Cover Peter Greenaway deviendra-t-il mon dieu ?

Peter Greenaway deviendra-t-il mon dieu ?

2016 : Parce que voilà, en quatre films et demi (je n'ai pas vu "The Falls" en entier), Peter Greenaway m'a asséné deux énormes claques cinématographiques. Serait-ce enfin lui, le réalisateur résumant tout ce que j'aime au cinéma, que je recherche ? Une esthétique extrêmement travailllée, un mélange ...

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9 films

créee il y a presque 8 ans · modifiée il y a environ 3 ans

Le Cuisinier, le Voleur, sa femme et son amant
7.7

Le Cuisinier, le Voleur, sa femme et son amant (1989)

The Cook, the Thief, His Wife and Her Lover

2 h 04 min. Sortie : 1 novembre 1989 (France). Policier, Drame

Film de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Vu.

Je ne savais pas à quoi m'attendre et au final c'était tant mieux : je n'en ai été que plus impressionné.

Un film à l'esthétique extrêmement poussée, jusque dans ses moindres recoins : les couleurs, jeux de lumières, angles de caméras, ambiances sensorielles... J'ai rarement vu une oeuvre cinématographique me faisant ressentir autant de sensations différentes. Le dégoût ultime dans le camion rempli de nourriture pourrie. Le calme parfait dans la bibliothèque de l'amant.

Thèmes (d'après mes souvenirs) :

Nourriture
Violence
Mort
Sexe
Pourriture / décomposition
Relations hommes-femmes
Théâtre
Peinture
Lumière

The Falls
7.3

The Falls (1980)

3 h 15 min. Sortie : 1980 (Royaume-Uni). Drame, Science-fiction

Film de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

2016 : Vu qu'en partie, donc je ne le note pas.

Le synopsis complètement atypique m'a attiré. Je n'ai pas été déçu par ce que j'ai vu (environ trois quarts d'heure). J'ai tout de suite retrouvé le sens esthétique, l'association son et image, ainsi que tous les thèmes transgressifs propres au réalisateur.

Je m'arrête là, j'attends de le voir en entier.

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2019 : Ce sera donc presque trois ans plus tard que je verrais The Falls en entier. Voir ma critique pour une description plus détaillée.

Zoo
7.4

Zoo (1985)

A Zed and Two Noughts

1 h 55 min. Sortie : 1985 (France). Comédie dramatique

Film de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Seconde grosse claque.

Je m'attendais forcément à quelque chose de moins bien, après Le Cuisinier..., mais j'ai eu tort.

Est-ce une reconstruction a posteriori de mes souvenirs, de dire que j'ai aimé ce film dès la première image ? (voir la photo de couverture)
Tout ce que j'ai aimé est de nouveau présent : jeux de symétrie, travail sur la lumière, thèmes glauques et extraordinairement bien traités. Comme pour les autres films, j'ai été sidéré par tant de maîtrise. Je trouve que Peter Greenaway est l'un des rares cinéastes faisant une jonction entre le cinéma réflexif et celui plus "sensoriel" (catégories purement arbitraires évidemment). le genre de compromis qui me plaît beaucoup.

Thèmes :

Nature (plus particulièrement le monde animal)
Violence
Mort
Sexe
Pourriture / décomposition
Relations hommes-femmes
Peinture (Vermeer, bien sûr)
Lumière
Gémellité
Milieu médical
Amputation

Triple Assassinat dans le Suffolk
7.6

Triple Assassinat dans le Suffolk (1988)

1 h 58 min. Sortie : 5 octobre 1988 (France). Drame

Film de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Troisième claque, l'air de rien.

Donnant une part encore plus importante à la nature que les films cités au-dessus, le film est encore plus pictural et splendide au niveau de la mise en scène. Il n'y a pas de doute là dessus, Greenaway est un maître dans la composition de l'image. L'histoire est toujours aussi étrange, les personnages sont toujours aussi fous, bref, nous ne sommes pas dépaysés.
Mais c'est sans compter toutes ces idées de narration exceptionnelles, que cela soit l'accumulation des idées de jeu (similaire au Limier), et cette incrustation de nombres dans le cadre. Un compte à rebours jusqu'à 100 ludique au possible, qui donne furieusement envie de repérer tous les occurences des chiffres.

Thèmes :

Nature
Comptage
Mort
Satisfaction sexuelle
Eau
Feu
Relations homme-femmes

Meurtre dans un jardin anglais
7.1

Meurtre dans un jardin anglais (1982)

The Draughtsman's Contract

1 h 48 min. Sortie : 29 février 1984 (France). Comédie dramatique, Thriller

Film de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 7/10.

Annotation :

Premier contact avec l'oeuvre de Greenaway, par l'intermédiaire d'une interview de Neil Hannon. (leader de The Divine Comedy, mon groupe fétiche)
Hannon y livre ses dix albums favoris, parmi lesquels se trouve la bande-originale de The Draughtsman's Contract.

Grande révélation : la bande-son est splendide même sans avoir vu le film. Une merveille de musique savante contemporaine et de minimalisme. Une grandiloquence mesurée et intelligente, qui touche parfois au sublime ("The Disposition of the Linen").

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Enfin vu.

Bien différent de ce que fera Greenaway par la suite, même si on retrouve les thèmes chers au réalisateur, en moins poussés. Moins fantaisiste au niveau de la mise en scène, le film vaut plus pour sa construction, ses dialogues et le message sous-jacent. Un peu moins intéressant que les autres, mais non moins important.
Comme quoi le thème de la puissance des femmes est bien présent depuis le départ.

Thèmes :

Représentation/Réalité
Peinture
Relations hommes/femmes
Sexe & Insatisfaction sexuelle

Le Ventre de l'architecte
7.3

Le Ventre de l'architecte (1987)

The Belly of an Architect

1 h 58 min. Sortie : 23 septembre 1987 (France). Drame

Film de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 7/10.

Annotation :

Malgré son caractère bien moins baroque que les films ci-dessus, The Belly of an Architect est du Greenaway pur jus. Et son picturalisme ne peut trouver de meilleur lieu que Rome, où chaque plan devient un prétexte pour utiliser les monuments de la ville éternelle dans la construction de son message.

On peut toujours critiquer Greenaway pour ses reproductions de tableaux célèbres, qui feraient de l'auteur un simple copiste et non un artiste à part entière. Mais ses films se présentent comme des tout différents de la somme de leurs références.

J'ai trouvé le Ventre de l'Architecte était le plus malsain des films de Greenaway, par la quête forcément vouée à l'échec du personnage principal contre la mort. Le film est bien plus réaliste que les autres et cette quête n'en est donc que plus angoissante.

J'appréhendais également au niveau de la musique : est-il possible de faire mieux que Nyman ? Tâche bien difficile, mais Wim Wertens s'en sort très honorablement.

Rien de bien marquant donc. Un Greenaway mineur ? Peut-être, il n'empêche que le film reste diablement intriguant.

Article passionnant pour s'introduire aux différents thèmes brassés dans l'oeuvre :
http://books.openedition.org/pur/728

Thèmes :

Peinture
Mort/Transmission (la reproduction étant le seul moyen de conjurer la mort)
Relations hommes/femmes
Sexe & insatisfaction sexuelle

Prospero's Books
6.9

Prospero's Books (1991)

2 h 06 min. Sortie : 2 octobre 1991 (France). Comédie dramatique

Film de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 6/10.

Annotation :

Avis mitigé sur ce tournant dans la carrière de Greenaway. Le projet est bien plus risqué que ses précédents films : une adaptation de "La Tempête" de Shakespeare, dans le style habituel baroque et maniéré du réalisateur.

C'était un pari. Et je suis moyennement convaincu, car Greenaway va innover par l'utilisation de nouvelles technologies, notamment par l'incrustation de vidéos. C'est original, mais cela casse la construction milimètrée de l'image. Moins élégante, la mise en scène devient plus clipesque et kitsch. Cela porte à sourire ou au froncement de sourcils, mais certainement pas à l'admiration que j'ai pu ressentir pour ses précédents films.

Les couleurs sont trop nombreuses et donnent à la composition un aspect boursouflé. Le mélange d'acteurs, de danseurs et de mimes transforment l'oeuvre en une performance artistique contemporaine, plutôt qu'un film. Ce qui est dommage à mon sens car il y a également des moments visuellement superbes, et le texte va à merveille avec l'ambiance du film : la Tempête est pour moi la pièce la plus baroque de Shakespeare, et je trouve qu'elle est clairement à part du reste de son oeuvre. Pourrais-je en dire pareil de Prospero's Books ? Nous verrons bien, mais à trop vouloir taper dans le mélange des genres, je trouve que Greenaway aliène son style purement cinématographique et pictural, pour tomber dans le fourre-tout artistique.

Tandis que ses précédents films étaient pour moi clairement structurés autour d'obsessions diverses, ici je n'ai pas bien vu ce que le film souhaitait aborder. Sans être clairement mauvais, il peine à me convaincre.

(Voir Michel Blanc dans un tel film, ça cela vaut son pesant d'or par contre ! Et il se débrouille bien mine de rien.)

8 femmes 1/2
6.1

8 femmes 1/2 (1999)

8 1/2 Women

2 h. Sortie : 25 août 1999 (France). Comédie dramatique

Film de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 7/10.

Annotation :

J'appréhendais quelque peu la suite de la filmographie de Greenaway, sachant que ses "classiques" étaient désormais visionnés. Trouvant "8 1/2 Women" par hasard dans un vide-grenier, celui-ci devint donc mon incursion suivante dans l'univers de l'anglais déviant.

Je crois que c'est le film de Greenaway le plus clair sur ses obsessions. Ici nous avons un père et un fils tentant de trouver dans le plaisir sexuel avec huit femmes (et demie) un moyen de conjurer la mort. Toutes les femmes représentent un archétype de la femme au cinéma. Preuve éclatante de l'altérité de la Femme, celle-ci peut être déclinée en autant de variétés sans qu'on puisse pour autant en déduire une construction à même d'expliquer ce qui fait l'essence de la Femme. Par contre elle nous renseigne grandement sur l'incapacité des hommes à saisir cette essence, ou à tenter de maîtriser leur jouissance.

C'est toujours la même chose donc.
Et c'est moins boursouflé au niveau de la composition de l'écran.

Et en vérité, c'est même tant mieux, car 8 1/2 Women fut une très bonne surprise. Le montage est excellent, et les dialogues sont incisifs et relevés. J'aime beaucoup le duo père/fils, très réussi à mon goût de par l'alternance entre la bizarrerie habituelle de Greenaway et sa sensibilité artistique, qui se manifeste ici plus au niveau de la clarté apparente de son propos et sa transposition sur l'image.

Thèmes :
Mort/Transmission
Relations hommes-femmes
Sexe & insatisfaction sexuelle

Windows
6.4

Windows (1975)

04 min.

Court-métrage de Peter Greenaway

Mellow-Yellow a mis 7/10.

Annotation :

Court-métrage centré sur les fenêtres, listant nombre d'accidents de défenestration, sur une partition au clavecin.
Comme un segment perdu de "The Falls", ou un préquel.

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