Top 10 Films selon Albiche

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Voilà, c'est fait, j'ai réussi à lui faire une place dans mon top 10.

Après 4 visionnages au cinéma, puis le revisionnage de nombreuses scènes à la maison en plus du fait qu'il n'ait pas encore quitté mes pensées de nombreux mois après sa sortie, il serait hypocrite pour moi de masquer mon obsession pour ce film et je pense être enfin doté du recul nécessaire pour juger son impact sur ma personne.

Clairement imparfait cinématographiquement parlant, loin d'être l'un des 10 meilleurs films de tous les temps, mais un top 10 se doit d'être personnel et celui-ci fait clairement partie des 10 films qui m'ont le plus marqués dans ma vie tant Joker me hante encore continuellement.

Voir ma critique et mon annotation plus sérieuse par ailleurs.

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Probablement le film incarnant la perfection dans ce top, et très vraisemblablement indélogeable. Incroyable d'avoir aussi bien vieilli. Le film est d'ailleurs sorti en 1968 comme 2001, L'odyssée de l'espace. Quelle année bénie pour le cinéma.
Lors de mon premier visionnage, j'avais mis 6, vous vous rendez compte de la bêtise ? Erreur de jeunesse ? Très certainement.
Le deuxième, avec des années de maturité et de cinéphilie supplémentaires derrière moi, a été une claque immense.
Le duel final entre l'homme à l'harmonica et Frank est à classer parmi les plus grandes scènes de l'histoire du cinéma, tout comme l'introduction en est l'une des plus belles ouvertures.
Des personnages inoubliables dont deux hommes au charisme légendaire et une femme forte sublime, une bande originale à tomber, un scénario qui se déploie jusqu'à atteindre des sommets dramatiques exceptionnels, une réalisation brillante et avant-gardiste dont une mise en scène en symbiose avec la musique et des gros plans sur des visages durs...
Et dire qu'avant je n'aimais pas les westerns. Mais ça c'était avant.
Merci à ma chérie de me l'avoir remontré. :)

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Y a-t-il un film qui décrive mieux que celui-ci l’horreur et les dégâts psychologiques qu’a provoqué la guerre du Viêtnam chez ceux qui ont combattu ? Je ne suis pas vraiment d’accord avec ceux qui disent qu’il ne s’agit pas d’un film de guerre classique. Les deux premières heures, on voit très bien la guerre : de nombreux combats, beaucoup de scènes d’action et des dialogues et situations très bien écrits, assez caractéristiques de la manière dont les soldats se comportaient sur le champ de bataille et témoignant du danger non seulement des hommes du camp d'en face, mais aussi de ceux offerts par Dame Nature. Et la mise en scène maîtrisée de Coppola fait d'ailleurs tout pour briser nos repères et nous rendre compte comme il se doit de l'enfoncement des soldats dans la jungle la plus profonde. Le brouillard se mêle alors à la brume émise par les fumigènes, on progresse dans une flore luxuriante mais terriblement effrayante. C'est le plus bel hommage que pouvait faire le cinéaste à l'excellent livre de Joseph Conrad, qui nous faisait aussi ressentir cet effroyable voyage fluvial de manière unique et sans bavure.

Un humour assez présent tout au long du film dénote déjà de la folie des hommes avant même la rencontre avec Kurtz : le personnage joué par Robert Duvall, le colonel Kilgore, qui souhaite absolument faire du surf en plein bombardement ennemi, offre à ce titre une des scènes les plus délicieusement absurdes du métrage, avec des répliques extrêmement décalées. Mais tout est fait pour nous amener vers la rencontre entre Willard et le colonel Kurtz, sûrement l’un des plus grands face à face du cinéma, pour laquelle on est préparé depuis le début. On a beau avoir été préparé, on ne s’attend pas à une rencontre aussi glaçante : le discours du colonel Kurtz est bien plus horrifique que tous les cadavres et blessés que l’on a vus auparavant. La guerre l’a transformé, la rendu totalement fou, et ce sont ces derniers instants du film qui en font sans doute le meilleur réquisitoire contre la guerre. Quand je l'ai revu au ciné, à la fin de la séance, ma salle est restée bouche bée, personne n’a parlé comme c’est habituellement le cas lorsque les lumières se rallument, comme s’ils étaient estomaqués par ce qui s’était passé sous leurs yeux.

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Coup de coeur progressif pour cette oeuvre que j'ai dû voir trois fois pour l'ajouter à mon top 10 !

L'ayant redécouvert cette année avec un bagage plus conséquent, ne serait-ce qu'une meilleure connaissance des films de De Palma et du Nouvel Hollywood, j'ai littéralement été soufflé par cette oeuvre totalement kitsch et baroque, mais faite avec beaucoup de coeur. Je la trouve tellement riche thématiquement déjà : elle dénonce bien sûr le capitalisme et ses dérives à une époque où De Palma livrait une énorme bataille contre les studios de cinéma pour pouvoir leur imposer sa vision, provoquant avec d'autres la naissance de ce qui sera défini plus tard comme Le Nouvel Hollywood. Le film est donc une totale mise en abyme du règlement de compte entre ces deux entités, puisque Winslow Leach, le héros du film, se fait voler sa chanson au début du film par un producteur véreux et malhonnête, incarné à la perfection par Paul Williams, de manière volontairement caricaturale, et va chercher à se venger ou du moins à le hanter. Ca critique bien sûr aussi le rapport du public, presque zombifié dans ce métrage, au show business et au star system, entre autres messages convoyés par le film. On est donc sur un film très dense, très rythmé, qui fuse lors de ses vingt premières minutes pour ensuite mieux embrasser le genre de la comédie musicale. Les références à ce qui s'est fait avant, comme dans tout le cinéma de De Palma sont très bien amenées et intelligentes : Faust, Le fantôme de l'Opéra, Le portrait de Dorian Gray, la parodie de la scène de la douche d'Hitchcock... Les dix dernières minutes du film constituent l'un des climax qui m'ait le plus retourné, qui m'ait le plus provoqué d'émotions contraires, une frénésie orgiaque bien aidée par un montage accéléré et saccadé qui conclut le film de manière magistrale. Le fait que la fête semble se poursuivre après cette mortelle apothéose en dit long sur les desseins d'une foule déchaînée.

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Voir ma critique.

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Entrée dans le top 10 après deuxième visionnage. Comment pouvait-il y échapper, car dès le premier, il m'avait terrassé.

Le plus fou, c'est que Wong Kar-Wai est capable d'accoucher d'une mise en scène complètement destroy et nerveuse pour Les Anges déchus, que j'ai déjà trouvée sublime, et 5 ans plus tard, il s'adapte à son sujet et réussit à proposer une réalisation encore meilleure toute en finesse et en délicatesse, à base de mouvements de caméras beaucoup plus lents, voire ralentis, et de travelings latéraux très poétiques. Sa composition des cadres rend en outre chaque plan plus beau que le précédent, mais surtout très significatifs (exemple : je pense ici aux plans de transition tels que ceux qui montrent les pantoufles et les chaussures cote à cote pour indiquer que Mme Chan s'apprête à ressortir). A la limite, même si le film ne racontait rien, j'aurais déjà été totalement conquis, c'est dire.

Le truc c'est que ce que le film raconte est tout aussi magnifique. J'ai trouvé ça d'une beauté et d'une tristesse infinies en même temps. Les deux interprètes sont magnifiés par la caméra de WKW, c'est fou de réussir à les rendre classes à ce point sur chaque plan où ils apparaissent. Le choix de ne pas avoir montré leurs partenaires respectifs ou jamais de face est payant et pertinent. La mise en scène les invisibilise littéralement, les évacue pour se focaliser sur nos deux protagonistes, trahis et trompés, qui vont se rapprocher mais qui n'en sont pas plus libres pour autant. Il y a toute une symbolique discrète mais présente que je trouve aussi très réussie : le lieu de rencontre fréquent des deux amoureux à l'extérieur à proximité de fenêtres comportant des barreaux, l'enlacement de leurs mains avec les alliances bien visibles, etc...

Je n'ai jamais trouvé le film lent ou contemplatif. Il y a une gestion du rythme parfaite, j'avais personnellement envie qu'il ne s'arrête jamais.

Un immense drame sur l'infidélité, qui raconte beaucoup par ses non-dits et par sa pudeur paradoxalement. Il démontre une fois de plus à quel point Wong Kar-Wai est un génie, que je respecte infiniment.