Top Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand 2015

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Chine / Hong Kong - Sélection "Apprivoiser le dragon"

Oh mon Dieu. C'est sublime. Vraiment. La caméra de Chow flotte dans ce Hong Kong coloré que n'aurait pas renié Wong. La subtilité de la mise en scène, d’une intelligence remarquable, de même que le message du film ajoute au magnifique de la chose. On voit certes venir la fin, mais sa finesse d'écriture et le talent des acteurs pour la rendre encore plus forte la font résonner éternellement. Énorme claque, chef d'oeuvre, à un doigt de la note ultime. Must-see.

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Suède - Sélection "Internationale"

C'est glauque, perturbant, dérangeant, mais en même temps d'une subtilité et d'une finesse dans ses effets à toute épreuve. Car "Hot Nasty Teen" est aussi intelligent, terrifiant et profondément vrai. Un film difficile mais un film nécessaire, un drame malin aux thématiques atroces comme seuls les scandinaves savent les faire. Excellent, même s'il faut avoir le cœur (très) accroché : un vrai choc.

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France - Sélection "Nationale"

Sublime. La galerie de personnages d'un "P'tit Quinquin" sur fond d'une intrigue tragique et désespérée. On passe du rire aux larmes, de la beauté d'une relation père-fils unique en son genre au ridicule d'un karaoké chanté par un illettré. "Perrault, La Fontaine, Mon Cul !" est une leçon d'humanité, jamais mièvre mais complètement bouleversante. Grosse claque.

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Corée du Sud - Sélection "Polar"

Palme d'Or à Cannes, un thriller à la mise en scène démentielle qui distille une ambiance idéalement glauque. Du polar sud-coréen format court tendu et maîtrisé, un casting énorme et une réalisation admirable - "Safe" se termine en plus de cela sur une note particulièrement grinçante et une morale anticapitaliste dantesque : une réussite.

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États-Unis - Sélection "Internationale"

Du Coen sans budget, ça donne "County State USA". Drôle, délicieusement, grinçant, surprenant jusqu'au bout, le court de Nowak est un excellent moment qui allie burlesque typiquement hérité de l'imaginaire coenien - dans ses personnages et ses situations - et une dramaturgie sociale passionnante. La nature humaine encore une fois traitée sous son jour le plus sombre, avec une ambiguïté morale jouissive et un sens du cadre et de l'ambiance plus que prometteurs. Cinéaste à suivre.

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France - Sélection "Nationale"

Une histoire d'amour invraisemblable dans la ZUP, des yeux d'un jeune rêveur fan de romcoms. "Guy Moquet" parvient à être drôle sans être insultant, à faire réfléchir sans être condescendant, à toucher sans jouer la carte du tire-larme et des codes narratifs classiques. Quelques petites maladresses dans la mise en scène, mais voir une telle sincérité dans l'écriture de personnages si humains et si attachants, ça mérite un minimum d'admiration. Excellent.

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Chine - Sélection "Apprivoiser le dragon"

Un plan, une question, une pensée. Avec "Cha fang" (aka "The Questioning"), Rikun Zhu montre la Chine d'aujourd'hui, ses forces de police, son état d'esprit. Il pose sa caméra alors que des hommes en uniforme viennent l'interroger : ce point de départ si simple donne lieu à une oeuvre à la limite de l'art, document réceptacle d'une époque et d'un régime politique. Le rire laisse place à la peur, on apprécie les répliques cinglantes mais ça fait quand même froid dans le dos. Indispensable.

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États-Unis - Sélection "Internationale"

On frôle le 8. Pamphlet saisissant contre les guerres de Bush, mélodrame qui mélange sans cesse pointes d'humour très réussies et scènes d'une intensité dramatique incroyables : Bref, "The Bravest, the Boldest" est une grande réussite, tempête d'émotions gigantesque. Sublime.

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Indonésie - Sélection "Internationale"

Des thématiques vraiment casse-gueules, mais "Maryam" arrive à évoquer le handicap mental et la religion avec une justesse incroyable, tout ça en à peine vingt minutes. Portrait saisissant du multiculturalisme indonésien, c'est touchant sans être niaiseux, intelligent sans être condescendant ou didactique, maîtrisé sans se perdre dans des ambitions irréalisable. Une excellente surprise et un magnifique message.

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Allemagne - Sélection "Internationale"

Sorte de remix en version animée germanophone de ce qu'aurait donné "Into the Wild" si les Coen s'en étaient occupés. J'ai en tout cas rarement vu Berlin présenté avec autant de talent - l'ambiance de la ville nous envahit, comme l'insomnie du héros. L'animation est superbe, l'écriture maîtrisée, et la morale aussi jouissive qu'elle est prévisible. Un bon gros trip, divertissant et malin.

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France - Sélection "Polar"

Le début est un peu longuet, le milieu intéressant mais toujours illisible, mais la fin propose une conclusion assez énorme à l'ensemble et développe encore plus l'arc social de "Vos violences", réussite indéniable et objet de réflexion assez complet, le tout reposant sur un casting plus que solide.

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France - Sélection "Nationale"

C'est pas fou fou formellement, mais qu'est-ce que c'est bien écrit ! La réaction de la salle m'a pas mal aidé, mais c'était vraiment très drôle, le format assez court (une demi-heure) permettant à chaque personnage de n'être ni pas assez, ni trop présent. Les répliques fusent, pas toujours très subtiles mais à chaque fois bien placées, sans parler d'un vrai sens de l'humour visuel avec des plans amusants et un décors - la Marne désertique - permettant à l'ensemble de se donner une vraie personnalité. Grande réussite.

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France - Sélection "Nationale"

Une madeleine de Proust suspendue dans le temps. C'est d'une grande simplicité, et pourtant c'est juste et réaliste. Les personnages débordent de vie, cette histoire d'école buissonnière aussi passionnante qu'elle déborde d'émotions. Une bonne douche de mélancolie.

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Espagne - Sélection "Internationale"

En fait j'ai un doute. Je me suis marré comme jamais devant le court, qui était vraiment très drôle, très noir, très méchant (faut aimer l'humour noir ibérique), mais je me suis posé des questions vers la fin du court quand à son véritable propos, et je me suis demandé si c'était pas un pamphlet contre l'avortement. Dans ce cas là, ce serait un peu vomitif, mais je lui laisse le bénéfice du doute, et conclure que c'est très marrant et bien écrit.

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France - Sélection "Nationale"

C'est juste, intelligent, le casting est excellent - belle réussite pour ce court-métrage sur l'identité nationale, l'inégalité des chances et l'acceptation de l'autre, sans niaiserie ni scénario bien-pensant : c'est rude, fort, simple, mais superbement mis en forme. Une très belle réussite.

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Chine / Hong Kong - Sélection "Apprivoiser le dragon"

Trois flics et trois manifestants discutent de la société hongkongaise. Plus que le débat qui donne une portée sociale assez importante à 6th March, c'est l'intelligence du cadre qui donne au film de Chun Wong ses vraies lettres de noblesse. On regrettera une prise de son parfois approximative, mais la démarche est d'une ambition folle pour le budget apparemment limité du court-métrage. Belle réussite.

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Suisse - Sélection "Internationale"

On n'évite pas quelques lieux communs, mais ce court d'espionnage aborde son thème sous un angle nouveau. "L'Offre" évoque autant la dérive sécuritaire que la laïcité religieuse face à ses devoirs - Moïra Pitteloud pose autant de questions sociales, religieuses, éthiques et surtout politiques : cette vision du renseignement, mais aussi de la place de la Suisse, sont passionnantes. Dommage que le format empêche au scénario et aux personnages de trouver une résonance encore plus forte. Dans le contexte actuel, ce genre d'oeuvre est nécessaire.

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Tunisie / France - Sélection "Internationale"

C'est bien, mais pas exceptionnel (ce que j'avais cru comprendre après les premiers retours). Le réalisateur Lotfi Achour arrive avec "Père" à allier humour et drame familial, il y a des thématiques très poussées et les interprètes sont excellents. Un court-métrage au manque d'ambition certain qui mérite néanmoins le coup d’œil.

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France - Sélection "Nationale"

Petit docu animé très réussi dans son genre. Que ce soit la direction artistique de l'ensemble (et ses choix visuels enfantins) ou le sujet et la direction choisies. Plein de bonnes intentions, optimiste et pourtant si désenchanté. Belle petite perle.

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Australie - Sélection "Internationale"

L'animation en stop motion est très réussie, et assez originale sur pas mal d'aspects. Plutôt rafraîchissant, plein de bons sentiments qui évitent les lieux communs. Pas très subtil, mais d'une beauté rare. Surement le meilleur film d'animation que j'ai vu durant le Festival pour le moment.

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Pays-Bas - Sélection "Internationale"

Avoir le réalisateur dans la salle sachant que le film est présenté aux Oscars a rendu la séance très sympathique. "A Single Life" c'est un micro-court de deux minutes, très drôle dans son humour un peu grinçant dont les traits sont embellis par l'animation dynamique qui lui sert de visage. Petite pause sympathique entre deux autres courts bien plus pessimistes.

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Royaume-Uni - Sélection "Polar"

De l'humour british typique dans un petit court drôle et bien écrit. Ça part dans tous les sens et la chute est très sympa. Pas inoubliable mais un bon moment qui mérite le coup d'oeil.

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Singapour - Sélection "Internationale"

Du ciné social à l'européenne, mais à Singapour. Evidemment que l'ensemble résonne très fort même s'il manque clairement de rythme. La fin, brillante, sauve "Not Working Today" du court anecdotique, et rend son message bien plus fort et inattendu. Une réussite.

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France - Sélection "Nationale"

Documentaire ou docu-fiction ? Si "Printemps" est le premier, c'est un portrait magnifique d'un personnage fascinant et d'une relation qui s'effrite. S'il est le deuxième, c'est un exercice de style réussi - parvenant à faire se questionner quand à sa nature par le réalisme de ses visages - d'une justesse émotionelle incroyable mais qui manque néanmoins d'honnêteté. Dans les deux cas, une belle démarche, et un cinéaste prometteur.

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Chine - Sélection "Apprivoiser le dragon"

Sphère rock en pleine Chine contemporaine. Ça baise, ça boit et ça se tatane dans les ruelles. Plutôt bien foutu, le film de Tingerine Liu se démarque par la sobriété de ses effets et la qualité des ses interprètes. Une courte plongée dans un microcosme original, mais l'ensemble est prenant et est un objet d'étude socialement intéressant.

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Taïwan - Sélection "Internationale"

L'étude laisse place aux excès dans cette tragédie éthique, sorte de drame anthropologique sur l'expérimentation sexuelle. Chian-Hsin Liu colore son image : cette vivacité du trait, même dans les scènes les plus pessimistes, donne à "Fan Fan" une portée existentielle magnifique. Peu dynamique, mais poétique.

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États-Unis - Sélection "Polar"

Ça ne se prend pas une seconde au sérieux et ça marche. Ce thriller ultra-dynamique dans la lignée de McTiernan et autres Speed est plutôt réjouissant, revisitant avec pas mal d'originalité le mythe du super-héros. On évite aucun cliché mais ça fait du bien sur une durée aussi courte. Vraiment cool, zéro prise de tête.

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Chine - Sélection "Apprivoiser le dragon"

Film de fin d'étude à la Femis pour Linbo Wang, Tang Meng, tourné en pellicule, est très joli à regarder. Le réalisateur tourne avec une vraie classe la Chine rurale dont il est originaire. Reste que le rythme rouillé ne met pas en valeur les magnifiques plans et paysages, doublé pourtant d'un casting amateur très solide. Peut mieux faire.

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Iran - Sélection "Internationale"

Faut vraiment rentrer dedans. Cette satire sociale iranienne est un film assez courageux, à la limite de la fable tant ses traits narratifs sont exagérés et très réussis dans la pratique. "Futile Garden" ne laisse pas une empreinte indélébile mais son propos mérite le détour.

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France - Sélection "Nationale"

J'ai pas mal pensé à du Dardenne en plus coloré. La mise en scène est plutôt propre même si trop classique, par contre la photo et le cadrage sont très jolis, de même que le casting est solide. "Burundanga" offre des pistes intéressantes et distille un pessimisme glaçant mais peine à fasciner. Correct.