Cover Top Perso Mikio Naruse

Top Perso Mikio Naruse

Cinéaste à creuser...

Liste de

12 films

créee il y a presque 5 ans · modifiée il y a presque 4 ans

Nuages flottants
7.9
1.

Nuages flottants (1955)

Ukigumo

2 h 03 min. Sortie : 15 janvier 1955 (Japon). Drame, Romance

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 9/10.

Une femme dans la tourmente
7.9
2.

Une femme dans la tourmente (1964)

Midareru

1 h 38 min. Sortie : 15 janvier 1964 (Japon). Drame, Romance

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Quand une femme monte l'escalier
7.6
3.

Quand une femme monte l'escalier (1960)

Onna ga kaidan wo agaru toki

1 h 50 min. Sortie : 15 janvier 1960 (Japon). Drame

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 8/10.

Annotation :

À revoir.

Le Grondement de la montagne
7.5
4.

Le Grondement de la montagne (1954)

Yama no Oto

1 h 34 min. Sortie : 13 janvier 1954 (Japon). Romance

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 8/10.

Nuages d'été
7.6
5.

Nuages d'été (1958)

Iwashigumo

2 h 04 min. Sortie : 2 septembre 1958 (Japon). Drame

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Le Repas
7.5
6.

Le Repas (1951)

Meshi

1 h 37 min. Sortie : 3 mars 1993 (France). Drame

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 8/10.

Au gré du courant
7.1
7.

Au gré du courant (1956)

Nagareru

1 h 57 min. Sortie : 20 novembre 1956 (Japon). Drame

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 8/10.

Bon courage, larbin !
7
8.

Bon courage, larbin ! (1931)

Koshiben ganbare

28 min. Sortie : 8 août 1931 (Japon). Drame

Court-métrage de Mikio Naruse

Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un des 1ers Naruse, apparemment conforme au canon d'alors à la Shochiku : rythme enlevé, représentation réaliste de la vie des plus modestes, alternance de drame et d'humour absurdes/burlesques, à la Chaplin, Keaton, Lloyd, etc.

Le résultat est une petite pépite, qui valu bien des louanges à Naruse à l'époque, d'après Jean Narboni. L'histoire d'Okabe, vendeur d'assurances et père de famille ayant la lose dans le sang. A tel point que sa femme, lors d'une scène de ménage pareil à une tornade, en vient à balayer leur portrait de famille tombé au sol... avant que le mari, de justesse, ne sauve le dernier né du même sort ! Il faut dire que juste avant, l'ainé était rentré égratigné à la maison, victime d'une bagarre selon toute vraisemblance. Sur quoi le mari s'était vaillamment proposé d'aller parler aux parents du garnement lui ayant fait ça... avant de voir ledit garnement, encore plus cabossé que son fils (en fait agresseur et vengeur des humiliations de classe de son père), débarquer chez eux avec sa bourgeoise de mère pour demander des comptes... Okabe passant évidemment toute la scène planqué dans un placard avec son fils, laissant sa femme seule face à la bourgeoise. Celle-là même auprès de laquelle Okabe passera le reste du film à s'humilier pour essayer de lui vendre une assurance...

Ça vous rappelle Gosse de Tokyo d'Ozu ? C'est normal, Bon courage, larbin ! le précède d'un an et en est le modèle. Sauf que Naruse est déjà Naruse à l'époque. D'où quelques différences : l'humour beaucoup plus noir et cruel déjà. Et puis ce sens du coup de théâtre découvert après coup. Sur le papier le même que celui de Rêve de chaque nuit. Mais il faut voir comment on l'amène ici : avec un sens de l'ironie tragicomique sacrément couillu. Puisqu'en fait, on le devine bien avant Okabe, trop occupé à s’inquiéter du fils de la bourgeoise... Si ça c'est pas violent en terme de mélange des tons, presque coréen même...

Enfin bref, super film visible ici :
https://www.youtube.com/watch?v=P8wwICtUiBM&list=PLXxAh8xsrHN_1hXQ7gbBRpjvSXIXlPq6M&index=6

Rêve de chaque nuit
7.1
9.

Rêve de chaque nuit (1933)

Yogoto no yume

1 h 04 min. Sortie : 8 juin 1933 (Japon). Drame, Muet

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 8/10.

Annotation :

Putain le choc ! Comme l'impression d'avoir vu du Scorsese avant l'heure. Écouter Jean Narboni dire qu'il y a quelque chose de musical dans le montage des films de Naruse est une chose, en faire l'expérience soi-même devant l'un de ses films muets en est une autre. Fiou ! Cette maitrise du rythme, cet art du crescendo dramatique, cette richesse de la syntaxe cinématographique, ce sens de la métaphore/métonymie/litote, cette précision du cadre, ce dynamisme des plans s'entrechoquant, communiquant leur énergie de l'un à l'autre, se renvoyant la balle ou se télescopant dans un concert de travelings avants, arrières et latéraux ! Mince alors, il y a quelque chose du cinéma des grands pionniers russes là-dedans !

Et puis, ce n'est pas comme si ce travail d'orfèvre formel travaillait à vide. À peine plus d'une heure au compteur, et quasi tout ce que j'ai pu (entre)voir jusqu'ici du cinéma de Naruse me semble déjà-là, en plus concentré. Le storytelling y est plus torrentiel, les personnages moins nuancés et bascules scénaristiques plus frénétiques et radicales, certes. Mais la franchise/frontalité du regard sur les relations/déchirements hommes/femmes, mises à rude épreuve par un contexte social déterminant, sous le regard de proches et moins proches plus ou moins actifs, est déjà caractéristique. Courage de l'une, lâcheté de l'autre, poisse et survie du couple alternant fusion et éclatement, et puis l'emballement de la dramaturgie vers une conclusion tragique qu'on avait pas forcément vu venir. Ici se révèle la maturité d'un conteur, que dis-je, du dramaturge déjà fort habile à nous faire croire au développement "réaliste", naturel, organique de son récit là où, pourtant, de A à Z, tout fait partie de son plan. Le flux des images comme le flot d'une rivière éprouvant les capacités de résistance et résilience des personnages.

Nul doute que ce film est déjà le produit d'une longue maturation, fruit d'une carrière antérieure déjà bien remplie (quoique le Monsieur n'a débuté à la réalisation que 3 ans plus tôt, après 10 en tant qu'accessoiriste puis assistant à la Shoshiku), n’empêche que j'en suis baba !

Film disponible en VOSTENG sur YouTube :
https://www.youtube.com/watch?v=xZ2y_zoidNA&list=PLjp9cDM5tlPqQx9y5rk1SEGNi2BcsVUjd&index=2&t=0s


Avalanche
6.7
10.

Avalanche (1937)

Nadare

59 min. Sortie : 1 juillet 1937 (Japon). Drame

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 6/10.

Man of the House
11.

Man of the House (1936)

Tôchûken Kumoemon

1 h 13 min. Sortie : 29 avril 1936 (Japon). Drame

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 5/10.

Annotation :

L'histoire d'un artiste de rōkyoku (représentation d'un type particulier de chant racontant des histoires tristes, accompagné au shamisen) imbu de lui-même de retour à Tokyo après une absence de 8 ans. Personnage fort antipathique, quelque part entre la diva, le patriarche fascisant et l’essentialiste extrémiste assez typique du Japon des années 30 (même si le récit se situe quelque part dans les années 1900, sous l'ère Meiji), il est accompagné de toute une troupe plus ou moins à son service, formant une sorte de tampon entre lui, ses délires mégalos et le monde extérieur, notamment représenté par une presse à scandales se repaissant de ses infidélités à sa femme. Artiste elle-aussi, mais de moins en moins sur la même longueur d'onde que ce mari qu'elle accompagne au shamisen, de même que son fils (d'une autre femme abandonnée), tous deux vu comme "faibles", indignes de lui, des freins à son art. À moins que tout ce cinéma soit une façon pour le personnage, lâche comme souvent les hommes chez Naruse, de ne pas assumer une vie "réelle" et ses "devoirs" envers ses proches...

Thématiquement parlant, ce n'est sans doute pas le film le plus typique du Naruse connu en France. Le Monsieur acceptait apparemment assez volontiers les commandes, ceci dit. Peut-être en est-ce là un exemple.... Ça me laisse en tout cas assez froid. Tout comme cette histoire et ses personnages ne m'ont pas l'air de passionner le réalisateur, qui ne transcende rien là-dedans. La technique est cependant impeccable, la caméra, très mobile, agissant comme un doigt pointant tout ce qui "raconte", avec une fluidité dans les raccords et transitions d'une scène à l'autre vraiment remarquable. L'ensemble parait plus apaisé, plus distant aussi, que Rêve de chaque nuit. Mais, mis à part le prologue où les plans semblent s'enchaîner comme les wagon du train dans lequel nous sont présentés les personnages, je ne trouve pas grand chose de bien passionnant à retenir ici. D'autant que toutes la matière dramaturgique est amenée par les dialogues très littéraux de l'artiste que, Naruse, lucide, place régulièrement au centre de la scène, devant un parterre assistant à sa performance continuelle, mi intéressés, mi-inquiets.

Film dispo sur YouTube en VOSTENG :
https://www.youtube.com/watch?v=hJ5YglfC6Tg&list=PLjp9cDM5tlPqQx9y5rk1SEGNi2BcsVUjd&index=4&t=0s

Le Chemin parcouru ensemble
12.

Le Chemin parcouru ensemble (1936)

Kimi to yuku michi

1 h 09 min. Sortie : 1 septembre 1936 (Japon). Drame

Film de Mikio Naruse

Toshiro a mis 5/10.

Annotation :

1935-39 : sensément la première période faste de Naruse, ayant récemment quitté la Shoshiku (où il ne se plaisait pas et faisait au yeux de son boss doublon avec le chouchou Ozu) pour la PCL (futur Toho). Mon soucis avec ce film est double. D'une part, et ce n'est pas de sa faute, les conditions de visionnage on fait que. Avec autant de dialogues prononcés à toute berzingue, accroche-toi pour suivre en VOSTENG ! Chose pourtant faite dans l'ensemble, hein - j'ai compris l'histoire : deux fils d'une ancienne geisha, l'un au tempérament sombre, l'autre plus naïf et ouvert, hésitent quant à leurs futurs mariages sous la pression d'une mère n'entendant rien à la notion de mariage d'amour, ce à quoi s'ajoute les différences de classe (en prestige plus qu'en aisance matérielle) pour l'un avec celle qu'il aime, et la honte de leur origine pour les deux. Mais pour jeter un œil en tant soit peu détaillé à la mise en scène, rêve toujours !

Du coup, pas grand chose de pertinent à dire, si ce n'est le constat d'une narration toujours aussi vive, quand la caméra se calme au profit du découpage dans chaque scène, organisé par la prise de parole, de façon très classique. Le style Naruse commence à se mettre en place, mais sans l'acuité ou la finesse qu'il connaitra plus tard, je trouve, la faute sans doute au scénario. Le film est un gros mélo, très bavard, trop bavard, où jamais je ne me suis senti concerné. Le rythme joue contre le creusement des personnages et leur tourments, là où les deux s'accorderont plus tard chez le Monsieur.

A côté de ça, cependant, pointent certains éléments propres à "l'auteur" Naruse : la marche filmée en travelling d'un homme et d'une femme discutant, la pression sociale et familiale, la tentation suicidaire d'un couple, la veulerie masculine, le pragmatisme féminin, le dilemme, l'emballement final vers un tragique pas forcément anticipé mais marquant du fait de la façon dont les victimes sont évacués vers leur mort, hors-champ, et rapportée après coup, donc sans vraiment d'adieu. On se dit : merde, trop tard, j'ai raté les adieux. Le terme "disparition" est vraiment adapté du coup. Et sa cruauté, au yeux des "survivants" avec lesquels on apprend la chose, d'autant plus forte. C'est tout con comme façon de faire, mais ça marche très bien.

Toshiro

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