Top Films 2002

Annotation :

Je peux comprendre cette histoire de vengeance suite à un viol, je peux comprendre certains choix de mise en scène pour dépeindre cette violence, ces plans fixes, cette caméra planante, cette musique par moment anxiogène, ces jeux de lumière.
Ce que je ne comprends pas, c'est l'acharnement jusqu'au-boutisme, de deux scènes en particulier, qui finit par me faire sortir du film.

Dans la boîte de nuit, lorsque les deux premiers coups d'extincteur sont donnés, c'est dû à une volonté vengeresse. Au troisième coup, c'est la colère. Au sixième, c'est la gratuité. Il y a vingt-trois coups d'extincteur. Il faut que cela choque.
Dans le tunnel, lorsque cet individu s'attaque à Monica Bellucci, c'est l'agression. Lorsqu'il la viole, c'est l'innommable. Lorsque l'on montre ce viol durant six minutes, c'est la gratuité. Et ensuite, la victime est passée à tabac. Il faut que cela choque.

C'est pour cette raison que cela ne fonctionne pas. Quand un cinéaste comme Michael Haneke est capable d'horrifier avec du hors-champ, ou un autre comme Thomas Vinterberg est capable d'aborder des sujets ultra-violent sans forcément les montrer, pourquoi se vautrer dans du racolage primaire pour faire entendre ses idées, ses intentions, aussi bonnes soient-elles?

Et finalement, serions-nous souvenus de ce film si la violence montrée n'avait pas été si excessive?


Pour une explication positive de la construction de ce film, voir l'analyse d'Alphi.
https://www.youtube.com/watch?v=SSSXYnIH3Rc

Annotation :

Une étudiante participe, avec son école, à des fouilles archéologiques dans la forêt de Brocéliande. S'ensuit une série de meurtres dont la résolution sur l'identité de l'assassin sera faite à la moitié du film. La seconde moitié est un long, très long, trop long combat entre une force maléfique venue de l'enfer infernal malfaisant contre deux étudiantes et un professeur.

Je ne vais pas m'étendre et laisser plutôt la parole au réalisateur de ce film, Doug Headline, Tristan Jean Manchette de son vrai nom (fils du romancier Jean-Patrick Manchette) :

"En 1996, en voyant Crying Freeman de Christophe Gans, je me suis dit que si Christophe avait eu le courage de se battre pour faire du cinéma et était parvenu à réussir un si beau film, je devais me secouer et essayer de faire un film, puisque c'était ma vraie passion. J'ai donc arrêté les documentaires en 97 et commencé à écrire des scénarios, qui ont failli se tourner quelques fois mais étaient trop chers, trop "film de genre", etc. Pour passer enfin à l'action, j'ai réalisé un court-métrage en 99, puis rencontré un producteur sympathique qui cherchait un film d'épouvante à petit budget pour les jeunes. Après m'être vu refuser plusieurs sujets, puis un premier script complet, jugé trop sophistiqué, je me suis dit que si je voulais tourner, il fallait se plier à la commande. Alors, avec mon co-scénariste Benoît Lestang, nous avons revu les objectifs artistiques à la baisse en fonction des souhaits du producteur et du distributeur, et en 2002 cela a donné le film Brocéliande..."

Il ne réalisa plus jamais de film.