Top Films 1971

Annotation :

Six mois après "Le Chat", Pierre Granier-Deferre sort une nouvelle adaptation de Georges Simenon. Nous retrouvons ces hommes et femmes isolés, dépressifs, torturés, au destin crépusculaire.

Dans un petit village, une veuve vit avec son beau-père sénile et se bat contre sa belle-famille qui veut à tout prix l'exproprier. La situation s'envenime lorsqu'elle décide d'embaucher un inconnu pour l'entretien de sa ferme.

Nous sommes en Juin 1934. L'usine en grève arbore une banderole sur laquelle est inscrit "L'Internationale vaincra, le fascisme ne passera pas". Sur un des murs de l'église, nous pouvons lire en grandes lettres de peinture blanche, "La maison de Dieu n'est pas pour les juifs".
C'est dans ce contexte annonciateur de la Seconde Guerre mondiale que nous sommes confrontés à une grande violence. Psychologique, cynique, gratuite.
Cette violence est dans la délation faite contre les personnes qui gênent. Dans les silences assourdissants, pour éviter que les pensées deviennent des mots. Dans les regards remplis de défiance et de jugements, pour rabaisser arbitrairement et paraître assez intimidant.

Ces violences, la veuve Couderc les subies, même quand elle lave son linge au lavoir ou lorsqu'elle se rend en ville. Et Jean en fait les frais, tel un dommage collatéral.
L'interprétation de Simone Signoret et Alain Delon est impeccable et la mise en scène, bien que classique, nous offre quelques beaux plans aériens, notamment pour le final.