Petite anthologie d'histoire littéraire : Moyen Âge

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Il s'agit là du chef-d’œuvre de Rutebeuf.
L’œuvre raconte la révolte de Théophile qui, tombé dans le malheur, vend son âme au Diable pour obtenir la prospérité, avant d'être saisi de remords et de se tourner vers la Vierge.
Rutebeuf a su donner une certaine intensité dramatique au déchirement de son personnage. Tout en livrant ici un récit allégorique, il s'inspire également de sa propre existence : Rutebeuf ayant en effet connu un grand discrédit et une certaine pauvreté de son vivant.

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Dans ce mystère, Arnoul Gréban donne une dimension cosmique et tragique au drame de la Rédemption. Il compte 35 000 vers et met en scène 224 personnages. Partant du péché originel, il raconte ensuite les épisodes de la vie du Christ et se conclut sur les personnages allégoriques qui reviennent et tirent la moralité de la pièce.
Le mystère était un genre théâtral médiéval religieux illustrant des épisodes de la Bible, notamment la Passion du Christ et . Il s'agissait de grands spectacles, souvent donnés sur le parvis des églises, et rassemblant parfois des milliers de spectateur.

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Une vingtaine d'auteurs (essentiellement des clercs) se sont attaqués à l'élaboration de ce texte, il en existe donc autant de versions.
Il s'agit d'un texte satirique, dont l'origine est assez floue. Ses sources d'inspiration notables sont d'une part un roman en latin du début du 12ème siècle "Ysengrimus", et d'autre part les fables du grec Ésope. A l'instar de ces dernières, le texte met en scène des animaux anthropomorphisés qui servent à illustrer une dénonciation des travers de la société.

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Très lue en son temps, la poésie de C. de Pizan est aujourd'hui peu connue. L'auteure est toutefois encore une référence pour ses écrits moraux, historiques et didactiques.
La poésie de C. de Pizan est riche et variée, et parmi ses œuvres poétiques, on peut trouver les "Cent ballades d'Amant et de Dame" qui racontent une aventure amoureuse en alternant les voix de l'Amant et de la Dame dont la fin est ambiguë et dramatique (avec la suggestion de la mort de la Dame abandonnée).

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Comme beaucoup de textes médiévaux, il en existe plusieurs versions.
Son origine remonterait au début du 12ème siècle, et il s'agit de la plus ancienne "chanson de geste" connue (la chanson de geste est un des genres principaux du Moyen Âge, il s'agissait d'épopées en vers, d'inspiration historique, et qui faisaient souvent office d’œuvres de propagande - au sens où elles glorifiaient les seigneurs - destinée à une diffusion orale).

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Œuvre associée de la fin'amor (amour courtois), il s'agit d'un texte où le chevalier doit prouver sa valeur héroïque dans le cadre conjugal (ce qui rompt avec l'amour courtois classique, car il s'agit habituellement d'une histoire d'amour hors mariage).

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L'amour est impossible, dans cette œuvre, car Lancelot est au service de la reine Guenièvre, épouse du roi Arthur. Ce texte illustre très bien les caractéristiques de la fin'amor.

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On voit dans cette œuvre une évolution de l'amour courtois : outre le culte de la dame, les chevaliers s'adonnent aux valeurs chrétiennes de la piété et de la générosité en se mettant au service des faibles et des opprimés.

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Dans ce dernier roman, Chrétien de Troyes s'engage dans une voie mystique. Le jeune Perceval suit un parcours initiatique : exploration du monde, révélation de l'amour par Blanche-fleur et quête mystique du Graal. La nature du Graal est obscure, ce qui n'empêche pas cet artefact de connaître, au sein de la culture, une certaine postérité.

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Marie de France est la première femme écrivain dont on connaisse le nom dans la littérature française.
Les "lais" sont des petites narrations brèves racontant des histoires d'amour ou d'aventure. Toutes ces histoires prennent place en Bretagne (dont les légendes et les contes inspirent beaucoup les auteur de l'époque) et sont rédigées en vers.

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"Le Romand de la Rose" est un véritable code de l'amour courtois sous forme allégorique. Deux auteurs se sont attelés à la composition de ce récit :
- Guillaume de Lorris, qui début la composition en 1235 et qui signe le couronnement de la littérature courtoise.
- Jean de Meung, qui achève l’œuvre vers 1270 et qui confère au roman une part critique qui s'attaque aux mœurs de l'aristocratie, des religieux et remet en cause l'idéal chevaleresque.

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Dans cette légende bretonne, l'amour apparait comme une fatalité : un philtre, bu par erreur, condamne les deux jeunes gens à un amour éternel mais impossible. Contraints à l'errance, ils finissent par en mourir.
Plus tard, la célèbre poétesse Marie de France consacrera à cette légende l'un de ses lais : le "Lai du chèvrefeuille", où la plante est un symbole de l'union des amants.

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Ces "Chroniques" sont consacrées aux origines et à la 1ère moitié de la guerre de Cent Ans. Très curieux, Froissart livre ainsi un reflet précis du monde aristocratique. On remarque par ailleurs qu'il excelle dans la description de batailles.
Son écriture est également le témoin de son retournement politique : d'abord favorable à la cause de l'Angleterre, il finit par en devenir un farouche accusateur.

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Observateur des affrontements entre Louis XI (roi de France) et Charles le Téméraire, P. de Commynes décrit avec une précision incomparable les batailles dont il est témoin. Contrairement à Froissart (qui le précède dans la littérature historique), il ne s'embarrasse pas d'un souci stylistique ni d'aucune exagération. Une certaine lucidité transparait dans cette œuvre, qui reconnait tout autant les torts et les qualités des deux camps. A cette indépendance d'esprit s'ajoute la pertinence de son jugement.