Cover Pseudo-top 10 découvertes cinématographiques en 2016

Pseudo-top 10 découvertes cinématographiques en 2016

Comme l'année dernière, j'ai envie de me prêter à l'exercice concernant à mettre en avant quelques films que j'ai découverts l'année passée. Mais il ne s'agit non pas (plus) ici de répertorier les films que j'ai préférés mais plus ceux qui m'ont le plus marqué, bien souvent au-delà de la portée ...

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Liste de

10 films

créee il y a plus de 7 ans · modifiée il y a plus de 7 ans

Les Désaxés
7.3
1.

Les Désaxés (1961)

The Misfits

2 h 05 min. Sortie : 19 avril 1961 (France). Drame, Romance, Western

Film de John Huston

Lyusan l'a mis en envie.

Annotation :

Tout le monde a une perspective différente sur le cinéma. Evidemment, il n'y a pas non plus quinze mille trucs différents qu'on peut apprécier dans telle ou telle oeuvre, mais on est tous plus ou moins sensibles à chaque élément.
J'ai jamais été quelqu'un qui s'attachait (sauf exceptions) aux acteurs et la plupart du temps l'attachement des autres à une personnalité me paraît presque surnaturel, et donc jusqu'à il y a peu j'avais des réserves sur des films qui sont connus en premier lieu pour leur casting. ça ne me tentait jamais.
Typiquement, Marylin Monroe je n'avais rien vu avec elle, et je l'ai découverte d'abord avec Certains l'aiment chaud (comme beaucoup), puis ici avec les Désaxés. Au-delà de son charme ravageur, j'ai trouvé, ici spécialement, non seulement le film de Huston extrêmement beau mais aussi la performance de Marylin Monroe assez désarmante. J'aurais jamais cru avoir un jour envie de voir des films pour une actrice, et encore moins pour une actrice à ce point populaire (c'est mon côté hipster-hater, dirons certains), mais ce film m'a définitivement fait changer de perspective là-dessus. Voilà ça a l'air anodin mais j'm'en suis pas remis encore. En plus j'ai pas de chance je suis allé le voir avec des mecs qui n'aiment que Rester Vertical et rien d'autre. :/

Les Oiseaux
7.5
2.

Les Oiseaux (1963)

The Birds

1 h 59 min. Sortie : 6 septembre 1963 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Alfred Hitchcock

Lyusan a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pendant un bon moment et encore jusqu'à il y a peu, j'avais sincèrement l'impression que le cinéma de Hitchcock ne me plairait jamais vraiment. Là au moins une personne va me dire "quoi mais si tu aimes De Palma tu aimes Hitchock non ?", sauf que j'ai cru que les effets, que la mise en scène d'Hitchcock auraient toujours un peu trop vieilli pour que je les trouve vraiment efficaces. J'ai eu cette impression avec Psychose qui m'a quand même plu mais pas non plus emballé, et depuis, je me sentais un peu en froid avec Alfred (pas tordu, l'autre !). Autant dire que pour les Oiseaux j'avais même peur de pouvoir m'ennuyer. Et là BAM je crois qu'il y a une chance pour que ça reste mon Hitchcock préféré même si je regarde le reste. Ce film représente exactement ce qui manque au cinéma d'épouvante depuis un moment maintenant : de la tension, et attention, de la tension qui ne sonne pas faux. Ici pas d'effets sonores cheap, pas de musique gonflante, on en fait pas des tonnes. C'est glaçant, c'est palpable, c'est presque vraisemblable. J'ai encore des marques de bec sur la tête. Bravo Alfred.

Les documents interdits
7.8
3.

Les documents interdits (1989)

1 h 32 min. Sortie : 1989 (France). Expérimental

film de Jean-Teddy Filippe

Lyusan l'a mis en envie.

Annotation :

On pourra crier à l'imposture ou me lancer des "HERETIQUE" mais plus le temps passe mieux je supporte le fait de regarder un film en plusieurs fois, jusqu'à apprécier presque parfois le fait d'étaler, de délayer, un film sur deux, trois soirs. Ce qui peut ressembler à une torture parfois (comme de faire ça avec Somewhere) peut occasionnellement contribuer à l'immersion dans une certaine forme d'étrangeté. Ici mon appréciation des Documents interdits, au-delà du "film" lui-même, tient aussi beaucoup dans le fait de l'avoir regardé avec quelqu'un de vraiment cool et qui éprouve la même passion que moi pour le sous-genre souvent mitraillé qu'est le found footage. Ici, regarder les Documents interdits et leurs bizarreries filmées sans jamais le moindre effet "artificiel", avec une perspective à la lisière du naturalisme, tout en luttant contre le somnolement, donne sûrement encore plus de charme mystificateur à l'ensemble. Si la qualité est loin d'être égale entre les courts-métrages qui composent l'ensemble, il est étonnant de voir à quel point l'efficacité de quelques uns compense largement au niveau de l'impression globale, par moments à la limite du malaise. J'ai jamais envisagé d'un jour essayer de créer un film en found footage, mais si je devais conseiller à quelqu'un une référence des codes en la matière, ce serait bien ce film plutôt que le poussif Blair Witch. Merci à Karim Debbache (je crois) pour la découverte via Chroma (il me semble ?).

Fleurs d'équinoxe
7.6
4.

Fleurs d'équinoxe (1958)

Higanbana

1 h 58 min. Sortie : 7 février 1958 (Japon). Comédie dramatique

Film de Yasujirō Ozu

Lyusan a mis 8/10 et l'a mis en envie.

Annotation :

Là encore, ce n'est pas juste le film l'essentiel.
Pour faire court, Fleurs d'équinoxe m'a montré qu'un film pouvait être totalement aux antipodes de mes centres d'intérêt en cinéma mais rester un excellent moment à passer, même sans critique sociale, même sans concept plus ou moins novateur, même sans que cela me touche personnellement d'une façon ou d'une autre. Mais bon, c'est pas non plus à la portée de n'importe quel réalisateur de me retourner à ce point le cerveau jusqu'à faire taire ma pensée (ça fait du bien).

Bref, j'ai découvert Ozu. *o*

Point limite
8.4
5.

Point limite (1964)

Fail-Safe

1 h 52 min. Sortie : 25 février 1965 (France). Drame, Thriller

Film de Sidney Lumet

Lyusan a mis 10/10.

Annotation :

Je pourrais dire plein de trucs sur ce film (et j'ai essayé) mais c'est pas terrible quand je le fais. J'ai découvert Sidney Lumet, voilà, c'est tout. Tout est parfait. La dernière fois que j'avais pleuré aussi longtemps devant un film c'était devant l'autre cinglé de Malick. J'imagine que comme pour d'autres réalisateurs qui sont encensés sur senscritique et dont je n'avais jamais entendu parler avant, j'avais une appréhension, plus ou moins consciemment, de découvrir le cinéma de Lumet. J'ai eu ça avec Kurosawa aussi. J'ai eu tort. C'était idiot. On ne m'y reprendra plus. Fouettez-moi. Désabonnez-vous. #EvyNadler

Laurence Anyways
7.6
6.

Laurence Anyways (2012)

2 h 48 min. Sortie : 18 juillet 2012 (France). Drame, Romance

Film de Xavier Dolan

Lyusan a mis 10/10.

Annotation :

Pour poursuivre dans la série des "réalisateurs dont je me méfiais il y a encore un an plus ou moins consciemment", il est bien sûr pas possible pour moi de ne pas parler de Xavier Dolan.
Xavinou et moi (oui je le connais personnellement et on parle beaucoup sur twitter, ragez pas), c'est une histoire complexe : ça a pas super bien commencé, parfois ça a vraiment beaucoup (trop) déraillé, mais au milieu de tout ça, il a quand même gagné mon affection sincère et mon respect pour toujours. Je vois d'ici les détracteurs québecophobes me dire que j'en fais trop, mais voilà... Laurence Anyways est sûrement non seulement un des films qui m'ont le plus marqués de 2016, mais aussi celui dont j'ai le plus gonflé la note tout à fait volontairement, ce que je n'hésiterais pas à refaire un jour si comme je le pense je l'apprécie encore davantage au revisionnage.
Pourquoi ?" penserez-vous sans doute, vous les Dolanphobes enragés. Eh bien parce que c'est certainement à ma connaissance le film qui traite de la façon la plus humaine du thème de la transexualité. Je craignais à la base un film "misérabiliste", peut-être même manichéen, trop radical, maladroit, partial... Il n'en est rien. Les personnages sont merveilleux, Melvil Poupaud est parfait, et l'angle choisi, le temps pris par Dolan pour développer la relation, pour développer les relations autour (avec sa mère notamment) sont pertinents. Alors certes dans le dernier tiers il y a sûrement quelques longueurs mais il y a quelques scènes qui tendent, pour moi, sans exagération, à la perfection à tous les niveaux, que cela soit de la mise en scène ou du jeu, Suzanne Clément est tout le temps incroyable tant elle sonne juste (plus j'y pense plus je me dis c'est vraiment elle la meilleure actrice chez Dolan). Et c'est pas possible, avec autant de justesse, de pas pouvoir faire preuve d'empathie et donc de compréhension pour les personnages. Je vais passer pour un gros transphobe mais tant pis, je le dis : ce film a changé ma vision de la transexualité, m'a poussé à m'intéresser un minimum au sujet qui est à la base bien éloigné de mes préoccupations. Ma perspective de la sexualité en général elle non plus n'est pas totalement restée indemne. Alors voilà je gonfle la note parce qu'il n'y a rien qui puisse transcrire de toutes façons l'importance de l'impact que ce film a eu sur moi. Voilà pourquoi je ne jetterais jamais de pierres à Dolan. Parfois sur ses films mais pas sur sa tête à lui. Merci Xavier. Putain.

Wanda
6.8
7.

Wanda (1970)

1 h 42 min. Sortie : 5 février 1975 (France). Drame, Thriller, Road movie

Film de Barbara Loden

Lyusan a mis 10/10.

Annotation :

Sûrement le film de cette liste dont il est le plus difficile de parler.
Je comprends très bien que Wanda ne puisse pas faire l'unanimité, que tout le monde ne puisse pas l'apprécier ou même qu'on s'y ennuie. Cette année comme mes camarades de cinéma le savent on a eu pas mal de films centrés sur les états-unis, que ça soit à travers des portraits de générations à la dérive, vivant dans des conditions misérables et sans trop d'avenir, ou alors des road movies qui prennent place pour la grande majorité dans le paysage américain.
Ici Wanda représente pour moi une sorte d'amalgame parfait des deux, deux genres qui m'intéressent énormément. Wanda est donc un peu opposé à tout ce qui précède dans cette liste, un film dont j'aurais pu attendre beaucoup. Méconnu cependant et clivant, le film n'avait pas de quoi susciter d'attentes particulières, et je me suis retrouvé devant un personnage qui est certainement un en lesquels je me suis le plus retrouvé de toute ma vie de mec qui regarde des films. Wanda est errante, Wanda est bavarde, Wanda est presque gloutonne, Wanda est négligée, Wanda est sans le sou, Wanda est en perte de repères, Wanda est en quête. De quoi ? J'en sais rien. Avoir l'impression d'être soi-même mis en abyme dans un film à l'image un peu moche, un peu crade, plutôt taiseux, remplis d'humains et dépourvu de personnages, en tout cas, ça fait bizarre. C'est sûr c'est pas aussi sympathique comme atmosphère que les oiseaux qui chantent dans The Assassin, mais ça a le mérite de donner à penser. Accessoirement, le film m'a indirectement fait découvrir Elia Kazan. Je pose ça là, ça servira peut-être plus tard.

Macadam Cowboy
7.6
8.

Macadam Cowboy (1969)

Midnight Cowboy

1 h 53 min. Sortie : 15 octobre 1969 (France). Drame

Film de John Schlesinger

Lyusan a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

C'est là où je vais plus rien avoir à dire parce que je vois plein de liens avec ce que j'ai déjà dit de Wanda, les thématiques se rejoignent et tout. Sauf qu'en plus il y a une BO géniale à laquelle j'arrête pas de penser et que le film est magnifique visuellement. Bref, plus je pense à ce film plus je le trouve beau et touchant, alors que là encore, ça ne paie pas nécessairement de mine.
Voilà. J'aurais sûrement pu mettre autre chose à la place, comme Pierrot le fou pour parler de Godard, mais c'est comme ça. :)

L'Heure du loup
7.6
9.

L'Heure du loup (1968)

Vargtimmen

1 h 29 min. Sortie : 15 mai 1968 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Ingmar Bergman

Lyusan a mis 10/10.

Annotation :

Ici encore je vais pouvoir afficher ma frustration à m'embêter arbitrairement à avoir choisi 10 films, parce que ce que je pense de l'Heure du loup s'approche beaucoup de ce que je pourrais dire sur le Carnaval des âmes, dans une mesure différente.
Je doute fortement d'aimer davantage un autre film de Bergman à l'avenir, tant l'Heure du Loup m'a comblé cinématographiquement parlant. Oui bon en même temps je l'ai mis dans mon top 10 donc c'est pas totalement inattendu.
Mais voilà. La mise en scène est pour moi parfaite, plus subtile que dans Persona, l'atmosphère est anxiogène, mystifiante, alors qu'elle repose sur peu de choses en définitive. Gummo ressemble à un film que j'aurais fait moi-même parce que je pense que Korine et moi avons le même genre de folie, de névrose - L'Heure du loup ressemble à un film que j'aimerais pouvoir faire mais dont je serais à tout jamais incapable tant il me semble maîtrisé à la perfection à la fois dans son effet et dans sa construction, dans son écriture...
Je ne peux pas dire mieux. Je pourrais regarder ce film chaque nuit et l'apprécier toujours autant. Je ne le fais pas simplement parce que ça me rendrait fou.

L'Arrangement
7.5
10.

L'Arrangement (1969)

The Arrangement

2 h 05 min. Sortie : 20 mai 1970 (France). Drame, Romance

Film de Elia Kazan

Lyusan a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

J'ose à peine en parler encore, parce que je ne connais pas Elia Kazan depuis longtemps, et même en ayant appris des choses sur le film avant de l'avoir vu et après l'avoir vu (merci aux éclaireurs qui se reconnaîtront dans cette vague mention) j'ai l'impression que ce film m'échappe encore totalement, qu'il y a sorte de richesse inépuisable dans son écriture surtout, et dans le reste.
C'est la première fois que je ressens ça vis-à-vis d'un film, le sentiment de ne pas être en mesure encore de pouvoir l'apprécier pleinement tout en devinant à quel point il est possible que je m'y retrouve plus tard. J'ai ressenti ça aussi pour "Huit et demi", mais moins. En plus je ne pouvais pas mieux tomber niveau thématiques (existencielles), comme porte d'entrée dans la filmographie de Kazan. Voilà, et sinon je recommande ce film à tous ceux qui aiment se servir du cinéma comme d'un support intellectuel dans une quelconque mesure (je ne considère pas ça comme une façon spécialement appropriée de concevoir le cinéma, c'est juste la mienne la plupart du temps).

Lyusan

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