Top Cinéma 2017

Alors qu'on approche de la fin de l'année, il est d'usage de regarder dans le rétroviseur, de manière personnelle, à propos de son année, et ici plus particulièrement de l'année cinéma. Les découvertes, les coups de cœur, les chocs, les rires, les pleurs, les films qui vont nous suivre longtemps, que ...

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14 films

créee il y a plus de 6 ans · modifiée il y a plus de 6 ans

T2 Trainspotting
6.3

T2 Trainspotting (2017)

1 h 57 min. Sortie : 1 mars 2017 (France). Comédie dramatique, Policier

Film de Danny Boyle

Annotation :

Le grand paradoxe de ce T2 en première place de mon top est que je ne suis ni un grand fan du premier, ni de Danny Boyle (ok j'avais Steve Jobs en tête de mon top de l'an dernier), et que je n'attendais pas particulièrement le film. Mais voilà dans la vie comme en cinéma, il y a des rencontres auxquelles on ne s'attend pas (qu'est-ce que c'est beau, je vais me reconvertir à la poésie je crois), et T2 en fait parti. 20 ans après, on retrouve les drogués bras cassés d'Edimbourg et rien n'a changé. Danny Boyle a encore son style de réal/montage qui fait grimper l'adrénaline en filmant le trajet d'un tramway, les personnages font encore du sur place, le propos est aussi désespéré. Film aussi simple qu'efficace dans son propos sur le temps qui passe, les déceptions de la vie, l'amitié, les mensonges que l'on se racontent pour se persuader que tout va bien, T2 dynamite tout cela dans un rythme effréné, transformant le tout en un film réalisé sous amphétamines où les plages de calme ne font que renforcer la mélancolie du film. Vraie suite du premier mais définitivement un film sur le temps qui passe, et sur la destruction des individualités dans les années 2010, ce qui le transforme en suite des années 90, au-delà d'une suite de Trainspotting, Beau à en crever (la photographie des intérieurs innove sublimement), triste à en pleurer (je cache mes larmes derrière les rimes), dôté d'une bande son incroyable (l'enchaînement Wolf Alice/Iggy Pop fait parti des moments les plus poignants de mon année ciné) et avec un plan final défiant (presque) toute concurrence, T2 s'est introduit en tête de mon top de l'année avec fracas, comme il a chamboulé mon cœur de jeune cinéphile.

La La Land
7.5

La La Land (2016)

2 h 08 min. Sortie : 25 janvier 2017 (France). Comédie musicale, Comédie dramatique, Romance

Film de Damien Chazelle

Annotation :

Vous avez loupé LaLaLand parce que « s'il y a trop de hype ça cache quelque chose » ? Dommage. Car effectivement, la hype cachait beaucoup de choses. Au-delà d'un hommage à Hollywood ou aux comédies musicales, LaLaLand est une déconstruction des rêves de cette usine au travers de deux personnages qui donneraient tout pour s'y faire une place. Plus qu'un film d'amour, un film sur l'Amour, celui qu'on dédie à son art, à ses idoles, à la personne avec qui l'on partage sa vie, et un film qui interroge constamment sur le rapport à l'art, sur ce que l'on est prêt à laisser derrière soi pour accomplir son rêve (le film montrant LITTERALEMENT ce que les personnages ont laissé derrière eux, au sein de la scène la mieux réalisée de l'année). En grand film d'artiste, LaLaLand est également l'un des films les mieux réalisés de l'année, chaque cadre fourmillant de détails allant de la référence cinématographique à la déconstruction méta d'une scène de romance en arrière plan durant un date, en passant par des scènes réjouissantes de musicals faisant partie intégrante d'un récit alimenté sans cesse par ce qui se passe à l'écran autant que par ce que le spectateur y projette. Un classique instantané.

Quelques minutes après minuit
7.2

Quelques minutes après minuit (2016)

A Monster Calls

1 h 48 min. Sortie : 4 janvier 2017 (France). Drame, Fantastique

Film de J. A. Bayona

Annotation :

L'autre surprise de l'année s'appelle A Monster Calls. Pas extrêmement fan de Bayona et son style que je trouve parfois trop pompier, son dernier film est tout simplement un chef-d'oeuvre. On y trouvera toutes les inspirations que l'on voudra, l'évidence est que c'est un film de Bayona, simplement un très grand. En rassemblant toutes ses obsessions, le cinéaste signe un film universel, où l'irruption du fantastique dans le récit ne sert que d'arrière plan passionnant à une histoire plus petite, intime et bouleversante. En confrontant un jeune personnage à la mort, la disparition, le film créé une empathie immédiate amenant automatiquement à se prendre pour le personnage principal, et ainsi à vivre tout son parcours initiatique auquel il est confronté via le monstre. Montagne d'intelligence, de finesse et d'émotions, A Monster Calls est la plus grosse chialade de l'année.

Au revoir là-haut
7.4

Au revoir là-haut (2017)

1 h 57 min. Sortie : 25 octobre 2017. Comédie dramatique, Guerre

Film de Albert Dupontel

Annotation :

Un film français à gros budget, adapté d'un prix Goncourt, film d'époque d'une modernité constante, épopée romantique entre la guerre, la politique, le retour au pays, les magouilles et l'argent qui entourent la guerre et son business, avec de l'ambition dans sa réalisation, son écriture, sa production. Et merveilleusement réussi.

Baby Driver
6.8

Baby Driver (2017)

1 h 53 min. Sortie : 19 juillet 2017 (France). Action, Thriller, Comédie

Film de Edgar Wright

Annotation :

Ant-Man n'est pas seulement un film complètement éclaté, c'est aussi un film complètement éclaté qui aurait pu être un film d'action du niveau de Baby Driver. Un film chorégraphié à la perfection, que ce soit dans ses scènes d'actions ou de romance, toutes musicales, dans ses cadrages, ou sa playlist. Baby Driver est plus qu'un juke box d'action ambulant. C'est autant une comédie romantique musicale exécutée à la perfection qu'un film d'action survolté filmé par un génie. Dans son personnage principal, un jeune homme ayant des difficultés à communiquer avec le monde extérieur, obligé de mettre en scène sa vie à travers son iPod, rejouant des scènes de son quotidien en remixant des sons, des phrases auxquels il a été confronté, fictionnant constamment son existence, Wright semble exorciser ses peurs, en mettant en scène la solution : l'amour, la communication, le sacrifice pour son art. Fourmillant, dans ses cadres, ses thèmes et sa bande-son, de détails réjouissants et intelligents, Baby Driver est l'ultime preuve que quand on vire un réalisateur d'un projet excitant, il va écrire son chef-d'oeuvre autrepart.

Blade Runner 2049
7.4

Blade Runner 2049 (2017)

2 h 44 min. Sortie : 4 octobre 2017 (France). Science-fiction, Drame, Policier

Film de Denis Villeneuve

Annotation :

En voulant donner suite au chef-d'oeuvre matriciel de Ridley Scott, Villeneuve s'était lancé dans une mission suicide. A quelle version donner suite ? Que dire de plus ? Comment révolutionner autant que Scott en son temps ? Simple : en ne faisant rien de tout ça. Dès l'introduction, Villeneuve maintient l’ambiguïté sur l'identité de Deckard, et construit sa suite, de son côté. Épaulé par un Roger Deakins au sommet de son art, Villeneuve réalise sans doute le plus beau film de l'année en terme de réalisation et de cadrages. Et, en s'écartant, ou tout du moins en décidant de ne pas marcher dans les pas de Scott, Villeneuve fait son film, sa suite, qui est plus un prolongement thématique, interrogeant l'humain, son âme, son identité, ses émotions, le tout culminant dans la scène d'amour à 2 corps et 3 personnages, étourdissant morceau de cinéma révélant le cœur d'un film d'une profondeur sous-estimé, et d'une humanité éblouissante.

Ça
6.3

Ça (2017)

It

2 h 15 min. Sortie : 20 septembre 2017 (France). Drame, Fantastique, Épouvante-Horreur

Film de Andy Muschietti

Annotation :

It a été une belle surprise, autant parce que je n'ai jamais lu le livre de King, que par sa volonté d'être un blockbusters où les scènes d'actions seraient remplacées par des scènes horrifiques. Film d'horreur grand public donc, non pas dans sa forme, l'horreur étant directe (bien que parfois trop grand-guignolesque), mais dans sa structure, son récit, et la manière dont il confronté ses personnages et ses spectateurs à leurs peurs. It n'est pas un chef-d'oeuvre mais qu'importe. En héritier moderne d'un Freddy Krueger, mêlé à une atmosphère d'Amblin, le film se permet d'être plus qu'un banal film d'horreur, à défaut d'être le grand film tiré d'un grand livre que beaucoup attendaient. Parfois, c'est suffisant, et ici, c'est satisfaisant.

Dunkerque
6.9

Dunkerque (2017)

Dunkirk

1 h 46 min. Sortie : 19 juillet 2017. Action, Drame, Guerre

Film de Christopher Nolan

Annotation :

Après avoir passé 3 ans sans donner de nouvelles (une durée beaucoup trop longue) le plus grand cinéaste de notre Histoire est de retour avec son film le plus déroutant, le plus abstrait et le plus palpitant. Dunkirk raconte l'Histoire à travers les histoires, celles de soldats, aviateurs, marins, tous engagés dans un opération visant à évacuer les plages françaises pleines de soldats prêts à être abattus, au lendemain de la campagne de France en 1940. Si on pouvait attendre de Nolan un film hors-normes où la guerre se resserrerait sur un drame humain intimiste (comme Interstellar, Inception, Le Prestige), le cinéaste nous gratifie d'un film effectivement hors-normes. (Presque) Dénué de dialogues, de personnages réellement définis, Dunkirk se transforme en un survival aussi réaliste qu'il est métaphorique. Le temps détruit tout, et dans Dunkirk, il n'est question de rien d'autre que de temps, manipulé en fonction des éléments, la Terre, l'Air, et la Mer. Le temps détruisant petit à petit les corps, les machines et les espoirs, Dunkirk n'est alors rien d'autre qu'une course contre la montre, un film de guerre, autant intérieure que littérale (toutes les scènes d'actions sont à bouffer son fauteuil, et la réalisation de Nolan additionné à la partition furieuse de Zimmer plonge le spectateur dans un état de stress permanent). Film exutoire, pour Nolan qui revient à une simplicité apparente de 100 minutes, pour des personnages cherchant la survie et la salvation, et pour un spectateur en apné, Dunkirk est un film sur le fil du rasoir comme on en voit peu.

Get Out
7.2

Get Out (2017)

1 h 43 min. Sortie : 3 mai 2017 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Jordan Peele

Annotation :

La plus grosse sensation critique de l'année provient de la petite pépite de Jordan Peele, apparente série B de festivals devenue phénomène social. Empruntant ses influences partout, entre comédie satirique, slasher décomplexé et déconstruction du racisme ambiant aux Etats-Unis, Get Out se perd parfois (notamment dans son troisième acte flirtant avec le mauvais goût) mais vise tellement souvent juste, dans toutes ses scènes d'installation, ses dîners, ses dialogues sur le fil, qu'il réussit l'équilibre entre le comique, la tension, la violence et l'analyse sociale de brillante manière. Constamment alimenté par son propos, Get Out devient autant un thriller social qu'une critique de son époque, et un film aussi passionnant que palpitant.

Grave
6.9

Grave (2016)

1 h 39 min. Sortie : 15 mars 2017. Épouvante-Horreur, Drame

Film de Julia Ducournau

Annotation :

Grave est une révolution. Dans tous les sens du terme. C'est un film français de GENRE, et pas n'importe lequel, un film d'horreur entre les vampires et les zombies, qui a cartonné en festival et reçu un accueil critique dithyrambique. Le genre de film qui peut changer la face d'un cinéma français morne, chiant et sans aucune prise de risques. Si on a pu faire un Grave, on pourra en faire plus, et on pourra avoir plus de films de ce genre pour étancher notre soif d’œuvres différentes. Enfin, Grave est l'histoire d'une révolution. Celle d'une jeune fille qui va révolutionner sa vie, son corps et elle-même, en découvrant son goût pour la chair humaine. Film métaphorique à ranger à coté (et même au-dessus) des meilleurs Cronenberg, film de cannibales flirtant avec le vampirisme, le film de zombie, utilisant l'horreur pour parler du passage à l'âge adulte, filmé avec fièvre et rage, empilant les scènes aussi choquantes qu'impressionnantes (la scène de sexe où la mise en scène de Ducournau fait physiquement ressentir le manque, l'envie et la violence), Grave fait parti des plus grands premiers films jamais tourné. Révolution.

La Planète des singes - Suprématie
6.7

La Planète des singes - Suprématie (2017)

War for the Planet of the Apes

2 h 20 min. Sortie : 2 août 2017 (France). Action, Aventure, Drame

Film de Matt Reeves

Annotation :

Si cet opus de La Planète des Singes n'était « que » une grande suite, une bonne conclusion à une saga qui a su se bonifier au fil des épisodes, il ne serait peut-être pas dans ce top. Mais c'est un grand film, tout court. Un immense morceau de cinéma technique, où la forme communique directement avec le fond. En repoussant encore une fois les limites de la performance capture, le film se pose alors en vecteur parfait d'un récit sur la communication, le langage, l'opposition entre deux races, l'un déclinante et l'autre approchant de son apogée, la technologie...Si le film est encombré de références (FullMetal Jacket, Apocalypse Now), il arrive à s'aventurer sur des terrains inventifs et originaux, pour construire sans cesse sa mythologie, son propos et sa réflexion sur la nature humaine, en l'opposant à son plus proche cousin dans la logique darwinienne.

Silence
6.6

Silence (2016)

2 h 41 min. Sortie : 8 février 2017 (France). Drame, Aventure, Historique

Film de Martin Scorsese

Annotation :

Silence est un film de maître. Un film introspectif sur la foi, l'Humain, la religion, notre rapport au monde et à l'autre. En adaptant l'histoire d'un moine du 12e siècle, Scorsese ne fait que questionner notre époque, qui nous sommes, et rebalance tous les thèmes précédemment cités à la figure du spectateur. D'une exigence rare, Silence est également une leçon de mise en scène, de montage, en arrivant à garder le spectateur accroché à un film au rythme d'une lenteur record, grâce à sa réalisation, son propos et ses acteurs, tous monstrueux. Dieu préserve Scorsese.

Star Wars - Les Derniers Jedi
5.9

Star Wars - Les Derniers Jedi (2017)

Star Wars: The Last Jedi

2 h 32 min. Sortie : 13 décembre 2017. Action, Aventure, Science-fiction

Film de Rian Johnson

Annotation :

Les Derniers Jedis a beau être un film rempli de défauts, il est un film qui prend tellement de risques, ose énormément pour raconter encore plus, qu'il en est devenu un vrai coup de cœur. Passons sur les erreurs d'écriture, et le film devient un passionnant passage de témoin entre une ancienne génération à laisser derrière nous, et une nouvelle génération aussi imparfaite que prête à tout pour réussir, et devenir les légendes en lesquelles ils avaient perdu espoir. Fonctionnant aussi bien dans un canon Star Wars qu'il a à cœur de révolutionner pour pouvoir enfin avancer que sur le plan thématique, The Last Jedi finit de convaincre quand Rian Johnson lâche les chevaux dans des scènes d'actions rouge sang ébouriffantes. Et ce Star Wars là conclu sa note d'intention avec un dernier plan d'une intelligence et d'une tendresse rare.

Un jour dans la vie de Billy Lynn
6.9

Un jour dans la vie de Billy Lynn (2016)

Billy Lynn's Long Halftime Walk

1 h 50 min. Sortie : 1 février 2017 (France). Drame, Guerre

Film de Ang Lee

Annotation :

L'ovni cinématographique de l'année. Tourné en 4k, 3D et 120 images par seconde (bien que diffusé en 2D, 2K et 24 images/secondes en France), le film se permet une audacieuse structure en flashbacks tout en parallèle d'un Superbowl où des soldats héros de guerre vont venir se montrer durant une chanson des Destiny's Child. Postulat pour le moins étrange dynamité par un Ang Lee bien déterminé à faire exploser toutes les incohérences d'un système américain hypocrite, des spectateurs du match aux dirigeants des clubs, en passant par l'adminisitration en charge du retour des soldats. Critique cinglante, jamais naïve ou manichéenne d'un pays moralement détruit par un enchaînement de guerres auxquelles personnes ne comprend rien, le film culmine lors de la scène de la mi-temps du Superbowl incroyable morceau technique de cinéma autant que prouesse d'écriture dénonçant « l'hommage » aux soldats transformé en freak show. Si dans sa version complète techniquement, la mise en scène doit appuyer encore plus intelligemment le propos, il est déjà impressionnant de voir la façon dont Billy Lynn devient un pamphlet anti-guerre, au détour de scènes glorifiant des soldats pour le peuple. Et il apparaît alors logique que le film se soit heurté à un mur critique et public aux USA.

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