Cover Top 10 Livres

Top 10 Livres selon CamilleMntvn

Cette liste de 10 livres par CamilleMntvn est une réponse au sondage Top 100 livres des Tops 10

(Photo de couverture: Egon Schiele - Self-Portrait in Green Shirt with Eyes Closed, 1914)

Liste de

10 livres

créee il y a presque 11 ans · modifiée il y a plus d’un an

À la recherche du temps perdu
8.4
1.

À la recherche du temps perdu (1927)

Sortie : 1927 (France). Roman

livre de Marcel Proust

CamilleMntvn a mis 10/10.

Le Livre de l'intranquillité
8.5
2.

Le Livre de l'intranquillité

O Livro do desassossego por Bernardo Soares

Sortie : 1982 (France). Journal & carnet, Aphorismes & pensées

livre de Fernando Pessoa

CamilleMntvn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"Le jour je suis nul; la nuit je suis moi."

"Mais tout est absurde et c'est encore rêver qui l'est le moins."

"Et je sentirai toujours, comme tous les grands maudits, que mieux vaut penser que vivre."

"La solitude me désespère; la compagnie des autres me pèse."

Les Frères Karamazov
8.6
3.

Les Frères Karamazov (1880)

(traduction André Markowicz)

Brat'ya Karamazovy

Sortie : 2002 (France). Roman

livre de Fiodor Dostoïevski

CamilleMntvn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"J’aime l’humanité, mais, à ma grande surprise, plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier, comme individus. J’ai plus d’une fois rêvé passionnément de servir l’humanité, et peut être fussé-je vraiment monté au calvaire pour mes semblables, s’il l’avait fallu, alors que je ne puis vivre avec personne deux jours de suite dans la même chambre, je le sais par expérience. Dès que je sens quelqu’un près de moi, sa personnalité opprime mon amour propre et gêne ma liberté. En vingt quatre heures je puis même prendre en grippe les meilleures gens : L’un parce qu’il reste trop longtemps à table, un autre parce qu’il est enrhumé et ne fait qu’éternuer. Je deviens l’ennemi des hommes dès que je suis en contact avec eux. En revanche, invariablement, plus je déteste les gens en particulier, plus je brûle d’amour pour l’humanité en général."

Women
7.6
4.

Women (1978)

Sortie : 1981 (France). Roman

livre de Charles Bukowski

CamilleMntvn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"And yet women - good women - frightened me because they eventually wanted your soul, and what was left of mine, I wanted to keep."

"Being alone never felt right. Sometimes it felt good but it never felt right."

"I was sentimental about many things: a woman’s shoes under the bed; one hairpin left behind on the dresser; the way they said, 'I’m going to pee.' hair ribbons; walking down the boulevard with them at 1:30 in the afternoon, just two people walking together; the long nights of drinking and smoking; talking; the arguments; thinking of suicide; eating together and feeling good; the jokes; the laughter out of nowhere; feeling miracles in the air; being in a parked car together; comparing past loves at 3am; being told you snore; hearing her snore; mothers, daughters, sons, cats, dogs; sometimes death and sometimes divorce; but always carring on, always seeing it through; reading a newspaper alone in a sandwich joint and feeling nausea because she’s now married to a dentist with an I.Q. of 95; racetracks, parks, park picnics; even jails; her dull friends; your dull friends; your drinking, her dancing; your flirting, her flirting; her pills, your fucking on the side and her doing the same; sleeping together."

Moins que zéro
7
5.

Moins que zéro

Less Than Zero

Sortie : 1986 (France). Roman

livre de Bret Easton Ellis

CamilleMntvn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"Disappear Here.
The syringe fills with blood.
You're a beautiful boy and that's all that matters.
Wonder if he's for sale.
People are afraid to merge. To merge."

Fictions
7.9
6.

Fictions (1944)

Ficciones

Sortie : 1944 (France). Recueil de nouvelles

livre de Jorge Luis Borges

CamilleMntvn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"Il comprit que l’entreprise de modeler la matière incohérente et vertigineuse dont se composent les rêves est la plus ardue à laquelle puisse s’attaquer un homme, même s’il pénètre toutes les énigmes de l’ordre supérieur et inférieur : bien plus ardue que de tisser une corde de sable ou de monnayer le vent sans face. Il comprit qu’un échec initial était inévitable. Il jura d’oublier l’énorme hallucination qui l’avait égaré au début et chercha une autre méthode de travail. Avant de l’éprouver, il consacra un mois à la restauration des forces que le délire avait gaspillées. Il abandonna toute préméditation de rêve et presque sur-le-champ parvint à dormir pendant une raisonnable partie du jour. Les rares fois qu’il rêva durant cette période, il ne fit pas attention aux rêves. Pour reprendre son travail, il attendit que le disque de la lune fût parfait. Puis, l’après-midi, il se purifia dans les eaux du fleuve, adora les dieux planétaires, prononça les syllabes licites d’un nom puissant et s’endormit. Presque immédiatement, il rêva d’un cœur qui battait.

Il le rêva actif, chaud, secret, de la grandeur d’un poing fermé, grenat dans la pénombre d’un corps humain encore sans visage ni sexe ; il le rêva avec un minutieux amour pendant quatorze nuits lucides. Chaque nuit, il le percevait avec une plus grande évidence. Il ne le touchait pas : il se bornait à l’attester, à l’observer, parfois à le corriger du regard. Il le percevait, le vivait du fond de multiples distances et sous de nombreux angles. La quatorzième nuit il frôla de l’index l’artère pulmonaire et puis tout le cœur, du dehors et du dedans. L’examen le satisfit. Délibérément, il ne rêva pas pendant une nuit : puis il reprit le cœur, invoqua le nom d’une planète et essaya de voir un autre des organes principaux. Avant un an, il en arriva au squelette, aux paupières. Imaginer les cheveux innombrables fut peut-être la tâche la plus difficile. Il rêva un homme entier, un jeune homme, mais celui-ci ne se dressait pas ni ne parlait ni ne pouvait ouvrir les yeux. Nuit après nuit, l’homme le rêvait endormi."

Roman avec cocaïne
8.1
7.

Roman avec cocaïne (1934)

Roman s kokainom

Sortie : 1983 (France). Roman

livre de M. Aguéev

CamilleMntvn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"Cette nuit-là, j’errai longtemps encore sur les boulevards. Cette nuit, je me promis de garder toute ma vie, toute ma vie, les pièces d’argent de Zinotchka. Quant à Zinotchka, je ne l’ai plus jamais rencontrée. Grande est Moscou et il s’y trouve beaucoup de monde."

La Pensée straight
8.1
8.

La Pensée straight (1992)

The Straight Mind

Sortie : 2001 (France). Essai, LGBTQ+

livre de Monique Wittig

CamilleMntvn a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"L'hétérosexualité est le régime politique sous lequel nous vivons, fondé sur l'esclavagisation des femmes."

"Les lesbiennes ne sont pas femmes."

"[…] si nous admettons qu'il y a une division entre les femmes et les hommes, nous naturalisons l'histoire, nous faisons comme si les hommes et les femmes avaient toujours existé et existeront toujours. Et non seulement nous naturalisons l'histoire, mais aussi par conséquent nous naturalisons les phénomènes sociaux qui manifestent notre oppression, ce qui revient à rendre tout changement impossible."

"Que les lesbiennes le sachent ou non, leur situation, ici et maintenant, dans notre société, est philosophiquement (politiquement) au-delà des catégories de sexe. Pratiquement, elles sont des transfuges de leur propre classe (la classe des femmes), même si ce n'est que de façon partielle et précaire. C'est à partir de cette situation culturelle et pratique que je vais poser la question de la dialectique. Il y a d'un côté le monde entier, avec son affirmation massive de l'hétérosexualité comme ce-qui-doit-être, et de l'autre côté, il n'y a que la faible, la fugitive, la quelquefois éclairante et saisissante vision de l'hétérosexualité comme piège, comme régime politique forcé."

Extinction
8.5
9.

Extinction (1986)

Un effondrement

Auslöschung - Ein Zerfall

Sortie : 1986 (Autriche). Roman

livre de Thomas Bernhard

CamilleMntvn a mis 10/10.

Annotation :

"Nous nous croyons bien, de temps en temps, parfaitement capables d’un travail de l’esprit, même d’un travail d’écriture comme cette Extinction, mais sans cesse nous reculons tout de même devant cette entreprise, car nous savons fort bien que nous n’irons sans doute pas jusqu’au bout, puis, lorsque nous serons peut-être déjà bien avancés, que tout d’un coup nous échouerons et qu’alors tout sera perdu pour nous, non seulement tout le temps que nous y avons consacré et par conséquent gaspillé, mais que nous sommes discrédités par dessus le marché, sinon aux yeux du monde entier, du moins à nos propres yeux, de la plus épouvantable façon. Nous ne voulons pas purement et simplement provoquer cette défaite et, même si nous avons l’impression que nous pourrions entreprendre un tel travail de l’esprit, nous nous refusons à l’entreprendre, nous le différons, comme si nous voulions différer un énorme discrédit, un énorme discrédit de nous-mêmes, ai-je pensé. [...] Cette terrible humiliation de l’échec personnel, nous ne voulons pas nous y exposer, donc nous repoussons sans cesse notre idée de cette production écrite de l’esprit, par tous les moyens, sous tous les prétextes, avec toutes bassesses qui nous conviennent justement à cette fin. Soudain nous sommes trop lâches pour nous y mettre. Mais d’autre part nous avons toujours en tête un tel travail de l’esprit et nous voulons le réaliser à tout prix. Nous en avons formé le projet, nous disons-nous, et nous promenons avec nous cette idée de projet pendant des jours, pendant des semaines, pendant des mois, pendant des années, si cela se trouve pendant des décennies, mais malgré tout, nous ne nous asseyons pas pour nous y mettre effectivement. Ce que nous projetons est quelque chose de prodigieux, nous disons-nous, et, si cela se trouve, parce que nous sommes trop vaniteux pour le taire, nous le disons à d’autres, mais en fait nous ne sommes tout de même pas capables que de quelque chose de tout à fait ridicule. J’écris quelque chose d’immense, me dis-je, et en même temps j’en ai peur, et dans cet instant de la peur j’ai déjà échoué, dans l’impossibilité absolue de seulement pouvoir m’y mettre. Nous disons avec emphase que ce que je nous projetons est quelque chose de prodigieux et d’unique, nous ne reculons pas devant une pareille déclaration, mais en même temps nous allons nous coucher tête basse et prenons un somnifère, au lieu de nous mettre à cette chose prodigieuse et unique."

Les Fleurs du mal
8.2
10.

Les Fleurs du mal (1857)

Sortie : 25 juin 1857. Poésie

livre de Charles Baudelaire

CamilleMntvn a mis 10/10.

Annotation :

"Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.

L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà de sa capacité.

Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.

Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remords,
Et charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort!"

CamilleMntvn

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