On se met bien en 2020 (films)

Janvier : DONE (4/4, 5 vus)
Février : DONE (4/4, 5 vus)
Mars : DONE (4/4, 7 vus)
Avril : DONE (4/4, 6 vus)
Mai : DONE (4/4, 4 vus)
Juin : NOPE (1/4, 1 vus)
Juillet : DONE (4/4, 5 vus)
Août : DONE (4/4, 6 vus)
Septembre : DONE (4/4, 5 vus)

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56 films

créee il y a plus de 4 ans · modifiée il y a plus d’un an

À couteaux tirés
7.1

À couteaux tirés (2019)

Knives Out

2 h 10 min. Sortie : 27 novembre 2019. Comédie, Policier, Drame

Film de Rian Johnson

Larsen a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mardi 7 janvier

Malgré leurs défauts, les deux précédents films de Rian Johnson l’ont placé sur ma liste des auteurs/réalisateurs à suivre avec attention, particulièrement du fait du soin qu’il apporte à son esthétique. Ça a d’ailleurs été ma porte d’entrée dans ce long-métrage : l’impression laissée par la bande-annonce d’assister à une adaptation cinéma du Cluedo.

Mais j’ai en fait été rapidement conquis par le soin apporté à tous les niveaux. Esthétiquement donc, grâce à une très belle photographie et à une réalisation dont il faut savourer le sens du rythme autant que celui du cadre, mais aussi sur le fond. Le réalisateur offre un whodunnit au postulat classique mais toujours malin dans son traitement, fort d’une intrigue à tiroirs mais toujours claire tout en sachant ménager les effets de manche qui font le sel du genre.

Je sais surtout gré à Rian Johnson d’avoir utilisé son casting à bon escient, en sachant trouver l'équilibre entre cameo superficiel et cannibalisation - vu le niveau des comédien·ne·s en présence. Tou·te·s sont mis·es en valeur, en particulier Daniel Craig, qui trouve enfin un rôle intéressant, sorte de variation d’Hercule Poirot ploucos mais finaud, et Ana de Armas, dont la subtilité du personnage féminin fait vraiment plaisir à voir.

Je crois que ce qui m’a profondément emporté, c’est le plaisir manifeste pris par le réalisateur, qui se traduit par une affection pour ses personnages et une humilité dans l'exécution, comme un miroir inversé du tape-à-l’œil fatigant des dernières saisons de la série Sherlock. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu de film policier, et cette belle itération m’a fait me rendre compte que ça m’avait manqué.

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
5

Star Wars - L'Ascension de Skywalker (2019)

Star Wars: The Rise of Skywalker

2 h 21 min. Sortie : 18 décembre 2019 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Film de J.J. Abrams

Larsen a mis 3/10.

Annotation :

Mercredi 8 janvier

Sentant la catastrophe arriver, j'avais dans l'idée de ne pas aller voir ce troisième volet de la "nouvelle" trilogie Star Wars. Mais c'était sans compter ma psychorigidité, et ce qu'on pourra appeler une forme de masochisme. Comment mettre un terme à un récit absolument pas planifié, qui plus est théâtre de rivalités créatives ? En bouillie.

"L'ascension de Skywalker" m'a fait l'effet d'un zombie boursouflé, entre l'amusement face à son ridicule souvent consommé et la profonde tristesse de voir un potentiel, du temps et de l'argent ainsi gâchés. C'est simple : forcés à créer un récit sans avoir aucun enjeu dramatique sous la main, les scénaristes (parmi lesquels le réalisateur) ont gavé le film d'intrigues créées de toutes pièces, sans aucun impact émotionnel ni aucun propos, qui donnent lieu à une intrigue prétexte autant qu'indigeste, sans qu'à une seconde on ne se sente impliqué dans la destinée d'aucun personnage. Ce n'est pas aidé par la qualité souvent déplorable des dialogues : tout est absolument surexposé et jamais subtil, si bien que les acteurices pour qui j'ai pourtant de la sympathie sont tous d'une fadeur étonnante, y compris Adam Driver, tout de même.

Si encore l’œuvre avait un semblant d'ambition artistique, qualité qu'on peut d'ailleurs rétrospectivement encore plus attribuer au volet précédent, j'aurais pu me laisser porter par les images. Mais non. Excepté un combat de sabres-laser au bord de l'océan, rien ne se détache d'une marée d'effets spéciaux filmés à la va-vite, à la manière d'une montagne russe vite lassante, une séquence allant jusqu'à enchaîner pas moins de cinq décors, dont aucun n'excède les dix secondes à l'écran. Toutes les propositions esthétiques ont été vues mille fois, et absolument aucun risque n'est pris de ce point de vue. J'ai donc été prié de m'ennuyer pendant de longues scènes qui ne se donnent même pas la peine d'être agréables à regarder.

J'ai conscience d'être très dur avec ce film, qui paie les inconséquences de la gestion de la saga. Sans lignes de force, ballotée par les envies et les peurs de ses meneurs successifs, la nouvelle trilogie souffre d'un manque d'enracinement de ses enjeux et d'une absence cruelle de cohérence. Mais tout de même, le choix fait par JJ Abrams d'ignorer purement et simplement les directions prises par l'épisode VIII - certes radicales et crâneuses, mais très intéressantes pour certaines - tout en ne proposant absolument rien de neuf [suite en commentaire]

Intolérance
7.4

Intolérance (1916)

Intolerance: Love's Struggle Throughout the Ages

2 h 43 min. Sortie : 12 mai 1919 (France). Drame, Historique, Péplum

Film de David Wark Griffith

Larsen a mis 8/10.

Annotation :

Jeudi 16 janvier (DVD)

L'ambition de la construction narrative de ce film m'a étonné. Il met en effet en parallèle quatre histoires se déroulant toutes à des époques différentes, au service d'un propos pas très subtil sur la permanence de l'intolérance dans la vie de l'humanité. Mais l'utilisation d'un montage parallèle pour l'époque m'a étonné de par son exigence pour les spectateurs de l'époque. Les décors et les comédien.nne.s sont de grande qualité, ce qui donne une solidité à un récit par ailleurs alourdi par des panneaux de texte insistants qui ont tendance à hacher le rythme du film. J'en retiens de manière générale une modernité dans la forme à laquelle je ne m'attendais pas.

Memories of Murder
8.1

Memories of Murder (2003)

Salinui Chueok

2 h 10 min. Sortie : 23 juin 2004 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Bong Joon-Ho

Larsen a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Samedi 18 janvier (streaming)

Il faut se faire au ton presque potache de "Memories of Murder", qui contraste fortement avec le sérieux de son sujet. Il s'en est fallu de peu pour que je décroche, mais bien mal m'en aurait pris parce que c'est en fait ce qui lui donne son intérêt. À mon sens, le film fonctionne parce qu'il raconte avant tout des ratages, des maladresses et des malentendus, mais aussi des violences policières. Le regard est cynique sur les dysfonctionnements de l'institution, mais cette critique se met au service du récit en observant l'impact de meurtres atroces sur des individus.

Ce n'est que son deuxième film, mais Bong Joon-ho montre ici une maîtrise impressionnante de sa réalisation, riche de plans marquants par leur composition et le choix des décors, variés mais toujours porteurs de sens. Le casting est au diapason, à l'aise dans les registres comique autant que dramatique, ce qui donne beaucoup d'intensité au crescendo final.

Prisoners
7.7

Prisoners (2013)

2 h 33 min. Sortie : 9 octobre 2013 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Denis Villeneuve

Larsen a mis 7/10.

Annotation :

26 janvier (streaming)

Je rencontre encore et toujours le même problème avec les films de Denis Villeneuve : d'abord conquis par une esthétique toujours très travaillée et par un synopsis alléchant, je finis par déchanter face à une sorte de classicisme ennuyeux dans l'écriture et la construction du récit. Je me disais que dans le cas de Prisoners, le genre du polar allait servir de garde-fou, mais ce n'est pas vraiment le cas. L'esthétique et le casting promettent pourtant un questionnement profond sur la nature humaine, qui ne dépasse en fait pas le décorum symbolique un peu lourdaud. Le film m'a tenu en haleine, mais m'est apparu comme assez superficiel avec le recul.

The Irishman
7

The Irishman (2019)

3 h 29 min. Sortie : 27 novembre 2019 (France). Drame, Gangster, Policier

film de Martin Scorsese

Larsen a mis 8/10.

Annotation :

Dimanche 2 février (Netflix)

Il est assez touchant pour moi de voir un film de mafia crépusculaire de Martin Scorsese, étant plutôt habitué à la démonstration de puissance jouissive en la matière. Certes, "The Irishman" a la structure d'un rise and fall classique, et avance à un rythme d'enfer pendant son premier tiers, avec une maîtrise toujours impressionnante de la réalisation, qui donne beaucoup de fluidité à un récit pourtant étalé sur trois périodes de temps entrecroisées. Mais le temps passe, les gens changent et disparaissent, et la solitude devient pesante. Et c'est de l'exploration de ces changements que vient pour moi la plus grande force du long-métrage : les bandits vieillissent jusqu'à faire peine à voir. Je reconnais que le rajeunissement numérique vraiment maladroit de Robert De Niro m'a un peu empêché d'entrer dans l'histoire au départ, mais son jeu, comme celui de Joe Pesci et d'Al Pacino, ont tôt fait de m'embarquer. En revanche, n'attendez pas de personnage féminin : toutes sont aux abonnées absentes, sans même faire comme si. Mais j'ai de la tendresse pour ce trio de comédiens qui peuvent rendre la moindre scène de dialogue intense, fendarde puis dramatique, et rebelote dans un ordre différent. C'est un peu la fin d'un monde qui semble se jouer ici, avec beaucoup de tendresse et de délicatesse.

Jojo Rabbit
7.1

Jojo Rabbit (2019)

1 h 48 min. Sortie : 29 janvier 2020 (France). Comédie, Drame, Guerre

Film de Taika Waititi

Larsen a mis 6/10.

Annotation :

Mardi 4 février

La sincérité d'un film complique toujours le regard que je pose sur lui, car elle m'encourage à passer plus facilement certains défauts, par bienveillance. Certes, "Jojo Rabbit" manque de subtilité, et ne réussit jamais vraiment totalement son mélange de tons dramatique et comique qui ont tendance à s'annuler l'un l'autre. Mais il présente aussi de solides qualités, dont la principale est le retournement de point de vue intéressant qu'il opère en se plaçant du point de vue des endoctrinés pour traiter de la période. L'esthétique du film, si elle n'est pas particulièrement marquante, est soignée, tout comme sa bande-son germanisée. Enfin, le duo d'acteurices enfants est très bien dirigé, et donne du rythme au récit. Malgré tout, j'ai tout de même une impression globale de maladresse, même si j'apprécie sincèrement la tentative.

1917
7.6

1917 (2019)

1 h 59 min. Sortie : 15 janvier 2020 (France). Drame, Guerre

Film de Sam Mendes

Larsen a mis 7/10.

Annotation :

Mardi 11 février

1917 est d'abord une fascinante démonstration technique : sa construction comme un unique plan-séquence donne une fluidité rare à sa mise en scène, déjà rendue marquante par la qualité irréprochable de sa photographie (certains plans montrant une ville en flammes ressemblaient à des tableaux). Ajoutez à cela un casting solide et pas dénué de têtes connues, que voulez-vous de plus ? Difficile à dire, mais j'ai indiscutablement senti comme un manque. Après réflexion, je pense que le récit du film est desservi par sa forme, puisque le plan-séquence le prive d'ellipse, ce qui pose problème parce que cela ne laisse pas la place aux personnages de se développer - à part le principal, qu'on ne lâche pas d'une semelle. J'ai rapidement eu l'impression d'être dans une montagne russe, ou un jeu vidéo, où les niveaux se succèdent sans répit, mais où l'on a jamais peur pour son héros, puisqu'il est le support physique de l'avancée du film. Parfois, ces événements sont impressionnants, mais l'impression générale est celle d'une distance avec eux, ce qui m'a empêché d'établir un lien viscéral avec l’œuvre, et m'a par conséquent laissé admiratif, mais froid.

La Cravate
6.9

La Cravate (2020)

1 h 37 min. Sortie : 5 février 2020. Politique, Société

Documentaire de Étienne Chaillou et Mathias Théry

Larsen a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jeudi 13 février

Ce documentaire illustre bien les enjeux de l'approche sociologique : comprendre son sujet, se mettre à sa hauteur, sans tomber dans le jugement moral. C'est à mon sens la forme qu'ont choisi ses réalisateurs qui fait l'intérêt de ce film. En effet, impliquer le "personnage" principal dans l'écriture du métrage, et filmer ses réactions et opinions sur l'angle choisi, donne une densité appréciable au propos, et l'humanise beaucoup. En abordant les multiples éléments qui ont amené à l'engagement de Bastien, "La cravate" matérialise la complexité de ce qui se noue dans les relations humaines, y compris de pouvoir. Ce fut pour moi une expérience de visionnage riche, et très intéressante.

Invisible Man
6.3

Invisible Man (2020)

The Invisible Man

2 h 05 min. Sortie : 26 février 2020 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de Leigh Whannell

Larsen a mis 6/10.

Annotation :

Samedi 29 février

Le parti-pris du film est intéressant : utiliser la science-fiction pour traiter des relations abusives, c'est original. D'autant qu'au départ, mise à part sa musique un peu pompière, la mise en scène est sobre, mettant le spectateur dans la peau de la victime, en proie au doute en permanence. Elisabeth Moss est encore une fois excellente de nuance, et aide à installer le passif de cette relation, qui n'est que suggéré. Je suis resté plus circonspect devant la deuxième partie du film. Elle réussit à ménager des surprises frappantes, mais ressemble dans son ensemble à un tour de montagnes russes un peu long. La mise en scène s'y fait plus classique, se rapprochant du thriller "physique" plus que psychologique. C'est assez dommage, parce que le début du film avait laissé entrevoir de belles possibilités. Cela ne m'empêche pas de saluer une réinterprétation du personnage que je trouve maline et très à-propos.

Porco Rosso
7.7

Porco Rosso (1992)

Kurenai no Buta

1 h 34 min. Sortie : 21 juin 1995 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Larsen a mis 8/10.

Annotation :

Dimanche 1er mars ; R

Il y a quelque chose de fascinant dans le rapport des films d'Hayao Miyazaki au travail. Souvent travailleur.se.s, les héro.ïne.s ont des gestes précis et sûrs, et les films prennent le temps de les montrer à la tâche. C'est le cas de Porco Rosso, qui montre sous toutes ses coutures la passion de son héros pour l'aviation, de la construction au pilotage. L'histoire y est presque secondaire, tant sa personnalité est le centre de gravité du récit, de son goût pour les femmes à son pacifisme assumé. Le métrage a ses moments de poésie coutumiers, et déroule une vision du quotidien qui me touche.

Trixie Mattel: Moving parts
6.6

Trixie Mattel: Moving parts (2019)

1 h 31 min. Sortie : 25 avril 2019 (États-Unis).

Documentaire de Nicholas Zeig-Owens

Larsen a mis 7/10.

Annotation :

Jeudi 5 mars (streaming)

Je pensais voir un documentaire plaisant et léger sur la vie d'une drag queen que j'apprécie particulièrement, et voilà que j'assiste finalement à l'exploration du quotidien angoissé d'un artiste qui se bat pour la reconnaissance. C'est intéressant, mais un peu déconcertant au début. Si la réalisation est soignée, je regrette un peu le manque de mise en contexte du film.

Dark Waters
7.2

Dark Waters (2019)

2 h 06 min. Sortie : 26 février 2020 (France). Biopic, Drame, Thriller

Film de Todd Haynes

Larsen a mis 6/10.

Annotation :

Dimanche 8 mars

Des faits réels, s'ils sont suffisamment forts, suffisent-ils à porter un récit ? Dans une époque où la question environnementale devient majeure, mettre en lumière les manquements répétés des gouvernements et des entreprises en la matière assure d'un levier dramatique fort. Effectivement, "Dark Waters" désole plus d'une fois. Mais peut-être d'une matière trop contenue, trop feutrée. La construction chronologique et le jeu très académique des acteurices donnent comme l'impression d'étouffer l'écho du drame montré à l'écran. Sans doute le fait que tout se passe dans des bureaux, des tribunaux ou des coups de téléphone entre représentants des institutions fait que le film manque d'enracinement. Le résultat est loin d'être inintéressant ou inepte, mais ne prend paradoxalement jamais vraiment aux tripes.

Réalité
7.2

Réalité (2014)

1 h 27 min. Sortie : 18 février 2015. Comédie

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Larsen a mis 8/10.

Annotation :

Vendredi 13 mars (streaming)

Sans doute le film le plus "radical" de son réalisateur, "Réalité" est à mon sens à classer plutôt du côté de l'expérimentation narrative que du récit construit. Car ce qui semble intéresser Quentin Dupieux ici, c'est le vertige de l'incompréhension, l'étonnement face à l'absurdité des situations. Prenant d'abord la forme d'un récit assez classique, le film se transforme vite en un manège narratif assez diabolique, qui m'a personnellement donné beaucoup de plaisir, mais dont je comprends qu'il puisse agacer. Charmé d'office par la bonhommie lunaire d'Alain Chabat, j'ai beaucoup apprécié l'aspect labyrinthique de l'histoire, et le soin apporté à l'esthétique de l'oeuvre. Peu m'a importé de me sentir baladé, les guillis dans le ventre procuré par les loopings entre les couches du récit m'ayant enchanté comme un enfant, presque ravi que tout cela n'ait pas de sens.

Radioactive
5.7

Radioactive (2020)

1 h 50 min. Sortie : 11 mars 2020 (France). Biopic, Drame, Romance

Film de Marjane Satrapi

Larsen a mis 4/10.

Annotation :

Samedi 14 mars

Encore un biopic, peut-on soupirer, mais avec l’œil de Marjane Satrapi qui avait brillamment réussi l'exercice avec son premier film "Persepolis", j'étais assez confiant. À tort, malheureusement, puisque le film manque le coche avec une constance étonnante, et c'est particulièrement criant techniquement : photographie souvent très laide, montage saccadé, caméra placée au hasard... Tout cela rend l'expérience assez désagréable. Le film ne se distingue pas par son scénario, très banal y compris lorsqu'il tente des flashs-forward prévisibles, et par l'interprétation mollassonne de Sam Riley. Surnagent Rosamund Pike qui donne beaucoup d'énergie, et certaines scènes dont on sent le potentiel. Un gâchis, dont je salue tout de même les intentions d'honorer la mémoire d'une femme brillante trop souvent laissée dans l'ombre de son mari.

Les Sept Samouraïs
8.5

Les Sept Samouraïs (1954)

Shichinin no samurai

3 h 27 min. Sortie : 30 novembre 1955 (France). Arts martiaux, Aventure, Drame

Film de Akira Kurosawa

Larsen a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mardi 17 mars (DVD)

Cette fois, c'était la bonne. Et tant mieux ! Je serais bref, tant tout semble avoir été dit sur ce film. La réalisation d'Akira Kurosawa est impressionnante de maîtrise, que ce soit dans le registre du portrait intimiste ou dans celui des scènes de bataille dantesques. Les acteurs incarnant les personnages éponymes parviennent à leur donner corps. L'équilibre est réussi, et fascinant, entre l'intimité de la vie d'un village et les enjeux du combat, tous deux filmés au long cours.

Uncut Gems
6.9

Uncut Gems (2019)

2 h 15 min. Sortie : 31 janvier 2020 (France). Thriller, Drame

Film de Josh Safdie et Benny Safdie

Larsen a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jeudi 26 mars (Netflix)

Tout comme son personnage principal, "Uncut Gems" est un film assez difficile à vivre : bruyant, brouillon, criard, hyperactif. Mais c'est précisément pour ce parti-pris de narration internalisée que j'ai adhéré à sa proposition. Nous suivons donc Howard, bijoutier bourgeois beaufissime, dans sa quête permanente de sensations fortes. Adam Sandler est bluffant dans ce rôle de tous les instants, tant la caméra le colle d'un bout à l'autre du film et tant sa parole ininterrompue fait lieu de narration. Je ne nierai pas que le film a des longueurs, et qu'il aurait peut-être gagné à être fluidifié, mais c'est en même temps son aspect fiévreux qui fait son charme, comme une sorte de bad trip qui s'enfonce dans le malaise à mesure qu'il avance.

La Tortue rouge
7.2

La Tortue rouge (2016)

1 h 20 min. Sortie : 29 juin 2016. Aventure, Animation

Long-métrage d'animation de Michael Dudok de Wit

Larsen a mis 6/10.

Annotation :

Mercredi 1er avril (streaming)

Imposer le silence pour vivre l'isolement de manière plus intensive est une très belle idée de mise en scène. Cela donne des scènes de rapport avec la nature marquantes par leur dépouillement et leur densité. Combiné avec une esthétique et une animation absolument magnifiques, cela donne une première moitié du film qui m'a vraiment charmé. Mais à son basculement dans la fable, le récit m'a perdu. Je comprends l'idée de montrer des étapes de vie qui se veulent universelles, mais j'ai vraiment eu l'impression d'avoir déjà vu tout ce qui est montré, et de voir les personnages réduits à des fonctions sans âme. En ajoutant à cette frustration un personnage féminin cliché au possible dans sa passivité permanente et dont le scénario choisit d'ignorer le traumatisme fondateur, je suis sorti de cette oeuvre assez blasé.

Fatal Games
6.7

Fatal Games (1989)

Heathers

1 h 42 min. Sortie : 31 juillet 1991 (France). Comédie

Film de Michael Lehmann

Larsen a mis 6/10.

Annotation :

Dimanche 5 avril (streaming)

Chouette idée que de détourner les codes des "teen movies", ces comédies souvent romantiques ayant pour cadre les lycées américains et peuplés d'archétypes usants comme le quaterback bête mais brave, les geeks, la fille sensible et simple et... le groupe de filles populaires, que sont ici les fameuses "Heathers". Le film est entièrement construit sur son humour noir parfois efficace mais trop souvent grossier à mon goût, et s'il porte une réflexion intéressante sur les mécanismes sociaux à l'oeuvre à l'adolescence, je n'ai pas vraiment adhéré au ton un peu edgy, et l'esthétique follement 90's n'a pas aidé à mon immersion.

La Leçon de piano
7.3

La Leçon de piano (1993)

The Piano

2 h 01 min. Sortie : 19 mai 1993 (France). Drame, Romance, Musique

Film de Jane Campion

Larsen a mis 6/10.

Annotation :

Mercredi 8 avril (streaming)

Le film a pour lui une atmosphère vraiment particulière, créée par une très belle photographie et un sens du cadre notable. La réalisation dans son ensemble est très maîtrisée, et m'a plusieurs fois impressionné. Mais j'ai un vrai problème avec les leçons de piano éponymes, qui relèvent purement et simplement du harcèlement sexuel, ce qui m'a empêché d'adhérer à l'histoire d'amour torturée présentée. Reste un personnage féminin intéressant, et dont l'ambiguïté permet la réflexion.

Paris Is Burning
8.1

Paris Is Burning (1991)

1 h 11 min. Sortie : août 1991 (États-Unis).

Documentaire de Jennie Livingston

Larsen a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jeudi 16 avril (streaming)

La régularité avec laquelle ce documentaire est cité dans "RuPaul's Drag Race", et sa moyenne sur ce site me pressaient de le voir. Avec raison. Même s'il est par moments un peu lourdement pédagogue, le regard porté sur le milieu du drag new-yorkais est toujours tendre, et la réalisatrice sait écouter les personnes qu'elle suit. Ce sont de sacrées personnalités qui nous sont présentées, à la fois drôles et malheureusement profondément tragiques du fait des multiples discriminations qu'elles subissent. La force avec laquelle elles s'affirment est admirable, même si on peut interroger leur admiration pour la richesse matérielle. C'est somme toute un témoignage rare, et assez beau.

Le Château ambulant
8

Le Château ambulant (2004)

Hauru no ugoku shiro

1 h 59 min. Sortie : 12 janvier 2005 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Larsen a mis 8/10.

Annotation :

Jeudi 23 avril (Netflix, R : -1)

Comme je suis embêté avec mes revisionnages de Myazaki, jusqu'ici ! Je n'ai pas été aussi ému par "Le château ambulant" que les fois précédentes, parce que l'abstraction de son histoire m'a frustré. Bien sûr la qualité du dessin, des couleurs et de l'animation est indéniable, mais j'ai du mal à avoir de l'empathie pour les personnages.

The Taste of Tea
7.8

The Taste of Tea (2004)

Cha no aji

2 h 23 min. Sortie : 20 avril 2005 (France). Comédie dramatique

Film de Katsuhito Ishii

Larsen a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mercredi 29 avril (streaming)

Ce film est l'une des meilleures utilisations du réalisme magique que j'aie vu. Le récit est celui de la vie d'une famille normale, dont on suit la vie quotidienne des différents membres. Le ton est contemplatif, et s'appuie sur une très belle photographie et des plans très inspirés de la nature. Mais dans cette normalité émergent des éléments allant de l'incongru à l'étrange, sans qu'ils deviennent l'objet principal de l'histoire. Cette cohabitation harmonieuse est la plus grande force du film, tant la parcimonie et la justesse avec lesquelles le fantastique complète l'anodin l'empreint en fait de poésie. Le film sait être drôle autant que touchant, et m'a donné l'impression d'être un aperçu assez juste des vicissitudes de l'existence, exprimé avec beaucoup de personnalité.

Dernier train pour Busan
7.2

Dernier train pour Busan (2016)

Busanhaeng

1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Yeon Sang-Ho

Larsen a mis 6/10.

Annotation :

Vendredi 1er mai (Netflix)

Je trouve pas évident de juger les films de genre, surtout des genres qui ne me parlent pas. Les films de zombies sont de ceux-là, tant j'ai tendance à me dire qu'ils se réduisent à une série de passages obligés peu surprenants. Cette itération a des atouts, principalement ses idées de mise en scène, et la radicalité du choix de l'endroit où se déroulent les événements. L'aspect claustrophobique du train fonctionne bien, et la tension du film lui doit beaucoup. Malheureusement, l'acting et le scénario sont faiblards et font qu'il a été difficile pour moi d'être impliqué émotionnellement dans le récit. Le film m'a donné l'impression de partir fort, et de stagner jusqu'à la fin. Le propos social, qui aurait pu faire l'originalité du propos, est trop caricatural pour être efficace. À la fin, l'ensemble fait l'effet d'un pétard mouillé.

Christine
7

Christine (1983)

1 h 50 min. Sortie : 25 janvier 1984 (France). Épouvante-Horreur, Thriller, Fantastique

Film de John Carpenter

Larsen a mis 7/10.

Annotation :

Lundi 4 mai (France 5)

J'étais curieux de voir un film d'horreur rétro, qui plus est réputé comme l'une des seules adaptations réussies de Stephen King. La plus grande force du film réside dans la menace inéluctable que constitue la voiture éponyme. La manière dont John Carpenter arrive à créer une intention dans cet objet inanimé est remarquable, tout comme la sobriété avec laquelle ses agissements sont mis en scène. Le cadre du teen movie me parle moins, et la grande passivité du personnage féminin est sans doute l'aspect du film qui a le moins bien vieilli. Mais la réalisation est assurément maîtrisée, et d'une efficacité assez redoutable.

Vice
7.1

Vice (2018)

2 h 12 min. Sortie : 13 février 2019 (France). Biopic, Comédie, Drame

Film de Adam McKay

Larsen a mis 7/10.

Annotation :

Vendredi 8 mai (streaming)

Je suis assez divisé quant au ton du film. Je salue sa volonté de vulgariser les arcanes de la politique américaine, notamment en mettant en avant les conflits d'intérêt en présence, et le cynisme de ses acteurs. En revanche, le film manque souvent de subtilité dans sa présentation des faits, sûrement dans l'idée de rester divertissant à tout instant. La narration est nerveuse, pour ne pas dire survoltée, et a fini par presque être fatigante. Mais le propos de fond est important, et l'interprétation de Christian Bale a une gravité qui donne de la solennité à son personnage.

Le Conte de la princesse Kaguya
7.9

Le Conte de la princesse Kaguya (2013)

Kaguyahime no Monogatari

2 h 17 min. Sortie : 25 juin 2014 (France). Animation, Drame, Fantastique

Long-métrage d'animation de Isao Takahata

Larsen a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mercredi 13 mai (Netflix)

Mes préjugés ont joué contre moi : m'attendant du fait de son graphisme à un film doux et mignon, j'ai été pris de court par la dureté de son propos. Pour commencer par l'évidence, le film est très beau visuellement, et le choix de la sobriété est payant, tout comme celui de se concentrer sur le mouvement. Si le rythme du récit pâtit par moments de la rigidité de sa structure, le propos tenu sur le poids de la civilisation et des normes sociales m'a touché, tout comme la radicalité de sa fin. Kaguya est un très beau personnage, tragique et touchant, et je trouve le film courageux dans sa démarche de dénonciation.

Les 8 Salopards
7.4

Les 8 Salopards (2015)

The Hateful Eight

2 h 47 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Thriller, Western

Film de Quentin Tarantino

Larsen a mis 7/10.

Annotation :

Dimanche 7 juin (Arte)

Le film a pour lui d'être narrativement malin, visuellement magnifique, et de bénéficier de la performance d'acteur de Samuel L Jackson. Malgré tout, selon moi il ne dépasse pas la sympathique proposition permise par son cadre restreint faute de développement de ses personnages, qui se font un peu écraser par la performance citée plus haut. La construction temporelle du récit maintient l'intérêt, mais c'est comme si le film n'arrivait pas à sortir de sa prémisse.

Lilo & Stitch
6.7

Lilo & Stitch (2002)

1 h 25 min. Sortie : 22 juin 2002 (France). Animation, Aventure, Comédie

Long-métrage d'animation de Chris Sanders et Dean Deblois

Larsen a mis 7/10.

Annotation :

Mercredi 1er juillet (R ; streaming)

Les sujets intimes abordés dans ce long-métrage sont importants, et traités avec une belle justesse : le deuil, le rejet, l'isolement ou encore l'acceptation de l'autre. J'aurais aimé passer des heures avec les personnages, pour voir leurs relations s'épanouir. Seulement voilà, sans doute dans une volonté de ne pas ennuyer, le scénario revient régulièrement aux tribulations extraterrestres pour donner lieu à des scènes d'action pas désagréables mais assez communes et répétitives. Ce qui fait que les sentiments passent souvent au second plan, et que quand arrive la fin du film, on a l'impression d'avoir survolé les enjeux dramatiques posés par le film. Dommage, mais quand même un moment sympathique.

La Communion
7.5

La Communion (2019)

Boże Ciało

1 h 55 min. Sortie : 4 mars 2020 (France). Drame

Film de Jan Komasa

Larsen a mis 8/10.

Annotation :

Dimanche 5 juillet

Chouette film qui vient chercher la nuance dans toute une série de situations propices à au manichéisme : la vengeance, la foi, le mensonge. J'ai aimé l'impression de plonger dans les abîmes de la conscience de personnages tourmentés sans que jamais le film ne cherche à me réconforter ou à présenter une morale claire. Cette immersion est renforcée par une mise en scène travaillée qui parvient à retranscrire la lourdeur de l'ambiance dans le village. Si on ajoute à ça une fin que je trouve courageuse, je dois dire que j'ai été séduit.

Larsen

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