Cover Top 10 - 1950

Top 10 - 1950

Ils auraient figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :

"Le Convoi des Braves" de John Ford
"Les Enfants Terribles" de Jean-Pierre Melville

Liste de

10 films

créee il y a presque 9 ans · modifiée il y a presque 9 ans

Rashōmon
7.9
1.

Rashōmon (1950)

1 h 28 min. Sortie : 18 avril 1952 (France). Policier, Drame

Film de Akira Kurosawa

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Magie blanche ou messe noire ? Face à une telle plénitude il convient d’éliminer tout apparat critique et seulement enregistrer le choc dramatique et spirituel des images, les résonances qu’elles éveillent en nous et qui se propagent jusqu’au souvenir des tragédies grecques. En développant des courbes et des méandres qui ramènent à une sorte de grand jeu cosmique, l’œuvre atteint le mode supérieur d’un art sacral qu’on pourrait appeler le grand office liturgique de l’incertitude existentielle.

Boulevard du crépuscule
8.2
2.

Boulevard du crépuscule (1950)

Sunset Boulevard

1 h 50 min. Sortie : 18 avril 1951 (France). Film noir

Film de Billy Wilder

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Chez Wilder, la Mecque du cinéma est une nécropole où les jeux de rôles ricochent avec la réalité, où les valets-réalisateurs ruminent leur gloire éteinte, où les stars d’autrefois enterrent les chimpanzés qui leur servent de compagnons et s’enferment dans le rêve sans comprendre qu’il s’agit d’un cauchemar destructeur. Vertige aspirant, ballet de spectres, délires de grandeur pour un psychodrame halluciné, le plus fabuleux apologue sur la cruauté et l’agonie de la mythologie hollywoodienne.

Mark Dixon, détective
7.5
3.

Mark Dixon, détective (1950)

Where the Sidewalk Ends

1 h 35 min. Sortie : 22 août 1951 (France). Film noir, Policier, Drame

Film de Otto Preminger

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

Jauger, juger, traquer, mettre en valeur l’intensité des acteurs, leur capacité à s’investir, s’offrir ou mentir, construire une fiction avec ou contre eux, faire de l’équilibre sur la ligne de crête qui sépare le vrai du faux : tout l’art de Preminger. À mi-distance du récit d’envoûtement (pôle "Laura") et de l’analyse scrupuleuse (pôle "Anatomie d’un Meurtre"), le cinéaste développe un grand polar urbain qui pénètre l’intimité d’un homme secret, rongé par le doute, la culpabilité et le désordre.

Les Forbans de la nuit
7.9
4.

Les Forbans de la nuit (1950)

Night and the City

1 h 41 min. Sortie : 29 décembre 1950 (France). Film noir, Sport

Film de Jules Dassin

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

Au centre des enjeux : l’argent. Il mobilise ce rabatteur combinard qui, pour monter une hypothétique affaire de catch, se lance dans une course folle dans les bas-fonds interlopes de Londres. Son mécanisme corrupteur est démonté avec la logique de la fatalité : la mort est au bout du chemin. Un thriller âpre et haletant, rageur et éprouvant, où l’on risque sa peau avant de risquer ses phrases, où l’on époustoufle son homme comme chez Shakespeare, où l’on va de l’avant parce que c’est beau.

Ève...
8.2
5.

Ève... (1950)

All About Eve

2 h 18 min. Sortie : 18 avril 1951 (France). Drame

Film de Joseph L. Mankiewicz

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Ce qu’accomplit Wilder, la même année, devant les projecteurs d’Hollywood, Mankiewicz le décline dans les coulisses du monde du théâtre new-yorkais, en substituant sa sophistication et son élégance proverbiales au morbide appel des ombres. À l’image des glaces multiples où se mire la future vedette, le film est une véritable boule à facettes dont les mouvements de sens et d’esprit éclairent pièce par pièce l’obsession de la réussite, la dévoration de l’ambition et la quête de reconnaissance.

Quand la ville dort
7.7
6.

Quand la ville dort (1950)

The Asphalt Jungle

1 h 52 min. Sortie : 6 décembre 1950 (France). Gangster, Film noir, Drame

Film de John Huston

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Une fois les mythes sociaux eventés (Huston ne les ménage pas), l’homme seul face à lui-même se fixe ses critères et ses fins. Ceux que le cinéaste présente aiment agir : ils poursuivent, recherchent, luttent, s’engagent tout entiers dans une action dans le résultat peut être nul. Mais jamais, y compris face au pire tumulte et au plus grand danger, ils ne perdent leur lucidité. Voilà comment, sans chausser les sabots de la pompe et de la rhétorique, ce modèle du caper movie atteint au tragique.

Orphée
7.5
7.

Orphée (1950)

1 h 52 min. Sortie : 29 septembre 1950. Drame, Fantastique

Film de Jean Cocteau

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

D’un sujet où la prédestination semblait devoir tenir la plus grande place, Cocteau a tiré un acte de foi dans la liberté humaine. Ici l’amour, uniquement du domaine de la vie, rompt les mécanismes du fatum et de la mort. En une multitude de plans follement inventifs, emboîtés les uns dans les autres à la façon d’un panier chinois qui pourrait se poursuivre à l’infini, l’artiste construit sa propre odyssée intérieure, un itinéraire à la fois abstrait et lisible aux vertus de floraison poétique.

Winchester 73
7.5
8.

Winchester 73 (1950)

Winchester '73

1 h 32 min. Sortie : 31 août 1951 (France). Western

Film de Anthony Mann

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Reposant sur une trajectoire qui ne peut avoir de conclusion que circulaire, le film relève aussi d’une abstraction justifiant la légende selon laquelle Fritz Lang se serait intéressé au sujet. Son script équilibré s’accroche au désir d’élever à la mythologie la lutte de deux frères ennemis, et la sécheresse de sa réalisation affirme une ingéniosité provocante dans l’économie, en parvenant à ménager des zones d’ombre, à suggérer des arrières-pensées. Mann signe là son premier modèle du genre.

Le Démon des armes
7.6
9.

Le Démon des armes (1950)

Gun Crazy

1 h 26 min. Sortie : 18 août 1950 (France). Film noir, Drame

Film de Joseph H. Lewis

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le polar de Lewis croise la tradition classique (jusqu’aux marécages du final résonnant comme un retour au giron œdipien) et la tendance expérimentale (qui annonce moins la Nouvelle Vague que son prolongement américain). Son aspect composite tient du conte de fées, du surréalisme et de la sauvagerie, car cette folie des armes est aussi désir sexuel, et l’attrait qu’elle exerce tient de son énergie rageuse, du métal des voitures et des flingues mêlé à la chair inquiète des visages en gros plan.

La Porte du diable
7.3
10.

La Porte du diable (1950)

Devil's Doorway

1 h 24 min. Sortie : 23 mai 1952 (France). Western

Film de Anthony Mann

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Politiquement bien plus radicale et offensive que les autres westerns de l’époque, cette âpre variation sur le retour du guerrier nous fait boire la désillusion d’un Shoshone spolié qui se retrouve privé, comme son peuple, de ses droits les plus élémentaires. Telle un cri de révolte enflammé, elle brise la foi naïve en une impossible intégration sur l’irrépressible logique de l’extermination colonialiste, pour arriver à la conclusion désabusée qu’en cette terre volée, nulle paix n’est possible.

Thaddeus

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