas plus fort qu’un bébé panthère ; l’enfant de Nadjouma eut le poids d’un lionceau.

Quelles étaient l’humanité, la vérité, la nature de cet enfant ?

Tout le monde le sut quand la maman put s’en libérer et que l’enfant tomba sur le sol à l’aurore.

Les animaux aussi surent que celui qui venait de voir le jour était prédestiné à être le plus grand tueur de gibier parmi les chasseurs. Des mouches tsé-tsé partirent des lointaines brousses et des montagnes et foncèrent sur le bébé. Par poignées, Koyaga, vous avez écrasé les glossines dans vos mains. À quatre pattes, vous n’avez laissé vie sauve à aucun des poussins et margouillats qui picorèrent dans vos plats de bébé. Quand vous avez eu cinq ans, les rats perdirent la sécurité et la tranquillité dans leurs trous ; vous fûtes un grand et habile attrapeur de rats. Les tourterelles ne jouirent plus de repos sur les branches des arbres ; vous fûtes un adroit manipulateur du lance-pierres.

À neuf ans, les lointaines brousses et montagnes retentirent des cris de détresse des bêtes qui passaient de la vie au néant, les animaux virent leurs rangs s’éclaircir irrémédiablement ; nombreux parmi eux devinrent orphelins.

Déjà, Koyaga, vous aviez fléché et tué une panthère et, les nuits de veillées, vous dansiez dans les rangs des maîtres chasseurs lorsque les Blancs vinrent vous chercher pour leur école.

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