Partager ses expériences livresques (2021)

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Habituellement, le prix Goncourt, je n'en ai rien à carrer. Il faut dire que les romans couronnés de ce prestige me déçoivent souvent. Mais celui-ci m'a enthousiasmé par son résumé original et l'engouement qu'il suscite actuellement en librairie. Alors, a-t-il fait exception, a-t-il pulvérisé mes a priori ?
Le début est très bon. C'est fluide, agréable à lire, et les portraits qu'il dresse sont émouvants et drôles. Idem pour la deuxième partie, même si les idées intéressantes qui y figurent ne sont exploitées qu'en surface. Mais bon, après tout, on n'est pas dans un livre de science-fiction, alors l'auteur se concentre sur d'autres choses. Il s'amuse avec ses personnages, et tente aussi des caricatures un peu simplettes à mon avis.
En revanche, la fin, je ne l'ai pas du tout aimée. Tout se résout trop facilement, si bien que l'attitude des personnages devient davantage invraisemblable que la pointe de fantastique du livre. On n'y croit plus, et c'est dommage.
Verdict : voilà donc un nouveau Goncourt qui me déçoit.

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La Terre est un vaisseau dans cette nouvelle sans grandes envolées...

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J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ces trois récits. Ca m'a fait penser aux films de David Lynch, en moins sombre. Tout ce mystère brumeux, ces troubles angoissés qui rendent l'identité des protagonistes quasiment interchangeables... Parfait pour découvrir Auster.

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+ Le Livre de Jonas

Plus je lis des livres religieux, plus la religion me frustre sur le plan spirituel. Alors bon, je comprends tout à fait l'intérêt philosophique, et même littéraire du texte. Être frappé par le Mal quand on est un homme bon (bon selon les critères religieux, cela va sans dire)... et je ne m'étonne pas que la réponse apportée fût autant débattue dans l'occident moderne, car elle ouvrait la voie à la notion philosophique d'une organisation naturelle qui ne partage pas la morale des hommes. Mais je ne peux pas m'empêcher d'y voir une contradiction avec le Pentateuque, et ça me gêne. D'ailleurs, ce n'est pas seulement avec le Pentateuque. Le Livre de Job pour lui-même contient une contradiction du fait de sa fin heureuse, car cette-dernière nous fait retomber dans la logique punitive de la morale religieuse. Il semble détruire ce qu'il esquisse. Ainsi, on ne peut pas dire que ça m'ait vraiment transcendé.

En comparaison, le Livre de Jonas est plus simple. C'est inspiré, beau, concis. Mais nettement moins sujet à débat. Je voulais le lire principalement car il est évoqué dans ce roman que j'adore : Moby Dick.

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Un livre véritablement passionnant, sur l'Afrique avant et pendant la colonisation, à des années lumières des clichés que l'on entend de tous les bords. 200 pages limpides et très belles pour entrevoir le délitement d'une civilisation.

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Il y a tellement de choses qui s'articulent dans les romans d'Aurélien Bellanger, ça m'impressionne à chaque fois. Néanmoins, j'ai trouvé ici les personnages assez oubliables, et prétexte à une conceptualisation éclatée.

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Je suis désolé mais ça m'a emmerdé à mourir... Alors certes, c'est amusant durant une centaine de pages, et raffiné stylistiquement, mais au bout d'un temps j'avais simplement envie de claquer ces hypocrites précieux et les ingénus doucement cuculs qui leur servent de victimes. J'avais entendu tellement de bien de ce livre, j'en ressors très déçu.

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Ce recueil est extraordinaire. J'ai été fasciné par la polyphonie entre les plantes renaissantes, les hommes angoissés par la perte de leur individualité, et l'être théologico-poétique à la source du monde qu'il contemple. C'est beau, c'est mélancolique, spirituel et mystique, à la manière du cantique funéraire de Tavener. En un mot, incroyable.

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J'ai moyennement aimé l'organisation du livre, trop peu illustré. Ceci dit, il remplit bien son office initiatique.

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Là encore ça commence bien, avec un style atone, essoufflé, qui en dit peu lors de scènes qui en disent long... Puis assez vite on a la sensation de lire un texte périssable, qui peine à prendre de la hauteur. C'est vraiment dommage, d'autant que le thème est plutôt intéressant.

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J'ai eu du mal avec la première moitié du livre, le protagoniste étant assez transparent et les références télévisuelles datées pleuvant au fil des pages. En revanche, dans la seconde moitié, j'ai retrouvé ce que j'adore chez Bellanger, c'est-à-dire ce mélange très habile entre des grandes aspirations romanesques classiques et une vision inattendue de la modernité, explorée sans jugement, sans accusation de décadence. Le résultat est toujours surprenant, enthousiaste et balzacien.

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Ç'a été difficile pour moi de le terminer celui-ci. Il met certes en lumière une période intéressante de l'histoire de Chine, mais je n'ai pas accroché au style malheureusement. C'est dense, sale, violent, vigoureux, d'un réalisme un peu vieilli à mon goût...

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Visionnaire, c'est bien le mot...

(Livre audio)

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On parlait de spiritualité un peu plus haut. Eh bien voilà, je suis davantage convaincu par ce genre de livres.

(Livre audio)

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Ca m'embête, mais j'ai lâché l'éponge avec ce livre... Ca m'embête parce que j'y ai lu une prose enthousiaste, à la syntaxe étonnante, une oralité aventureuse, et j'aimais bien... Mais je suis complétement sorti de ce monologue de 900 pages en ne sachant comment le reprendre. C'est dense et foisonnant comme l'arrière-pays du Brésil, et je m'y suis perdu en m'y aéroportant toutes les dix pages. Ma faute dans une structure aussi peu conventionnelle... Il faudra que je retente l'expérience plus tard...

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Incroyable ce livre... Je crois que c'est le premier roman de Coetzee, et il est déjà si noir, si térébrant et maîtrisé. Il y a déjà tout son génie, avec une pointe de lyrisme inhabituel, si je ne divague pas trop.
On y crève d'étouffement aux côtés de la protagoniste esseulée.

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Pas inintéressant mais j'aurais cru que ce serait traité d'une manière plus tenaillante.

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Les problématiques de l'héroïne m'ont fait légèrement grincer des dents au début. Surtout quand elle parle de son mari qui ne fait rien de si incroyable. On voit le biais cognitif, même si c'est certainement fait exprès.
Puis au fil des pages, quand l'histoire est bien installée, on suit ça avec un plaisir manifeste, car la narration est bonne, très bien menée.
Quelques dialogues sonnent un peu faux, le fils est bizarre, la fin un peu simplette... mais globalement c'est un bon roman, bien pensé dans sa structure, divertissant et maîtrisant ce qu'il touche. Bref, j'ai aimé.

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Les polars, ce n'est pas ma tasse de thé. J'en ai lu trop peu pour m'extirper de mes idées reçues, et je fais quasiment aucun effort de curiosité pour découvrir tout ce pan de la littérature. Ceci dit puisque l'occasion s'est présentée à moi de lire Le Dahlia noir, nommé parmi les classiques du genre, j'ai voulu modérément expier ma faute de lecteur.
L'histoire, elle ne m'a pas fait frissonner. Je n'y ai rien lu qui révolutionnait ma vision du thriller. Quoique, si j'y repense en y mêlant l'histoire personnelle de l'auteur... Néanmoins c'était divertissant, et surtout le style m'a beaucoup plu. C'était très dynamique, sombrement vivace et immersif. Simple et iconique, donc bourré de talent. J'ai passé un moment plaisant, mais sans que cela me donne l'envie de réitérer dans ce registre.

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Je souhaitais me confronter à une représentation artistique de l'Inde actuelle, et sur cet aspect je suis servi ; l'auteure brosse un portrait chaotique de son pays, et le voyage est enrichissant. Néanmoins, la forme du roman, j'en ai soupé. C'est un drame familial chronologiquement éclaté qui insiste beaucoup sur l'émotion. Le style est poétique, se lit très bien, mais sous cette première couche se cache un pathos que je ne saurais expliquer. J'y ai étrangement entendu une plainte laconique tout du long.

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Classique du théâtre moderne allemand, cette pièce écrite en 1941 est une parabole de la résistible ascension d'Adolf Hitler. La transposition épique dans les bas-fonds de Chicago fonctionne à souhait et l'ambiance crapuleuse n'est pas sans rappeler les grands romans de la première moitié du siècle (Céline, Döblin...). Chaque acte se termine par quelques lignes qui établissent explicitement le parallèle entre le parcours d'Hitler et d'Arturo Ui. Au premier abord, on est étonné de leur manque de subtilité, mais ces lignes faisant référence à des détails si peu appris et connus aujourd'hui rendent finalement la pièce beaucoup plus forte et accroissent son intérêt historique.

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Plutôt plat...

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Ce n'est pas un mauvais livre en soi, mais bon, il est peu substantiel allons-nous dire...

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Il y a plein de petits défauts dans ce livre, à mon avis : un manque d'exposition de l'univers d'ancrage de l'histoire, ce qui fait qu'on ne comprend pas bien au début l'acceptation de certaines technologies ; l'auteur a du mal à amener des scènes vraiment marquantes et qui cristalliseraient ses interrogations ; l'écriture est assez basique...
Pour autant c'est un roman d'anticipation très prenant et qui a suscité beaucoup d'enthousiasme au lecteur rabat-joie que je suis. Ce que j'ai apprécié le plus, c'est la captation des atmosphères. Dans la première partie, l'ambiance positive et puérile des nouvelles entreprises de la tech - on s'y croirait ; dans la deuxième, l'oppression, l'épuisement d'une vie absolument transparente.
Bref, Dave Eggers a accouché d'un bon roman sur les usages des nouvelles technologies, et sur une potentielle fin de l'anonymat dans un monde virtuel qui n'est que l'extension du réel.

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Franchement déçu par celui-ci... On le vend comme le premier grand roman du Brexit, mais que nenni ! C'est tout au plus une chronique de l'Angleterre des années 2010 à travers des personnages pas attachants pour un shilling. Rien d'incroyable d'un point de vue littéraire. Maintenant, pour ce qui est du panorama du pays, il reste tout de même très orienté. Je veux dire : plus on avance dans le livre, plus les personnages en faveur du "remain" sont d'une pureté immaculée, tandis que leurs antagonistes sont au mieux d'odieux grincheux. Cette vision me désespère...
En fin de compte, on comprend que le roman est principalement sur le désarroi d'un camp politique dépassé par un autre. Les autres sujets abordés sont nombreux, mais platement traités, ce qui nous donne l'impression d'avoir bel et bien fait un grand tour du pays en question, mais accompagné d'un seul et même citoyen... Terne comme un ciel anglais...
Si les tiraillements de l'Europe actuelle vous intéressent, le Continent de la douceur d'Aurélien Bellanger est littérairement mille fois mieux réussi.

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Court, intense, flamboyant. Je n'ai jamais rien demandé de plus.

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C'est un bon roman, très mordant, mais aussi très circonscrit, ce qui le rend sans surprise.

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J'aime la douceur proustienne d'Ishiguro, qui pourtant dessine une dystopie terrible...

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Jésus, l'un des plus grands personnages de la littérature mondiale.

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Fascinante plongée dans le monde brutal de la tech chinoise, même si les descriptions de cet environnement de "gladiateurs" rencontrent les conclusions cuculs de Kai-Fu Lee, qui essaye de rassurer les pauvres occidentaux sur l'avènement révolutionnaire de l'IA appliquée.