One more dance before they take away the light (Top Low)

Annotation :

Un disque de grande tristesse bravache, uniforme dans sa beauté. Une lente noyade dans l'océan des langueurs. Des ronflements, des ronflements. L'épure totale.

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Des paroles : "Are you finding answers ?
Are you speaking in tongues ?
Are you filled with anger ?
Are you filled with luuuuuuuuust ?"

S'il n'en fallait qu'une : Do You Know How To Waltz évidemment. Le ronflement qui maintient.
https://www.youtube.com/watch?v=PGjnCB3o4TY

Annotation :

Beau dans ses rondeurs, fige les imperfections en les acceptant. Les cordes rompent sans prévenir ; mi-chemin entre les passages plus rocks qui suivront et le temps suspendu d'avant.

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Des paroles : "You had your plan
A heavy hand
But the weight was more than you could stand
Breaking like dolls
Singing like birds
We always get what we deserve"

S'il n'en fallait qu'une : John Prine. Torpeur angoissée.
https://www.youtube.com/watch?v=d2gUB8fBmLE

Annotation :

Passionnant : des noyades et des noyades de voix et d'instruments dans une torpeur électronique ; on dirait un tout autre groupe qu'avant, s'il n'y avait pas ces soulèvements d'émotion derrière les vagues qui déferlent. Une musique touffue qui s'étend et s'étend, en perturbations et en troubles. Une prière douloureuse et dans l'étouffement, dans les crispations éperdues des grésillements, mais surtout toujours avec la nostalgie du secours, du sauvetage.

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Des paroles : "I saw you dancing in the fire it up
Before your breath and barely audible
It's more let it out than let it go
It's not the end, it's just the end of hope

A spark of everything you've ever known
Incinerated in a light of gold
You don't know what you're even fighting for
It's not the first time you delayed the boat"

S'il n'en fallait qu'une : Tempest, la voix qui disparaît dans l'ouragan de bruit, en s'égosillant calmement.
https://www.youtube.com/watch?v=Kud0C_stChM

et en live : https://www.youtube.com/watch?v=CZEM5z-7iSQ

Annotation :

Une douceur humide, vague, qui nous échappe un peu moins qu'avant peut-être (et ça en perd un peu de l'excellence de Curtain Hits the Cast), au loin clapotent les relents de batterie, se déguisent les rumeurs tristes avec quelques nouveautés toujours lentes et sombres.

C'est un peu un disque comme une main invisible se pencherait sur nous pour rassurer, pour apaiser, un disque aux notes éparses mais pas austère, quelque chose qui berce ; un air gonflé de voilures, tous les chants comme des abandons à l'autre (celui qui écoute ; celui qui se tait pour savoir accepter l'écoute). Puis parfois, la pluie de violons (Will the Night), ou les étranges incursions impalpables électroniques, ronflantes, qui soulèvent (Don't Understand : la plus belle).

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Des paroles : "Don't go without, we'd surely die
To go without is suicide
Are you a lion or a lamb
Are you as guilty as I am "

S'il n'en fallait qu'une : Don't Understand, les paroles noyées dans l'instrumentation plombante.
https://www.youtube.com/watch?v=yVcwsjdjXIw

Annotation :

Romantisme suranné desservi par un son épais. Des sursauts, des sursauts et des éclats dispersés, un peu cachés. Un album-bloc où tout est bon, tout est fondu dans un même moule ; et tout est beau.

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Des paroles : "Cry me a river, so I can float over to you
The bearer to deliver the news
I'm over the moon and underfoot
All these elixirs would be moot"

S'il n'en fallait qu'une : Nothing but Heart.
https://www.youtube.com/watch?v=r7Aob1JP3Ss

Annotation :

Plus froid (mais pas de la même façon que I Could Live In Hope) : des machines, des impressions de chocs / claquements électriques, quelque chose de plus triste. Plein de boîte à rythme, une élaboration de chaque instant des morceaux, pour que rien ne dépasse que la réserve. Des passages presque dansants - What Part of Me, Kid in the Corner - mais les plus beaux morceaux sont les litanies : la prière Gentle qui ouvre l'album, le single No Comprende d'une force, puis "Lies, Lies, liiiiiies !".

Encore un peu de rage par-ci, par-là même : Landslide qui frappe et assène tout. Et les choses qui vrombissent et disparaissent au loin...

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Des paroles : "I know I do not know the language
(our house is on fire)
You keep me talking in a circle
(house with desire)
You can't just throw it in the trailer
You've got to stack it so it's stable
(our house is on fire)"

S'il n'en fallait qu'une : Gentle en ouverture émue. Les percussions synthétiques qui gonflent et la nappe aigüe qui donne le contrecoup.
https://www.youtube.com/watch?v=_Bt-vZ7OO3w

Annotation :

Low dédouble son "Double Negative" dans une veine plus enjouée, franche, abrupte mais moins, détourne ce qui faisait l'aridité complète du précédent pour en faire des pistes ambiantes assez molles, entre deux excursions réjouissantes à rager tout en saturations, pulser sur des maelstroms pointillistes (viennent puis se noient).
Je voudrais rien que des pistes comme White Horses, ou More, un "Great Destroyer" plongé dans la gaine de production de cet album, pour m'emmitoufler dans la tempête électrique que ça donnerait - et profiter alors mieux des belles accalmies (qui n'atteignent jamais les magnifiques Fly, Tempest du précédent).

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Des paroles :
"That disappearing horizon
It brings cold comfort to my soul
An ever-present reminder
The constant face of the unknown, unknown"

S'il n'en fallait qu'une : l'entrée forte en matière de White Horses, une mélodie minimale et tendue.
https://www.youtube.com/watch?v=sebDnwlEnPs

Annotation :

Cette fois on rage, on hurle, on réveille les guitares sans oublier d'où on vient. Toujours un dosage juste, toujours la classe.

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Des paroles : "They said "Music's for fools
You should go back to school
The future is prisons and math."
So I did what they said
Now my children are fed
Cause they pay me to do what I'm asked"

S'il n'en fallait qu'une : Pissing. Des relents de l'Avatar de Swans, l'explosion dans toute sa justesse.
https://www.youtube.com/watch?v=rDoEH6d5kOM

Mais ça ne suffit pas pour donner la couleur de l'album, alors Everybody's Song pour la rage plus brute.
https://www.youtube.com/watch?v=7OhJdiKNivA

Annotation :

Tant et tant de choses à dire : c'est très long et il y a des choses dispensables, mais c'est à écouter absolument pour le fan de Low ; on y entrevoit ce qu'ils deviennent au fur et à mesure des albums, on voit des débuts de chemins non parcourus (Surf et cette impression de morceau de Swans ; Tired comme une première version de Stars have gone out ; la demo de Prisoner, superbe, qui se rapproche de ce qui sera Pissing ensuite), on a des versions très "simples" où l'on comprend mieux toute la naïveté sublime de Low, des voix de Mimi et Alan.
Il y a ces versions démo pleines de bruit aussi, qui mâchent les mots, et condensent les silences.

Puis il y a le duo dévastateur Last Night (quelle reprise des Smiths tout de même !) / Because You Stood Still... Pour (presque) finir en beauté. Non, Shots and Ladders le fait très bien, ça.


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Des paroles : "Last night I dreamt
That somebody loved me
No hope, no harm
Just another false alarm

Last night I felt
Real arms around me
No hope, no harm
Just another false alarm

So, tell me how long
Before the last one ?"

S'il n'en fallait qu'une : la reprise des Smiths, terrible, soulèvement du coeur.
https://www.youtube.com/watch?v=9wA_S8TlLu0

Annotation :

Les tous débuts. Trop dans la torpeur, la froideur pour moi, et manque encore une définition de son qu'on retrouve à partir de The Curtain... Mais les éclats sont formidables, bien sûr.

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Des paroles : "Three inches above the floor
Man in a box wants to burn my soul
And I'm tired, and I'm tired.
Is that the truth he says
The pain is easy
Too many words, too many words"

S'il n'en fallait qu'une : Lullaby. Celle que tout le monde connait - le slowcore à la racine.
https://www.youtube.com/watch?v=XaSVkb_XLt4

Annotation :

Dommage qu'il y ait un tel ventre creux d'expérimentations qui ne marchent pas, de mélodies non-trouvées, dépassées, d'instrumentations qui ne tiennent pas leur morceau, car à côté de ça, Low nous sert quelque chose d'électronique et lapant ici, raclant le son dans ses retranchements (Violent Past en bourdon final détonnant), offrant des compositions tout à fait honnêtes - Pretty People, Dragonfly ; il faut attendre les quatre derniers morceaux pour lancer vraiment l'album dans de hautes sphères, l'émouvant "Take Your Time" et ses cloches rejointes par le piano grimpant vers un refrain inoubliable ; le splendide In Silence, le Murderer et le bourdon déjà évoqué. Pour vanter un beau jour, attend donc sa fin.

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Des paroles : "All soldiers
They're all gonna die
And all the little babies
They're all gonna die
All the poets
And all the liars
And all you pretty people
You're all gonna die "

S'il n'en fallait qu'un : Take your time, poignant et exalté.
https://www.youtube.com/watch?v=nJJAtBWzBSw

Annotation :

Pas touché par celui-là, il y a bien quelques morceaux (l'ouverture, Dinosaur Act, July, puis surtout surtout Embrace !) ; un tout très romantique, mais je m'ennuie sur plus de la moitié des chansons, la fin de l'album surtout ; toute la suspension des mélodies ne marche plus, pas désagréable mais j'oublie tout.


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Des paroles : "Underneath the Star of David
A hundred years behind my eyes
And with my half of the ransom
I bought some sweet, sweet, sweet
Sweet sunflowers
And gave them
To the night"

S'il n'en fallait qu'une : Embrace, qui reprend un peu la mélodie de Lullaby, en plus solemnel / tristesse désespérée.
https://www.youtube.com/watch?v=DrXtQ8a4w6E

Annotation :

Suite logique de I Could Live in Hope ; un peu la même chose en moins bien. Comme dit Maxime Volkemord, c'est un entredeux ; avant The Curtain, après I Could Live, donc la froideur de l'un, la lenteur de l'autre. Je retiens juste Turn (la guitare qui rugit alors que la voix tient bon) et surtout Alone (If I could get you aloooooooone). De l'épure, mais aussi un pas grand chose à retenir, saisir au vol.

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Des paroles : "I never thought you took me seriously
I never thought you'd be the one to turn me in
I thought you saw me on the roof
I didn't think you'd be the one to turn me in"

S'il n'en fallait qu'une : Alone. La voix qui maintient, la guitare qui pleure derrière.
https://www.youtube.com/watch?v=pRfCpAH80f4

Annotation :

L'impression d'entendre des ébauches où la formule Low + Dirty Three ne se trouverait jamais vraiment ; ou bien entendre l'un des groupes, ou bien l'autre, jamais les deux, ou peu (Invitation Day éventuellement, grâce légère). C'est bien souvent l'ennui, le plat qui domine.

Invitation Day : https://www.youtube.com/watch?v=FinfSIgZ4Hw

Annotation :

Où est passé la force des harmonies et du reste ? Du vide propre et neurasthénique, mais pas le désossement / le pâle des premiers albums. La production Jeff Tweedy qui divise le tout (comme si chaque instrument jouait sa partition gentiment dans son côté sans jamais réussir à s'unir au tissu du reste - ou alors le tissu est trop fragile).
Du bel air inoffensif qui ne laisse aucune trace.

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Des paroles :
"I feel the hands, but I don't see anyone
It's there and gone

Feeds my passion for transcendence
Turns my water into wine
Makes me wish I was empty

Now I don't know much
But I can tell when something's wrong
And something's wrong

But some holy ghost keeps me"

S'il n'en fallait qu'une, Plastic Cup, pour un peu d'air tout de même.
https://www.youtube.com/watch?v=QfNLtUUEiGI