Cover Rétrospective : Michael Mann

Rétrospective : Michael Mann

Michael Mann est très clairement un des cinéastes actuels les plus passionnants, qui a su mêler habilement blockbuster et film d'auteur. Dans une époque où Christopher Nolan est adulé par quasiment tous alors qu'il n'est que le fruit du cinéma de Mann, lui est véritablement un des rares à faire des ...

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13 films

créee il y a environ 9 ans · modifiée il y a environ 9 ans

Comme un homme libre
7

Comme un homme libre (1979)

The Jericho Mile

1 h 37 min. Sortie : 6 mai 1981 (France). Drame, Sport

Téléfilm de Michael Mann

Flaw 70 a mis 6/10.

Annotation :

Après un premier scénario malmené pour le cinéma dont il sera évincé et la création d'une série télé, Michael Mann se lance dans sa première réalisation avec The Jericho Mile. Il en est également le co-scénariste et on peut donc voir ses premières thématiques et obsessions émerger. On constate tout d'abord ce soucis du détail absolu chez le cinéaste avec la reconstitution minutieuse de l'univers carcéral ( des vrais détenus jouent même dans le film ) ainsi que la naissance du héros mannien. Car Mann est fasciné par les tourments des hommes à tel point qu'il s'impose comme un cinéaste de la masculinité créant par la même occasion un type de héros particulier. Caractérisé par un homme déterminé souvent en conflit avec un rapport particulier à la dualité ( Mann aimant les figures dualistes ), jamais manichéen et toujours ambigu qui se dresse contre le système se plaçant en outsider épris de liberté et d'amour même si ce dernier est souvent contrarié. Ici on tombe totalement dans ce style de personnage qui court pour faire tomber les barrières à la fois physiques et mentales, pour se dresser contre un système oppressant et pour se libérer de sa condition.
Le personnage sera d'ailleurs la vraie réussite du film apportant humanité et empathie mais le récit sera au final assez classique et parfois cliché gardant avant tous un format télévisuel qui limite Mann dans sa démarche artistique, d'un point de vue visuel, malgré les prémisses du talent de Mann avec un sens du cadrage précis et maîtrisé et une gestion de la musique impeccable, on reste dans du classique voire même du bas de gamme. Les réalisations télévisuelles sont souvent assez pauvre comme ici avec des transitions mal senti en fondu au noir. De plus le casting est plutôt bon mais certains acteurs ont tendance à surjouer rompant un peu l'authenticité de l'ensemble.
Néanmoins c'est un premier essai convaincant de la part de Mann, on commence à voir le talent en devenir avec le début de son style notamment cette mélancolie très prononcée mais il est ici beaucoup trop restreint dans sa vision pour véritablement offrir un film à sa hauteur.

Le Solitaire
7.4

Le Solitaire (1981)

Thief

1 h 58 min. Sortie : 20 mai 1981 (France). Action, Policier, Drame

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Avec son deuxième film, Mann s'attaque pour la première fois à son genre de prédilection, le polar. Et ici on se confronte donc pour la première fois au style mannien à l'état brut. Le héros, obsessionnel et déterminé à se construire un idéal de vie va devoir se confronter à un système auquel on ne peut dire non, allant juste qu'à tout faire voler en éclats, se plaçant en outsider. On retrouve aussi la maniaquerie de Mann pour les détails avec les cambriolages restitués à la perfection grâce à un travail de recherche assez impressionnant. Ensuite on a affaire à la première romance dans un film de Mann, une romance qui sera la prémisse de toute les autres, ici elle est traité avec pudeur et intimité à tel point qu'elle en devient incroyablement authentique notamment au détour d'une scène où le couple fait le point sur leurs vies contrariées.
Sinon la trame scénaristique est relativement classique comme souvent chez Mann mais il arrive à la transcender grâce à la force de ses thématiques, son héros à part et la mélancolie qui imprègne son histoire à travers la quête de liberté et d'amour. Néanmoins ici quelques clichés persistent et le final est un brin didactique. Par contre Mann impose une belle fulgurance stylistique grâce à une mise en scène vibrante préférant la montée en puissance dramatique aux séquences chocs pour finir dans un gunfight maîtrisé et découpé à la perfection, Mann prouvant dès lors qu'il est un maître dans ce genre de scènes mais aussi un maître pour filmer la nuit. Avec une gestion de la musique parfaite ( excellent score de Tangerine Dream ) et un sens du cadrage précis, Mann offre quelques belles envolées contemplatives lors des virées nocturnes.
De plus le casting est très bon avec James Caan dans son meilleur rôle mais néanmoins l'influence télévisuelle marque encore le style de Mann à tel point que le montage est encore un peu hésitant et que certaines scènes sont un peu trop téléphonées mais rien de vraiment grave devant ce coup d'essai qui se transforme en coup de maître par la grâce de son cinéaste. Thief est donc un bon film de Mann et pose les jalons de son cinéma.

La Forteresse noire
5.6

La Forteresse noire (1983)

The Keep

1 h 36 min. Sortie : 2 mai 1984 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce troisième film est assurément l'oeuvre la plus singulière, la plus ambitieuse et la plus dense de Mann. Malheureusement c'est aussi son film le plus maltraité par des producteurs qui ont coupé son film de presque 2h de métrage enlevant une grosse partie de l'essence du film. Durant le visionnage on sent néanmoins le potentiel du film, de ce qu'il aurait pu être, probablement même un des chefs d'oeuvre de Mann. Néanmoins ici on a affaire à un squelette de film plus qu'à un véritable film, les nombreuses coupes créant énormément de trous dans le scénario et faisant que les personnages soit sous-exploités.
Ici la trame scénaristique est simple et universelle, l'habituelle lutte du bien contre le mal mais néanmoins cela n'est pas traité de manière manichéen bien au contraire d'ailleurs ici le héros mannien sera une figure allemande en pleine Seconde Guerre Mondiale. Un personnage déterminé à assuré la sécurité de ses hommes, un homme en conflit avec lui-même prenant conscience de l'aspect ridicule de cette guerre et de l'antisémitisme du nazisme allant même jusqu'à se dresser contre le système qu'il a contribuer à ériger.
Le film s'impose donc comme une réflexion philosophique sur le mal, comme un film historique et un conte surnaturel. En somme un film incroyablement dense qui touche à tout les sujets même à la romance traité avec onirisme même si les coupes l'handicap grandement et le film s'impose comme une guerre d'idée, entre le professeur juif et le SS et entre l'ange et le démon. On trouve cette dualité chère à Mann avec des personnages similaires mais aux idéaux différents qui vont s'affronter, se jauger et même fusionner. On est dans un film purement mystique grâce à la mise en scène de Mann hypnotique et dérangeantes avec des fulgurances visuelles somptueuses permis par une magnifique photographie et une BO de Tangerine Dream sensationnelle. De plus le casting est très charismatique malgré que certains cèdent au surjeu.
The Keep est donc un film malade et qui paye le prix de sa maltraitance. Incomplet, bizarre et parfois kitsch, il manque des scènes cruciales pour pleinement l'apprécier. Mais ne serait-ce qu'avec ça le film est convaincant et on reste rêveur à l'idée de cette version complète qui doit sans aucun doute être un des films les plus fascinants du cinéma. The Keep est donc probablement un chef d'oeuvre, dommage qu'on ne puissent jamais l'apprécier dans son intégralité.

Le Sixième Sens
7.1

Le Sixième Sens (1986)

Manhunter

1 h 59 min. Sortie : 22 avril 1987 (France). Thriller, Policier

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 8/10.

Annotation :

Pour son quatrième film, on voit l'évolution du style de Mann qui part de son film précédent pour creuser les bases du suivant. Ici on continue l'exploration de l'origine du mal, de sa réflexion. Pour ce faire le cinéaste adapte le roman Dragon Rouge de Thomas Harris et offre par la même occasion la première adaptation des aventures d'Hannibal Lecter ainsi que la meilleure faite sur grand écran ( pour info la série Hannibal de Bryan Fuller est meilleure que tout les adaptations faite sur le personnage et doit beaucoup au film de Mann ), car le film est bien plus personnel et passionnant que le film de Demme. Ici le héros comme le méchant sont des purs personnages mannien, des outsiders loin de tout manichéisme qui vont se livrer une lutte macabre. Les deux ne sont pour autant pas différent mais on juste une vision différente des choses et Mann livre une étude de caractère assez fascinante et touchante étant pleine de compassion et d'humanité. On retrouve aussi ses romances oniriques qui marque des pauses dans le film, des amours contrariés et ailleurs qui fascine le cinéaste, les personnages étant avant tout en quête d'amour.
Le récit est ainsi assez passionnant prenant parfois quelques libertés avec le matériau d'origine mais le jeu de manipulation qui s'y joue et toujours aussi passionnant faisant un joli chassé-croisé entre les personnages. Chaque personnage étant ici incarné à la perfection avec en tête le trio Petersen-Noonan-Cox.
Ensuite pour la mise en scène Mann continue ses expérimentations visuelles avec notamment l'intro très contemplative et les scènes de reconstitution de crime assez ludiques et habilement filmées. D'ailleurs Mann s'impose clairement comme un cinéaste de la nuit avec des passages proche du métaphysique. Dommage que des erreurs de montages viennent entachés tout ça et que le final soit un peu trop grandiloquent et what the fuckesque étant aussi un des gunfight les moins inspirés de Mann. Néanmoins le cadrage et la gestion du son est encore une fois habile et Mann offre une réflexion intéressante sur le regard et l'image qui pousse au jugement et l'oppression s'élevant donc contre cet aspect du système. Manhunter est donc un très bon film où Mann se réapproprie le travail d'un autre de façon habile pour en faire une oeuvre très personnelle.

L. A. Takedown
5.8

L. A. Takedown (1989)

1 h 32 min. Sortie : 27 août 1989 (États-Unis). Drame, Action, Thriller

Téléfilm de Michael Mann

Flaw 70 a mis 5/10.

Annotation :

Pour son cinquième film, Mann retourne au format télévisé et signe ce qui est les prémisses de Heat. Les deux films partage le même scénario, c'est d'ailleurs la seule chose que les films partage car il y a un fossé entre ce L.A. Takedown et Heat. Devant sacrifier une bonne partie de son scénario pour les besoins de la télévision Mann signe plutôt une version longue d'un épisode de Miami Vice plus qu'autre chose. Le scénario est bon, les personnages intéressants et dans la lignée de ceux de Mann mais voilà mis à part ça quasiment rien ne fonctionne. Les acteurs sont assez moyens et manque cruellement de charisme et la mise en scène est relativement plate et pauvre visuellement. Le format télé entache violement le film, les gunfights ( les plus faibles de Mann ) sont mous et le montage est catastrophique.
Néanmoins les bases sont là et le film est paradoxalement passionnant à regarder surtout lorsque l'on connait Heat. Et si le film fonctionne donc à un certain degré, ça reste moyen, ça ne va pas bien loin mais ça divertit et un charme opère grâce à ce charme kitsch des années 80.

Le Dernier des Mohicans
7

Le Dernier des Mohicans (1992)

The Last of the Mohicans

1 h 52 min. Sortie : 26 août 1992. Action, Aventure, Romance

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour son sixième film, Mann laisse de côté ses expérimentations visuelles pour faire un film plus "traditionnel", son style n'avait pas vraiment attiré foule à l'époque. Mais pourtant ce film est à 100% un film mannien, ce qui prouve le génie de l'homme qui à l'air de livrer un film impersonnel pour attirer les foules alors qu'il consolide son style et qu'il offre un film parfaitement dans ses obsessions. Il livre pour la première fois un blockbuster intelligent pourvu de thématiques d'auteurs, et à l'époque c'était très rare. Ici il nous conte la naissance d'un pays à travers l'héritage de ses peuples disparus, le héros est ici placé en outsider, un homme qui s'élève contre le totalitarisme de le couronne pour suivre sa propre voix. Il brode aussi avec habilité une histoire d'amour touchante et habilement traité, la liant même au destin d'une nation. On retrouve ce souffle lyrique et romanesque cher à Mann qui atteint ici son paroxysme, Mann signant une de ses plus belles quêtes de liberté et d'amour, cette période de l'histoire cristallisant à merveille les thématiques de Mann.
C'est là qu'on voit toute la cohérence des choix du cinéaste et de son oeuvre qui en plus offre une reconstitution historique assez hallucinante avec un sens du détail hors pair. La mise en scène très contemplative et aérienne instaure encore un peu plus ce que sera le style de Mann même si ici nous n'avons pas ses obsessions nocturnes mais le propos du film est relativement noir. D'ailleurs il offre de beaux morceaux de bravoures avec notamment cette course poursuite finale qui signe le baroud d'honneur de l’héroïsme des personnages de Mann. Car ce final, même si un peu facile dans son exécution, marque le dernier,et aussi le plus beau, moment héroïque chez un personnage de Mann. Car avant ça chaque personnage de Mann avait une part d’héroïsme en eux mais après ce film, Mann se concentrera plus sur les anti-héros, l'évolution naturelle vu le propos et le ton de ce film qui marque un tournant décisif dans la filmographie de Mann étant très clairement une de ses œuvres majeures.
De plus la BO est excellente et parfaitement utilisée tandis que le casting est grandiose avec Daniel Day-Lewis charismatique et juste ainsi que Madeleine Stowe dans son meilleur rôle. En clair un très bon film et assurément une oeuvre culte.

Heat
7.8

Heat (1995)

2 h 50 min. Sortie : 21 février 1996 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 9/10.

Annotation :

Premier sommet de l'oeuvre de Mann, Heat est le remake d'un autre film du cinéaste, L.A. Takedown. Mann ne se réinvente pas ici, il éclot. Que ce soit ses thématiques, ses expérimentations visuelles, ses obsessions et etc, ici tout culmine pour atteindre leurs apothéoses. Dualités de deux visions du monde, guerre d'idéaux, et surtout affrontement de deux hommes guidés par leurs obsessions, les personnages sont typiquement mannien, des outsiders incapable de se plier aux lois de la société, s'érigeant sans cesse contre le système, chacun à sa manière. Etant deux personnages condamnés à être seuls, leurs histoires d'amours étant contrariées, ailleurs, inaccessible... Ici l'histoire "d'amour" ce fera entre ces deux hommes identiques et pourtant si différents qui se comprennent mieux que quiconque allant même à ne faire plus qu'un lors d'un très beau final.
Pourtant le récit est très classique dans le fond mais il est transcendé par le style de Mann qui offre une réflexion sur le prix de la liberté, de l'amour et donc de la vie. Néanmoins l'ensemble n'évitera pas quelques longueurs avec certaines sous-intrigues plus dispensable même si elles servent le propos du film. Sinon le casting est excellent avec Robert De Niro dans un de ses meilleurs rôles face au charismatique Al Pacino qui surjoue un peu trop ici.
Sinon la mise en scène est traversé par ce souffle mélancolique propre à Mann qui naît de la contemplation. Ici elle est d'ailleurs très aérienne annonçant les ambiances nocturnes et urbaines des prochains films de Mann. Mais la mise en scène est aussi très nerveuse plongeant le film sous une tension constante qui va éclater dans un affrontement en plein centre-ville. Une des scènes les plus grandioses du cinéma où Mann signe son plus impressionnant gunfight, son plus long aussi qui est d'une maîtrise absolu. Une oeuvre culte et un grand film qui a marqué toute une génération de cinéastes et de cinéphiles dont Christopher Nolan qui doit beaucoup au style de Mann.

Révélations
7.5

Révélations (1999)

The Insider

2 h 37 min. Sortie : 15 mars 2000 (France). Biopic, Drame, Thriller

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Avec The Insider, Mann opère lentement mais surement un changement de style visuel, oubliant l'esthétisme de ses précédents films pour un rendu plus brut. Ici la mise en scène sera excellente, se mettant au service des émotions de ses personnages basculant parfois dans l'onirisme au détour d'une très belle scène où un des personnages fait le point sur ce qu'il a perdu. On retrouve cette approche contemplative et mélancolique de la solitude avec ses personnages isolés qui s'élève contre un système corrompu qui ne pense qu'au profit et non à l'humain. Ici c'est l'argent contre la santé et le film s’opère véritablement dans le style de Mann, comme si ce fait divers était destiné pour être mis en scène par lui. De destiné il en sera en plus question dans le film, de fatalité je dirais même, Mann signant véritablement une oeuvre immense et ambitieuse qui est bien supérieur à Heat qui est déjà un grand film. Ici le rapport à l'amour, même si présent, est atténué pour offrir une quête de vérité et de liberté basé sur l'obsession d'un homme.
Un grand film qui est magistralement interprétés par tout ses acteurs, le casting étant assez impressionnant avec en tête le formidable duo que forme Pacino, ici plus dans la retenue donc plus juste, et Russell Crowe dans un travail de composition assez impressionnant. Avec une mise en scène précise ( toujours ses cadrages parfaits ) et une histoire passionnante, on tient une magnifique leçon de cinéma.

Ali
6.7

Ali (2001)

2 h 37 min. Sortie : 27 février 2002 (France). Biopic, Drame, Sport

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Après le fait divers, Mann s'attaque au biopic de manière originale et personnelle, faisant de Ali un personnage romanesque purement mannien. Cela peut déstabiliser mais le film se montre relativement opaque pour ceux qui n'ont que peu de connaissance sur la légende qu'est Ali mais les fans peuvent être perturbés par le portrait fait du personnage. Ici on s'intéresse d'avantage à l'homme qu'à la légende, un homme qui se place en marge du système, qui vit un amour contrarié, qui est en quête de liberté. On est en pleins dans les obsessions de Mann qui ici se laisse aller au contemplatif et à l'introspection mais c'est ça qui handicap légèrement le film qui souffre parfois de quelques longueurs et dont les scènes de boxes manque de force. C'est assez dommage que ce qui est le moins réussi dans le film c'est ce qui à fait la gloire du personnage ici ce qui sera le sommet du film c'est la séquence de jogging en Afrique.
La mise en scène de Mann replonge totalement dans les expérimentations visuelles avec un mélange entre pellicules et HD qui donne un aspect particulier au film, un aspect lyrique. De plus la précision du cadrage est toujours présente et Mann signe une des meilleurs scènes d'expositions de l'histoire du cinéma, avec ce montage de différents moments de la vie d'Ali pour ouvrir le film, qui pose tout les enjeux du film en quelques minutes. Une séquence exemplaire pour un film qui parlera avant tous de la libération d'un peuple trop longtemps opprimé et s'impose comme un film politique sur la tolérance et l'acceptation.
Ali est donc vraiment un bon film, habité par un excellent casting dont un Will Smith phénoménal, mais le film est un peu trop froid et opaque pour pleinement convaincre mais il contient de magnifiques séquences de cinéma.

Collatéral
7.2

Collatéral (2004)

Collateral

2 h. Sortie : 29 septembre 2004 (France). Thriller, Drame, Policier

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 10/10.

Annotation :

Seul film non scénarisé par Mann de toute sa filmographie mais pourtant le film est purement dans ses obsessions. C'est ici une guerre d'idées mené par deux faces d'une même pièce pourtant séparé par une barrière, celle de la vie. Vincent et Max sont pareilles, des professionnels, droits et ordonnés et qui plus est compétent dans leurs jobs. Ils sont aussi tout les deux seuls et se trouve même à ne plus avoir qu'eux mêmes, ils se comprennent, se respectent mais ils sont en conflits chacun ayant une vision différente de la vie. L'un préfère agir tandis que l'autre reste inactif et chacun évoluera au contact de l'autre, l'un s'humanisera et l'autre se révoltera. On retrouve donc cette révolte contre le système, cette dualité et cette rencontre romantique onirique qui marque une parenthèse dans le récit, ses choses propres au style du cinéaste.
Le récit est classique mais tentaculaire dans sa manière de faire s'affronter l'infiniment petit et l'infiniment grand à travers une société déshumanisé qui se désintéresse de la vie de tout à chacun. Pour la première fois Mann utilise le symbolique et la métaphore à travers le récit mais aussi à travers la mise en scène.
Premier film entièrement numérique de Mann, qui est un des rares à maîtrisés aussi bien le numérique, l'imagerie du film étant magnifique, il composera des plans aériens pour symbolisé la masse, la perdition et la solitude pour ensuite se concentrer sur des huit clos au sein du taxi pour symboliser la rapprochement des deux hommes. Mann magnifie ici son style urbain et nocturne pour faire une réflexion sur le mal du siècle, la solitude. La mise en scène chirurgical, la précision du cadrage et la gestion de la musique offre de belles envolées contemplatives et métaphysique ( la scène du coyote, la partie de cache-cache dans les bureaux ) ainsi que des scènes d'actions dantesques ( la scène de la boite de nuit et l'affrontement final ).
Néanmoins la trame est parfois trop prévisble ou simpliste mais elle peut compter sur des acteurs au sommet dont Tom Cruise dans son meilleur rôle. Collateral est donc un bijou du film noir.

Miami Vice - Deux flics à Miami
5.8

Miami Vice - Deux flics à Miami (2006)

Miami Vice

2 h 14 min. Sortie : 16 août 2006 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Miami Vice est le film le plus romantique, le plus hypnotique, le plus abouti et le plus personnel de Mann, tout simplement son chef d'oeuvre. On retrouve cette dualité des personnages mais ici traité sous la forme du binôme avec un duo aussi différent que complémentaire mais plus que d'explorer cela, Mann à déjà quasiment tout dis sur la dualité, il s'intéressera aux réseaux et à la romance. Mann à une fascination pour les réseaux qui atteint sa maturation avec ce film, dans The Insider il s'intéressait aux réseaux d'informations, on retrouvait cela avec Heat et Collateral à travers les indics, qui sont d'ailleurs aussi traité ainsi. Ensuite dans Collateral il s'intéressait aussi aux flux de circulations, les réseaux de la ville et maintenant il plonge dans les réseaux qui l'on fasciné durant tout ses polars, les réseaux criminels. Et cette plongée dans la criminalité est d'un authenticité imparable. Le film est très complexe et très travaillé dans ses enjeux pour correspondre le plus que possible à la réalité. Ensuite au milieu de tout ça on à l'histoire d'amour la plus pure et la plus bouleversante que Mann ait jamais compté. Le récit ce faisant par ça plus onirique que jamais avec une belle parenthèse lors de la séquence à Cuba, une séquence à fleur de peau purement magnifique.
Le film est aussi un peu autiste ce qui fait qu'il à été difficilement accepté en raison de son faux rythme et de ses plages contemplatives et soudaines plongeant dans une mélancolie bouleversante. Et ici le film peut perturber car ce n'est pas une histoire de réussite mais une réflexion sur l'échec, les regrets et le temps qui passe. On est loin de la série des années 80 mais pourtant le film en reprend les principaux éléments avec ses longues séquences musicales et c'est esthétisation révolutionnaire, du moins pour l'époque.
Car ici Mann pousse plus loin ses travaux sur le numérique donnant un aspect visuel unique au film comme il l'avait fait pour la série à l'époque. La mise en scène est la plus abouti de Mann, contemplative, aérienne, onirique, magnifiquement cadrée, enchaînant les passages nerveux et instantanément culte ( la scène du hors-bord, la poursuite sur l'autoroute et la scène de sauvetage ) avec en prime un de ses gunfight les plus accompli. Le casting est très bon avec Farrell dans son meilleur rôle et Gong Li est saisissante. Donc c'est une oeuvre culte, magnifique, hypnotique et fascinante. Un vrai chef d'oeuvre que j'ai plaisir à revoir encore et encore.

Public Enemies
6

Public Enemies (2009)

2 h 20 min. Sortie : 8 juillet 2009 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 7/10.

Annotation :

Mann continue son exploration de la HD mais après avoir atteint le paroxysme avec Miami Vice il ne pouvait que retomber et offrir une oeuvre décevante. Visuellement le film reste néanmoins grandiose et au-dessus du lot par rapport aux autres films, Mann restant un grand esthète mais ici il est plus dans la redite. Le film est plus froid, les plans et mouvements de caméras sont moins inventifs reprenant beaucoup de choses déjà faite avec Miami Vice. Ici la contemplation est moins maîtrisé plus discrète, le film se fait plus traditionnel, la romance n'a pas la grâce ni la force des précédentes de Mann mais le film à quand même de grand moments à offrir comme l'assaut sur la planque de Dillinger qui est le sommet du film, d'une maîtrise impeccable se concluant par une magnifique poursuite en voiture sous forme de duel homérique proche de la pure mélancolie accompagné d'une musique grandiose. Et à travers cette scène, la mort de Dillinger et la scène finale toute en émotion retenue, Mann prouve qu'il est encore une des cinéastes les plus mélancoliques et onirique de son temps.
Mais ici dans cette dualité d'homme, dans cette romance, dans cette naissance du capitalisme, dans ce monde en mutation et dans ce soulèvement contre le système Mann est quelque peu dans la redite, son film se révèle donc mineur, on est bien loin de ce qu'il nous avait offert ses dernières années. Malgré tout même un Mann mineur reste un bon film car même si il se répète et n’amène pas grand chose, même ses personnages sont ici plus faibles et moins bien traités, il reste au dessus de toute concurrence. De plus il offre même à Johnny Depp, un de ses derniers grands rôles, celui-ci tout en retenue offre une très belle prestation loin de ses égarements actuels, le casting est d'ailleurs globalement très bon.
Donc petite baisse de régime pour Michael Mann mais qui offre néanmoins un film appréciable dans la logique de son oeuvre et surtout un film esthétiquement proche de la perfection.

Hacker
5.8

Hacker (2015)

Blackhat

2 h 13 min. Sortie : 18 mars 2015 (France). Action, Policier, Drame

Film de Michael Mann

Flaw 70 a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Après 6 ans d'absence suite à la semi-déception que fut Public Enemies, Mann revient avec un film qui semble être dans la continuité parfaite de ses obsessions. Il semble d'ailleurs poursuivre dans la lignée de Miami Vice, d'ailleurs les retours semble indiqué cela et ça me réjouit même si le film risque donc d'être incompris comme ce fut le cas pour son aîné. Néanmoins après les réseaux criminelles, d'informations et de circulations voilà que Mann va s'attaquer aux réseaux informatiques. C'est dans la suite logique de son cinéma. Mais va-t-il y arriver ? Arrivera-t-il à réadapter son style de héros ? A intégrer correctement sa romance ? La mélancolie ? et la contemplation ? Et surtout que ressortira-t-il de cette affrontement entre réalité et virtuel, de cette dualité entre l'homme et la machine ?
Quoique l'on en dise Blackhat s'impose déjà comme un maillon cohérent et logique dans l'oeuvre de Mann, après s'être intéressé intensément à la réalité il se devait de maintenant s'intéresser au virtuel et de son impact sur la réalité surtout à l'heure d'aujourd'hui. Ensuite reste à savoir si il gardera son soucis du détail et son sens du cadrage ainsi que voir si il arrivera à transcender ses expérimentations visuelles et ses thématiques. J'apporterais donc mes conclusions à tout cela lors de ma critique du film.

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