Simenon, je ne t'en suis pas reconnaissant, mais gré.

Annotation :

Trame filandreuse, quelques remarques un peu pénibles sur tout ce qui n'est pas d'origine 100% européenne.
Mais déjà l'aube des années 30 superbement dépeintes, et un commissaire qui nait réellement.

Annotation :

La vie le long des canaux en 1930 immortalisée, et premières études psychologiques de toute beauté: le propriétaire du southern Cross, le charretier. La méthode Maigret affleure: il accouche plutôt que de tout comprendre et confondre.

Annotation :

Premier roman où les indices se multiplient tout en restant parfaitement impénétrables jusqu'à une résolution... un poil décevante. Mais nous abordons l'univers politique de cette toute fin des années 20, avec l'apparition dans les pages de Simenon de la bourgeoisie et de la vieille noblesse moribonde.

Annotation :

Une intro totalement improbable qui débouche sur une succession de portraits et un dénouement choral que l'on guette impatiemment. Très belle (et sombre) atmosphère.

Annotation :

Premier Maigret lu dont j'avais vu l'adaptation préalablement.
Marrant d'ailleurs que le film (sorti deux ans après le roman) ait pris le parti de détourner intégralement l'aspect whodunit de Simenon, et débutant par le dénouement du livre.
Sans grande surprise, l'approche du romancier est bien plus puissante par son approche documentaire d'un café de Paris et de ses bords de Seine, par son ambiance languissante et poisseuse et par la cohérence d'un inspecteur que l'on connaît maintenant depuis 5 enquêtes.

Annotation :

A un moment, un jeune inspecteur local (breton, donc) interroge Maigret sur sa méthode, ce qui fait rire ce dernier, qui lui explique justement qu'il n'en a utilisé aucune, et qu'il ne doit surtout pas s'inspirer de ce qu'il a vu.

Cet aveu de Simenon est honnête tant l'attitude de son héros qui se contente de rester dans l'hôtel de la ville et se balader dans les rues de la ville sans but aurait dû être vouée à l'échec... si la résolution finale, très AgathaChristienne, n'était pas celle qui advient.

Ça reste agréable et terriblement atmosphérique.
j'adore les phrases telles que:
"La cour, avec tous ses petits pavés séparés par des traits de mousse verte, avait la sérénité d'une cours de couvent."

Annotation :

Encore une fois, un dénouement un peu mou du genou, mais c'est avant que tout s'est passé. Trois maisons qui se toisent autour d'un carrefour, et le rôle principal joué par une femme superbement campée, terriblement troublante et vivante.

Me rendant compte que Renoir a adapté le livre, je ne suis pas surpris qu'il paraisse complètement raté (je vais vite vérifier): ça doit se jouer sur l'ambiance et le jeu des acteurs. Donc c'est mort.
(la femme en question: "elle s'avançait comme la vedette d'un film ou, mieux, comme ma femme idéale dans un rêve d'adolescent")

Annotation :

Plutôt mineur, avec son intrigue un peu mince et son prétexte sans fondations bien solides. Mais comme d'habitude désormais, une assez jolie finesse psychologique, et quelques personnages inoubliables, (Simenon réussit d'ailleurs mieux ses personnages féminins, sait les render plus forts et vivants) comme la jolie Beetje, ou cette Any que son physique a "condamnée à être vertueuse, (...) voudrait que tout le monde le soit".

Annotation :

Contrairement à ce que pensent certains de mes petits camarades de ce site, je trouve un petit essoufflement d'inspiration cette fois-ci. On retrouve la Bretagne du chien jaune, les bateaux du charretier de la providence ou du crime en Hollande, et un mystère un peu moins troublants que ce qu'on a déjà lu jusque là.

La non-résolution est assez rafraichissante, mais la transparence de madame Maigret dans une affaire dont le moteur est le désir sexuel est assez déconcertante.
Une fois qu'on a dit tout ça, les portraits des différentes personnages restent l'immense point fort de Simenon (sauf madame, donc).

Annotation :

Simenon fait arriver Maigret pour la première fois sur les terres natales de l'écrivain, et charge son intrigue d'une épaisseur psychologique assez intéressante.

Malheureusement, ces deux point intéressants sont au détriment d'une intrigue pour le moins nébuleuse, à coup de services secrets et de fils à papa instables, dans laquelle le commissaire français intervient un peu comme un cheveu dans la soupe, qu'il est un poil difficile à gober.

Annotation :

Toujours cet art de poser en quelques pages une ambiance, délimiter un cadre original dont Simenon tirera une quintessence policière, à base non seulement de personnalités à la fois décalées mais terriblement bien définies (ici le regard lassé et dénué de toute passion de James) mais aussi de rapports entre les êtres qui éclairent tout.
Et surtout la prose limpide de son auteur.

Annotation :

A travers une nouvelle série de descriptions cliniques de personnages dont Simenon a le secret, il y a cette madame Martin, glaçante, dans sa position de permanente mais fausse victime de la vie, une femme qui croit n'avoir jamais eu ce qu'elle méritait, et sera capable de commettre toutes les bêtises au nom de cette lubie.
Un portrait qui traverse bien entendu les époques.

Annotation :

L'essentiel de Simenon première période: une ambiance épaisse comme la brume d'un matin d'hiver dans le village de naissance de Maigret, et des personnages qu'on a l'impression de reconnaitre.

Annotation :

Nouvel essoufflement à mon goût. Et cela correspond, c'est rigolo, à une deuxième visite (après La Danseuse du Gai-Moulin) sur ses terres natales. Je ne sais pas si ça peut avoir un rapport.
Mais les personnages sont trop nombreux et pas assez clairements définis (ce qui est un comble chez Simenon), l'intrigue s'effiloche, et la résolution reste froide comme le climat.

Annotation :

Un petit condensé de la formule Simenon qui établit définitivement un standard, à la presque fin de sa première série: une intrigue joliment tortueuse, une ambiance parfaitement cafardeuse et des personnages retors et complexes.

Annotation :

Un Maigret un peu en roue libre, qui enquête blessé depuis sa chambre d'hôtel sur un mystérieux serial-killer. Le commissaire envoie ex-collègues et entourage paître avec ostentation, un peu comme le fait Simenon avec ses lecteurs.

Annotation :

Pur Simenon: une enquête presque facultative, une accusation finale laissée de côté, mais une incursion pour la première fois dans le sud-est de la France qui permet une immersion parfaite, haute en couleur (chaudes) et emplie de personnages forts.

Annotation :

Première mention du prénom de Maigret (Joseph, mais qui sera plus tard changé en Jules), et première évocation d'une fille morte.

Ce que Simenon pensait être un avant-dernier Maigret (avant sa retaite du "Maigret" suivant) fait suite à une longue parenthèse vers les romans "durs" (voir mon autre liste à ce sujet).

Ici c'est avant-tout le portrait de Ducrau, entrepreneur parti de rien régnant despotiquement sur son entourage pour mieux dissimuler ses failles et des peurs, qui donne tout le sel à un récit où, comme presque à chaque fois, le commissaire aide les gens à avouer leurs crimes, qui ont toujours une origine qui nous rend le coupable diablement humain, plutôt que de tout comprendre et démontrer.

Un tour de force déjà classique.

Annotation :

Marrant de se rendre compte que Simenon avait imaginé mettre son inspecteur au placard, enfin, à la retraite, dès 1934, après 19 enquêtes, tant il était désormais tourné vers ses "romans durs".
Alors que 56 autres roman suivront finalement, à partir de 1939, sans compter les 28 nouvelles.

Amusant aussi, l'auteur qui dévoile la méthode de Maigret déployée depuis ses débuts, dans la bouche d'un de ses collègues de travail:
"— Avouez, risqua Amadieu qui tiraillait ses moustaches, que votre méthode est impossible à appliquer dans une affaire comme celle-ci. (…)
— Qu'appelez-vous ma méthode ?
— Vous le savez mieux que moi. D'habitude, vous vous mêlez à la vie des gens; vous vous occupez davantage de leur mentalité et même de ce qui leur est arrivé vingt ans auparavant, que d'indices matériels. Ici, nous sommes en face de zèbres dont nous connaissons à peu près tout."

Piquant enfin comment Maigret, sans aucun pouvoir conféré par la justice, finit par confondre son adversaire... en le comprenant. Ce qui revient bien à "sa" méthode.

Annotation :

(en attente de relecture)

Annotation :

(en attente de relecture)

Annotation :

(en attente de relecture)

Annotation :

(en attente de relecture)