Spaghetti prog : voyage dans le rock progressif italien

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Le nom d'Area ne peut qu'évoquer de souvenirs heureux à tout fan de prog décalé et original. Farouchement politisé - il porte fièrement l'étiquette "International Pop Group" -, d'un expérimentalisme débridé, les Milanais offrent un jazz-prog sous caféine qui déborde d'énergie révolutionnaire à chaque note. Mais la véritable star du groupe est sans doute le tant regretté chanteur Demetrio Stratos, ce Gréco-italien qui n'hésitait pas à utiliser sa voix à peu près n'importe comment et qui a poussé le mot "expérimental" à son extrême en publiant un album où il imite l'apprentissage de la parole par un hypothétique homme préhistorique...
Area est l'équation résolue de l'esthétique marxiste : oui, on peut être radicalement révolutionnaire ET radicalement musicien à la fois. Chevauchez la comète rouge !

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Préparez vous à être entraînés par des tourbillons de claviers frénétiques et de guitares rêveuses... Si on devait situer ce groupe ce serait quelque part entre Genesis et Camel ; la présence inhabituelle de deux clavieristes produit une musique fortement guidée par le piano. Si l'on excepte une reformation vers le début des années 90, Locanda delle Fate ne nous aura laissé que cet album assez tardif par rapport à la durée de vie du genre, mais ici les derniers sur Terre méritent bien d'être parmi les premiers à rentrer dans le royaume du prog.

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Comme beaucoup d'autres groupes transalpins, Biglietto per l'Inferno ne nous aura laissé qu'un seul album, mais après l'écoute on comprend aisément pourquoi Klaus Schulze avait manifesté son intention de devenir producteur du second album (qui a été finalement exhumé et publié en 1993). On a ici le côté nettement plus hard rock du prog : ça nous donne à peu près l'idée de ce que ça aurait donné si Camel avait fait une jam session avec Black Sabbath et Hawkwind. Les dévots des guitares saturées ont de quoi se nourrir à satieté.

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Quand on pense au rock prog italien, le nom de Banco del Mutuo Soccorso vient juste à côté de celui de la Premiata Forneria Marconi. BMS se distingue notamment par un style plus direct et moins inutilement complexe, par le magnifique travail aux claviers des frères Nocenzi et aussi par l'inimitable voix à la fois puissante et frêle de Francesco Di Giacomo (qui vient hélas de déceder - RIP) qui en fait une sorte de violon humain.
Après un premier album fulgurant, le Banco s'attelle avec "Darwin" à l'exercice de l'album-concept avec une histoire basée - vous l'aurez deviné - sur l'évolution des espèces. Les rythmes globalement lents et aérés font penser au Pink Floyd de l'époque post-psychédélique, ce qui est assez remarquable puisque "Dark Side of the Moon" devait encore sortir ; la modestie et l'intensité lyrique de certains passages projettent l'album parmi les chefs-d'oeuvre indiscutables du rock prog, et font de lui l'un des points de départ les plus accessibles en ce qui concerne la version transalpine du style.

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Il Tempio delle Clessidre est indiscutablement l'un des meilleurs groupes de prog récents d'Italie. L'énergie du metal prog injectée dans un cadre plus traditionnel guidé par le piano et le chant aérien donne au son une fraîcheur incroyable, sans parler de cette qualité de composition exceptionnelle et sans faute qui rend chaque moment intéressant. La présence du chanteur de Museo Rosenbach dans le premier album achevera de sceller cette rencontre entre le passé et le présent. Les plus jeunes trouveront ici une magnifique porte d'entrée au rock prog transalpin.

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Le paradoxe veut que ce soit finalement le plus méridional de tous les Italiens qui se sont mis au rock prog à nous livrer le son le plus germanique... issu des chaudes terres de Sicile, Franco Battiato ne manifeste pas moins pour autant un penchant très net pour le krautrock électronique du Nord barbare (ne vous laissez pas tromper par les atmosphères méditatives orientales qui se glissent dans ses morceaux, elles étaient bien présentes en Allemagne aussi comme le prouve par exemple "Malesch" d'Agitation Free). Il a ainsi signé entre 1972 et 1978 une série d'albums expérimentaux qui flirtent de près avec Stockhausen et tutoyent les grands noms du kraut ; il a même devancé Cluster en employant dès 1971 une batterie électronique dans son morceau "Una cellula" ! Des trois premiers albums plus authentiquement prog - "Fetus", "Pollution", "Sulle corde di Aries" - le premier est globalement le plus varié et complet, mais sur le long terme c'est peut-être l'ambiance mystique et transcendantale du dernier qui finit par s'imposer. Les trois devraient en tout cas être dans la collection de tout progueux.
Battiato va faire un virage vers la pop à la fin des années 1970 qui lui apportera une reconnaissance exceptionnelle en termes de ventes, mais il n'aura pas pour autant abandonné son côté intello, car il continuera à disséminer dans ses albums un grand nombre de références savantes philosophiques, scientifiques et ésotériques. L'exploration de ses multiples facettes vaut le détour.

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"Concerto delle menti" est vraiment une expression excellente de cette inspiration fulgurante qui brûle rapidement et intensement telle la flamme d'une allumette. Le concert des esprits auquel Pholas Dactylus nous convie est constitué de deux longs mouvements d'une durée totale de plus de 50 minutes et qui représentent en réalité une seule longue suite. Le narrateur nous récite une histoire bizarre faite de civilisations extraterrestres et de mondes post-apocalyptiques sur un fond de musique sombre... les parties répétitives et hypnotiques s'alternent avec la frénésie expérimentale (plus proche peut-être de King Crimson que d'autre chose), et nous donnent peut-être l'un des premiers albums-concept entièrement en spoken-word de l'histoire. C'est un album que peut-être on ne peut pas apprécier pleinement sans une connaissance minimale de la langue en raison de l'omniprésence de la narration, mais l'effort vaut largement le coup puisque ça permet de profiter de l'une des oeuvres les plus originales du genre.

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Qu'est-ce qui distingue Semiramis de la plupart des autres ensembles de prog ? Rien en particulier, si ce n'est la qualité exceptionnelle de sa composition et... la jeunesse extraordinaire du groupe. Hé oui, c'est dur à croire en écoutant ces performances complexes et parfaitement ciselées, mais la moyenne d'âge des musiciens est ici de 15-16 ans ! Cela explique peut-être l'énergie créatrice qui traverse l'album, comparable à cet égard au Genesis de "Trespass". Semiramis va se séparer peu après la publication du disque, mais son chanteur et guitariste Michele Zarrillo - qui participera d'ailleurs au groupe de rock prog Il Rovescio della Medaglia - sera destiné à une carrière d'auteur-compositeur dans laquelle il profitera d'un succès discret. "Dedicato a Frazz" demeure finalement un très bon exemple de l'étendue de la folie progressive qui saisissait le pays dans la première moitié des années 70.

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PFM est à l'Italie ce que Magma est à la France : le groupe qui en perçant à l'international a fait entrer son pays dans le panthéon du rock prog et qui a installé durablement le genre dans la scène musicale de sa terre d'origine. Une rencontre heureuse avec Emerson, Lake & Palmer et la disponibilité du grand parolier Peter Sinfield vont permettre à la PFM de publier une version en anglais du deuxième album "Per un amico" et d'en faire un succès hors d'Italie. Il n'en fallait pas beaucoup plus pour que les fans de prog de tous les pays commencent à s'intéresser à ce qui se passait sur les terres de Dante.
"L'isola di niente" est le troisième opus de la Forneria, lui aussi ayant profité d'une adaptation en anglais avec les paroles de Sinfield. Le mélange du rock prog très classique des deux premiers albums avec des influences plus fusion lui donnent suffisamment de variété et de rondeur pour ne pas simplement répéter leurs formules passées. Si vous aimez Genesis, King Crimson et Camel vous ne pouvez pas passer à côté de celui-ci.
A remarquer que la PFM s'est aussi distinguée en accompagnant en concert un certain nombre d'auteurs-compositeurs italiens. La plus célèbre rencontre reste indiscutablement celle avec le gênois Fabrizio De André (monument dans sa patrie) qui a donné lieu à un album live faisant date.

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Cet album est... bizarre ? Eclectique, en tout cas, c'est sûr. Le disque qui se voulait une "contamination de certaines idées de certains préludes et fugues du Clavecin bien tempéré de J.S. Bach" ressemble au final davantage à la fuite d'une centrale nucléaire tellement ça a donné lieu à une floraison de formes étranges. La musique baroque y fusionne allègrement avec le prog classique et l'électronique expérimentale, Bach rencontre Stockhausen, le clavecin croise ses effluves avec le Hammond : on aurait cru ça possible uniquement dans une oeuvre de SF cyberpunk, mais non, apparemment on peut faire ça en musique aussi. Une oeuvre qui pourrait mettre d'accord les fans de prog sympho et ceux de prog électro.

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Cédons pour une fois à la tentation d'abuser de clichés puisque le contexte s'y prête. Le quintet napolitain qui dédie sa troisième oeuvre à sa ville natale ("Palepoli" n'étant rien d'autre que l'ancien nom de Naples) nous propose un rock progressif chaud bouillant à mi-chemin entre King Crimson et Pink Floyd. Les guitares électriques se répandent telles de coulées de lave tout au long des deux grandes suites de l'album (interrompues par quelques minutes de jongleries expérimentales avec les enregistrements), de sorte que les fans de Hendrix pourraient finalement y trouver plus d'intérêt que ceux d'EL&P. Avec des vrais bouts de psychédélie dedans !

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Le saviez-vous ? Tim Buckley et Peter Hammill ont eu un fils illégitime en Italie. Ou du moins tout est comme si... "Aria" est littéralement dominé d'un bout à l'autre par la voix d'Alan Sorrenti qui affiche ses sources d'inspirations avec fierté. Les vibrations du chanteur de "Lorca" ferraillent constamment avec les poussées vocales enragées du leader de Van Der Graaf Generator sur un fond de folk progressif qui lui aussi mélange la carrière solo des deux auteurs (au passage, c'est assez remarquable que VDGG ait fait si peu d'émules directs en Italie alors même que c'est l'un des seuls pays où ils ont eu un vaste succès...)
"Aria" va cependant demeurer un cas isolé dans la discographie de Sorrenti, car celui-ci va peu après s'assagir et commencer une carrière réussie dans la pop la plus commerciale, destin qui ne saurait pas ne pas nous faire songer à celui de William Sheller. Mais l'album qu'il nous a laissé prouve une fois de plus comment le prog était au début des années 1970 la pierre de touche à laquelle tout musicien italien devait obligatoirement se mesurer pour avoir du crédit.

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J'espère que vous aimez la musique acoustique parce que là vous en aurez pour votre argent ! Le prog de Quella Vecchia Locanda est plus pastoral et calme que celui de beaucoup de leurs contemporains déjà pourtant bien dans le délire symphonique. Un son tellement classique que vous risquez de faire une crise d'hypoglicémie à la fin de l'écoute ; heureusement (ou pas ?), ça ne dure qu'une demie heure à peine. Mais hey, ils ont réussi à publier un second album, c'est déjà un exploit dans le contexte !

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Le Orme est après PFM et BMS le troisième groupe italien de rock prog à avoir atteint un certain succès international et à avoir pu faire une longue carrière. La formule du "power trio" adoptée par ces Vénitiens qui met beaucoup d'accent sur les claviers et la batterie a fait songer à juste titre à Emerson Lake & Palmer dont ils sont en quelque sorte l'équivalent italien. Cependant, c'est plutôt vers les Allemands qu'il faut se tourner pour trouver quelque chose se rapprochant de ce qui nous est offert dans "Felona e Sorona". L'album-concept basé sur une histoire de science-fiction déploie une panoplie de synthés dont l'air de transe cosmique pourrait rivaliser avec les travaux de Klaus Schulze et de Tangerine Dream. L'adaptation anglaise de l'oeuvre bénéficie d'ailleurs des paroles de Peter Hammill qui peut se sentir parfaitement chez lui dans ces atmosphères épiques et ténébreuses. Un classique intemporel !

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Si vous pensez que le prog italien c'était juste des clones de Genesis, détrompez-vous, l'Italie a eu aussi son groupe canterburien. Picchio dal Pozzo est ce que vous pourriez trouver de plus proche de Soft Machine au-dessous du 45° parallèle Nord. L'ambiance globalement détendue fait penser aux albums solo de Robert Wyatt, alors que les comptines et les (rares) paroles absurdes nous ramènent plutôt du côté de Henry Cow. On entend même du Yes dans ces choeurs sur fond de musique un peu hippie... Les touches jazz, les cuivres, les petites folies psychédéliques, tout est là pour vous donner une expérience de très haut niveau expérimental, mental et, bien sûr, sensoriel.

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La ville de Dante et de Machiavel n'a pas fini de nous surprendre. Cette fois-ci, au lieu d'être le foyer de la culture italienne, Florence est plutôt le lieu où l'on réalise la plus radicale importation d'une culture étrangère dans le pays... car oui, Sensations' Fix est un véritable groupe de krautrock, et s'il n'était pas pour 2/3 italien il aurait mérité d'être dans l'autre liste. "Portable Madness" se situe confortablement dans l'espace occupé par le premier Battiato ou par Le Orme dans "Felona e Sorona", mais avec radicalement plus de synthés, d'échos, d'atmosphères obscures et cosmiques et de rythmes hypnotiques. Les morceaux sont organisés en deux longues suites instrumentales qui font non seulement penser à Schulze, Neu ! et Harmonia, mais qui anticipent de façon étonnante le post-punk (Durruti Column et Wire en tête) voire même le post-rock. Le tout guidé par une batterie hyperactive et des changements fréquents qui, eux, nous rappelle qu'il s'agit malgré tout de rock prog italien. Du space rock dans sa forme la plus pure.

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Niveau originalité, Il Balletto di Bronzo se la pose décidément... Dans "Ys" vous ne trouverez pas beaucoup d'envolées symphoniques, car on est plutôt sur les terres du tout premier Pink Floyd, voire même d'un The Doors qui aurait écouté en boucle 21st Century Schizoid Man pendant 3 semaines d'affilée : autrement dit, c'est du prog aux tonalités fortement psychédéliques et proches du space rock où les atmosphères menaçantes du synthé et les motifs hypnotiquement répétés clashent avec du clavecin et des voix aiguës venus d'ailleurs. On croirait presque y voir parfois une anticipation du Rush de 1975-1978 à cause de son énergie hard rock latente. Sans discussion une des oeuvres les plus sombres et perturbantes de la scène italienne.

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Dans un contexte où la plupart des groupes se revendiquent ouvertement du communisme, pondre un album basé sur Nietzsche garantit d'être mal vu, pour dire un euphémisme ; et ce d'autant plus si t'as le culot de mettre la tête de Mussolini sur la pochette. Il se trouve toutefois par bonheur que le seul opus de Museo Rosenbach soit aussi excellent. Conformément à sa source d'inspiration, "Zarathustra" se révèle tragique et ténébreux, un repaire obscur bercé par le mellotron qui fait pas mal penser à King Crimson et Van Der Graaf Generator.
Sa particularité sonore n'a pourtant pas empêché au groupe de suivre le destin de beaucoup de leurs contemporains et de se volatiliser après un seul disque, et il aura fallu attendre les années 2000 pour qu'ils reviennent sur la scène. Mais le retour en 2012 du chanteur Stefano "Lupo" Galifi, boosté par sa participation au projet Il Tempio delle Clessidre, nous signifie que l'histoire de Museo Rosenbach n'est peut-être pas terminée.

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Le succès du néo-prog et du metal prog dans les années 90 a conduit aussi à un petit revival de la musique progressive en Italie. Parmi les nouveaux groupes, l'originalité de Deus Ex Machina doit être saluée. Stylistiquement proche du RIO et même un peu du zeuhl pour ses compositions intriquées et dissonantes, il rappelle Mahavishnu Orchestra pour son côté jazz-fusion et Gentle Giant pour ses constructions polyrythmiques (on voit aussi pointer quelques teintes de post-rock dans "Cinque", peut-être leur album le plus "facile" à écouter). Mais la vraie particularité du groupe est sans aucun doute le chant, qui est entièrement en... latin ! Après tout, Demetrio Stratos a chanté lui aussi des fois en grec, donc pourquoi pas ? Surtout parce que bon, Alberto Piras ne cache pas son admiration pour la voix d'Area dont il est pratiquement un clone nettement plus versé dans les aigus. Ajoutez du violon, saupoudrez de guitare acoustique, et dégustez.

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Marre du prog de Canterbury ? J'espère que non, vous risqueriez de louper cet incroyable ensemble turinois qui en fait et avec une classe redoutable. Son atout, au-delà évidemment du son jazzy à base de sax, bois et violon, est son batteur Furio Chirico qui porte pour le coup très bien son prénom : furieux, impétueux, frénétique, il donne aux atmosphères typiques du comté du Kent une touche pimentée assez inédite de fills en cascade et de rythmes à 200km/h, mais sans ruiner les moments les plus calmes de leur musique. Le caractère quasi entièrement instrumental de "Tilt" est aussi une remarquable source de repos lorsque t'en as assez du chant plein et omniprésent du prog italien et tu veux plutôt profiter d'un 'tit whisky en compagnie de Soft Machine, King Crimson et Area. Le guitariste de ce dernier groupe, Paolo Tofani, a eu une très bonne intuition lorsqu'il a décidé de produire le premier album de Arti e Mestieri : la postérité remercie.