Réputation injustifiée.

Annotation :

Qui dit Rambo, dit soldat décérébré à la solde de l'impérialisme yankee et du capitalisme. Oui mais non. Cette description est effectivement valable pour les opus 2 et 3, typiques des 80's reaganiennes. Le premier volet est au contraire une critique sévère envers le gouvernement américain de l'époque qui envoyait des hommes se faire tuer pour ensuite laisser les vétérans dans la mouise, ne supportant pas de regarder sa défaite en face.

Annotation :

Quand on pense à Rocky Balboa, nous avons immédiatement à l'esprit cette image de winner imbattable, de réussite purement américaine, avec combats violents et prévisibles et musique 80's super forte. Oui mais non. Cette approche est valable pour les opus 3 et 4, ode aux muscles et à l'amitié virile tout autant que démonstration de la supériorité américaine en ce qui concerne le 4. Les deux premiers volets sont au contraire ancrés dans leur époque (les 70's), et nous montrent un Rocky paumé et limité intellectuellement mais attachant, évoluant dans le ghetto et dont la vraie passion reste cette fille également paumée du nom de Adrienne. Les derniers films reviendront d'ailleurs à cette simplicité.

Annotation :

Etrangement, le premier film de la saga se paie une réputation de film sanglant. Oui mais non. Car si vous avez vu le film, vous saurez comme moi qu'il ne contient que très très peu d'effusion sanguine. Et c'est peut-être là le génie de Tobe Hopper, nous persuader d'avoir vu quelque chose qui n'existe pas par le biais d'une ambiance lourde et d'une mise en scène manipulatrice. (Voir également le Rosemary's baby de Polanski dont on ne voit jamais le bébé alors que tout le monde dit l'avoir vu)

Annotation :

Peut-être la faute à la série qui suivit, mais le Fame originel est souvent considéré comme une comédie musicale. Oui mais non. Certes, le film contient quelques morceaux musicaux, séquences qui sont d'ailleurs restées dans la mémoire collective, au détriment du reste du film. Car Fame n'a rien de drôle et est au contraire extrêmement lucide sur ce qu'il raconte, à savoir le chemin semé d'embûche d'apprentis-artistes. Nous sommes ici loin de Grease ou de Dirty Dancing. (Voir aussi La fièvre du samedi soir, qui est tout sauf une gourmandise disco mais bien un regard désenchanté sur la jeunesse de l'époque)

Annotation :

Un titre qui en dit long et un Bronson s'enfermant dans son rôle de vigilante prônant la loi du talion. Oui mais non. Si cela est sûrement vrai pour les suites, ce premier volet montre au contraire un monsieur tout le monde sombrant petit à petit dans la psychose et n'ayant rien d'un terminator, vomissant son petit déjeuner dès qu'il sort son flingue. Une mise en garde contre une justice expéditive qui sera par la suite complètement détournée.

Annotation :

Un peu d'actualité, tiens. Icone de contre-culture un peu laissée de côté ces trente dernières années, Max Rockatansky est immédiatement associé à un univers post-apocalyptique avec des punks SM faisant vroum vroum dans l'outback. Oui mais non. Enfin, pas tout à fait. Car le premier volet n'a finalement rien à voir avec tout ça. Le délire post-apo ne viendra que plus tard au cours d'une suite poussant l'idée de base dans ses derniers retranchements et explosant le concept de suite. Pour l'heure, même si le monde est au bord du gouffre et que le cuir est déjà tendance chez la flicaille, Mad Max reste avant tout un film de vengeance.