Cover Horizon étendue (2017)

Horizon étendue (2017)

La fameuse liste des films que j'ai vus en cette nouvelle année qu'est 2017 !
Coté bonnes résolutions, j'ai toujours plus envie d'éplucher le cinéma asiatique, de rentabiliser la carte UGC et d'essayer de diversifier un peu mes visionnages ! En espérant que 2017 sera une bonne année ...

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Liste de

226 films

créee il y a plus de 7 ans · modifiée il y a 3 mois

Departures
7.6

Departures (2008)

Okuribito

2 h 11 min. Sortie : 3 juin 2009 (France). Drame

Film de Yôjirô Takita

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Travail ingrat mais important qu'est celui d'embaumer les morts, de leur rendre leur dignité, leur humanité, afin de permettre aux proches de faire le deuil, de laisser partir l'être cher qui les a quitté... Difficile pour des gens qui ne sont pas confrontés à ce milieu, qui n'ont jamais été à la place de ces derniers, que de comprendre l'importance et l'honneur que représente une telle tâche, surtout dans une société aussi carrée que la société japonaise. "Departures" est un film tout en douceur et en poésie, habile, capable de faire sourire et d'émouvoir, qui prend son temps et laisse le spectateur profiter de l'instant. Que ce soit dans les moments difficiles, les scènes d'apprentissages ou de prise de conscience, il reste juste et tente de nous bercer.

Parler de la mort, du deuil, et de détails parfois difficiles qui les accompagnent, sans entacher le moins du monde le plaisir du visionnage, c'est une qualité rare que possède ce film. Se déroulant en hiver, dans des paysages dénuées de vies, où peut d'âmes circulent, le film est baignée d'une aura froide qui s'apparente plus à une délicate caresse qu'à un cadre morne et austère. Le choix du violoncelle est parfait, instrument aux sonorités tristes mais puissantes, qui vient à maintes reprises sublimer les scènes qui se déroulent sous nos yeux. Rien n'est laissé au hasard, tout est fait pour rendre les expériences sensorielle et cinématographique aussi importante l'une que l'autre. Symboliquement très fort, il amène à réfléchir, sans nous forcer la main, et nous rassure en quelque sorte.

Au final le film aurait pu être parfait mais souffre tout de même de quelques facilités et événements un peu trop attendus, qui ne suffisent pas à détruire ce que le film tente de construire, mais vient tout de même entacher sa superbe. Je pense notamment à l'évolution de la relation du personnage principale et de ses relations avec son entourage, dont on devine toutes les étapes avant de le voir... Mais ceci mis à part, "Departures" a tout d'un grand film.

Et encore une fois, quel plaisir de découvrir les paysages ruraux japonais, avec toutes les symboliques et coutumes qui vont avec. "Departures" est encore une énième démonstration de tout le respect qu'accordent les cinéastes japonais à l'égard de leurs traditions et à quel point ils sont capables de les retranscrire à l'écran avec brio. Le coté très intimiste des cérémonies funéraires japonaises est au final, pour moi, bien plus beau que nos traditions (...)

The Crow
6.7

The Crow (1994)

1 h 42 min. Sortie : 3 août 1994 (France). Fantastique, Action

Film de Alex Proyas

Psycox a mis 7/10.

Annotation :

Y'a des choses qui se bonifient avec l'âge, je pense notamment au vin, ou à l'affinage du fromage, mais ça marche aussi souvent avec les cinéastes qui font des coups d'essais avant de sortir de grands films. Il semblerait cependant que certains n'aiment pas suivre la tendance générale et préfèrent tout donner au début pour mieux s'effondrer ensuite. Je n'arrive pas du tout, mais alors pas du tout, à comprendre comment il est possible de passer de "Dark City" ainsi que du film qui nous intéresse ici à savoir "The Crow" pour terminer dans les bas-fonds du cinéma avec l'étron colossal qu'avait été "Gods of Egypt" l'année passée. C'est juste surréaliste. A coté le nouveau "4 Fantastiques" était incroyablement bon, je n'avais jamais vu un film si mauvais de ma vie au cinéma, hormis "Ballad in Blood" mais c'était en festival, donc ça n'a pas la prétention de sortir dans toutes les salles (fort heureusement...).

Sans être non plus une pierre angulaire du cinéma fin 90's, "The Crow" est un divertissement de qualité dont devraient s'inspirer bon nombre de cinéastes aux histoires fades et semblant sortir de l'éternel même moule périmé... notamment Proyas, ce qui est triste vous en conviendrez. Réemployant le même univers dystopique, néo-gothique et ultra sombre que dans "Dark City", il créé ici un film de vengeance jouissif, totalement décalé et efficace. Hormis quelques effets un peu trop poussifs selon moi par moments, ainsi qu'un big méchant un peu cliché qui ressemble à un émo-gothique / vampire, le film est maîtrisé et offre une expérience très agréable.

Même note que pour "Dark City" du coup, même si ça me fera toujours un pincement au coeur car sa fin un peu brouillon et ses explications m'avaient profondément déçu. Si vous souhaitez voir un bon film sans prise de tête qui sort un peu de l'ordinaire, il fait clairement le café, n'hésitez pas "The Crow" est très sympa.

Paterson
7

Paterson (2016)

1 h 58 min. Sortie : 21 décembre 2016 (France). Comédie dramatique

Film de Jim Jarmusch

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Une ode à la morosité du quotidien, à la tristesse de la routine et de la vie banale. En soi l'idée est bonne, le concept bien maîtrisé mais bon... c'est la vie un peu nulle d'un type random, certes très bien retranscrite mais voilà, ça manque peut-être d'un petit quelque-chose pour être réellement mémorable. Je tenais à préciser avant: je vais surement être un peu taquin ici, mais ça reste sympathique comme film, donc allez le voir si vous voulez vous faire votre propre avis les amis !

On retrouve tout ce qui fait la vie de Monsieur-Tout-Le-Monde: le travail peu payé et rébarbatif ainsi que les collègues ennuyants qui vont avec, la vie de famille bien rangée avec le chien roi, les soucis financiers et la femme aimante avec ses qualités et ses défauts... bon même si cette dernière est un peu perchée et que dépourvue de travail elle repeint tout en noir et blanc pour s'occuper, mais ça peut avoir son charme pour certain, donc je ne juge pas ! A travers cette vie sans saveur, Paterson a la poésie, mais dans un style "très anglais" et assez particulier... désolé pour les défenseurs de la langue anglaise, mais même si j'aime beaucoup l'entendre, je la trouve toujours très pauvre, et je ne m'y connais pas assez pour en déceler le sens poétique malheureusement. Mais bon reste que cela donne un sens à son existence, une passion qu'il se garde pour lui, son intimité et son moteur qui le fait avancer en somme; c'est sur cet aspect là que "Paterson" s'avère beau et intéressant.

Au final c'est aussi poétique qu'ennuyant, mais en soi c'est un peu le principe, du coup je ne peux pas non plus dire que je n'ai pas apprécié. C'est l'ultra banalité de "Paterson" qui le rend original, mais est-ce que ça vaut le coup d'aller au cinéma pour voir ce qu'on a tendance à connaître déjà ? A méditer. Au final, je sors de la séance partagé entre un sentiment de tristesse face à cette routine qui peut nous guetter à tout instant, et rassuré de me dire que je ne suis pas encore entré (et j'espère ne jamais y entrer) dans ce cycle perpétuel métro-boulot-dodo.

Sympathy for Mister Vengeance
7.3

Sympathy for Mister Vengeance (2002)

Boksuneun Naui Geot

2 h. Sortie : 3 septembre 2003 (France). Drame, Thriller

Film de Park Chan-Wook

Psycox a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Revisionnage.

Va carrément voir ma critique si t'as vu le film et que tu l'oses !

Vaine Illusion
6

Vaine Illusion (1999)

Ôinaru gen'ei

1 h 35 min. Sortie : 2 septembre 1999 (Japon). Drame

Film de Kiyoshi Kurosawa

Psycox a mis 5/10.

Annotation :

J'adore ce que tu fais Kiyoshi, je commence à comprendre comment tu penses et ce que tu tentes de nous dire avec tes films, enfin du moins je crois, mais là c'est un peu trop brouillon tout ça... L'histoire part dans tous les sens, et même si le message de base se tient durant tout le film, à savoir l'histoire d'un couple qui bat de l'aile, on a du mal à suivre... il faut beaucoup s'accrocher, trop pour rester dans l'agréable et le plaisir du visionnage malheureusement.

"Charisma" m'avait un peu fait cet effet, bien qu'intéressant j'avais eu le sentiment que l'oeuvre se perdait dans une direction trop particulière pour être vraiment efficace pour nous spectateurs. Ici c'est également le cas, mais sans le coté mystique qui faisait le charme de son collègue. On retrouve cependant les éléments récurrents qui font la patte de Kiyoshi, à savoir les personnages quasi mutiques aux relations aseptisées, dénuées ou presque de sentiments évoluant dans un environnement urbain froid, monotone et vide, ou encore les symboliques liées aux fantômes et esprits, comme ici la "disparition" d'un des personnages principaux, lorsque ce dernier aimerait s'effacer. C'est d'autant plus dommage que certains plans et symboliques fonctionnent, mais indépendamment du reste du film.

En fait "Vaine Illusion" restera pour moi un film mineur dans la filmographie de Kurosawa, une tentative un peu maladroite d'approfondir le fil rouge de son oeuvre globale. Logique quand on connait un peu sa démarche, mais mal amené et trop difficile à appréhender. J'avais dans tous les cas envie de le voir, j'en attendais pas forcément grand chose, mais je reste tout de même un peu déçu. A moins d'être comme moi fan du travail de ce dernier et d'avoir envie de découvrir l'entièreté ou presque de son oeuvre, je ne vous conseille pas forcément de vous lancer de celui-ci.

Braindead
7.5

Braindead (1992)

1 h 37 min. Sortie : 13 janvier 1993 (France). Épouvante-Horreur, Comédie

Film de Peter Jackson

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un film avec de la tripaille, beaucoup de tripaille, des prêtres qui purifient les démons à coup de high kick, des vétérinaires nazis et du sexe avec mutilation entre zombies ? Ça existe, pas de problème, j'ai ce qu'il vous faut. Je m'attendais à voir un film ultra gore, à la limite entre l'horreur et la parodie, jouissif et sanglant à souhait... je me trompais putain, c'est encore plus hardcore que ça ! Je crois que j'ai jamais vu autant de sang et de viande hachée dans un aussi court laps de temps. Même la cuisine inondée de sang dans "Why Don't You Play in Hell", la totalité des litres qui se déversent dans le couloir de l'hotel de "Shining" ou encore le cumul de toutes les effusions de sang dans les films de Tarantino, c'est de la rigolade à coté. Totalement débile et over the top comme jamais, "Braindead" porte bien son nom, et bon sang quel plaisir incroyable !

Le film ne se prend jamais au sérieux, il se moque de tous les clichés du genre avec mauvais goût, effets tous plus dégueulasses les uns que les autres et bugdet illimité en faux sang. Tout est fait pour rendre l'expérience absolument jubilatoire, nous balançant toutes les choses les plus crades possibles montrables à l'écran. "Braindead" est en quelque sorte la parodie de tous les excès, un régal aussi ragoutant qu'une plaie qui suinte couverte d'asticots. Un coup de maître de Jackson qui fonce tête baissée dans tous les extrêmes possibles et inimaginables, et ce jusque dans les détails.

Et puis entre le rat-singe de Sumatra (rien que le concept est incroyable) absolument ignoble en stop motion bien marqué comme il faut, les maquillages aussi réalistes que cheap par moments et le zombie-3-pièces-indépendantes, je ne peux que m'incliner et m'avouer vaincu.

Je ne sais pas quoi dire de plus, ça fait franchement plaisir qu'une oeuvre de ce genre existe. A voir à tout prix, un classique pas si classique que ça, qui va vous réapprendre à utiliser une tondeuse à gazon comme il se doit !

La Nuit des masques
7.2

La Nuit des masques (1978)

Halloween

1 h 31 min. Sortie : 14 mars 1979 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de John Carpenter

Psycox a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ma semaine de partiels touche tout doucement à sa fin: je vais enfin pouvoir recommencer à mater des films à des heures pas possibles ! Enfin en réalité, je n'ai pas vraiment attendu que cette maudite semaine soit terminée... Voulant décompresser un bon coup, j'en ai profité pour découvrir, entre deux séances de révisions de dernière minute (Ne me jugez pas, sinon coup de boule !), un classique de l'horreur que je n'avais jamais vu, à savoir "Halloween" de John Carpenter ! De manière générale j'apprécie le travail de ce dernier, sans être non plus hyper calé sur le sujet. Je n'avais à ce jour vu qu'une poignée de film du réalisateur, mais à chaque fois j'avais été charmé par l'ambiance visuelle et sonore ainsi que la maîtrise, inhérente à ces différentes œuvres, mes quelques réserves étant généralement plutôt d'ordre personnel, liées aux scénarios. Autrement dit, qu'on aime ou qu'on aime pas l'histoire, la qualité est toujours présente !

Et bien "Halloween" ne déroge pas à la règle. Je ne vais pas vous faire l'affront de raconter l'histoire, étant un des derniers humains sur cette Terre de ma génération et des générations précédentes à le découvrir, mais plus m'attarder sur ce qui fait que j'ai beaucoup aimé ce film: l'image et la mise en scène autour du tueur. Dans "Halloween" le tueur est un véritable ninja. Nul part et partout en même temps, la menace est omniprésente. On ne sait jamais où il va apparaître, créant ainsi une tension qui traîne et nous maintient en haleine jusqu'au bout... et même plus encore ! Le visage masqué et donc inexpressif, ne prononçant jamais un seul mot, il est vite difficile de le considérer comme un humain normal: rien que par son attitude, il dérange, avant même d'être réellement passé à l'acte on se méfie déjà de lui. Les prises de vues à hauteur d'homme, voir carrément à travers les yeux du tueurs, ajoutent un coté immersif qui fonctionne également, et fait qu'on se sent encore plus mal à l'aise devant le film. Notons que ce procédé sera réutilisé avec autant de succès dans "Manhunter" quelques années plus tard.

Bon pour l'histoire et le déroulement des choses, je pense que je n'ai pas été plus transporté que ça parce que malheureusement je connais le principe... même si c'est justement ce film qui a en quelque sorte tout inventé, donc on peut dire que c'est un peu ma faute pour le coup ici. Cela dit, la manière dont l'histoire se termine est un véritable délice, et Dieu sait que j'aime quand on est capable de finir un

Les salauds dorment en paix
8

Les salauds dorment en paix (1960)

Warui yatsu hodo yoku nemuru

2 h 31 min. Sortie : 4 septembre 1960 (Japon). Film noir

Film de Akira Kurosawa

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ce n'est pas du théâtre de marionnettes mais on y trouve beaucoup de pantins. Des pantins de pantin même, où chaque marionnettiste n'a que faire de l'avenir de sa poupée. "Les Salauds dorment en paix", c'est une histoire de brigands comme beaucoup d'autres, mais où les yakuzas laissent leur place à des business-man aux capitaux à 7 chiffres. C'est également une histoire de vengeance, qui prend son temps et nous emmène dans un milieu corrompu où l'honneur nippon semble totalement désuet. A croire que cet honneur n'existe que dans l’imaginaire des occidentaux, tant les japonais aiment les films qui bafouent tous ces idéaux !

Encore un excellent film proposée ici par l'empereur du cinéma japonais, assez long qui demande tout de même de s'accrocher un peu (du moins dans sa première moitié) mais qui vaut clairement le détour. Voyage immoral mené par l'habituel et talentueux Mifune, qui a troqué son kimono, yoroï ou autre tenue de samouraï pour le costard sobre et les lunettes rondes, "Les Salauds dorment en paix" porte bien son nom... Avec toute la sobriété et l'efficacité qui font la patte de Kurosawa, on se prend très vite à ce jeu d'intérêts personnels où le moindre faux pas peut être fatal.

Je ne sais pas quoi dire de plus, si ce n'est que j'ai énormément apprécié la fin de l'oeuvre, et surtout à quel point elle peut être efficace et directe. Je me retrouve bien plus dans les thématiques et le style contemporain de Kurosawa que dans ses films de samouraï ou pseudo-historiques de l'ère d'Edo, ayant été plus charmé par "Entre le ciel et l'enfer" que "Les Sept Samouraïs" par exemple ("Barberousse" étant l'exception qui confirme la règle). Je m'attendais à voir un excellent film, j'ai vu un excellent film... C'est Kurosawa quoi !

Crash
6.7

Crash (1996)

1 h 40 min. Sortie : 17 juillet 1996. Drame, Thriller, Érotique

Film de David Cronenberg

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Oeuvre purement organique, autant malaisante qu'envoûtante, "Crash" n'a rien d'un film comme les autres. S'inscrivant à merveille dans le paysage filmographique malade de Cronenberg, il s'avère très vite encore plus particulier et plus étrange que les autres que j'ai eu la chance de découvrir à ce jour... Dans "Crash" le risque et la mort sont moteur d'excitation et de sensualité, les cicatrices critère de beauté et les carcasses de véhicules des lieux de sexe infatigable. Grâce à une mise en scène qui prend son temps, jouant astucieusement entre tension sexuelle ou non, il nous emporte dans un univers irréel devant lequel on ne sait réellement comment réagir...

Suite à un accident de la route, James, un homme amateur du plaisir de la chair, va se retrouver mêlée à une société vivant dans l'ombre, adepte d'accidents en tout genre. Entre fantasmes technophiles, conduites folles sur les autoroutes bondées et reconstitutions d'accidents célèbres, il y en a pour tout les goûts. Ce dernier et sa femme vont petit-à-petit se prendre au jeu, et eux aussi participer à ces rituels sexuels, toujours plus extrêmes...

Vitrine d'une vie de débauche dictée par le libertinage, les paraphilies et les lésions physiques, "Crash" est une oeuvre unique en son genre. Il est d'ailleurs facile de comprendre en quoi et pourquoi elle divise. Personnellement j'ai beaucoup apprécié ce que Cronenberg propose ici, n'ayant jusqu'alors rien vu de tel à ce jour. J'avais déjà été fasciné par son style très crade et incisif, où le sexe tient une place majeur, avec "Videodrome", mais ici c'est encore plus convaincant. Donc pour moi, c'est un grand oui. Je suis content que ce genre d'oeuvre existe, ne serais-ce que pour son audace et son originalité: donc merci beaucoup Cronenberg !

Duel
7.4

Duel (1971)

1 h 30 min. Sortie : 21 mars 1973 (France). Action, Thriller, Road movie

Téléfilm de Steven Spielberg

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Premier film et pourtant déjà très inspiré, "Duel" est une oeuvre fascinante. Point de départ aussi bête et stupide qu'une simple querelle entre automobiliste et camionneur, ne voulant pas être dépassé l'un par l'autre, il devient très vite un film riche en tension. Version américaine et plus réaliste d'un "Mad Max" orchestrée par M.Tout-le-Monde et son opposant le camionstre. Minimaliste comme jamais et pourtant très original, arrivant malgré quelques petites longueurs à tenir son concept jusqu'au bout, "Duel" n'est pas un vulgaire coup d'essai, mais bien une oeuvre totalement maîtrisée à seulement 25 balais pour le futur grand réalisateur qu'est de nos jours Steven Spielberg.

C'est grâce à un travail irréprochable sur la mise en scène que "Duel" se démarque clairement du lot. Arrivant à créer une véritable tension et à personnifier en monstre un vulgaire camion citerne, grâce à un excellent jeu sur les différents angles et manière de filmer ainsi qu'une bande son et un mixage astucieusement montés, Spielberg propose une oeuvre qui n'a au final de fantastique que l'extrême folie et obstination de son chauffeur fantôme. L'oeuvre se déroule dans les terres arides du désert américain, et bien que différents personnages seront rencontrés au fil de l'histoire, c'est bien d'un véritable duel de cow-boy digne des plus grands westerns que l'on nous propose ici. Ouverture en plan séquence, fin héroïque et explosive, rien à redire ça fonctionne à merveille.

"Duel" est en quelque sorte un film sur les rapports de force, où la domination de la route est la récompense finale. Tourné en une quinzaine de jours seulement, il est également une belle preuve qu'on peut créer des choses bien plus intéressantes que la majorité des grosses productions à spectacle avec un rien. J'en attendais beaucoup, je n'ai pas été déçu, et même si habituellement je ne suis pas un grand fan de ce que propose Spielberg, je ne peux que m'incliner ici. Le plus fort entre Steven et moi ? Pas de doute c'est clairement lui aujourd'hui, je le laisser me doubler si ça lui chante !

Blow-Up
7.3

Blow-Up (1966)

1 h 51 min. Sortie : 24 mai 1967 (France). Drame, Thriller

Film de Michelangelo Antonioni

Psycox a mis 5/10.

Annotation :

Oui... mais non. On va pas tourner autour du pot 107 ans, je suis déçu. La plupart du temps lorsque je me retrouve face à une oeuvre dite "culte", même si je ne suis pas forcément ultra emballé, j'arrive à percevoir ce qui fait sa notoriété. Je me retrouve contraint alors à lâcher une note au minimum correcte, car objectivement il ne mérite pas d'être abaissé. Or ici, je n'y arrive pas. Je ne sais pas si je n'ai pas été réceptif au message, ou bien si ce dernier est trop perché pour moi, mais je suis un peu passé à coté de ce film on va pas se mentir...

Je me suis ennuyé pendant une bonne partie du film, j'ai également été perdu à plusieurs moments face aux situations et choix abracadabrant du personnage principal et à l'incrustation de certaines scènes qui semblent sortir de nul part. Certes on ne peut pas lui enlever son coté très avant-gardiste et assez novateur pour l'époque (on a clairement l'impression par moment d'assister à un film plus 80's que milieu 60's) mais bon, ça ne fait pas tout. Et puis on va pas spoiler, mais concrètement, y'a pas besoin d'être photographe/artiste pour remarquer le truc flagrant sur les photos AVANT le détail imperceptible, mais bon c'est plus du chipotage qu'autre chose. Plus porté sur des scènes de vie d'un artiste dans une société qui se découvre une passion pour les plaisirs de la chair qu'un réel film de témoin de meurtre, il reste intéressant mais très peu accessible selon moi.

Au final, j'étais parti pour être encore plus sévère, mais je trouve la fin extrêmement bien réussie, au point de m'avoir permis de sortir de la salle déçu de l'oeuvre mais pas forcément d'avoir bravé le froid pour aller la découvrir. Je lui préfère 100, 1000 ou 10000 fois son petit frère, qui puise dans ce dernier pas mal d'inspiration sans être non plus un remake loin de là, à savoir "Blow Out". Oeuvre culte dont je n'ai pas réussi à percevoir le génie, sans doute pas assez artiste dans l'âme, ou bien né trop tard pour l'apprécier qui sait. Pas ma cam désolé pour les fans !

Serpent's Path
6.2

Serpent's Path (1998)

Hebi no michi

1 h 25 min. Sortie : 21 février 1998 (Japon). Policier

Film de Kiyoshi Kurosawa

Psycox a mis 6/10.

Annotation :

J'ai beaucoup de sympathie pour Kiyoshi Kurosawa mais il faut reconnaître depuis quelques temps je m'attaque surtout à ses films les moins connus et surtout les moins adulés par les spectateurs et fans... Donc forcément des chef-d'œuvre j'en découvre beaucoup moins qu'au départ, mais cela dit même ses films les moins connus ont souvent une démarche et un intérêt propre qui mérite d'être découvert... Et qui surtout me parlent toujours plus ou moins.

Vous l'aurez sans doute compris c'est également le cas de ce film "Serpent's Path". Énième film de vengeance asiatique ? Il n'a strictement rien à voir avec les films de vengeance coréens. Rien. "Serpent's Path" s'attaque à la thématique de manière drastiquement différente: le but n'est pas de montrer à quel point l'homme peut-être cruel, mais plus la manière dont on peut se venger sans avoir à l'être. Ça ne fonctionne pas forcément du tonnerre tout le temps mais la démarche est intéressante et plutôt bien amené. Certains points sont très contestables mais globalement ça se regarde quand on est comme moi friand du style sobre et statique de sa réalisation.

"Serpent's Path" fait partie d'une série de deux films DTV avec "Eyes of Spider", que je vais normalement voir en rentrant en train dimanche soir, donc je pense m'attarder plus profondément sur ce film lorsque j'aurai vu le second. Affaire à suivre même si il restera je pense pour moi une oeuvre mineure dans la filmographie de Kiyoshi !

L'Invasion des profanateurs
7.3

L'Invasion des profanateurs (1978)

Invasion of the Body Snatchers

1 h 55 min. Sortie : 7 février 1979 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur

Film de Philip Kaufman

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Très bonne surprise, un excellent film de genre des années 80, période que j'apprécie beaucoup dans le paysage cinématographique américain ! Un peu maladroit par moment, musique et mixage son un peu étrange, notamment durant les scènes "d'action" où parfois on entend que de la musique et aucun bruitages (d'autant que la BO fait pâle figure à côté d'un type comme Carpenter), mais qu'importe: "Invasion of the Body Snatchers" est extrêmement plaisant et possède une identité propre, chose qui malheureusement n'est pas toujours le cas avec les productions de ce style...

Quel beau travail coté FX ! C'est typiquement la période ante-numérique la plus intéressante à ce niveau, avec d'autres oeuvres comme "La Mouche" ou "The Thing", qui proposent des créatures qui même près de 40 ans plus tard ont encore de la gueule. Je ne parle pas de photo-réalisme, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis, mais franchement c'est assez bluffant. Parfois un masque imparfait en silicone fait bien plus peur/vrai qu'une créature sans le moindre défaut qui sent bon les lignes de code et la modélisation 3D !

Côté histoire, je ne connais pas le matos de base mais en tant qu'oeuvre à part entière, j'ai trouvé ça assez bon dans l'ensemble, ça tient bien la route et c'est plutôt bien dosé. Et puis chose très importante à mes yeux, on est face à un cinéaste qui sait finir un film, et ça aussi c'est très plaisant. Bon cast, bon film, bon visionnage, je suis content !

Eyes of the Spider
6.4

Eyes of the Spider (1998)

Kumo no hitomi

1 h 23 min. Sortie : 11 avril 1998 (Japon). Policier, Thriller

Film de Kiyoshi Kurosawa

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Même personnage principal, avec les mêmes motivations que dans "Serpent's Path", mais traitement complètement différent. Le film commence directement avec la vengeance, qui petit-à-petit va perdre en intensité, là où dans le précédent volet elle était étalée sur toute la durée de l'oeuvre. Autre différence notable, on voit le corps sans vie de la fille de Nijima au départ et l'histoire ne se déroule pas avant (ou pendant) la-dite revanche mais bien après. Ce n'est donc pas un film de vengeance en réalité, mais bien un film sur l'acceptation.

Et c'est bien plus réussi à mon sens. Kurosawa propose ici d'exposer le retour à la vie "normale" d'un homme qui après des années de douleur, a réussi à se venger. Se sent-il forcément mieux et pourquoi ? Le meurtre horrible de son enfant vengé, quel but pour cette nouvelle vie, ce nouveau départ ?

A travers une succession d'événements plus ou moins cohérents, le film faisant preuve d'un coté un peu fou assez plaisant et malin qui apporte un peu de légèreté et fait opposition au premier volet de cette micro saga, Kurosawa va tenter de nous présenter l'évolution d'un homme qui cherche à repartir sur une nouvelle base, laissant son travail ennuyeux mais respectable pour se lancer dans... le banditisme. Pas forcément le premier choix logique auquel on pense pour un père normal détruit par le meurtre de sa fille, vous en conviendrez, surtout après avoir vu le premier film. Si "Serpent's Path" s'était avéré très sombre et froid, quasi dénué de rapports humains, et bien là encore "Eyes of the Spider" en est le parfait opposé. Que ce soit symboliquement et visuellement, il est bien plus lumineux, optimiste et humain tout simplement. Il expose des rapports d'amitié (ou plutôt de bonne entente), laisse énormément de place aux dialogues et même à des scènes de complicité amoureuse. Outre le fait que ce traitement est intéressant en soi, il donne un vrai intérêt et une profondeur à la vision d'ensemble sur la vengeance et ses conséquences à ce diptyque trop méconnu.

Encore une fois Kurosawa mise beaucoup sur la fin, pour faire écho avec "Serpent's Path" une dernière fois, mais avec beaucoup plus de panache et d'habilité. Ça fonctionne, ça a du sens, et c'est en adéquation avec le reste du film, donc joli coup ici. Avant de conclure, petit détail qui n'a pas forcément une importance capitale dans l'oeuvre, mais qui donne tout de même un point de raccroche à la dureté de la réalité de l'histoire: l'apparition fantomatique de

Kandagawa Wars

Kandagawa Wars (1983)

Kandagawa inran senso

1 h. Sortie : août 1983 (Japon). Comédie dramatique, Érotique

Film de Kiyoshi Kurosawa

Psycox a mis 4/10.

Annotation :

Ca avait l'air d'être un vieux pseudo-porno des années 80 chelou, cliché de la vision occidentale du cinéma rose japonais... et en réalité, dans le monde de la vérité véritable, bah il se trouve que c'est exactement ça (ou presque). Je vais pas m'étaler longtemps dessus, on va simplement dire qu'il faut bien démarrer quelque part donc on "pardonnera" ce premier film à Kiyoshi, qui n'est pas forcément exempt de bonnes idées, enfin à vrai dire j'en ai aucune idée, j'ai assez vite décroché pour ne rien vous cacher.

Y'en a pour tous les goûts, de l'inceste, un peu de scènes lesbiennes, du voyeurisme et des voix offs qui parlent de plaisir... ou de planètes aussi, mais pas tout le temps. A vous de voir ce que vous recherchez. A éviter pour les féministes également, car on ne peut pas forcément dire que les femmes sont bien représentées ici. Je crois avoir reconnu un canal qu'on voit dans "Jellyfish", mais je ne suis pas sûr, une impression de déjà-vu.

Bon après, si on essaye vraiment de creuser, y'a deux trois symboliques intéressantes, dont certaines qui font la patte du cinéma de Kurosawa. Je pense notamment à l'image de la robe uniforme rouge, qui reviendra dans beaucoup d’œuvres du réalisateurs, avec à chaque fois un sens important dans l'histoire qu'elle accompagne ("Retribution" en est sans doute le meilleur exemple). Mais bon malgré ces détails croustillants, je ne le conseille pas. A moins que vous soyez vous aussi passionnés par le cinéma de Kurosawa et que vous voudriez voir comment il a débuté sa carrière, je pense que c'est une expérience dispensable.

Loft
6

Loft (2005)

Rofuto

1 h 55 min. Sortie : 3 janvier 2007 (France). Épouvante-Horreur

Film de Kiyoshi Kurosawa

Psycox a mis 7/10.

Annotation :

Une auteur de roman à l'eau de rose en vogue, Reiko, ne supporte plus de vivre dans son minuscule appartement à Tokyo. Sur les conseils de son rédacteur en chef, un homme pointilleux, un peu envahissant mais plutôt bienveillant, elle part vivre à la campagne dans une immense maison, seule. Très vite, elle se rend compte qu'un homme étrange vit dans le bâtiment voisin, qui semblait alors désaffecté. Un concours de circonstances, engagé par une curiosité dévorante de la part de cette dernière, va l’amener à se retrouver mêlée aux affaires du mystérieux voisin. Professeur ayant récemment découvert une momie millénaire qu'il souhaite pour l'instant cacher aux étudiants envoyés pour le seconder dans son étude du milieu marécageux des environs, l'homme demande à Reiko de garder l'antique découverte quelques jours seulement. Mais tout ne se passe pas forcément comme prévu...

"Loft" peut être découpé en deux parties. La première peut clairement servir d'exemple-type du travail de Kurosawa, avec beaucoup de détails laissés à l'interprétation, des personnages tourmentés, des apparitions fantomatiques et silencieuses, peu de dialogues et une ambiance mystérieuse... bref la recette du succès, du moins ce qui fait que j'aime, que dis-je, adore son cinéma ! Puis vient la seconde partie, aux premiers abords bien trop explicite, au point de casser un peu tout le coté flippant et pesant instauré au départ, me faisant baisser mon plaisir du visionnage petit-à-petit... mais fort heureusement la fin vient un peu éclaircir le bilan, ainsi qu'ajouter une dimension intéressante et d'expliquer ce choix qui ne m'avait pas convaincu jusqu'alors. Du coup que dire ? Prenant, et encore plus sympa après une bonne nuit de réflexion, et de sommeil accessoirement !

Que ce soit dans son coté horrifique, avec une très belle gestion et mise en scène au niveau des apparitions fantomatiques, son esthétique, son travail sur les ombres et lumières (l'ordre est important ici !) ou encore le cadrage et les découpes de champs, tout est vraiment très réussi. Mes quelques réserves, comme dit précédemment, sont plus de l'ordre de l'histoire, où tout une partie (dont je ne vais pas parler car spoil majeur du plot principal) ne me semble pas forcément nécessaire, voir carrément dessert au reste du film qui propose pour le coup quelque chose de vraiment ensorcelant, qui m'a beaucoup plu. En fait, c'est tout ce qui gravite autour d'un personnage en particulier qui pour moi n'a pas forcément lieu d'être

La La Land
7.5

La La Land (2016)

2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance

Film de Damien Chazelle

Psycox a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Je pense que Damien Chazelle aime le Jazz, et la musique en général. Ca se sent, et c'est très agréable. Après la claque "Whiplash", le revers "La La Land". Nouveau film, nouvelle réussite, la hype autour de ce film est fondée: quel plaisir bon sang ! J'ai certes une plus grande affinité pour les films dramatiques, sombres voire carrément malsains, mais un bon feel good movie de temps en temps, un très bon feel good movie même, ça ne se refuse pas. Pour être franc avec vous, mon avis va être assez mauvais ici, je n'arrive pas à trouver les mots pour tenter une approche constructive, j'ai juste beaucoup aimé ce film, allez le voir plutôt que de lire ces lignes maladroites si ce n'est pas déjà fait !

Hommage maîtrisé à l'âge d'or Hollywoodien, aux classiques du cinéma de l'époque et à toutes les choses qui ont fait sa renom mondiale, jouant astucieusement avec les clichés du genre, de l'échelle du détail au déroulement de l'histoire même, "La La Land" a juste sur toute la ligne. Mené par un duo Gosling/Stone qui jouent le jeu à 200%, qui donnent de leur personne et ont l'air de s'éclater tout en jouant parfaitement, transmettant cette bonne humeur; le film est excellent que voulez-vous de plus ! A maintes reprises, Chazelle trouve des choses intéressantes, des mises en scène astucieuses, des jeux de lumières et couleurs inspirés, de décors, etc... ça regorge d'idées lumineuses, je n'ai vraiment rien à lui reprocher, foncez !

Du coup Chazelle, mon avis importe peu, mais n'hésite pas à continuer dans le domaine de la musique, ou pas d'ailleurs, je foncerai tête baissée voir ton film sur le joueur de triangle le plus connu d'Ouzbékistan si tu venais à le tourner prochainement... Mais même si tu changes de domaine complètement, de style ou que sais-je, je répondrai présent !

Creepy
6.4

Creepy (2016)

Kurîpî

2 h 10 min. Sortie : 14 juin 2017 (France). Thriller

Film de Kiyoshi Kurosawa

Psycox a mis 6/10.

Annotation :

Je suis un peu partagé concernant ce film. D'un coté je ne peux qu'apprécier la démonstration macabre et l'ambiance ultra noire instaurée par Kurosawa ici, mais d'un autre coté... j'ai trouvé que l'oeuvre manquait clairement de personnalité durant sa majeure partie. Elle aurait très bien pu être (partiellement) écrite / réalisée par un autre cinéaste asiatique qui maîtrise ne serais-ce que correctement le genre du thriller noir, s'inspirant du cinéma de Kurosawa à la limite. Et puis, au risque de vous paraître bizarre, je trouve que le passage à une qualité vidéo nettement supérieure enlève un peu de charme et nuit à l'ambiance très particulière que dégage habituellement le cinéma de Kurosawa, typiquement efficace pour ce genre d'oeuvre.

En soi l'histoire n'est pas mauvaise, quoique un peu trop prévisible dans ses grandes lignes (c'est dans les détails croustillants que le film gagne tout son intérêt selon moi), et les acteurs sont globalement bons dans leurs rôles respectifs... Mais au delà de ça, aucune place à l'interprétation personnelle, à de vrais mystères et questions laissées en suspens comme à l'accoutumée, et je trouve ça dommage. Ce serait réducteur de dire que le film n'a pas de saveur, mais je trouve qu'il s'inscrit mal dans la filmographie de Kurosawa, là où juste quelques années auparavant il avait tenté avec brio quelque chose d'intéressant et de nouveau avec "Vers l'autre rive". Les seuls vrais moment où son style s'exprime pleinement, c'est (sans compter les plans fixes étirés en longueur qui sont toujours là, fort heureusement) durant la grande séquence finale ainsi que lors de l'investigation du collègue policier du héros dans l'appartement abandonné.

M'enfin ça se regarde clairement, je pense que je suis surtout très critique / pointilleux parce qu'il ne correspond pas à ce que je veux voir quand je matte un film de Kurosawa. Il reste un bon polar noir asiatique, donc je ne le déconseille pas pour autant ! Ah et j'oubliais, je crois que de mémoire, on avait jamais aussi bien utilisé le conditionnement sous vide dans un long métrage jusqu'à ce jour: c'est ignoble mais ça marche drôlement bien !

Sweet Home
6.2

Sweet Home (1989)

Sûîto Homu

1 h 41 min. Sortie : 21 janvier 1989 (Japon). Épouvante-Horreur

Film de Kiyoshi Kurosawa

Psycox a mis 6/10.

Annotation :

Voilà. Là j'arrive à entrevoir un vrai point de départ, un vrai début prometteur à la future carrière que va être celle de Kurosawa. C'était clairement difficile à sentir avec "Kandagawa Pervert Wars", mais ici il y a des tentatives plus ou moins réussies de ce qui constituera plus tard les préoccupations principales et les sujets majeurs de son oeuvre. "Sweet Home" c'est un film d'horreur petit budget maladroit mais qui va à fond dans son délire sans jamais flancher ou hésiter, avec des effets spéciaux fait maison et un vrai travail de galérien sur les costumes, pour un résultat pouvant être aussi bon que douteux mais qui transpire la sincérité et la volonté de bien faire.

L'histoire n'est clairement pas des plus originales, on a d'ailleurs droit à de bons personnages bien clichés, mais là encore ça fonctionne parce qu'on y va à 200% et que l'un dans l'autre, c'est cohérent. Le rythme, une fois les péripéties enclenchées, devient très vite effréné, les personnages n'ont pas le temps de souffler, de se remettre de leurs émotions, qu'un nouveau Mal s'attaque à eux à chaque fois. C'est d'ailleurs intéressant de noter que ce Mal se retrouve vite incarné par les ombres en elle-même, constituant une menace directe et non un moyen de déplacement pour l'origine de ce dernier. Cela fait également écho à son obstination sur le travail des ombres et lumières, priorité ultime dans quasi toute sa filmographie, qu'il utilise toujours pour appuyer le fantastique et l'horreur dans ses œuvres. On notera d'ailleurs qu'ici encore, l'apparition finale arrive non pas de l'ombre, mais de la lumière.

Et puis la musique... j'ai d'abord trouvé que bien qu’intrigante, elle était assez incompatible avec le propos, et finalement, réutilisée en situation, ça devient vite étrangement prenant et efficace. Bon au delà de ça, y'a des effets spéciaux qui, même avec l'excuse du budget et de l'année de parution font clairement trop cheap, notamment l'horrible séquence de libération finale, qui fait plus rire qu'autre chose... même si ça reste en accord avec le coté jusqu'au-boutiste du film ! Un 7 que je donne de bon cœur à film qui doit être replacé dans son contexte (on ne peut pas réaliser "The Thing" avec 500g de Latex et 20 dollars), mais qui au delà de ses petits défauts, offre une expérience franchement agréable. Je suis sans doute bienveillant avec cette oeuvre ici, mais quand je vois le genre d'étrons qu'on nous pond de nos jours en terme d'horreur parfois, je me dis qu'au fina

Phantom of the Paradise
7.9

Phantom of the Paradise (1974)

1 h 32 min. Sortie : 25 février 1975 (France). Comédie musicale, Drame, Fantastique

Film de Brian De Palma

Psycox a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Revisionnage.

Va carrément voir ma critique si t'as vu le film et que tu l'oses !

In the Mood for Love
7.8

In the Mood for Love (2000)

Fa yeung nin wa

1 h 38 min. Sortie : 8 novembre 2000 (France). Drame, Romance

Film de Wong Kar-Wai

Psycox a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bon... J'avais déjà énormément apprécié le coté ultra stylisé et la maîtrise du cinéma de Kar-Wai avec des œuvres comme "Les Anges Déchus", "Chungking Express" ou encore même "The Grandmaster" dans un style totalement différent, mais je dois dire qu'ici j'ai l'impression d'être tombé sur le joyau de sa collection... Histoire d'amour impossible entre deux voisins trompés par leurs conjoints, trop bien éduqués pour accepter réellement la passion qu'ils éprouvent l'un envers l'autre, "In the Mood for Love" c'est une romance en proie au spleen, certes triste mais belle et sincère. Tout n'est que regards, rares dialogues, recherche de l'autre et prudence. C'est avec une infinie délicatesse et un travail incroyable sur les décors, costumes, ambiances et couleurs que Kar-Wai nous raconte celle-ci, et c'est juste magnifique.

Jusque dans les moindres détails ce film est impressionnant. Que ce soit le fait qu'on ne voit jamais les visages des conjoints faisant d'eux de véritables fantômes n'existant que dans les récits entre les deux protagonistes, les utilisations de ralentis artistiques, les changements de tenues pour montrer le temps qui passe... tout est extrêmement malin et fonctionne à merveille. Mais je tenais à faire une mention spéciale pour le point qui m'a le plus marqué et qui je trouve est le plus réussi: la gestion de l'espace et du cadre. Tout le film se déroule dans des lieux très exigus, nous faisant ressentir la réelle proximité physique entre les personnages, mais également et surtout toutes les contraintes qui pèsent sur eux. L'exemple le plus marquant est, selon moi, dans la scène où Mme.Chan se retrouve coincée chez M.Chow. Dans celle-ci, on voit en premier plan des ombres de vêtements qui viennent restreindre l'espace disponible dans le cadre, et les personnages vont naturellement se coincer dans le peu de place disponible, se faisant petits, toujours prudents pour se protéger. Et puis c'est beau, dans le sens premier du terme ! Même la fumée des cigarettes devient quelque chose que l'on contemple au lieu de craindre; elle offre un court instant de perte de contrôle, où on oublie tous les jugements et les obligations. Et que dire des scènes de "répétitions" où les deux amoureux jouent la comédie pour tenter de rendre la réalité moins difficile à encaisser... en vain.

Je ne vais pas insister plus longuement même si il y des tas de choses à dire, mais une fois n'est pas coutume je vais me contenter de vous conseiller vivement de le voir...

Poetry
7.3

Poetry (2010)

Si

2 h 19 min. Sortie : 25 août 2010 (France). Drame

Film de Lee Chang-Dong

Psycox a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Éprouvant. Voilà le premier mot qui me vient à l'esprit quand je pense à "Poetry". Lee Chang-Dong est définitivement très fort pour dénoncer la cruauté du quotidien et de la vie. Il dresse ici le portrait d'une honnête sexagénaire qui va, par le biais de la poésie, s'ouvrir au Monde alors qu'elle commence à l'oublier. Atteinte d'Alzheimer, elle se rend compte que la vie n'est pas aussi rose qu'elle le pensait jusqu'à alors, et que le Mal peut frapper à n'importe quelle porte, y compris la sienne...

"Poetry", à l'image du cinéma de Lee Chang-Dong, c'est un peu la démonstration de la force tranquille. Sans avoir à user d'artifices, il arrive toujours à raconter des choses terribles qui pourtant se cachent dans notre quotidien. Le film n'est pas manichéen pour autant, il reste en nuances même si le bilan est au final très amer. Menée par une actrice principale à couper le souffle, capable de nous transmettre toutes les émotions possibles et imaginables, il offre son lot de scènes coup de poing, mémorables et diaboliquement efficaces. Pour être franc je suis autant fasciné qu'effrayé par ce film. A maintes reprises on se sent impuissants, on est face à des situations où une seule issue est possible, et on subit celle-ci sans pouvoir y faire quoique ce soit.

Un film sobre, calme, simple et très efficace, voilà ce qui vous attend si vous vous laissez tenter par ce dernier. Il n'a rien à envier à mes deux précédentes rencontres avec le cinéma de Lee Chang-Dong, toutes les 3 ayant message différent et le transmettant à la perfection. C'est dur par moment mais ça vaut vraiment le détour ! Et pour couronner le tout, c'est judicieusement que Lee choisi de terminer son oeuvre en laissant le spectateur s'imaginer les choses plutôt que de les exposer directement; ça fonctionne encore une fois merveilleusement bien, et rend le bilan encore plus salé qu'il ne l'était déjà. Excellent film encore une fois...

Sunny
7.4

Sunny (2011)

Sseoni

2 h 04 min. Sortie : 4 mai 2011 (Corée du Sud). Comédie dramatique

Film de Kang Hyung-Chul

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

On connaît la grande maîtrise des réalisateurs et scénaristes coréens dans le registre noir, avec leurs fameuses histoires de vengeances ou leurs drames immoraux... mais ce serait réducteur de croire qu'ils ne sont pas capables d'évoluer parfaitement du bon coté de la Force, au contraire ! Comédie dramatique optimiste et nostalgique, "Sunny" est un film devant lequel on se sent bien, qui offre un très beau moment et donne le sourire.

Séparée de ses amies d'enfance pendant des années, Na-mi, riche femme au foyer, se perd peu à peu dans le quotidien sans saveur que cette vie lui offre. Le hasard va l’amener à rencontrer la leader son ancien groupe de gamines, à l'hôpital, n'ayant que peu de jours encore à vivre des causes d'une grave maladie. Heureuses d'être denouveau réunie, Na-mi se voit remettre une ultime mission: réunir de nouveau l'indestructible groupe Sunny ! C'est ainsi qu'avec l'aide d'un détective privé inspirant peu confiance et de l'ancienne reine des faux-cils, qu'elle se lance dans sa quête, s'affirmant enfin en tant qu'être à part entière, protagoniste de sa propre vie...

Sincérité, simplicité et souvenirs d'enfance, voilà ce qui fait le noyau de ce petit film sans prétention qui a pourtant fort à offrir. On se régale en découvrant et redécouvrant ces amies, ce qu'elles sont devenues et en voyant que malgré le temps, elles restent de grandes enfants. C'est super sympa, ça vaut son petit coup d'oeil et ça change des drames lourds qui plombent l'ambiance, donc pourquoi se priver ?

Chromosome 3
6.8

Chromosome 3 (1979)

The Brood

1 h 32 min. Sortie : 10 octobre 1979 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de David Cronenberg

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Cronenberg pour moi, c'est des ambiances et histoires malaisantes, des personnages marginaux et un jeu de flirt constant entre la réalité et le fantastique, avec si possible des modifications corporelles plus ou moins dégueues. Et ça tombe bien parce que "Chromosome 3" rassemble toutes ces "qualités", pour mon plus grand plaisir. J'en avais entendu parlé plus jeune, de part ma mère, qui avait été "traumatisée" par les gamins difformes et légèrement dérangés présents dans ce film, mais je ne m'étais jamais plongé dedans jusqu'alors, le hasard a voulu que nos chemins se croisent hier ! Du coup, que dire si ce n'est qu'encore une fois, j'ai accroché avec ce que propose Cronenberg ici !

"Chromosome 3" n'est pas un film d'horreur, mais possède quelques fulgurances assez stressantes et efficaces durant ses différentes séquences de meurtres. Le traitement des traumatismes liés à l'enfance et aux figures parentales est plutôt intéressant et indirectement bien traité. Le personnage du psychologue de renom, aux pratiques qui divisent la plèbe (on arrive facilement à comprendre les plus sceptiques d'entre eux avec du recul...) apporte également une dimension sérieuse à l'oeuvre; partagé entre une vraie volonté de guérir mais également une curiosité malsaine et un peu trop envahissantes pour les cas rares, on a du mal à savoir si on doit le croire ou le haïr, au même titre que les différents protagonistes au sein de l'histoire.

Esthétiquement c'est sobre mais efficace, on se concentre sur l'essentiel, pas de fioritures, tout fonctionne très bien. Et puis que serait un film de Cronenberg sans quelques séquences crado, comme dit plus haut, avec cette fois un accouchement par poche extra-ventrale avec nettoyage de chat inclus, ainsi que des petits enfants monstrueux (aussi bien physiquement que dans leurs actes) ayant la fâcheuse manie d'éclater la caboche des ennemis de leur maman avec ce qui leur passe sous la main. Bref, très sympa, sans être mon préféré, le film fait le taf et a rempli toutes les attentes que j'avais à son égard: c'est typiquement ce que je pensais / espérais voir en le lançant, donc content de ce visionnage !

Jackie
6

Jackie (2016)

1 h 40 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Pablo Larraín

Psycox a mis 5/10.

Annotation :

Dire que "Jackie" est une déception serait mentir. Sur le papier, c'était pas forcément un film taillé pour moi, et puis je me doutais bien que je n'allais pas me prendre une claque monumentale, mais j'avais tout de même une once d'espoir... au final je ne suis clairement pas fan. Certes, l'histoire en elle-même est intéressante et plaira sans doute à plus d'un, mais pour moi c'est non.

J'ai du mal avec ce genre de film qui sombre vite dans la facilité, une certaine complaisance en soi. Je pense que le film aurait été beaucoup plus efficace et réussi si il avait évité l'éternel schéma de l'interview accompagnée de "flashback". On a déjà trop vu ça... Ok ça nous donne une autre vision, plus forte encore, de Jackie, mais il y a d'autres moyens d'y arriver sans tomber dans cette éternelle banalité. Et puis c'est poussif je trouve. On sent l'envie d'accentuer le coté drama avec une utilisation ultra invasive et violente de la musique, au point de desservir le propos et de nuire au film plus généralement. Dans une moindre mesure, je me suis également un peu ennuyé au bout d'une heure; quand on trouve le temps long, c'est jamais une très bonne nouvelle. Petite pensée pour John Hurt, que j'aimais beaucoup et qu'on est toujours content de voir apparaître dans des films, même dans de petits rôles comme celui-ci.

Donc un bon mouais, pour un film qui n'est pas forcément mauvais mais beaucoup trop tutoré selon moi. J'aime beaucoup Portman, elle n'est clairement pas mauvaise, au contraire, mais je reste plus convaincu par son incroyable performance dans "Black Swan". Pas ma cam, pas non plus à proscrire, faites vous votre propre avis les amis !

Dead Zone
7.1

Dead Zone (1983)

The Dead Zone

1 h 43 min. Sortie : 7 mars 1984 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction, Thriller

Film de David Cronenberg

Psycox a mis 7/10.

Annotation :

"Dead Zone". L'affiche m'avait fortement donné envie de le voir, ajouté au fait qu'il s'agit d'un film de Cronenberg, je ne pouvais pas passer à côté éternellement. Je n'ai aucune connaissance de l'oeuvre originale, donc comme souvent avec les adaptations, je vais juger le film en tant que tel... donc si je lui fais des éloges ou que je râle à propos d'un point particulier, je ne connais pas le génie/fautif mais le résultat est le même, ce n'est qu'un avis sur ce que je vois ! Du coup, que vois-je me direz vous ? Et bien avant tout un film très bien réalisé, avec un Walken au poil qui colle à la perfection au personnage principal. Mais malheureusement je vois aussi un film qui avait très bien démarré et qui ne m'a au final pas vraiment convaincu...

J'ai sincèrement beaucoup aimé tout le coté humain et mystique, avec ce don que reçoit Johnny et surtout les conséquences et la responsabilité qui en découlent (Pas forcément des plus novateurs, ça a déjà été vu, mais c'est bien traité donc pourquoi pas !). Mais au delà de ça, j'ai été profondément déçu par la direction que prend l'histoire concernant ces satanées histoires d'élections. Je vais être sans doute un peu brusque, et manquer de tact, mais j'en ai rien à faire de cette histoire de sénateur démoniaque, sérieux... outre le fait que c'est assez cliché, je trouve que ça occulte toute la dimension intéressante de l'histoire. Certes cela permet de proposer une scène finale héroïque avec une belle morale qui est en adéquation avec cette trame scénaristique, mais il y avait tellement moyen d'y aller beaucoup plus finement... C'est bourrin et ça ne m'a pas emballé.

Il m'est assez difficile de défendre mon argument sans spoiler, mais ceux qui ont vu le films comprendront sans doute où je veux en venir. J'aurais aimé qu'on en reste à ce coté très intimiste qui était proposé au départ, et quitte à vouloir créer une oeuvre moralisatrice, ne pas forcément taper dans quelque-chose qu'aussi grandiloquent. "Dead Zone" est une déception, j'ai vraiment perdu le fil au fur et à mesure que le visionnage avançait, c'est dommage. Après cela ne reste que mon avis personnel, et comme dit le film est maîtrisé, Cronenberg oblige, mais je reste très déçu personnellement. A vous de voir ce que vous cherchez et quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce film !

Hana
6.5

Hana (2006)

Hana yori mo naho

2 h 07 min. Sortie : 3 juin 2006 (Japon). Comédie dramatique

Film de Hirokazu Kore-eda

Psycox a mis 7/10.

Annotation :

Un petit film sans prise de tête, simple et optimiste, se déroulant à une époque fascinante de l'histoire nippone, voilà ce qu'est "Hana. Pas de film à la gloire des samouraïs ici, l'ère d'Edo est en déclin, ne restent que des rônins de seconde main vivants dans la pauvreté. L'histoire se concentre sur l'un d'entre eux, un guerrier raté mais destiné à venger son père pour laver l'honneur familial, Aoki. Bien plus doué pour apprendre à écrire aux enfants que pour les duels, il se retrouve tiraillé entre son devoir moral et l'acceptation du changement auquel son pays est confronté, pays où la guerre est désormais histoire ancienne et où les bretteurs ne sont perçus que comme des bons à rien.

Tranche de vie heureuse dans un quartier pauvre en bordure d'Edo, "Hana" derrière son coté historique, reste un énième film social déguisé. Il mise à 200% sur les relations entre les personnages, faisant évoluer l'histoire calmement mais efficacement. Fusion hybride entre "Barberousse", "Samuraï Champloo" et "Tampopo" (fallait la chercher celle-là je le reconnais, mais je l'assume !), Kore-Eda signe ici une comédie toute en douceur qui donne le sourire.

Et puis c'est l'occasion unique de voir Terajima et Kunimura, les deux génies passe-partout du cinéma japonais, dans un seul et même film ! Le reste du cast est également excellent, avec notamment Asano et Kagawa que j'aime beaucoup, même si chacun de ces quatre acteurs se retrouve avec un rôle assez secondaire (note: le film est en réalité un véritable patchwork de personnages, il y en a vraiiiiment beaucoup, donc hormis le héros et sa voisine, on peut difficilement parler d'autres personnages principaux).

Du coup "Hana" ne casse pas trois pattes à un canard, mais a le mérite d'être sincère et de proposer une expérience extrêmement plaisante. Un Kore-Eda qui se situe plus que jamais du bon coté de la Force, toujours aussi bien réalisé et proche de l'humain. Je ne vous conseillerai pas de jeter votre dévolu sur celui-ci en priorité, mais si vous aimez son style et ses thématiques, vous devriez y trouver votre compte !

Distance
6.7

Distance (2001)

2 h 12 min. Sortie : 27 février 2002 (France). Drame

Film de Hirokazu Kore-eda

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quelque chose de très mystérieux plane autour de "Distance". Déjà, si on se penche simplement sur sa popularité sur SensCritique, on est face à un inexplicable désintérêt général. Situé chronologiquement entre "After Life" (500 notes) et "Nobody Knows" (2k5 notes), le film n'a été noté qu'une petite centaine de fois... je ne saurais trop comment expliquer ceci, le film ayant été également sélectionné à Cannes lors de sa sortie. Au delà de ça, l'histoire en elle-même est également étrange et laisse beaucoup de questions en suspens, libre court à l'interprétation de chacun. Elle nous raconte le pèlerinage de quatre personnes, n'ayant rien en commun de prime abord, sur le lieu d'un drame horrible perpétré quelques années plus tôt et leur ayant à tous fait perdre un être cher. Se retrouvant au départ pour aller honorer la mémoire de leurs proches disparus, ils vont se retrouver coincés dans la nature ensemble sur les lieux de la tragédie, avec un ancien témoin rescapé, également présent ce jour-là.

Une ambiance étrange pèse sur ce film. On a l'impression qu'au delà de la volonté de nous faire ressentir de l'empathie pour les différents personnages, Kore-Eda souhaite installer un doute dans nos esprits. Tout est assez flou volontairement, et on a l'impression que l'on veut insister sur le fait que ces derniers sont quelque part en partie responsable de cette tragédie. Dans tous les cas, on sent que chacun d'entre eux se pose la question, et c'est là que réside tout l'intérêt et la force de ce film. Que ce soit dans "Maborosi", "After Life" ou "Distance", on observe une volonté commune de parler de regrets, de l'importance des souvenirs, et de l'impact de ses derniers sur la vie présente de ses personnages. Néanmoins chaque film aborde cette thématique avec un style et une approche totalement différente. Ici, c'est la narration qui est au service du propos. Déstructurée comme jamais, alternant scènes actuelles et flash-backs en tout genre de manière plus ou moins arbitraire, sans forcément vouloir répondre à une question précise, elle nous permet de lentement reconstruire le complexe puzzle qu'est "Distance".

Un film qui amène donc à réfléchir, bien que pas forcément facile d'accès car très lent (peut-être un peu trop même si ce choix est en adéquation avec le thème et la volonté qui anime l'oeuvre). Que ce soit la scène finale, le titre ou les points non-résolus de l'intrigue, c'est très intéressant, et ça fait plaisir de voir des œuvres qui ne prémâchent pa

LEGO Batman - Le Film
6.4

LEGO Batman - Le Film (2017)

The LEGO Batman Movie

1 h 44 min. Sortie : 8 février 2017. Action, Comédie, Fantastique

Long-métrage d'animation de Chris McKay

Psycox a mis 6/10.

Annotation :

"The LEGO Movie" était super cool, je pense qu'on peut objectivement le dire tant il a fait l'unanimité parmi mes éclaireurs ! De belles idées, une bonne dose de nostalgie et puis c'était souvent drôle et bien senti. J'avais vraiment bien rigolé, donc c'est avec plaisir que je me suis déplacé au cinéma pour aller voir ce nouveau film Lego. Et que dire ? Ca marche tout aussi bien, avec encore plus de références culturelles en tout genre, le même humour bon enfant et toujours des concepts maîtrisés et novateurs entre les briques du jeu et le rendu sur grand écran ! Bon niveau histoire ça vole pas très haut, le message est un peu gentillet, mais ça ne change rien au fait que le film propose encore une fois un très bon moment.

J'ai vu le film en VO, et je dois dire que le doublage original est plutôt sympa, avec notamment l'ami Fiennes qui reste majordome, incarnant ici Alfred le célèbre "ange gardien" de l'homme chauve-souris. Je dirais que tout le monde fait son travail sans forcément révolutionner le monde du doublage. Les chansons sont moins réussies que dans le premier, moins mémorables en tout cas je trouve, mais c'est un avis purement personnel bien entendu. Reste comme dit précédemment l'évolution, dans le bon sens, de l'utilisation de références de la pop-culture. Y'en a partout, tout le temps, que ce soit des moqueries bon enfant ou des hommages à tout ce qui a fait notre enfance, et ça c'est plaisant, ne serais-ce que pour s'amuser à toutes les "trouver".

Pas le film de l'année c'est clair, mais un film qui a réussi à remplir toutes mes attentes, j'ai passé un très bon moment, c'est tout ce que je voulais ! Vous risquez peut-être d'être déçu vis-à-vis du premier opus si vous faîtes parti de la caste des gens exigeants en toutes circonstances, mais dans le cas contraire vous devriez bien vous amuser ! Everything (or almost everything) is awesome !

Silence
6.6

Silence (2016)

2 h 41 min. Sortie : 8 février 2017 (France). Drame, Aventure, Historique

Film de Martin Scorsese

Psycox a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bon, on va commencer directement par les choses qui fâchent, je suis pas là pour me battre à propos d'opinions religieuses. Je ne suis pas croyant. Je comprends le réconfort et le soutien que cela peut apporter, ce sentiment de protection que la Foi offre à ses fidèles, mais j'ai tendance à être surtout horrifié par toutes les dérives qui finissent par en émerger... On est souvent loin du message de paix et d'amour qu'on nous promet à l'entrée. Pas croyant donc, mais cependant intéressé par le sujet. Que ce soit réellement historique ou non, les récits d’événements liés à la religion sont bien souvent très intéressant, et permettent de mieux comprendre le passé, de se projeter dans les époques qui font notre Histoire. C'est donc à cet exercice périlleux que s'attaque ici Scorsese avec ce nouveau film qui divise la plèbe: "Silence".

Mon avis ? Il réussit son pari ici, pour la simple et bonne raison que le film arrive à offrir une vision qui, je trouve, reste plutôt neutre. Elle rend compte à la fois de l'importance que peut avoir la religion pour ceux qui en ont le plus besoin, mais également des limites de celle-ci. Il n'y a pas de fumée sans feu, et c'est bel et bien la venue des prêtres sur les terres nippones qui a démarré l'incendie. Les divergences religieuses entraînent des conflits, personne n'a raison, personne n'a tord, la tolérance de l'autre n'ayant malheureusement pas encore daigné pointer le bout de son nez à cette époque... A travers cette fresque de plus de 2h, il raconte l'histoire d'une quête, absurde et sensée à la fois, avec une belle maîtrise, pour un rendu final très convaincant.

J'ai particulièrement aimé le coté très prophétique du personnage de Andrew Garfield, avec tout ce qui gravite autour... notamment son Judas attitré ! Il revient sans cesse pour demander l'absolution de ses pêchés, à la fois bourreau indirect et victîme de cette folie religieuse. Esthétiquement c'est également un beau travail qu'on nous propose ici, froid, sobre mais efficace. Le casting remplit toutes ses promesses: ça avait l'air d'être du lourd sur le papier, c'est effectivement le cas. Garfield porte le film, ça fait plaisir de le voir évoluer comme ça. J'étais également content de retrouver Tsukamoto, qui montre encore que peut importe où il se situe vis-à-vis de la caméra, il mérite sa place dans la grande famille qu'est le 7e Art. Et puis y'a Asano... toujours excellent, même si ça me fait mal de le voir endosser le rôle du "Captain Enfoiré" !

En b

Psycox

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