Outside the Punk Syndicate : au delà des Clash, Sex Pistols, les marges du punk

Annotation :

En trois albums, les Stooges inventent quasiment le Punk. Prolongement de leur deux chef-d'oeuvres originels, Raw Power est la pierre angulaire dans laquelle se reflète le Velvet Underground, MoTown, mais aussi le Punk anglais en devenir. Indispensable.

Annotation :

Alors que les babas envahissent les rues avec leur Flower Power, les Stooges sentent la sueur, la colère, la révolte. Quand Iggy Pop chante No Fun, on le croit! Album fondateur qui pave la voie, sans qui le punk n'existerait probablement pas.

Annotation :

L'agacement détaché du premier album fait place à une rage destructrice, électrique, sexuelle, débridée, et on se prend Fun House comme un coup de poing en pleine gueule. C'est cette rage qui germera chez les teenagers anglais et explosera à la face du conservatisme british. Les Stooges avaient tout compris!

Annotation :

Ils sont là depuis le début, ils ont l'intelligence, l'arrogance, le génie créatif. Ils ne sont pas là pour faire plaisir, ils sont là, tout simplement. Une des discographies les plus riches issue des marges du punk, impossible de faire sans.

Annotation :

S'il fallait commencer par un album pour The Fall, ce pourrait être celui-ci, suffisamment génial pour être indispensable, suffisamment varié pour donner à entendre plusieurs aspects de cet étrange groupe.

Annotation :

...mais ça pourrait être celui-ci aussi, plus teigneux, plus punk stricto sensu. Ca dépend de vos attentes...

Annotation :

Encore une escapade hors de la contrée-mère, pour vous dire de ne pas vous laisser impressionner par le nom peu sexy du groupe, c'est punk, c'est génial, c'est riche, c'est inventif, et ça explique pourquoi Brian Eno fait des morceaux punks dans ses albums ambient.

Annotation :

Devo, par exemple, figure absolument centrale du punk au sens le plus strict, avec humour et autodérision dans la foulée, a de quoi refroidir ne serait-ce qu'à cause de leur discographie improbable tant elle est fournie (souvent à titre posthume ou via compiles et pirates). Plutôt que de passer à coté, rendez-vous service et attaquez par celui-ci, de loin le meilleur! A ranger aux cotés de Roxy Music, This Heat, voire Wire.

Annotation :

Un des groupes les plus frais de la vague qualifiée de "intelligent punk", qui germait en parallèle du punk "académique". Cette dernière est morte en six mois, récupérée commercialement, mais la première a réussi à surfer entre les gouttes et à continuer à offrir du plaisir pour les oreilles et le coeur. Bondage Up Yours!!

Annotation :

Une carrière exemplaire, mais surtout un morceau qui change la face du punk (pas sur cet album, mais sur le premier sorti sur Y records), A Boring Life. Là où Rotten grimace, Billy Idol mime et pose, les Slits vivent le punk, viscéralement, à coup d'énergie brute. il suffit d'un extrait vidéo live pour comprendre ce que l'on a loupé... Reste A Boring Life, un premier album qui décoiffe ... et une carrière virant vers le Dub de bonne qualité.

Annotation :

Avant de virer noise extrême avec Whitehouse, Bennett jouait de la gratte dans Essential Logic, un de ces groupes qu'on ne connait pas assez et qui mérite mieux que les miettes de l'orgie punk officielle.

Annotation :

Parmi les quelques groupes qui font peur parce qu'il y a trop de disques, il y a Wire. Et pourtant, ce serait dommage de se priver d'un coup de génie aussi massif, poussant le punk dans ses marges, cédant à la mélodie quand il le faut, emmenant le punk ailleurs. Wire fait voyager, il ne faut pas hésiter à embarquer

Annotation :

...et leur meilleur album, mais à ne pas mettre entre toutes les oreilles, c'est malsain à en crever.

Annotation :

1976, alors que le punk naissant fait à peine rage, un duo chant à la Elvis déglingué et synthé sans concession débarque dans le paysage, retournant tout sur son passage. Rock, electro, punk, indus ? Pas moyen de coller une étiquette sur cet OVNI qui, en deux album, dit des choses qui personne n'a osé penser. Jamais. Puissance évocatrice, groove glacial et implacable, bienvenue dans Suicide.

Annotation :

PIL enchaîne sur un second album qui est peut être un des 10 plus grands albums du rock, toutes époques confondues. Jamais dépassé, les influences de cet album sont profondes et à deux sens. Somme de la musique rock passée et à venir, un album dont on ne se remet pas.

Annotation :

Encore un groupe qui joue trop bien pour être pris au sérieux par les keupons! Un synthé incisif, une voix inimitable, des morceau et agressifs et entraînants, un des gros landmarks des marges du punk

Annotation :

La compilation qui remet les choses en place. Là où l'Angleterre parade avec ses crêteux crêtins qui se font récupérer à une vitesse phénoménale, à New York débarque la No Wave, condensé de désespoir, de rage, de vocation artistique, de liberté, de grisaille, aussi proche du punk que de la scène industrielle, des affinités avec la new wave, si on limite celle ci à ses premiers balbutiements, une relation particulière à la grisaille urbaine, à la noirceur industrielle, la trahison du quotidien. Sombre (Mars), parfois funky (James Chance), toujours punk, et bien plus encore!

Annotation :

Après avoir fui les Buzzcocks au moment où le succès les touchait, le chanteur crée Magazine, et en trois albums, offre quelque chose de singulier, acide, dépressif, et de plutôt génial. Si l'on perçoit encore, un peu comme dans le premier PIL, les stigmates du punk "classique", Magazine trace les lignes de fuite en dehors du genre, vers une identité ferme qu'ils assumeront jusqu'au bout.

Annotation :

Le meilleur album de Magazine.
En fait non, je préfère le premier album, en fait. MAIS il y a Permafrost sur Secondhand Daylight.
Au programme, ambiance moite, synthé au centre des mélodies, kitscheries, obscénités, et morceaux qui entreront dans la légende discrète de ce que certains appellent, faute de meilleur terme "intelligent punk". Mais surtout Permafrost.

Annotation :

Quand la belle Palmolive rejoint un autre all-girls band qui flirte avec la No Wave, avec la joie de vivre en plus!

Annotation :

Là aussi, une odeur de No Wave plane dans the Pop Group, pendant James Chance mâtiné de Birthday Party. The Pop Group est riche, puissant, anglais et fait partie des indispensables que j'avais honteusement oublié d'ajouter! (Merci, Kreepycat pour le rappel à l'ordre!)

Annotation :

Encore un impardonnable oubli!
This Heat se place en marge de la marge, dans un sens.
Bien borderline, l'album s'ouvre sur un instrumental sans concession qui évoque tant le punk que la scène noise, l'impro psyché, des dérives krautrock, une pointe de jazz, de la grosse burne à la Arab on Radar (oui, tout ça dans un morceau).
Le reste de l'album est un peu chiant pour tout dire. Si l'on sent clairement l'influence de pointures comme Keith Rowe et autres grands de l'impro libre, l'ensemble reste indéniablement rock, et n'usurpe pas sa place ici, ne serait-ce que pour ce premier morceau.
Mais Deceit est peut-être un meilleur album pour entrer dans This Heat...

Annotation :

Le premier album des Slits, avec le sublime A Boring Life qui réécrit le punk, une réponse destroy à No Fun des Stooges, même constat, deux réponses radicalement différentes.